Texte intégral
Je suis très heureux de pouvoir répondre à votre invitation à l'occasion de cette visite à Dublin où je dois rencontrer les autorités qui, ce semestre, ont la lourde charge et le grand honneur de présider l'Union européenne. C'est pour moi l'occasion, dans cette visite à la fois européenne et bilatérale, de saluer ce modèle de dynamisme et d'innovation que représente aujourd'hui l'Irlande, cette capacité d'un Etat membre de l'Union à progresser dans, avec et pour l'Europe. Je remercie vivement l'institut des directeurs pour son invitation et aussi la chambre de commerce franco irlandais co-organisatrice de cette rencontre et chacune et chacun d'entre vous. Je sais qu'environ 15 000 de mes compatriotes vivent actuellement sur votre île, qu'ils y sont heureux et qu'ils y trouvent notamment un climat particulièrement favorable au développement des entreprises.
Nous mesurons la qualité de vie qu'offre l'Irlande mais nous mesurons aussi son formidable dynamisme et cette modernité qui met l'Irlande aujourd'hui de plain pied dans la dynamique européenne. Vous avez su rattraper, en un temps très court, un retard important et aujourd'hui votre croissance forte et durable fait que le tigre celtique n'a plus rien à envier au dragon asiatique, et vos taux de croissance, qui font rêver bien des pays au sein de l'Union européenne et qui en mobilisent d'autres pour se rapprocher de vous, sont aujourd'hui supérieurs à la moyenne de l'Union et c'est donc le signe d'une véritable success story. J'observe que vous avez réussi ces performances notamment en atteignant également des objectifs de cohésion que vous avez été fixés il y a maintenant plus de 10 ans. C'est un formidable message d'espoir que porte l'Irlande pour ceux qui nous rejoignent et aussi pour ceux qui aujourd'hui sont membres de l'Union depuis déjà un certain nombre d'années. Vous proposez un modèle de développement, mais aussi un modèle de solidarité avec un encrage solide, rapide, efficace sur le chemin du développement économique.
C'est je pense très important de mesurer les efforts qui ont été faits par votre pays, les réformes engagées et la capacité que vous avez eu à libérer l'initiative économique pour pouvoir permettre cette création de richesses qui aujourd'hui profitent à l'ensemble de la société irlandaise. Cette dynamique interne est complémentaire d'une autre caractéristique du modèle irlandais qui est de savoir travailler dès le départ de l'action entrepreneuriale pour les marchés du monde. Cette ouverture au monde qui vous permet de montrer une capacité exportatrice forte et une place majeure du commerce international dans votre produit national brut, c'est aussi un message pour la France, pour son commerce international et pour naturellement l'action de nos entreprises, grandes ou petites et moyennes entreprises. Notre capacité sur ce sujet doit être développée pour intégrer davantage cette dimension monde comme les entreprises irlandaises ont su le faire.
Je voudrais aussi saluer ce pari de l'attractivité que vous avez développé. Nous sommes engagés sur un chemin voisin du vôtre avec votre agence d'Etat de promotion et d'investissement. Nous avons une structure voisine qui nous permet de renforcer l'attractivité de notre territoire. C'est en effet une priorité majeure de notre action comme elle fut priorité du développement de l'Irlande. Cette dynamique d'attraction est fondée ici sur une politique des ressources humaines active, une politique ambitieuse d'éducation des jeunes ; nous suivons cette perspective pour également permettre aux entreprises qui se développent de trouver les salariés adaptés à leur ambition. Vous avez enfin, dans ce modèle de développement irlandais, laissé une place tout à fait importante au partage concerté des fruits de la croissance. C'est sans doute un des sujets sur lequel nous avons nous-mêmes beaucoup à travailler ; le partenariat social que vous avez développé, est un partenariat qui permet ce partage des fruits de la croissance. Nous avons connu dans le passé, notamment dans l'an 2000 des fortes périodes de croissance, mais nous avons bien senti que cette croissance n'était pas aux yeux des Français suffisamment partagée. Et au moment où nous la voyons revenir après les efforts qui ont été engagés, nous savons que son partage doit être une priorité politique majeure.
Je ne vois donc que des atouts dans le modèle irlandais, je ne vois que des avantages, même si naturellement je suis attentif à la politique fiscale qui est développée en Irlande, et qui naturellement ne peut à elle seule constituer une solution durable dans la mesure où nous devons, les uns et les autres, faire en sorte que nous puissions avancer ensemble, non seulement dans une proximité de nos politiques fiscales de manière à ce qu'il n'y ait pas de déséquilibre trop important, et notamment qu'il n'y ait pas avec l'entrée de nouveaux pays, avec l'organisation maintenant d'une Union à 25, qu'il n'y ait pas ce dumping fiscal qui provoquerait des déséquilibres et qui fragiliseraient un certain nombre de pays qui ont besoin d'investissements notamment en infrastructures collectives. Dans cet ensemble-là, le modèle irlandais est très utile à l'Union européenne. C'est un modèle d'espoir pour les nouveaux pays, c'est un modèle de réforme pour les pays traditionnels de l'Union européenne. C'est pour cela que je suis très heureux d'être aujourd'hui en Irlande et d'approfondir ensemble nos échanges et d'inciter les entreprises françaises, les acteurs économiques et sociaux français à s'intéresser à ce modèle irlandais, modèle qui apporte toute sa dimension au modèle européen.
Au fond, en commun, ce modèle doit servir notre projet européen. Notre projet européen c'est le projet d'une Europe de la croissance. Ce qui nous mobilise tous, c'est l'Europe de la croissance, la perspective qui doit être la notre c'est l'Europe de la croissance. Si on veut le soutien des peuples il faut proposer au peuple aujourd'hui l'Europe de la croissance, et l'Europe du développement c'est l'Europe de l'emploi, c'est l'Europe de la cohésion sociale. La clé est de construire des sociétés capables de développer une croissance durable. Ce projet est inscrit dans la logique de Lisbonne, dans cet engagement qu'ont pris les pays de l'Union européenne, il faut aujourd'hui renforcer cette dimension de notre projet : l'Europe de la croissance. Nous avons ensemble une première conviction, c'est le choix d'une stratégie entrepreneuriale fondée sur la valeur ajoutée. Vous avez montré cette capacité à développer des entreprises à haut contenu de matière grise, à créer des pôles sectoriels, à tenir la masse critique, et développant leur propre pouvoir d'attraction. Vous avez montré votre capacité d'investir évidemment dans cet espace de prospérité qui est fondé sur une économie particulièrement créative et donc productrice de valeur ajoutée. Nous savons bien que la standardisation et la banalisation ne sont pas les cartes économiques majeures de l'Union européenne. Cette stratégie entrepreneuriale fondée sur la valeur ajoutée, nous voulons également la mettre au cur de ce projet de l'Europe de la croissance, en développant une stratégie industrielle européenne. Nous pensons que l'Union européenne doit renforcer sa stratégie européenne ; nous ne devons pas laisser les industries quitter le continent européen. Pour se faire il nous faut constituer des grands champions européens dans des secteurs clé de nos industries en partenariat de manière à être présents sur les grands secteurs du développement industriel du XXIème siècle. C'est un élément important que cette recherche de pôles d'excellence au niveau européen et au niveau industriel.
Stratégie entrepreneuriale de valeur ajoutée, mais aussi, deuxièmement, la croissance par la connaissance. C'est un choix que vous avez fait, c'est un choix inscrit dans l'agenda de Lisbonne, c'est un choix qui nous impose, aux uns et aux autres, une forte mobilisation. Nous le montrons avec notre engagement pour l'éducation, pour la formation, nous le montrons aussi pour la place essentielle qui doit être accordée au développement de la recherche, au développement de l'innovation. Il y a là des expériences importantes à développer entre nos deux pays. Je suis très heureux que l'Irlande et la France en aient donné l'exemple en signant récemment un accord entre leurs organismes publics chargés de la recherche dans le domaine essentiel pour notre avenir qui est celui des biotechnologies. Je crois qu'il est très important de renforcer ces initiatives d'innovation et de recherche. Cette société de la connaissance, cette société de l'information qui se développe est une société qui donne des chances à l'Europe pour peu que nous soyons capables de développer à la fois sur le continent européen des grands centres de recherche autour desquels peuvent naître des jeunes pousses industrielles économiques et sociales qui permettent un développement de l'emploi en aval des efforts de recherche et d'innovation. Nous développons des initiatives proches des vôtres, notamment en ce qui concerne les crédits impots-recherche pour les entreprises. Nous avons là des efforts à développer, c'est un objectif commun pour l'ensemble des pays de l'Union européenne.
Troisième rendez-vous très important après cette croissance par la connaissance, c'est la croissance durable. Nous sommes frappés dans l'Union européenne de voir les flux de croissance, de voir les ruptures de croissance. Un pays comme la France a connu une terrible rupture de croissance entre 2000 et 2003 et cette rupture de croissance a été perçue, comprise et mesurée y compris par de grands économistes, qu'au cours de l'année 2003, dans l'année 2002 tout le monde tablait sur une croissance de 3 %, et nous étions à 4 % en l'an 2000 et nous sommes tombés à 2 % en 2001, à 1 % en 2002, à une croissance négative au premier semestre de 2003. C'est-à-dire qu'on a eu un taux de croissance divisé par deux chaque année depuis l'an 2000. Et donc on voit bien les difficultés que nous avons à créer des dispositifs de croissance durable. C'est ce que nous avons à faire. Nous pensons trouver cette croissance durable dans la politique de réformes, politique de réforme de nos systèmes sociaux, pour qu'ils soient à la fois plus justes, et de meilleure qualité. C'est ce que nous avons fait avec la réforme des retraites ; c'est ce que nous engageons dans les prochaines semaines avec les réformes de la santé. C'est la capacité d'aller chercher ces points de croissance à l'intérieur même de la société, par une politique de réformes. Cette croissance durable elle est fondée naturellement par une recherche de la cohésion sociale, la lutte contre les exclusions, la lutte contre toutes les formes de fracture et notamment les nouvelles fractures de la société numérique que sont les fractures avec les nouvelles technologies, cette cohésion sociale qui est essentielle à une croissance durable et au fond à ce qui est l'un des moteurs essentiels de la croissance durable, c' est à dire la consommation. Enfin, un élément majeur de cette croissance durable, c'est le choix de l'environnement. Choix que vous connaissez bien, choix sur lequel vous vous êtes engagés. Nous sommes très motivés pour trouver les clés du développement durable. Cela nous paraît être un sujet majeur pour nos économies. Il faut faire du développement durable une source de l'emploi. Nous sommes engagés en France actuellement sur une action majeure qui est d'inscrire dans notre Constitution une charte de l'environnement pour développer la conscience de la planète ; mais cette conscience de la planète n'est pas un frein au développement mais au contraire doit nous inciter par l'innovation, par la recherche au développement qui pourra s'inscrire dans la durée et ainsi apporter à cette Europe de la croissance, à laquelle nous sommes attachés, une pérennité telle que les citoyens l'attendent.
Voilà ce que je voulais vous dire sur ce qui nous rapproche et ce qui nous mobilise ensemble. " Les îles sont des petits continents en abrégé ", a dit un grand écrivain français épris de nouveaux horizons et fils des Lumières, Bernardin de SAINT PIERRE . Je suis heureux de trouver ici en Irlande, dans cette île verte, abrégée fertile, mais abrégée complet, ouvert sur le monde moderne et fortement engagé dans son développement économique des raisons supplémentaires de croire au succès de l'Europe dans son ensemble.
Je vous remercie
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 3 juin 2004)
Nous mesurons la qualité de vie qu'offre l'Irlande mais nous mesurons aussi son formidable dynamisme et cette modernité qui met l'Irlande aujourd'hui de plain pied dans la dynamique européenne. Vous avez su rattraper, en un temps très court, un retard important et aujourd'hui votre croissance forte et durable fait que le tigre celtique n'a plus rien à envier au dragon asiatique, et vos taux de croissance, qui font rêver bien des pays au sein de l'Union européenne et qui en mobilisent d'autres pour se rapprocher de vous, sont aujourd'hui supérieurs à la moyenne de l'Union et c'est donc le signe d'une véritable success story. J'observe que vous avez réussi ces performances notamment en atteignant également des objectifs de cohésion que vous avez été fixés il y a maintenant plus de 10 ans. C'est un formidable message d'espoir que porte l'Irlande pour ceux qui nous rejoignent et aussi pour ceux qui aujourd'hui sont membres de l'Union depuis déjà un certain nombre d'années. Vous proposez un modèle de développement, mais aussi un modèle de solidarité avec un encrage solide, rapide, efficace sur le chemin du développement économique.
C'est je pense très important de mesurer les efforts qui ont été faits par votre pays, les réformes engagées et la capacité que vous avez eu à libérer l'initiative économique pour pouvoir permettre cette création de richesses qui aujourd'hui profitent à l'ensemble de la société irlandaise. Cette dynamique interne est complémentaire d'une autre caractéristique du modèle irlandais qui est de savoir travailler dès le départ de l'action entrepreneuriale pour les marchés du monde. Cette ouverture au monde qui vous permet de montrer une capacité exportatrice forte et une place majeure du commerce international dans votre produit national brut, c'est aussi un message pour la France, pour son commerce international et pour naturellement l'action de nos entreprises, grandes ou petites et moyennes entreprises. Notre capacité sur ce sujet doit être développée pour intégrer davantage cette dimension monde comme les entreprises irlandaises ont su le faire.
Je voudrais aussi saluer ce pari de l'attractivité que vous avez développé. Nous sommes engagés sur un chemin voisin du vôtre avec votre agence d'Etat de promotion et d'investissement. Nous avons une structure voisine qui nous permet de renforcer l'attractivité de notre territoire. C'est en effet une priorité majeure de notre action comme elle fut priorité du développement de l'Irlande. Cette dynamique d'attraction est fondée ici sur une politique des ressources humaines active, une politique ambitieuse d'éducation des jeunes ; nous suivons cette perspective pour également permettre aux entreprises qui se développent de trouver les salariés adaptés à leur ambition. Vous avez enfin, dans ce modèle de développement irlandais, laissé une place tout à fait importante au partage concerté des fruits de la croissance. C'est sans doute un des sujets sur lequel nous avons nous-mêmes beaucoup à travailler ; le partenariat social que vous avez développé, est un partenariat qui permet ce partage des fruits de la croissance. Nous avons connu dans le passé, notamment dans l'an 2000 des fortes périodes de croissance, mais nous avons bien senti que cette croissance n'était pas aux yeux des Français suffisamment partagée. Et au moment où nous la voyons revenir après les efforts qui ont été engagés, nous savons que son partage doit être une priorité politique majeure.
Je ne vois donc que des atouts dans le modèle irlandais, je ne vois que des avantages, même si naturellement je suis attentif à la politique fiscale qui est développée en Irlande, et qui naturellement ne peut à elle seule constituer une solution durable dans la mesure où nous devons, les uns et les autres, faire en sorte que nous puissions avancer ensemble, non seulement dans une proximité de nos politiques fiscales de manière à ce qu'il n'y ait pas de déséquilibre trop important, et notamment qu'il n'y ait pas avec l'entrée de nouveaux pays, avec l'organisation maintenant d'une Union à 25, qu'il n'y ait pas ce dumping fiscal qui provoquerait des déséquilibres et qui fragiliseraient un certain nombre de pays qui ont besoin d'investissements notamment en infrastructures collectives. Dans cet ensemble-là, le modèle irlandais est très utile à l'Union européenne. C'est un modèle d'espoir pour les nouveaux pays, c'est un modèle de réforme pour les pays traditionnels de l'Union européenne. C'est pour cela que je suis très heureux d'être aujourd'hui en Irlande et d'approfondir ensemble nos échanges et d'inciter les entreprises françaises, les acteurs économiques et sociaux français à s'intéresser à ce modèle irlandais, modèle qui apporte toute sa dimension au modèle européen.
Au fond, en commun, ce modèle doit servir notre projet européen. Notre projet européen c'est le projet d'une Europe de la croissance. Ce qui nous mobilise tous, c'est l'Europe de la croissance, la perspective qui doit être la notre c'est l'Europe de la croissance. Si on veut le soutien des peuples il faut proposer au peuple aujourd'hui l'Europe de la croissance, et l'Europe du développement c'est l'Europe de l'emploi, c'est l'Europe de la cohésion sociale. La clé est de construire des sociétés capables de développer une croissance durable. Ce projet est inscrit dans la logique de Lisbonne, dans cet engagement qu'ont pris les pays de l'Union européenne, il faut aujourd'hui renforcer cette dimension de notre projet : l'Europe de la croissance. Nous avons ensemble une première conviction, c'est le choix d'une stratégie entrepreneuriale fondée sur la valeur ajoutée. Vous avez montré cette capacité à développer des entreprises à haut contenu de matière grise, à créer des pôles sectoriels, à tenir la masse critique, et développant leur propre pouvoir d'attraction. Vous avez montré votre capacité d'investir évidemment dans cet espace de prospérité qui est fondé sur une économie particulièrement créative et donc productrice de valeur ajoutée. Nous savons bien que la standardisation et la banalisation ne sont pas les cartes économiques majeures de l'Union européenne. Cette stratégie entrepreneuriale fondée sur la valeur ajoutée, nous voulons également la mettre au cur de ce projet de l'Europe de la croissance, en développant une stratégie industrielle européenne. Nous pensons que l'Union européenne doit renforcer sa stratégie européenne ; nous ne devons pas laisser les industries quitter le continent européen. Pour se faire il nous faut constituer des grands champions européens dans des secteurs clé de nos industries en partenariat de manière à être présents sur les grands secteurs du développement industriel du XXIème siècle. C'est un élément important que cette recherche de pôles d'excellence au niveau européen et au niveau industriel.
Stratégie entrepreneuriale de valeur ajoutée, mais aussi, deuxièmement, la croissance par la connaissance. C'est un choix que vous avez fait, c'est un choix inscrit dans l'agenda de Lisbonne, c'est un choix qui nous impose, aux uns et aux autres, une forte mobilisation. Nous le montrons avec notre engagement pour l'éducation, pour la formation, nous le montrons aussi pour la place essentielle qui doit être accordée au développement de la recherche, au développement de l'innovation. Il y a là des expériences importantes à développer entre nos deux pays. Je suis très heureux que l'Irlande et la France en aient donné l'exemple en signant récemment un accord entre leurs organismes publics chargés de la recherche dans le domaine essentiel pour notre avenir qui est celui des biotechnologies. Je crois qu'il est très important de renforcer ces initiatives d'innovation et de recherche. Cette société de la connaissance, cette société de l'information qui se développe est une société qui donne des chances à l'Europe pour peu que nous soyons capables de développer à la fois sur le continent européen des grands centres de recherche autour desquels peuvent naître des jeunes pousses industrielles économiques et sociales qui permettent un développement de l'emploi en aval des efforts de recherche et d'innovation. Nous développons des initiatives proches des vôtres, notamment en ce qui concerne les crédits impots-recherche pour les entreprises. Nous avons là des efforts à développer, c'est un objectif commun pour l'ensemble des pays de l'Union européenne.
Troisième rendez-vous très important après cette croissance par la connaissance, c'est la croissance durable. Nous sommes frappés dans l'Union européenne de voir les flux de croissance, de voir les ruptures de croissance. Un pays comme la France a connu une terrible rupture de croissance entre 2000 et 2003 et cette rupture de croissance a été perçue, comprise et mesurée y compris par de grands économistes, qu'au cours de l'année 2003, dans l'année 2002 tout le monde tablait sur une croissance de 3 %, et nous étions à 4 % en l'an 2000 et nous sommes tombés à 2 % en 2001, à 1 % en 2002, à une croissance négative au premier semestre de 2003. C'est-à-dire qu'on a eu un taux de croissance divisé par deux chaque année depuis l'an 2000. Et donc on voit bien les difficultés que nous avons à créer des dispositifs de croissance durable. C'est ce que nous avons à faire. Nous pensons trouver cette croissance durable dans la politique de réformes, politique de réforme de nos systèmes sociaux, pour qu'ils soient à la fois plus justes, et de meilleure qualité. C'est ce que nous avons fait avec la réforme des retraites ; c'est ce que nous engageons dans les prochaines semaines avec les réformes de la santé. C'est la capacité d'aller chercher ces points de croissance à l'intérieur même de la société, par une politique de réformes. Cette croissance durable elle est fondée naturellement par une recherche de la cohésion sociale, la lutte contre les exclusions, la lutte contre toutes les formes de fracture et notamment les nouvelles fractures de la société numérique que sont les fractures avec les nouvelles technologies, cette cohésion sociale qui est essentielle à une croissance durable et au fond à ce qui est l'un des moteurs essentiels de la croissance durable, c' est à dire la consommation. Enfin, un élément majeur de cette croissance durable, c'est le choix de l'environnement. Choix que vous connaissez bien, choix sur lequel vous vous êtes engagés. Nous sommes très motivés pour trouver les clés du développement durable. Cela nous paraît être un sujet majeur pour nos économies. Il faut faire du développement durable une source de l'emploi. Nous sommes engagés en France actuellement sur une action majeure qui est d'inscrire dans notre Constitution une charte de l'environnement pour développer la conscience de la planète ; mais cette conscience de la planète n'est pas un frein au développement mais au contraire doit nous inciter par l'innovation, par la recherche au développement qui pourra s'inscrire dans la durée et ainsi apporter à cette Europe de la croissance, à laquelle nous sommes attachés, une pérennité telle que les citoyens l'attendent.
Voilà ce que je voulais vous dire sur ce qui nous rapproche et ce qui nous mobilise ensemble. " Les îles sont des petits continents en abrégé ", a dit un grand écrivain français épris de nouveaux horizons et fils des Lumières, Bernardin de SAINT PIERRE . Je suis heureux de trouver ici en Irlande, dans cette île verte, abrégée fertile, mais abrégée complet, ouvert sur le monde moderne et fortement engagé dans son développement économique des raisons supplémentaires de croire au succès de l'Europe dans son ensemble.
Je vous remercie
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 3 juin 2004)