Texte intégral
Monsieur le président de la FIFA,
Monsieur le président du CIO,
Monsieur le ministre,
Monsieur le maire,
Messieurs les présidents et les représentants des fédérations nationales,
Messieurs les membres de la commission exécutive de la FIFA,
La France est honorée et heureuse de vous accueillir, ici dans sa capitale, vous qui êtes cette "société des Nations" du football, dont vous incarnez, les uns et les autres, l'exécutif. C'est pour nous l'occasion de vous souhaiter un bon et heureux anniversaire pour ces cent ans, depuis le 21 mai 1904, où les sept fédérations européennes de football ont jeté les fondations de votre organisation.
Cent ans, une grande dame mais une jeune dame. Une grande Française, Coco Chanel, à un âge assez avancé, on lui demandait : "Comment pouvez-vous être si dynamique avec un âge si avancé ?" Elle répondait : "Je verrai quand j'aurai un âge avancé." Vous êtes à la fois l'expérience, mais aussi vous gardez cette jeunesse qui est portée par votre activité et par le football en lui-même. Quelques visionnaires avaient compris, il y a donc cent ans, que votre activité pouvait parler au coeur des femmes et des hommes, sans distinction d'origine, sans distinction de couleur, sans distinction de statut économique ou social. Et ainsi susciter des joies, quelquefois des peines, mais surtout des émotions universelles. Ils voulaient faire, ces fondateurs de la FIFA, l'instrument de cette ambition, cet instrument de paix et d'émotion dont vous êtes aujourd'hui l'expression. Ils ont donné à votre organisation un éclat particulier et un essor particulièrement universel.
Je voudrais dire combien toute cette dynamique a impressionné l'ensemble des organisateurs internationaux du sport, puisque dès 1909, avec l'adhésion de l'Afrique-du-Sud, votre organisation a bâti ses fondations internationales et a réussi donc à mettre en place une structure qui, aujourd'hui, rassemble la planète et donc parle à l'ensemble des continents. Merci à vous, Monsieur le président Blatter, merci au président Havelange, merci à tous ceux qui ont permis cette organisation qui représente ces 250 millions de personnes qui jouent dans le monde au football. Nous sommes fiers, il est vrai, avec simplicité sans arrogance en effet, mais nous sommes fiers de rappeler le rôle de la France dans cette émergence d'abord de l'esprit olympique, de l'olympisme moderne, mais aussi dans cette construction de votre édifice. Et comme vous le disiez tout à l'heure, Monsieur le président, nous pensons à Robert Guérin et à Jules Rimet, à tous ceux qui ont créé, participé à l'Organisation et qui ont fait naître ces Coupes du monde qui marquent la mémoire collective des peuples, et c'est sans doute là une des plus grandes réussites de votre Organisation. Je pense que le président ici de la fédération du Brésil, que nous avons l'honneur d'accueillir... A l'occasion d'un grand match ce soir amical, le football montrera cette capacité d'amitié qu'il sait exprimer. Chacun se souvient de cette finale perdue en 1950 contre l'Uruguay qui fait saigner le coeur des Brésiliens, qui pourtant, ont gagné cinq fois le titre et qui, ici comme partout dans le monde, sont particulièrement respectés. Des douleurs, des souffrances, mais aussi des très grandes joies. Et pour les Français, 58, 82, 98, ferveur, satisfaction évidemment profonde d'un peuple, mais aussi satisfaction et émotion de ce rassemblement. Victor Hugo, que je reprends moi aussi, disait qu'on peut rassembler les peuples, et cela suffit quelquefois pour les émouvoir. Le football a ému les peuples, il a souvent ému la France. Et nous sommes un peuple aujourd'hui qui aime les grandes compétitions internationales, qui aime les vivre, qui aime les organiser et qui sait, autour d'elle, construire un esprit, et d'ambition et de partage.
Je voudrais saluer, Monsieur le président, votre action de solidarité. Et notamment ce qu'a fait la FIFA avec les pays en développement, ces structures que vous avez aidées et pour lesquelles vous allez construire une véritable maison de famille bientôt à Zürich. Je voudrais saluer cette action de solidarité et saluera aussi le président de la Confédération helvétique, qui nous honore de sa présence. Cet effort de solidarité de la FIFA, il est important pour nous tous. J'ai lu, ce matin, monsieur Blatter, vos propos dans un grand journal français, et je voudrais vous dire que nous apprécions ici, en France, votre attachement à la structure associative qui caractérise la FIFA. En effet, l'association est souvent une résistance à l'argent, qui quelquefois peut aveugler, et les hommes et les clubs. Et je crois qu'il est important qu'il y ait ce lieu où cet esprit associatif et de solidarité puisse s'exprimer. Sachez, monsieur le président, qu'à ces valeurs, la France adhère pleinement. Je voudrais saluer, dans le football, ces valeurs qui sont universelles et que nous voulons tous voir se développer dans nos sociétés : le bonheur du jeu, le dépassement de soi, l'esprit d'équipe, cet équilibre entre la nécessité de la construction du jeu, amis aussi cette expression des talents individuels, la personne trouvant dans l'équipe l'occasion, et de s'exprimer et de se renforcer. Je voudrais aussi saluer l'éthique du football que nous voulons promouvoir : le respect évidemment de la règle. Un Premier ministre ne peut avoir que de la sympathie pour le dur métier d'arbitre. Je voudrais vous dire combien il nous paraît important que cet esprit de respect soit sur tous les stades affirmés. Je voudrais aussi dire combien nous sommes attachés à l'esprit de tolérance, à cet esprit participatif qui doit dépasser aussi l'envie de vaincre et qui doit permettre aux supporters d'éviter toute forme d'intégrisme. Le sport est fait pour qu'il y ait des gagnants, et ceux qui ne gagnent pas doivent avoir, dans la victoire des autres, au fond d'eux-mêmes, l'image pour eux du respect et de la tolérance. Je voudrais dire aussi combien nous sommes attachés à la protection des acteurs pour laquelle vous êtes engagés. Je pense à la santé des joueurs, je pense aussi à l'organisation des calendriers, afin que le sport puisse naturellement vivre son internationalisation mais dans l'organisation. Vous avez ainsi développé, partout dans le monde, des valeurs qui ont aussi été celles de la promotion sociale. Nous y sommes, vous le savez, en France, très attachés. Vous développez une mondialisation qui est construite, qui n'est pas une standardisation, qui n'est pas une globalisation, mais qui permet de respecter la nature de chaque peuple et de vivre le football dans le respect des différentes cultures.
C'est pour cela que nous sommes heureux de vous accueillir pour ce centième anniversaire. C'est pour cela que nous sommes heureux de partager avec vous ce qui vous rassemble, cette éthique du football, cette ambition de rapprocher les peuples du monde entier. Et dans cette année où la France a choisi de célébrer la fraternité, de vous dire combien nous saluons la participation du football à l'esprit universel de fraternité.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 25 mai 2004)
Monsieur le président du CIO,
Monsieur le ministre,
Monsieur le maire,
Messieurs les présidents et les représentants des fédérations nationales,
Messieurs les membres de la commission exécutive de la FIFA,
La France est honorée et heureuse de vous accueillir, ici dans sa capitale, vous qui êtes cette "société des Nations" du football, dont vous incarnez, les uns et les autres, l'exécutif. C'est pour nous l'occasion de vous souhaiter un bon et heureux anniversaire pour ces cent ans, depuis le 21 mai 1904, où les sept fédérations européennes de football ont jeté les fondations de votre organisation.
Cent ans, une grande dame mais une jeune dame. Une grande Française, Coco Chanel, à un âge assez avancé, on lui demandait : "Comment pouvez-vous être si dynamique avec un âge si avancé ?" Elle répondait : "Je verrai quand j'aurai un âge avancé." Vous êtes à la fois l'expérience, mais aussi vous gardez cette jeunesse qui est portée par votre activité et par le football en lui-même. Quelques visionnaires avaient compris, il y a donc cent ans, que votre activité pouvait parler au coeur des femmes et des hommes, sans distinction d'origine, sans distinction de couleur, sans distinction de statut économique ou social. Et ainsi susciter des joies, quelquefois des peines, mais surtout des émotions universelles. Ils voulaient faire, ces fondateurs de la FIFA, l'instrument de cette ambition, cet instrument de paix et d'émotion dont vous êtes aujourd'hui l'expression. Ils ont donné à votre organisation un éclat particulier et un essor particulièrement universel.
Je voudrais dire combien toute cette dynamique a impressionné l'ensemble des organisateurs internationaux du sport, puisque dès 1909, avec l'adhésion de l'Afrique-du-Sud, votre organisation a bâti ses fondations internationales et a réussi donc à mettre en place une structure qui, aujourd'hui, rassemble la planète et donc parle à l'ensemble des continents. Merci à vous, Monsieur le président Blatter, merci au président Havelange, merci à tous ceux qui ont permis cette organisation qui représente ces 250 millions de personnes qui jouent dans le monde au football. Nous sommes fiers, il est vrai, avec simplicité sans arrogance en effet, mais nous sommes fiers de rappeler le rôle de la France dans cette émergence d'abord de l'esprit olympique, de l'olympisme moderne, mais aussi dans cette construction de votre édifice. Et comme vous le disiez tout à l'heure, Monsieur le président, nous pensons à Robert Guérin et à Jules Rimet, à tous ceux qui ont créé, participé à l'Organisation et qui ont fait naître ces Coupes du monde qui marquent la mémoire collective des peuples, et c'est sans doute là une des plus grandes réussites de votre Organisation. Je pense que le président ici de la fédération du Brésil, que nous avons l'honneur d'accueillir... A l'occasion d'un grand match ce soir amical, le football montrera cette capacité d'amitié qu'il sait exprimer. Chacun se souvient de cette finale perdue en 1950 contre l'Uruguay qui fait saigner le coeur des Brésiliens, qui pourtant, ont gagné cinq fois le titre et qui, ici comme partout dans le monde, sont particulièrement respectés. Des douleurs, des souffrances, mais aussi des très grandes joies. Et pour les Français, 58, 82, 98, ferveur, satisfaction évidemment profonde d'un peuple, mais aussi satisfaction et émotion de ce rassemblement. Victor Hugo, que je reprends moi aussi, disait qu'on peut rassembler les peuples, et cela suffit quelquefois pour les émouvoir. Le football a ému les peuples, il a souvent ému la France. Et nous sommes un peuple aujourd'hui qui aime les grandes compétitions internationales, qui aime les vivre, qui aime les organiser et qui sait, autour d'elle, construire un esprit, et d'ambition et de partage.
Je voudrais saluer, Monsieur le président, votre action de solidarité. Et notamment ce qu'a fait la FIFA avec les pays en développement, ces structures que vous avez aidées et pour lesquelles vous allez construire une véritable maison de famille bientôt à Zürich. Je voudrais saluer cette action de solidarité et saluera aussi le président de la Confédération helvétique, qui nous honore de sa présence. Cet effort de solidarité de la FIFA, il est important pour nous tous. J'ai lu, ce matin, monsieur Blatter, vos propos dans un grand journal français, et je voudrais vous dire que nous apprécions ici, en France, votre attachement à la structure associative qui caractérise la FIFA. En effet, l'association est souvent une résistance à l'argent, qui quelquefois peut aveugler, et les hommes et les clubs. Et je crois qu'il est important qu'il y ait ce lieu où cet esprit associatif et de solidarité puisse s'exprimer. Sachez, monsieur le président, qu'à ces valeurs, la France adhère pleinement. Je voudrais saluer, dans le football, ces valeurs qui sont universelles et que nous voulons tous voir se développer dans nos sociétés : le bonheur du jeu, le dépassement de soi, l'esprit d'équipe, cet équilibre entre la nécessité de la construction du jeu, amis aussi cette expression des talents individuels, la personne trouvant dans l'équipe l'occasion, et de s'exprimer et de se renforcer. Je voudrais aussi saluer l'éthique du football que nous voulons promouvoir : le respect évidemment de la règle. Un Premier ministre ne peut avoir que de la sympathie pour le dur métier d'arbitre. Je voudrais vous dire combien il nous paraît important que cet esprit de respect soit sur tous les stades affirmés. Je voudrais aussi dire combien nous sommes attachés à l'esprit de tolérance, à cet esprit participatif qui doit dépasser aussi l'envie de vaincre et qui doit permettre aux supporters d'éviter toute forme d'intégrisme. Le sport est fait pour qu'il y ait des gagnants, et ceux qui ne gagnent pas doivent avoir, dans la victoire des autres, au fond d'eux-mêmes, l'image pour eux du respect et de la tolérance. Je voudrais dire aussi combien nous sommes attachés à la protection des acteurs pour laquelle vous êtes engagés. Je pense à la santé des joueurs, je pense aussi à l'organisation des calendriers, afin que le sport puisse naturellement vivre son internationalisation mais dans l'organisation. Vous avez ainsi développé, partout dans le monde, des valeurs qui ont aussi été celles de la promotion sociale. Nous y sommes, vous le savez, en France, très attachés. Vous développez une mondialisation qui est construite, qui n'est pas une standardisation, qui n'est pas une globalisation, mais qui permet de respecter la nature de chaque peuple et de vivre le football dans le respect des différentes cultures.
C'est pour cela que nous sommes heureux de vous accueillir pour ce centième anniversaire. C'est pour cela que nous sommes heureux de partager avec vous ce qui vous rassemble, cette éthique du football, cette ambition de rapprocher les peuples du monde entier. Et dans cette année où la France a choisi de célébrer la fraternité, de vous dire combien nous saluons la participation du football à l'esprit universel de fraternité.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 25 mai 2004)