Texte intégral
Terre Information Magazine : Monsieur le ministre, le 22 octobre 1999 a été promulguée la loi portant organisation de la réserve militaire et du service de défense. Quelle importance tient cette loi dans la mutation de notre appareil du service de défense, quelle est son économie générale et qu'apporte-t-elle ?
J.-P. Masseret : La loi du 22 octobre 1999 était indispensable. Elle représente en effet la traduction pour la réserve de la professionnalisation des armées. A l'heure actuelle, la réserve de masse n'a plus cours.
Désormais l'engagement dans la réserve est fondé sur le volontariat. La réserve doit correspondre aux besoins des armées, aux aspirations et qualifications du volontaire, et être utile aux entreprises. C'est sur ces trois éléments que repose la loi.
Terre Information Magazine : Quelle est la place de la réserve dans une armée professionnelle ?
J.-P. Masseret : Les 100 000 hommes - dont 30 000 pour l'armée de Terre - qui composeront la réserve dite opérationnelle seront employés comme des professionnels. C'est la nouveauté. Les réservistes seront recrutés et affectés en fonction de leurs qualifications et répondront aux besoins des armées. Des interventions sur des théâtres d'opérations extérieures seront possibles. Cette réserve opérationnelle disposera en outre des mêmes équipements que l'armée d'active. A côté de cette réserve opérationnelle, sera créée une réserve citoyenne.
Terre Information Magazine : Précisément, qu'attend-on de cette réserve citoyenne ?
J.-P. Masseret : La réserve citoyenne se composera de volontaires, non affectés à un emploi dans les armées. Cette réserve citoyenne pourra en cas de besoin être appelée dans la réserve opérationnelle. Mais son rôle sera surtout de renforcer le lien armée-nation par le biais de la promotion de l'institution, à l'image de ce qui se passe aujourd'hui dans la Marine. Pour l'armée de Terre où la mutation est la plus lourde, le processus se met progressivement en place ; l'objectif doit être atteint en 2002.
Terre Information Magazine : Comment voyez-vous les relations entre les trois partenaires que sont l'institution militaire, les réservistes et les employeurs civils ?
J.-P. Masseret : Sachant que les anciens militaires professionnels seront réservistes durant cinq ans, le plus gros du travail portera sur le recrutement des militaires du rang et sur l'adhésion des entreprises au nouveau dispositif. Je souhaite que les entreprises, privées ou publiques, comprennent que la présence de réservistes leur sera bénéfique. Nous avons un travail de communication à mener pour que la Nation tout entière s'approprie l'esprit de la loi. Des discussions sont en cours avec des grandes entreprises via le MEDEF, mais des difficultés persistent avec les PME-PMI avec lesquelles il faudra dialoguer, au niveau régional, par le biais des organisations patronales. Concernant les militaires du rang, les JAPD auront un rôle essentiel à jouer. Quoi qu'il en soit, rappelons que nous avons un peu de temps devant nous, l'échéance est fixée à 2002. L'outil législatif existe. Nous sommes en bonne voie pour trouver le compromis entre les besoins de nos armées, l'engagement des citoyens et la participation des entreprises.
Terre Information Magazine : En somme, vous êtes optimiste sur les délais de montée en puissance de cette réserve militaire, constituée d'un maximum de volontaires ?
J.-P. Masseret : Je n'emploierais pas le terme optimiste. Volontariste convient mieux. Il faut que ça marche ! Et chacun, à son niveau doit faire en sorte que ces changements essentiels s'accomplissent au mieux. Pour cela, le dialogue doit constituer la ligne de force.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 27 octobre 2000)
J.-P. Masseret : La loi du 22 octobre 1999 était indispensable. Elle représente en effet la traduction pour la réserve de la professionnalisation des armées. A l'heure actuelle, la réserve de masse n'a plus cours.
Désormais l'engagement dans la réserve est fondé sur le volontariat. La réserve doit correspondre aux besoins des armées, aux aspirations et qualifications du volontaire, et être utile aux entreprises. C'est sur ces trois éléments que repose la loi.
Terre Information Magazine : Quelle est la place de la réserve dans une armée professionnelle ?
J.-P. Masseret : Les 100 000 hommes - dont 30 000 pour l'armée de Terre - qui composeront la réserve dite opérationnelle seront employés comme des professionnels. C'est la nouveauté. Les réservistes seront recrutés et affectés en fonction de leurs qualifications et répondront aux besoins des armées. Des interventions sur des théâtres d'opérations extérieures seront possibles. Cette réserve opérationnelle disposera en outre des mêmes équipements que l'armée d'active. A côté de cette réserve opérationnelle, sera créée une réserve citoyenne.
Terre Information Magazine : Précisément, qu'attend-on de cette réserve citoyenne ?
J.-P. Masseret : La réserve citoyenne se composera de volontaires, non affectés à un emploi dans les armées. Cette réserve citoyenne pourra en cas de besoin être appelée dans la réserve opérationnelle. Mais son rôle sera surtout de renforcer le lien armée-nation par le biais de la promotion de l'institution, à l'image de ce qui se passe aujourd'hui dans la Marine. Pour l'armée de Terre où la mutation est la plus lourde, le processus se met progressivement en place ; l'objectif doit être atteint en 2002.
Terre Information Magazine : Comment voyez-vous les relations entre les trois partenaires que sont l'institution militaire, les réservistes et les employeurs civils ?
J.-P. Masseret : Sachant que les anciens militaires professionnels seront réservistes durant cinq ans, le plus gros du travail portera sur le recrutement des militaires du rang et sur l'adhésion des entreprises au nouveau dispositif. Je souhaite que les entreprises, privées ou publiques, comprennent que la présence de réservistes leur sera bénéfique. Nous avons un travail de communication à mener pour que la Nation tout entière s'approprie l'esprit de la loi. Des discussions sont en cours avec des grandes entreprises via le MEDEF, mais des difficultés persistent avec les PME-PMI avec lesquelles il faudra dialoguer, au niveau régional, par le biais des organisations patronales. Concernant les militaires du rang, les JAPD auront un rôle essentiel à jouer. Quoi qu'il en soit, rappelons que nous avons un peu de temps devant nous, l'échéance est fixée à 2002. L'outil législatif existe. Nous sommes en bonne voie pour trouver le compromis entre les besoins de nos armées, l'engagement des citoyens et la participation des entreprises.
Terre Information Magazine : En somme, vous êtes optimiste sur les délais de montée en puissance de cette réserve militaire, constituée d'un maximum de volontaires ?
J.-P. Masseret : Je n'emploierais pas le terme optimiste. Volontariste convient mieux. Il faut que ça marche ! Et chacun, à son niveau doit faire en sorte que ces changements essentiels s'accomplissent au mieux. Pour cela, le dialogue doit constituer la ligne de force.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 27 octobre 2000)