Déclaration de M. Renaud Muselier, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, en hommage aux disparus français sous la dictature militaire en Argentine, Buenos Aires le 10 mai 2004.

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Circonstance : Voyage en Argentine de Renaud Muselier du 10 au 12 mai 2004 : discours d'hommage aux disparus français sous la dictature militaire, en présence des mères et des grands-mères de la place de Mai, à Buenos Aires le 10

Texte intégral

J'ai tenu, lors de ce déplacement, à m'incliner sur la stèle et déposer une gerbe en marquant une minute de silence pour me souvenir, exprimer ma compassion et aussi mon espoir.
Le souvenir parce que dans nos mémoires, dans notre civilisation, dans notre histoire nous ne devons jamais laisser passer les drames, les horreurs de la vie, les mauvais choix, les mauvaises gouvernances et toujours lutter pour la liberté.
La compassion, parce que vous avez connu ces religieuses, vous avez été touchées au plus profond de votre coeur par tous ces drames, vous n'avez jamais baissé les bras et je voudrais vous rendre hommage et ne jamais oublier.
L'espoir, parce que la vie est ainsi faite que nous devons regarder devant, nous devons fabriquer des espaces de démocratie, respecter, dans le cadre d'une religion, nos différences, faire en sorte que le peuple vive mieux et nous nous battons tous au quotidien pour cet objectif.
La France est forte de son histoire, forte de sa culture et véhicule au fil des ans, au fil des siècles toujours le même message, avec des tons plus ou moins hauts bien entendu mais toujours avec la même détermination de paix, de fraternité, de tolérance et aussi de liberté et d'excellence.
Aujourd'hui la France est dans l'Europe, l'Europe se crée, nous avons il y a quelques jours, le 8 mai, fêté la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce contient européen, au fil des siècles, après les massacres, a construit son espace de paix, un espace en développement, un espace qui s'agrandit. C'est un espace dans lequel on peut aider les autres à construire la même vision de vie.
Les Français et les Argentins sont très liés, la France aime l'Argentine et je crois que l'Argentine aime la France et, moi, en tant que secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, je me trouve aujourd'hui dans un pays pour lequel j'ai un attachement profond.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 mai 2004)