Texte intégral
Quelques mots de réactions à la conférence de presse du Président de la République de ce matin dont le sujet principal était le sujet européen.
Le Président de la République ce matin a présenté une vision qui n'est pas la nôtre parce que c'est une vision qui est marquée par deux traits ; le premier c'est on ne décide pas aujourd'hui, on reporte les décisions à plus tard, comme si les décisions étaient reportables ; et le deuxième c'est on décide sans que les citoyens aient leur mot à dire, et nous pensons exactement le contraire. Nous pensons qu'il faut décider clairement aujourd'hui ou en tout cas exposer clairement les décisions que l'on prend aujourd'hui et il faut que les citoyens aient leur mot à dire parce que c'est pour nous le problème le plus important de l'avenir du Pays. Alors trois illustrations : première illustration, l'adoption de la Constitution, pour nous la décision d'adopter la Constitution, plus exactement la manière dont on va adopter la Constitution, ça ne peut pas être reporté à des années, ce n'est pas un problème qui dépend de l'opportunité dans l'avenir, c'est un problème de principe. Si l'on donne une Constitution européenne aux citoyens européens, et parmi eux aux Français, et bien il faut que ses citoyens aient leur mot à dire. C'est un problème de principe irréductible le fait que les citoyens doivent se voir reconnaître le droit de se prononcer sur la Constitution qui sera la leur puisque c'est de leur avenir qu'il s'agit.
Deuxièment la Turquie : évidemment raconter aux Français que c'est un problème qui ne les concerne pas pour aujourd'hui, que c'est dans très longtemps, c'est évidemment leur raconter quelque chose qui est faux parce qu'une fois les négociations ouvertes quel gouvernement pourrait au bout du processus dire non ? Ça serait tromper ses interlocuteurs et donc évidemment une fois les négociations ouvertes et conclues, la réponse sera oui. C'est donc en principe qu'il faut poser la question de l'adhésion de la Turquie. Et pour nous cette question, si nous considérons que c'est une erreur et une faute c'est parce que nous voulons une Europe unie, et pour avoir une Europe unie il faut qu'elle soit homogène dans son histoire, dans sa géographie et dans ces valeurs, dans sa société. Et donc ça n'est pas un problème à repousser dans l'avenir, c'est un problème à traiter aujourd'hui, et il serait plus digne de dire la vérité directement aux citoyens que de prétendre reporter dans l'avenir les décisions qui doivent être prise aujourd'hui et sur lesquelles ils doivent avoir leur mot à dire.
Troisième point de différence dans la vision de l'Europe qui est la nôtre : nous, nous voulons une Europe qui assume une politique de défense, qui soit capable d'avoir une politique économique en particulier pour lutter contre les délocalisations, et qui mène une politique de recherche forte comme les Etats-Unis la mène. Et bien ça ne peut pas se faire avec un budget limité à 1% du Produit Intérieur Européen. Je vous rappelle que sur 100 euros de Produit Intérieur en France, les dépenses publiques concernent 54 euros, et le budget européen lui n'aurait pas le droit de dépasser 1 euro. Cinquante-quatre pour les dépenses publiques en France, un pour l'Europe, et bien ce rapport seul signifie qu'on empêche l'Europe de réaliser les objectifs que par ailleurs on lui fixe. Et nous nous voulons que ces objectifs soient réalistes et que donc qu'il y est un budget sérieux pour y faire face, quite naturellement à faire des économies sur des dépenses qu'on ne ferait plus de manière nationale, s'il doit par exemple y avoir comme nous le souhaitons une armée européenne et bien ça veut dire que l'on ferait des économies nationales évidemment.
Une remarque accessoire, j'ai été troublé et je n'ai pas approuvé les déclarations que le Président de la République a faite sur le génocide arménien, car le Président de la République a dit qu'il s'agissait d'un problème bilatéral entre l'Arménie et la Turquie. Il n'en est rien évidemment. C'est comme si l'on disait que d'autres génocides sont des problèmes bilatéraux entre un pays et un autre, c'est comme si l'on disait que les exterminations ne concernent que les communautés ou les ethnies qui en sont les victimes. C'est au nom du devoir de mémoire, en vertu d'une certaine conception de la vérité qui doit aujourd'hui éclairer ces drames, et autour d'une certaine conception des Droits de l'Homme qu'il faut exiger la reconnaissance du génocide arménien. Ce n'est pas un problème entre l'Arménie et la Turquie, c'est un problème historique entre ceux qui ont porté la responsabilité de ces drames et la conscience universelle.
Voilà les principales réactions que m'ont inspirées les déclarations du Président de la République.
(source http://www.udf.org, le 3 mai 2004
Le Président de la République ce matin a présenté une vision qui n'est pas la nôtre parce que c'est une vision qui est marquée par deux traits ; le premier c'est on ne décide pas aujourd'hui, on reporte les décisions à plus tard, comme si les décisions étaient reportables ; et le deuxième c'est on décide sans que les citoyens aient leur mot à dire, et nous pensons exactement le contraire. Nous pensons qu'il faut décider clairement aujourd'hui ou en tout cas exposer clairement les décisions que l'on prend aujourd'hui et il faut que les citoyens aient leur mot à dire parce que c'est pour nous le problème le plus important de l'avenir du Pays. Alors trois illustrations : première illustration, l'adoption de la Constitution, pour nous la décision d'adopter la Constitution, plus exactement la manière dont on va adopter la Constitution, ça ne peut pas être reporté à des années, ce n'est pas un problème qui dépend de l'opportunité dans l'avenir, c'est un problème de principe. Si l'on donne une Constitution européenne aux citoyens européens, et parmi eux aux Français, et bien il faut que ses citoyens aient leur mot à dire. C'est un problème de principe irréductible le fait que les citoyens doivent se voir reconnaître le droit de se prononcer sur la Constitution qui sera la leur puisque c'est de leur avenir qu'il s'agit.
Deuxièment la Turquie : évidemment raconter aux Français que c'est un problème qui ne les concerne pas pour aujourd'hui, que c'est dans très longtemps, c'est évidemment leur raconter quelque chose qui est faux parce qu'une fois les négociations ouvertes quel gouvernement pourrait au bout du processus dire non ? Ça serait tromper ses interlocuteurs et donc évidemment une fois les négociations ouvertes et conclues, la réponse sera oui. C'est donc en principe qu'il faut poser la question de l'adhésion de la Turquie. Et pour nous cette question, si nous considérons que c'est une erreur et une faute c'est parce que nous voulons une Europe unie, et pour avoir une Europe unie il faut qu'elle soit homogène dans son histoire, dans sa géographie et dans ces valeurs, dans sa société. Et donc ça n'est pas un problème à repousser dans l'avenir, c'est un problème à traiter aujourd'hui, et il serait plus digne de dire la vérité directement aux citoyens que de prétendre reporter dans l'avenir les décisions qui doivent être prise aujourd'hui et sur lesquelles ils doivent avoir leur mot à dire.
Troisième point de différence dans la vision de l'Europe qui est la nôtre : nous, nous voulons une Europe qui assume une politique de défense, qui soit capable d'avoir une politique économique en particulier pour lutter contre les délocalisations, et qui mène une politique de recherche forte comme les Etats-Unis la mène. Et bien ça ne peut pas se faire avec un budget limité à 1% du Produit Intérieur Européen. Je vous rappelle que sur 100 euros de Produit Intérieur en France, les dépenses publiques concernent 54 euros, et le budget européen lui n'aurait pas le droit de dépasser 1 euro. Cinquante-quatre pour les dépenses publiques en France, un pour l'Europe, et bien ce rapport seul signifie qu'on empêche l'Europe de réaliser les objectifs que par ailleurs on lui fixe. Et nous nous voulons que ces objectifs soient réalistes et que donc qu'il y est un budget sérieux pour y faire face, quite naturellement à faire des économies sur des dépenses qu'on ne ferait plus de manière nationale, s'il doit par exemple y avoir comme nous le souhaitons une armée européenne et bien ça veut dire que l'on ferait des économies nationales évidemment.
Une remarque accessoire, j'ai été troublé et je n'ai pas approuvé les déclarations que le Président de la République a faite sur le génocide arménien, car le Président de la République a dit qu'il s'agissait d'un problème bilatéral entre l'Arménie et la Turquie. Il n'en est rien évidemment. C'est comme si l'on disait que d'autres génocides sont des problèmes bilatéraux entre un pays et un autre, c'est comme si l'on disait que les exterminations ne concernent que les communautés ou les ethnies qui en sont les victimes. C'est au nom du devoir de mémoire, en vertu d'une certaine conception de la vérité qui doit aujourd'hui éclairer ces drames, et autour d'une certaine conception des Droits de l'Homme qu'il faut exiger la reconnaissance du génocide arménien. Ce n'est pas un problème entre l'Arménie et la Turquie, c'est un problème historique entre ceux qui ont porté la responsabilité de ces drames et la conscience universelle.
Voilà les principales réactions que m'ont inspirées les déclarations du Président de la République.
(source http://www.udf.org, le 3 mai 2004