Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis de l'Humanité,
Je suis très heureux de partager avec vous l'honneur et la force de cette célébration.
Célébration nationale, célébration solennelle, car très rares sont les titres de la presse française encore vivants le jour de leur centenaire ! Que sont devenus, pour ne citer que les titres de la presse dite parisienne, Le Petit Parisien, Le Petit Journal, Le Matin, Le Journal, L'Echo de Paris, L'Intransigeant, Le Gaulois, Le Cri du Peuple, La Justice, L'Aurore ?
L'Humanité est toujours là, bien vivante, elle rejoint deux autres titres seulement dans ce club des centenaires (La Croix et le Figaro).
Cet événement vaut assurément une commémoration de grande ampleur, à la hauteur de l'histoire de l'Humanité, qui épouse celle du siècle écoulé. L'évolution des techniques et des procédés d'imprimerie, de la plaque de zinc à l'ordinateur. L'histoire de la société française. L'histoire de la République. Tout un héritage. Un héritage, non pas à acquérir, comme le disait Malraux, mais à conquérir.
C'est pourquoi cette célébration, ce grand banquet républicain est avant tout une fête, un moment fort d'émotion et de convivialité. C'est pourquoi cette fête qui nous rassemble tous dans le respect des diversités et des convictions nécessaires à la démocratie, élus, entrepreneurs de presse, journalistes, ouvriers et travailleurs du livre, lecteurs et amis de l'Humanité, est tournée vers le présent et vers l'avenir.
Et c'est d'abord du présent que je suis venu vous parler.
Je tiens à adresser aujourd'hui, à tous ceux qui font l'Humanité et à tous ceux qui font la presse mes encouragements. La presse française, nous le savons, traverse une période difficile. Nous vivons dans une démocratie d'opinion qui est aussi une société des écrans.
L'opinion est forgée par une diversité de médias qui sollicitent l'attention du citoyen. Citoyen lecteur, citoyen tantôt spectateur, tantôt acteur d'un temps " libre " qui n'est pas toujours un temps choisi.
Cette démocratie d'opinion ne saurait se passer d'une presse d'opinion.
Une presse libre, diverse et vivante. Une presse qui explique pour impliquer. Une presse qui prend le temps de mettre en perspective les événements que la télévision ou la radio nous livrent dans l'urgence de l'immédiat. Une presse qui instaure un véritable dialogue avec ses lecteurs, des citoyens actifs.
L'Humanité est exemplaire de cette presse fidèle à sa vraie vocation. Elle nous irrite parfois, elle nous titille, elle nous stimule, elle nous élève, le plus souvent, car elle nous conduit à réfléchir, à agir, et même à réagir - parfois passionnément et frontalement. Et c'est pour cela que nous l'aimons.
C'est exactement le message de Jean Jaurès dans son premier éditorial, animé d'une grande ambition et d'une grande espérance, toujours actuelles : Oui, aujourd'hui plus que jamais ne faut-il pas que " le suffrage universel s'affirme et s'éclaire ; qu'une vigoureuse éducation laïque ouvre les esprits aux idées nouvelles, et développe l'habitude de la réflexion " ?
Je le dis avec force : cette presse libre n'a besoin d'aucune tutelle. Mais elle a besoin de l'aide et du soutien effectif de l'Etat. Et je tiens à vous assurer du soutien du ministère de la culture et de la communication.
Je veillerai à ce que les aides de l'Etat contribuent à maintenir la plus grande diversité des titres et notamment ceux d'information politique générale au rang desquels figure bien évidemment l'Humanité.
La défense du pluralisme et de la liberté d'expression sont indispensables à la vitalité de notre démocratie et à la qualité du débat public.
Songeons un instant aux pays qui en furent privés. Et à ceux qui en sont privés. " J'ai fait un mauvais rêve, lançait Roger Vaillant, L'Humanité ne paraissait plus ". Les nuits de ceux qui font et écrivent les journaux sont souvent sans sommeil. Elles sont parfois hantées de cauchemars.
" Gloire aux pays où l'on parle, écrivait Clemenceau - Clemenceau le journaliste - honte aux pays où l'on se tait. " J'ajouterai : heureux les pays qui ont une presse libre et vivante !
Songeons au prix si lourd que paient, dans le monde d'aujourd'hui, comme ce fut le cas au XXe siècle, ceux qui se battent pour faire vivre cet héritage qui nous paraît aller de soi. Le prix du sang. Le prix de la liberté.
En 2004, dans le monde : 11 journalistes tués, 132 journalistes emprisonnés - nous rappelle " reporters sans frontières ". Aujourd'hui, en Irak : des journalistes pris en otages, menacés de mort. Parce qu'ils font leur métier.
La liberté : cette valeur essentielle de la République, elle est au cur de l'Humanité.
L'Humanité c'est aussi le symbole de l'engagement, de la résistance et du courage. Payés au prix fort, pendant les années de clandestinité, durant l'occupation. Ces années où celles et ceux qui écrivaient, imprimaient, distribuaient l'Humanité le faisaient au péril de leur vie.
" Je suis né pour te connaître, pour te nommer, Liberté " chantait Paul Eluard, en déjouant la censure.
Car l'Humanité, miroir extraordinaire de notre histoire contemporaine, des tragédies, des barbaries, des fractures, mais aussi des conquêtes et des espérances qui ont traversé le XXe siècle, appartient à notre patrimoine politique mais aussi culturel.
Intellectuels, écrivains, poètes, artistes n'ont cessé de prendre la plume pour s'exprimer librement dans les colonnes d'un journal, authentiquement populaire, qui n'a jamais renié une vocation éducative au sens le plus large du terme, héritée d'une République dite " des professeurs ". Lucien Herr, Léon Blum, Tristan Bernard, Jules Renard, Anatole France ; et l'ironie d'Aristide Briand qui put dire : " ce n'est pas L'Humanité, ce sont les humanités ! " Toujours, le pari de l'intelligence, de la réflexion, Jaurès disait de la pensée, et j'ajoute, aujourd'hui, de la création, pour informer et former l'opinion des lecteurs. Une opinion éclairée, au sens des Lumières. Donc toujours attentive aux uvres de l'esprit humain.
Et toujours au service d'un engagement, enraciné dans une autre valeur qui m'apparaît plus moderne que jamais : la solidarité, la fraternité. Qui doivent redevenir le respect réel de chacun, de toute personne humaine. Valeur utile à cultiver dans un temps où renaissent les intégrismes, le racisme, la xénophobie.
Dans un monde où la paix demeure une idée neuve. Une idée que Jaurès - et combien d'autres après lui ! - payèrent, faut-il le rappeler, de leur vie. Dans une mondialisation qu'il faut, d'urgence, humaniser.
Dans une société française traversée par de multiples fractures, en proie à de multiples violences, à de multiples insécurités, visibles et invisibles, qui sont autant d'incertitudes, les valeurs de la solidarité, de la fraternité, de la générosité et du partage sont à redécouvrir chaque jour, pour construire cette cohésion sociale, sans laquelle il n'est pas de République digne de ce nom, pas d'humanisme authentique.
Cela suppose des débats, des confrontations. Ce que l'occident appelle culture, disait Malraux - un illustre lecteur de l'Huma - c'est avant tout la possibilité de contradictions fécondes. Bref, une ouverture aux réalités souvent dérangeantes. Mais de ces débats, de ces confrontations naît un dialogue dont je crois profondément qu'il est toujours fructueux. Loin des " idées reçues ", de la pensée unique ou des idéologies qui furent parfois meurtrières et sanglantes.
L'Humanité est porteuse de cette richesse du débat et du dialogue, sur le fondement de ces valeurs de liberté et de solidarité. Un débat porté par des hommes et des femmes, des militants, des lecteurs militants désireux de faire partager leurs convictions, leurs indignations parfois à d'autres lecteurs, moins militants, en venant à leur rencontre, aux portes des usines, sur les campus, sur les marchés - que serait un marché du dimanche sans " l'Humanité dimanche ", devenue " l'Humanité hebdo " ! Je le dis évidemment sans nostalgie ! Je le dis, sincèrement, du fond du cur, avec beaucoup de respect. Et aussi avec espoir. Espoir que cette culture du débat, du dialogue, demeure vivante dans la France d'aujourd'hui.
Je ne doute pas que l'Humanité y contribue, parce que nous partageons, au fond, la même foi en l'homme, cette valeur suprême, qui est au cur de votre histoire. Non pas - non plus - un homme " nouveau ", qui serait à construire sur du neuf, sur je ne sais quelle " table rase ". Non, mais cette " parcelle d'humanité " invoquée par le grand Jaurès, dans son premier édito. Son appel à ce que chaque nation soit enfin réconciliée avec elle-même sonne plus juste que jamais.
Oui, cent ans plus tard, il n'est pas trop tôt pour constater avec Jaurès que " l'humanité n'existe point encore ou [qu']elle existe à peine. " Mais il est temps, assurément, de faire lever cette " pâte " humaine qui fait le quotidien du journal. De faire briller cette flamme qui inspirait Jaurès, et qui a si souvent vacillé au cours du siècle secoué par des vents si mauvais. Cette flamme qui continue de nous éclairer et qui retrouve, n'en doutons pas, une certaine vigueur. Cette flamme qui jette sa lueur sur l'avenir, car elle est un projet. La flamme de l'Humanité.
Avec cette maxime qui peut nous rassembler tous : " Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel. "
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 21 avril 2004)
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis de l'Humanité,
Je suis très heureux de partager avec vous l'honneur et la force de cette célébration.
Célébration nationale, célébration solennelle, car très rares sont les titres de la presse française encore vivants le jour de leur centenaire ! Que sont devenus, pour ne citer que les titres de la presse dite parisienne, Le Petit Parisien, Le Petit Journal, Le Matin, Le Journal, L'Echo de Paris, L'Intransigeant, Le Gaulois, Le Cri du Peuple, La Justice, L'Aurore ?
L'Humanité est toujours là, bien vivante, elle rejoint deux autres titres seulement dans ce club des centenaires (La Croix et le Figaro).
Cet événement vaut assurément une commémoration de grande ampleur, à la hauteur de l'histoire de l'Humanité, qui épouse celle du siècle écoulé. L'évolution des techniques et des procédés d'imprimerie, de la plaque de zinc à l'ordinateur. L'histoire de la société française. L'histoire de la République. Tout un héritage. Un héritage, non pas à acquérir, comme le disait Malraux, mais à conquérir.
C'est pourquoi cette célébration, ce grand banquet républicain est avant tout une fête, un moment fort d'émotion et de convivialité. C'est pourquoi cette fête qui nous rassemble tous dans le respect des diversités et des convictions nécessaires à la démocratie, élus, entrepreneurs de presse, journalistes, ouvriers et travailleurs du livre, lecteurs et amis de l'Humanité, est tournée vers le présent et vers l'avenir.
Et c'est d'abord du présent que je suis venu vous parler.
Je tiens à adresser aujourd'hui, à tous ceux qui font l'Humanité et à tous ceux qui font la presse mes encouragements. La presse française, nous le savons, traverse une période difficile. Nous vivons dans une démocratie d'opinion qui est aussi une société des écrans.
L'opinion est forgée par une diversité de médias qui sollicitent l'attention du citoyen. Citoyen lecteur, citoyen tantôt spectateur, tantôt acteur d'un temps " libre " qui n'est pas toujours un temps choisi.
Cette démocratie d'opinion ne saurait se passer d'une presse d'opinion.
Une presse libre, diverse et vivante. Une presse qui explique pour impliquer. Une presse qui prend le temps de mettre en perspective les événements que la télévision ou la radio nous livrent dans l'urgence de l'immédiat. Une presse qui instaure un véritable dialogue avec ses lecteurs, des citoyens actifs.
L'Humanité est exemplaire de cette presse fidèle à sa vraie vocation. Elle nous irrite parfois, elle nous titille, elle nous stimule, elle nous élève, le plus souvent, car elle nous conduit à réfléchir, à agir, et même à réagir - parfois passionnément et frontalement. Et c'est pour cela que nous l'aimons.
C'est exactement le message de Jean Jaurès dans son premier éditorial, animé d'une grande ambition et d'une grande espérance, toujours actuelles : Oui, aujourd'hui plus que jamais ne faut-il pas que " le suffrage universel s'affirme et s'éclaire ; qu'une vigoureuse éducation laïque ouvre les esprits aux idées nouvelles, et développe l'habitude de la réflexion " ?
Je le dis avec force : cette presse libre n'a besoin d'aucune tutelle. Mais elle a besoin de l'aide et du soutien effectif de l'Etat. Et je tiens à vous assurer du soutien du ministère de la culture et de la communication.
Je veillerai à ce que les aides de l'Etat contribuent à maintenir la plus grande diversité des titres et notamment ceux d'information politique générale au rang desquels figure bien évidemment l'Humanité.
La défense du pluralisme et de la liberté d'expression sont indispensables à la vitalité de notre démocratie et à la qualité du débat public.
Songeons un instant aux pays qui en furent privés. Et à ceux qui en sont privés. " J'ai fait un mauvais rêve, lançait Roger Vaillant, L'Humanité ne paraissait plus ". Les nuits de ceux qui font et écrivent les journaux sont souvent sans sommeil. Elles sont parfois hantées de cauchemars.
" Gloire aux pays où l'on parle, écrivait Clemenceau - Clemenceau le journaliste - honte aux pays où l'on se tait. " J'ajouterai : heureux les pays qui ont une presse libre et vivante !
Songeons au prix si lourd que paient, dans le monde d'aujourd'hui, comme ce fut le cas au XXe siècle, ceux qui se battent pour faire vivre cet héritage qui nous paraît aller de soi. Le prix du sang. Le prix de la liberté.
En 2004, dans le monde : 11 journalistes tués, 132 journalistes emprisonnés - nous rappelle " reporters sans frontières ". Aujourd'hui, en Irak : des journalistes pris en otages, menacés de mort. Parce qu'ils font leur métier.
La liberté : cette valeur essentielle de la République, elle est au cur de l'Humanité.
L'Humanité c'est aussi le symbole de l'engagement, de la résistance et du courage. Payés au prix fort, pendant les années de clandestinité, durant l'occupation. Ces années où celles et ceux qui écrivaient, imprimaient, distribuaient l'Humanité le faisaient au péril de leur vie.
" Je suis né pour te connaître, pour te nommer, Liberté " chantait Paul Eluard, en déjouant la censure.
Car l'Humanité, miroir extraordinaire de notre histoire contemporaine, des tragédies, des barbaries, des fractures, mais aussi des conquêtes et des espérances qui ont traversé le XXe siècle, appartient à notre patrimoine politique mais aussi culturel.
Intellectuels, écrivains, poètes, artistes n'ont cessé de prendre la plume pour s'exprimer librement dans les colonnes d'un journal, authentiquement populaire, qui n'a jamais renié une vocation éducative au sens le plus large du terme, héritée d'une République dite " des professeurs ". Lucien Herr, Léon Blum, Tristan Bernard, Jules Renard, Anatole France ; et l'ironie d'Aristide Briand qui put dire : " ce n'est pas L'Humanité, ce sont les humanités ! " Toujours, le pari de l'intelligence, de la réflexion, Jaurès disait de la pensée, et j'ajoute, aujourd'hui, de la création, pour informer et former l'opinion des lecteurs. Une opinion éclairée, au sens des Lumières. Donc toujours attentive aux uvres de l'esprit humain.
Et toujours au service d'un engagement, enraciné dans une autre valeur qui m'apparaît plus moderne que jamais : la solidarité, la fraternité. Qui doivent redevenir le respect réel de chacun, de toute personne humaine. Valeur utile à cultiver dans un temps où renaissent les intégrismes, le racisme, la xénophobie.
Dans un monde où la paix demeure une idée neuve. Une idée que Jaurès - et combien d'autres après lui ! - payèrent, faut-il le rappeler, de leur vie. Dans une mondialisation qu'il faut, d'urgence, humaniser.
Dans une société française traversée par de multiples fractures, en proie à de multiples violences, à de multiples insécurités, visibles et invisibles, qui sont autant d'incertitudes, les valeurs de la solidarité, de la fraternité, de la générosité et du partage sont à redécouvrir chaque jour, pour construire cette cohésion sociale, sans laquelle il n'est pas de République digne de ce nom, pas d'humanisme authentique.
Cela suppose des débats, des confrontations. Ce que l'occident appelle culture, disait Malraux - un illustre lecteur de l'Huma - c'est avant tout la possibilité de contradictions fécondes. Bref, une ouverture aux réalités souvent dérangeantes. Mais de ces débats, de ces confrontations naît un dialogue dont je crois profondément qu'il est toujours fructueux. Loin des " idées reçues ", de la pensée unique ou des idéologies qui furent parfois meurtrières et sanglantes.
L'Humanité est porteuse de cette richesse du débat et du dialogue, sur le fondement de ces valeurs de liberté et de solidarité. Un débat porté par des hommes et des femmes, des militants, des lecteurs militants désireux de faire partager leurs convictions, leurs indignations parfois à d'autres lecteurs, moins militants, en venant à leur rencontre, aux portes des usines, sur les campus, sur les marchés - que serait un marché du dimanche sans " l'Humanité dimanche ", devenue " l'Humanité hebdo " ! Je le dis évidemment sans nostalgie ! Je le dis, sincèrement, du fond du cur, avec beaucoup de respect. Et aussi avec espoir. Espoir que cette culture du débat, du dialogue, demeure vivante dans la France d'aujourd'hui.
Je ne doute pas que l'Humanité y contribue, parce que nous partageons, au fond, la même foi en l'homme, cette valeur suprême, qui est au cur de votre histoire. Non pas - non plus - un homme " nouveau ", qui serait à construire sur du neuf, sur je ne sais quelle " table rase ". Non, mais cette " parcelle d'humanité " invoquée par le grand Jaurès, dans son premier édito. Son appel à ce que chaque nation soit enfin réconciliée avec elle-même sonne plus juste que jamais.
Oui, cent ans plus tard, il n'est pas trop tôt pour constater avec Jaurès que " l'humanité n'existe point encore ou [qu']elle existe à peine. " Mais il est temps, assurément, de faire lever cette " pâte " humaine qui fait le quotidien du journal. De faire briller cette flamme qui inspirait Jaurès, et qui a si souvent vacillé au cours du siècle secoué par des vents si mauvais. Cette flamme qui continue de nous éclairer et qui retrouve, n'en doutons pas, une certaine vigueur. Cette flamme qui jette sa lueur sur l'avenir, car elle est un projet. La flamme de l'Humanité.
Avec cette maxime qui peut nous rassembler tous : " Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel. "
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 21 avril 2004)