Texte intégral
Sur le terrain, les grévistes reprennent le travail et les manifestations s'amenuisent. Pensez-vous que la crise sociale liée à la réforme des retraites touche à sa fin ?
L'agitation est en voie d'achèvement, la situation se normalise. Nous revenons incontestablement à un climat social plus serein, le syndicalisme le plus responsable reprend le dessus sur la radicalisation et les actions violentes qui, une fois de plus, ont fait la démonstration qu'elles ne contribuent pas à faire avancer la démocratie et le progrès social.
Sept journées interprofessionnelles de mobilisation contre le plan Fillon, finalement, si l'on fait abstraction du conflit dans l'Education nationale, pour le gouvernement, l'addition n'est pas si élevée que cela...
Sept jours de grève, ça n'est pas rien, d'autant que le gouvernement avait pris beaucoup de précautions pour éviter le conflit au maximum. J'observe que la situation reste fragile. Des réformes très difficiles nous attendent, je pense en particulier à la réforme de l'Etat et à celle de la Sécurité sociale. Il n'y a pas de raison de céder à je ne sais quel triomphalisme.
Quand même, la réforme des retraites, c'est politiquement un beau coup, non ?
Le gouvernement Raffarin a effectivement fait preuve de courage en passant à l'acte. Son prédécesseur, Lionel Jospin, ne l'avait pas fait, lui. Je pense que le courage paiera tôt ou tard et déjà il devrait nous valoir une crédibilité accrue aux yeux de nos partenaires européens et du monde. Cela devrait nous permettre d'attirer de nouveaux investisseurs et de contribuer à relancer notre économie. Enfin c'est une étape très importante pour notre vie sociale, elle montre que le pays n'a pas peur de préparer son avenir. Mais je le répète, il faut rester vigilant.
C'est quand même une défaite pour les syndicats opposés à la réforme Fillon: contrairement à 1995, ils ne sont pas parvenus à faire basculer l'opinion dans leur camp. Comment expliquez-vous cela ?
Les Français, y compris les fonctionnaires, ont compris que la réforme des retraites était incontournable et ne pouvait être une nouvelle fois ajournée. Ce qui ne les empêche pas de se poser des questions. C'est vrai qu'il restera encore des injustices et des imperfections à corriger ; c'est pourquoi des rendez-vous réguliers sont prévus dans les années qui viennent. Et pour cela, c'est d'un syndicalisme réformiste dont nous avons besoin. Les actions violentes de minorités irresponsables ne sont pas payantes. La stratégie qui consiste à suivre les thèses les plus extrémistes a montré ses limites.
Etes vous favorable à l'instauration rapide d'un service minimum dans les transports en commun ?
Il faut parvenir à assurer la continuité du service public dans les transports, comme cela se fait dans les hôpitaux ou à EDF. Cela passe par l'adhésion des agents de la SNCF et de la RATP qui doit être obtenue en concertation à la faveur d'un débat dépassionné. Pour autant, il ne s'agit en rien de remettre en cause le droit de grève.
(Source http://www.u-m-p.org, le 16 juin 2003)
L'agitation est en voie d'achèvement, la situation se normalise. Nous revenons incontestablement à un climat social plus serein, le syndicalisme le plus responsable reprend le dessus sur la radicalisation et les actions violentes qui, une fois de plus, ont fait la démonstration qu'elles ne contribuent pas à faire avancer la démocratie et le progrès social.
Sept journées interprofessionnelles de mobilisation contre le plan Fillon, finalement, si l'on fait abstraction du conflit dans l'Education nationale, pour le gouvernement, l'addition n'est pas si élevée que cela...
Sept jours de grève, ça n'est pas rien, d'autant que le gouvernement avait pris beaucoup de précautions pour éviter le conflit au maximum. J'observe que la situation reste fragile. Des réformes très difficiles nous attendent, je pense en particulier à la réforme de l'Etat et à celle de la Sécurité sociale. Il n'y a pas de raison de céder à je ne sais quel triomphalisme.
Quand même, la réforme des retraites, c'est politiquement un beau coup, non ?
Le gouvernement Raffarin a effectivement fait preuve de courage en passant à l'acte. Son prédécesseur, Lionel Jospin, ne l'avait pas fait, lui. Je pense que le courage paiera tôt ou tard et déjà il devrait nous valoir une crédibilité accrue aux yeux de nos partenaires européens et du monde. Cela devrait nous permettre d'attirer de nouveaux investisseurs et de contribuer à relancer notre économie. Enfin c'est une étape très importante pour notre vie sociale, elle montre que le pays n'a pas peur de préparer son avenir. Mais je le répète, il faut rester vigilant.
C'est quand même une défaite pour les syndicats opposés à la réforme Fillon: contrairement à 1995, ils ne sont pas parvenus à faire basculer l'opinion dans leur camp. Comment expliquez-vous cela ?
Les Français, y compris les fonctionnaires, ont compris que la réforme des retraites était incontournable et ne pouvait être une nouvelle fois ajournée. Ce qui ne les empêche pas de se poser des questions. C'est vrai qu'il restera encore des injustices et des imperfections à corriger ; c'est pourquoi des rendez-vous réguliers sont prévus dans les années qui viennent. Et pour cela, c'est d'un syndicalisme réformiste dont nous avons besoin. Les actions violentes de minorités irresponsables ne sont pas payantes. La stratégie qui consiste à suivre les thèses les plus extrémistes a montré ses limites.
Etes vous favorable à l'instauration rapide d'un service minimum dans les transports en commun ?
Il faut parvenir à assurer la continuité du service public dans les transports, comme cela se fait dans les hôpitaux ou à EDF. Cela passe par l'adhésion des agents de la SNCF et de la RATP qui doit être obtenue en concertation à la faveur d'un débat dépassionné. Pour autant, il ne s'agit en rien de remettre en cause le droit de grève.
(Source http://www.u-m-p.org, le 16 juin 2003)