Interview de M. Alain Juppé, président de l'UMP, dans "L'Union" le 2 juillet 2003, sur le soutien de l'UMP aux des retraites ou du statut des intermittents du spectacle et sur l'engagement de l'UMP en faveur du "oui" au référendum en Corse.

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Média : Journal de l'Union interparlementaire - L'Union

Texte intégral

En raison du débat sur les retraites à l'Assemblée, Alain Juppé ne sera pas le mercredi 2 juillet à Saint-Quentin : Jean-Claude Gaudin le remplacera. Le président de l'UMP a cependant répondu à nos questions.
L'Union: que venez-vous dire aux militants qui vous attendent à Saint-Quentin ?
Alain Juppé: Je viens leur dire que l'UMP, ça marche. Que nous avons en quelques mois constitué un grand parti de la droite et du centre où chacun a trouvé sa place. La meilleure démonstration en a été le succès de notre conseil national, il y a quelques jours à Paris.
Je veux aussi rappeler aux militants que l'union est plus nécessaire que jamais. Face aux défis qui sont lancés, face aux réformes qui doivent être accomplies, le gouvernement ne réussira que s'il peut s'appuyer sur une majorité soudée, stable et déterminée.
De nombreux Français ont l'impression que tout va trop vite, que les réformes se télescopent. Comprenez-vous ce sentiment ?
Alain Juppé: Le problème, c'est que le conflit se noue quand on en arrive au stade de la décision. Il y a encore deux ou trois mois, on reprochait au gouvernement d'aller trop lentement. Une négociation très fructueuse a permis d'améliorer sensiblement le projet sur les retraites. Je crois que là-dessus, la cause est entendue : les Français ont bien compris que cette réforme était absolument nécessaire. Le débat au Parlement avance, je pense que le texte devrait être voté cette semaine et partir au Sénat la semaine suivante.
On annonce déjà une rentrée sociale assez houleuse. La politique de communication du gouvernement est-elle en cause ?
Alain Juppé: On peut toujours faire mieux. Mais il ne faut pas vivre dans l'illusion qu'une bonne communication permet d'éluder les problèmes. Quand on doit faire des réformes qui demandent des efforts, parfois même des sacrifices, ça ne se passe jamais très bien.
Après Luc Ferry avec les enseignants, Jean-Jacques Aillagon ne montre-t-il pas une certaine rigidité à l'égard des intermittents du spectacle ?
Alain Juppé: Comment parvenir, dans notre pays, à faire passer les bons messages face à une opposition qui se radicalise et n'hésite pas à véhiculer des contre-vérités ? Avec la réforme qui a été signée par les partenaires sociaux de l'Unedic, on sauve le système des intermittents du spectacle. Le dispositif se trouve pérennisé alors que d'aucuns voulaient le supprimer. Mais il faut avoir le courage de dire qu'il y a, dans ce système, certains abus phénoménaux. Des sociétés de production, y compris des chaînes de télévision, n'hésitent pas à utiliser ce statut pour éviter de payer leurs salariés à temps plein.
Jacques Chirac s'engage pour le oui en Corse. Vous-même serez jeudi sur place. Comment régler le malentendu avec les nationalistes qui considèrent le projet de nouveau statut comme une " petite avancée " ?
Alain Juppé: L'UMP s'engage pour le oui, c'est ce que je vais dire jeudi. Je veux également rappeler aux concitoyens corses qu'au-delà de la réforme du statut, qui est importante et devrait donner, à mon avis, plus d'efficacité à la collectivité territoriale, ce qui est en cause, c'est vraiment la place de la Corse dans la République. Si les nationalistes, dont la vision n'est pas toujours marquée par la cohérence et la clarté, ont une autre lecture du projet, c'est leur problème.
Dans l'affaire des emplois présumés fictifs de la Ville de Paris, quelle sera votre attitude si, à la rentrée, le tribunal correctionnel de Nanterre vous condamne à l'inéligibilité ?
Alain Juppé: Je ne peux pas préjuger de la décision. Je me prépare à tout cela calmement.

(source http://www.u-m-p.org, le 3 juillet 2003)