Texte intégral
Année après année, la Commission passe au crible de son regard critique les progrès enregistrés dans les pays candidats à l'Union européenne. A la veille de l'accession de dix d'entre eux (huit pays d'Europe centrale et baltique et deux îles de la Méditerranée) le 1er mai 2004, la Commission vient de publier - pour la dernière fois donc- ses "rapports de progrès" les concernant. On y constate l'ampleur des efforts consentis par ces pays pour passer d'un régime collectiviste à une économie de marché et pour digérer l'ensemble de "l'acquis communautaire" indispensable à leur pleine intégration. Ces pays doivent en effet respecter, comme nous, les règles européennes communes en matière notamment de sécurité alimentaire, d'environnement ou encore de libre concurrence.
Tout en saluant ces efforts, la Commission, en toute objectivité, a pointé aussi du doigt les difficultés qui demeurent. Celles-ci concernent plusieurs domaines : la gestion des aides agricoles, dont la fiabilité est la condition de l'intégration en Europe de l'agriculture de ces pays ; la sécurité alimentaire, exigence éthique à laquelle les consommateurs européens sont légitimement attachés après le traumatisme de la vache folle ; l'adaptation de l'appareil judiciaire, sans lequel nos entreprises investissant dans ces pays ne pourraient pas bénéficier de la sécurité juridique indispensable que requiert le monde des affaires.
En dépit de ces difficultés - somme toute compréhensibles au regard du chemin déjà parcouru- je le dis tout net : l'élargissement de l'Union est une chance pour ces pays, bien sûr, mais aussi pour l'Europe et pour la France. Inutile de souligner ici qu'arrimer les pays d'Europe centrale et baltique, qui ont tant souffert, à l'espace démocratique européen est une garantie de paix et de sécurité pour nous tous. Sur le plan économique, les bénéfices sont aussi très importants pour nos entreprises et donc pour l'emploi généré en France. Ces pays ont une croissance bien supérieure à la nôtre. Sait-on, par exemple, que les constructeurs automobiles français y viennent en tête des investisseurs étrangers, avec 25 % de parts de marché ?
Certes, nos entreprises implantées dans ces pays savent la difficulté pour eux de remédier aux insuffisances que vient de mettre en lumière la Commission européenne. Mais elles savent également que ces pays évoluent vite, et qu'en tout état de cause l'Europe n'est pas démunie. Si certains problèmes demeuraient encore au 1er mai 2004, l'Europe serait en effet en mesure de faire pression sur les retardataires. Et elle pourrait continuer à les aider à se mettre complètement au niveau requis pour justifier leur participation aux politiques communes européennes.
Cet élargissement, en forme d'unification du continent est le grand défi de l'Europe. J'ai confiance dans la capacité de nos futurs nouveaux partenaires à prendre les dispositions exigées par la Commission. J'ai confiance dans l'arrivée des dix premiers pays adhérents qui rejoindront la famille européenne en 2004 et dont la dynamique inspire la Bulgarie et la Roumanie, deux pays largement francophones dont l'adhésion est prévue en 2007. Ce qui est en jeu, c'est de permettre à l'Europe, dans quelques mois pôle démographique le plus important après la Chine et l'Inde, de s'affirmer comme un véritable pôle d'influence et de prospérité dans le monde. Ma confiance en ces nouveaux partenaires est à l'aune de notre ambition tant pour l'Europe que pour la France en Europe. C'est ce que j'entends continuer à dire aux dirigeants de ces pays lors des multiples visites que j'y effectue plusieurs fois par mois et que je continuerai à effectuer pour préparer les solidarités de demain
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 novembre 2003)
Tout en saluant ces efforts, la Commission, en toute objectivité, a pointé aussi du doigt les difficultés qui demeurent. Celles-ci concernent plusieurs domaines : la gestion des aides agricoles, dont la fiabilité est la condition de l'intégration en Europe de l'agriculture de ces pays ; la sécurité alimentaire, exigence éthique à laquelle les consommateurs européens sont légitimement attachés après le traumatisme de la vache folle ; l'adaptation de l'appareil judiciaire, sans lequel nos entreprises investissant dans ces pays ne pourraient pas bénéficier de la sécurité juridique indispensable que requiert le monde des affaires.
En dépit de ces difficultés - somme toute compréhensibles au regard du chemin déjà parcouru- je le dis tout net : l'élargissement de l'Union est une chance pour ces pays, bien sûr, mais aussi pour l'Europe et pour la France. Inutile de souligner ici qu'arrimer les pays d'Europe centrale et baltique, qui ont tant souffert, à l'espace démocratique européen est une garantie de paix et de sécurité pour nous tous. Sur le plan économique, les bénéfices sont aussi très importants pour nos entreprises et donc pour l'emploi généré en France. Ces pays ont une croissance bien supérieure à la nôtre. Sait-on, par exemple, que les constructeurs automobiles français y viennent en tête des investisseurs étrangers, avec 25 % de parts de marché ?
Certes, nos entreprises implantées dans ces pays savent la difficulté pour eux de remédier aux insuffisances que vient de mettre en lumière la Commission européenne. Mais elles savent également que ces pays évoluent vite, et qu'en tout état de cause l'Europe n'est pas démunie. Si certains problèmes demeuraient encore au 1er mai 2004, l'Europe serait en effet en mesure de faire pression sur les retardataires. Et elle pourrait continuer à les aider à se mettre complètement au niveau requis pour justifier leur participation aux politiques communes européennes.
Cet élargissement, en forme d'unification du continent est le grand défi de l'Europe. J'ai confiance dans la capacité de nos futurs nouveaux partenaires à prendre les dispositions exigées par la Commission. J'ai confiance dans l'arrivée des dix premiers pays adhérents qui rejoindront la famille européenne en 2004 et dont la dynamique inspire la Bulgarie et la Roumanie, deux pays largement francophones dont l'adhésion est prévue en 2007. Ce qui est en jeu, c'est de permettre à l'Europe, dans quelques mois pôle démographique le plus important après la Chine et l'Inde, de s'affirmer comme un véritable pôle d'influence et de prospérité dans le monde. Ma confiance en ces nouveaux partenaires est à l'aune de notre ambition tant pour l'Europe que pour la France en Europe. C'est ce que j'entends continuer à dire aux dirigeants de ces pays lors des multiples visites que j'y effectue plusieurs fois par mois et que je continuerai à effectuer pour préparer les solidarités de demain
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 novembre 2003)