Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, sur le rôle des réservistes dans le cadre de l'armée professionnelle, Paris, le 21 octobre 2003.

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Circonstance : Inauguration de l'exposition sur les réserves, Assemblée nationale, Paris, le 21 octobre 2003

Texte intégral

Monsieur le Président de l'Assemblée nationale,
Monsieur le Président de la Commission de la défense et des forces armées,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et messieurs,
Je voudrais d'abord vous dire que c'est, pour moi, un grand plaisir que d'inaugurer avec le président de l'Assemblée nationale, cette exposition.
Je voudrais le remercier de nous avoir permis de le faire ici et dans ces conditions. Je voudrais le remercier tout particulièrement d'avoir veillé à l'environnement, en nous créant un climat très africain ce matin Nous nous sentons entre le Tchad et le Gabon au milieu de cette réunion !
Je voudrais également remercier et féliciter de son initiative, le président de la Commission de la Défense et des forces armées. Chacun connaît l'attachement qu'il porte aux réserves, dont il est en quelque sorte un expert.
Cette exposition permet de souligner, au-delà même du nombre des députés qui sont réservistes, et dont certains ont effectué une période pendant les vacances parlementaires - peut-être devrait-on dire des " permissions parlementaires ", monsieur le Président ! - ce lien très fort entre les armées et la Nation. Ce lien est réaffirmé à travers cette exposition.
Nous savons que, depuis la professionnalisation, ce lien est encore plus indispensable.
En ouvrant ses portes à tous ceux qui ont fait le choix de donner aux armées leur temps et leur compétence, de mener ainsi une vie doublement active, selon le titre de cette exposition, l'Assemblée Nationale témoigne bien de l'attention et de la reconnaissance que la Nation, par la voix de ses représentants porte aux questions de défense nationale.
Je voudrais dire en effet, que ce lien est essentiel. Parce qu'il n'y a pas d'armée professionnelle crédible sans une réserve moderne et performante.
Les armées, telles qu'elles résultent de la professionnalisation, ont besoin en effet de civils qui en étant à leurs côtés se mettent au service de la France et des Français.
C'est la réserve qui aide l'armée à répondre au défi de la professionnalisation. Et je voudrais noter qu'aujourd'hui, nous sommes effectivement dans le cadre d'une réserve de mobilisation et non plus d'une réserve de masse, comme c'était le cas dans les années passées.
Cette réserve doit être crédible. Parce qu'il s'agit de renforcer au quotidien, une armée d'actifs extrêmement sollicités par la multiplication des crises dans le monde entier, mais également par des évènements exceptionnels.
C'est ainsi que les réservistes complètent, par l'apport de leur spécialité et de leurs compétences, les actions des armées. Nous les voyons sur les théâtres d'opérations extérieures. Nous les avons vus également dans le cadre notamment de VIGIPIRATE, puisque nos 36 000 réservistes s'investissent d'abord sur le territoire national. Ils ont ainsi contribué à la sécurisation d'un certain nombre de grands évènements, je pense notamment au sommet d'Evian. Ils prennent une part active à la gestion des conséquences d'un certain nombre de catastrophes naturelles et, malheureusement, chaque année, nous en connaissons sur notre territoire. Nous les voyons également en Afghanistan, en Bosnie, en Cote d'ivoire, au Tchad. J'ai toujours grand plaisir à les saluer lorsque je me rends auprès des troupes.
On peut dire à chacun des réservistes qu'il participe à la pleine efficacité de l'action des forces armées au service de la sécurité des Français.
C'est en étant consciente de cette action et de cet apport que j'ai décidé de renforcer les moyens d'action et l'intérêt également de l'action des réservistes. C'est la raison pour laquelle, dans le projet de loi de finances qui sera discuté dans quelques jours, j'ai prévu d'inscrire 37 millions d'euros supplémentaires, pour accompagner la montée en puissance de la réserve.
Toutefois, je voudrais souligner que cette montée en puissance, ne pourra exister durablement, sans qu'un lien le plus étroit possible ne se développe entre la société civile et les réservistes et notamment, entre les entreprises et les réservistes.
Car, c'est vrai, il y a aujourd'hui encore un certain nombre de difficultés. Or la réserve active ne peut complètement jouer son rôle sans la collaboration des entreprises. C'est certes déjà le cas dans un certain nombre de domaines. Néanmoins, il convient de renforcer le partenariat avec les chefs d'entreprise. C'est ce à quoi nous nous attachons. Je pense en effet que les chefs d'entreprise peuvent apporter beaucoup à la vie citoyenne et au lien entre l'armée et la Nation. Ils en retirent également beaucoup, car n'oublions pas que l'esprit réserviste est aussi un plus dans les entreprises. Parce que c'est cet esprit d'équipe, parce que c'est ce sens de la mission qui est aussi quelque chose dont nos entreprises ont besoin, surtout aujourd'hui. Avoir une cohésion des équipes, avoir des gens qui savent ce que c'est que le travail en équipe et ce que c'est que la mission à accomplir, je crois que c'est également pour notre économie un moyen de répondre aux grands défis qui sont ceux de la société.
Voilà monsieur le président de l'Assemblée Nationale, monsieur le Président de la Commission de la défense, ce que je voulais vous dire. Je crois que les réservistes sont la preuve vivante de l'ancrage des armées dans la vie nationale, et de l'implication des Françaises et des Français dans leur Défense.
Ils se nourrissent et ils nourrissent le lien naturel entre les armées et la Nation.
L'accueil que vous réservez aujourd'hui aux réservistes et aux armées témoigne de la reconnaissance de la Nation envers leur action.
Je crois qu'il prouve aussi l'intérêt de la Nation pour sa défense et je vous en remercie.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 23 octobre 2003)