Texte intégral
P. Manière-. Il a 39 ans, ce qui fait de lui le benjamin du gouvernement. Il en est aussi le porte-parole, une mission particulièrement difficile lorsque ledit gouvernement traverse une période agitée, et c'est justement le cas de J.-P. Raffarin et de son équipe qui enregistrent des sondages plutôt démoralisants. Mais cet énarque ambitieux et toujours souriant qui réussit la performance d'être à la fois poulain de Sarkozy, fidèle de Juppé et séide de Raffarin, n'est pas du genre à se laisser démonter par l'adversité. Elle a même le don de fouetter son orgueil, c'est peut-être son côté Chirac. En tout cas, il est depuis un peu plus de deux mois, le candidat du parti du président pour les élections régionales en Ile-de-France, des élections qui ont lieu dans à peine plus de cent jours et qui s'annoncent périlleuses pour la droite. Ce fils de chirurgien, qui adore le piano électrique, la politique et les sunlights, rêvait dit-on du ministère du Budget en 2002. Mais s'il devait arracher la première région de France à la gauche, alors il réviserait sûrement ses prétentions à la hausse. On dit qu'à l'âge de 6 ans, il se voyait déjà président. J.-F. Copé, bonjour.
- "Bonjour."
Alors les régionales, je le disais, c'est dans moins de quatre mois. Est-ce que ce sera une combinaison de 22 scrutins régionaux - enfin un peu plus, si on compte les Dom Tom - ou bien une élection-test, une sorte de mid term's elections à la française qui pourrait permettre aux Français justement d'exprimer une sorte de mécontentement vis-à-vis du Gouvernement, sur le plan national ?
- "Je crois que ce sera un peu les deux. Il ne faut pas se masquer la réalité, ce sera un peu les deux. Il y a une connotation locale et régionale très forte, surtout que c'est la première fois que ces élections vont revêtir une telle importance puisque, avec les décentralisations, les régions vont avoir des pouvoirs très concrets demain dans le domaine des lycées, des transports en particulier ou d'autres sujets évidemment essentiels. Et puis je pense bien aussi que, dans votre métier, on sera un peu tenté de tirer les leçons nationales, et puis après..."
Peut-être pas seulement dans notre métier. Alors c'est vrai en tout cas que le Gouvernement passe un assez mauvais moment, les sondages sont mauvais, il y a pas mal de critiques, il y a même déjà des gens qui se mettent dans la perspective de l'après régionale, donc l'après remaniement, il y a même des gens qui pensent à un après-Raffarin. Tout ça, ça vous ébranle ?
- "Ah non, non, non, mais vous savez, par définition lorsque l'on conduit une action au Gouvernement, et surtout dans une période où il y a une croissance économique qui est encore ralentie, même si les perspectives commencent à devenir sérieusement encourageantes, c'est normal qu'on soit un peu sous le feu des critiques, il y en a un peu dans tous les sens. Je crois que ce qui est important, c'est que, nous, on continue notre démarche, on continue nos réformes au rythme qui correspond le mieux à ce que souhaitent les Français."
Mais peut-être les gens se demandent si vous avez encore un projet, parce que les charmes du sécuritaire sont un peu épuisés. Les retraites, certains disent que vous l'avez fait qu'à moitié. En tout cas, c'est fait. La Sécu, vous l'avez suspendue jusqu'à nouvel ordre, apparemment jusqu'à après les élections, donc à quoi on pense maintenant au gouvernement ?
- "Non, enfin, vous savez, il faut essayer - je sais que c'est difficile dans votre métier, vous faites du quotidien, mais c'est pas mal de temps en temps - de prendre un pas de recul.."
Vous allez nous y aider, j'en suis sûr.
- "Surtout un lendemain de week-end. On peut peut-être se dire qu'en regardant ça au calme, l'important dans les réformes, c'est qu'on ne peut pas en faire une par jour, il faut le temps que ça se fasse, il faut que chacun comprenne les enjeux, en mesure l'urgence, l'exigence et que l'on trouve ensemble les meilleures solutions. Une réforme comme celle des retraites, eh bien nous l'avons faite en neuf mois, il me semble que c'est une bonne unité de temps, entre six et neuf mois. Pour la santé, même chose. On a ouvert le débat il y a quelques semaines. Eh bien, il sera clôturé pour l'été. Idem sur le débat pour l'école, à l'automne 2004 etc. Tout ça, ce sont des réformes de structures. Ce qui compte, c'est que, pendant qu'on fait les réformes de structures, on gère l'Etat au quotidien et par exemple dans le domaine de la sécurité ou d'autres grands sujets, eh bien je crois que le travail qui est accompli correspond à ce que les gens attendent."
Mais tout de même, les gens qui parlent de " balladurisation " de Raffarin ont quelques arguments. Il y a eu des projets différés, suspendus, on pense par exemple au tabac, il y a eu des négociations avec les buralistes, on a l'impression qu'on a avancé et puis qu'on a beaucoup reculé. Il y a eu les universités, une réforme qui est présentée. Quinze jours après, elle est retirée. Et puis il y a aussi par exemple le service minimum. Tout le monde est pour, même la gauche en majorité, ça vient la semaine prochaine en discussion au Parlement. Il n'y a pas de projet de loi. Vous nous dites que vous n'allez pas légiférer, pourquoi ?
- "Mais ce n'est pas tout à fait comme ça que les choses se passent dans le domaine de ce qu'on appelle le service minimum ou le service garanti. Là aussi, c'est un sujet parmi tous ceux que le Gouvernement a pris à bras-le-corps que les gouvernements ont refusé d'assumer pendant des années. Les Français demandent que l'on apporte une réponse concrète pour ce qui concerne le service minimum. Donc on y travaille. Le point d'entrée, c'est l'UMP qui d'une certaine manière le lance puisque la semaine prochaine, il va y avoir une très grande discussion à l'Assemblée sur ce sujet. A l'issue de cette discussion, le gouvernement fera naturellement des propositions en la matière."
Il y aura une nouvelle possibilité de le faire au moment où C. Blanc présentera une proposition de loi dans ce domaine en février je crois. Est-ce que vous suivrez à ce moment là ? Est-ce que ce sera l'heure pour le gouvernement de légiférer ?
- "Ecoutez, encore une fois comme je viens de vous le dire, le point d'entrée, c'est mardi prochain avec le débat de l'UMP. Nous avons un député qui est J. Kossowski, qui a beaucoup travaillé sur ces questions. Nous prenons à travers ça le relais de cette réflexion. Vous savez d'ailleurs que G. de Robien, sans attendre, a commencé une tournée européenne pour voir ce qui fait ailleurs."
On le reçoit demain sur BFM, on en parlera avec lui.
- "Donc je crois que sur ces sujets, il y a derrière ça, la grande problématique des transports, et je peux vous dire qu'en Ile-de-France, la problématique des transports, c'est un sacré sujet."
Oui, mais vous dites que vous voulez tout changer en Ile-de-France. Mais la RATP, c'est national, c'est pas la région qui peut changer les choses là où vous allez être peut-être un jour président de région.
- "P. Manière, c'est un peu plus compliqué que ça parce qu'en réalité, à partir de maintenant, avec la loi de décentralisation, le président de la région a en charge la politique des transports en Ile-de-France, en partenariat avec la RATP, la SNCF et les grandes entreprises, mais il l'a en charge. Donc moi j'ai pris un certain nombre d'engagements. Parmi ces engagements, il y a tout ce qui touche au service minimum qui est un point très important parce que les habitants d'Ile-de-France le demandent, et on peut le comprendre, tout en respectant le droit de grève, mais on peut tout à fait discuter de tout cela et arriver à une vraie solution. Et puis il y a aussi le problème des tarifs."
Alors le prix de la carte orange. Vous voulez faire une carte orange unique pour toute l'Ile de France, ça veut dire que les Parisiens vont payer plus cher, puisqu'ils payent moins cher pour le moment.
- "Non, non ils payeront même moins cher parce qu'aujourd'hui, la carte orange est à 48 euros pour Paris, enfin dans les deux premières zones. Mon engagement est de le mettre au tarif le plus bas, qui est à 45 euros pour tous les habitants de l'Ile-de-France."
C'est à dire que tout le monde paiera ce que payent les gens qui prennent le plus petit..
- "Vous avez tout compris, c'est un engagement que je prends. Pourquoi la carte orange à 45 euros, dans toute l'Ile de France ? Eh bien tout simplement parce que j'ai découvert qu'il y avait huit zones où il y avait 25 tarifs différents."
Ils le savent ça, malheureusement ils payent.
- " Moi je suis élu de grande couronne en Seine-et-Marne, et donc moi, mes habitants payent 130 euros par mois, par personne. Il y a un moment où il faut que ça s'arrête. On veut parler de continuité territoriale et on en parle et on en a bien raison, par exemple avec nos amis d'Outremer, il serait bon quand même de le faire aussi en Ile-de-France. Donc la carte orange à 45 euros, ça veut dire une vraie révolution dans les transports parce que, derrière ça, il faut travailler la sécurité, il faut travailler la régularité, il faut travailler une qualité d'équipement qui aujourd'hui n'existe pas dans les trains."
C'est possible qu'il y ait des parkings sécurisés au départ des RER, là où les gens mettent leur voiture ?
- "Je trouve que vous vous approchez de plus en plus de la qualité de mon programme, j'en suis ravi parce que je m'engage à faire de la vidéosurveillance aussi pour tous les parkings concernés en partenariat avec les mairies."
C'est pour ça que vous avez rendu hommage - un hommage qui a été remarqué - à Balkany, il n'y a pas longtemps à l'un de vos meetings, personnage assez polémique qu'on pense de lui.
- "D'abord, que les choses soient tout à fait claires. Moi, ce qui m'intéresse dans cette campagne, c'est l'action concrète. Or l'action concrète, ça veut dire que je me fais l'image d'un président de région qui soit un super maire au quotidien, concret et qui regarde ce qu'il fait de bien. La vidéosurveillance, ça a été expérimenté à Levallois par P. Balkany, comme par d'autres villes et ça marche remarquablement bien. Je l'ai moi-même expérimenté dans ma ville de Meaux et donc je crois que, dans la vie, il faut être efficace de façon concrète, c'est ce que les gens demandent."
Vous aurez qui en face de vous, Santini ou pas Santini ?
- "Ah mais moi, j'aurai sans doute plein de candidats. Vous savez, c'est le principe de la démocratie. Moi, pour ce qui me concerne, j'ai fait campagne depuis déjà maintenant le mois de septembre. Ca fait deux mois que tout ça est engagé et surtout avec l'idée d'avoir une grande ambition pour l'Ile-de-France, ce qui est indispensable parce qu'aujourd'hui personne n'a vraiment conscience d'habiter dans une très grande région qui a besoin d'être le moteur de la croissance économique nationale."
Alors on sait depuis ce week-end que les Verts et le PS iront ensemble à la bataille. C'est une mauvaise nouvelle pour vous ?
- "Je crois que c'est surtout une bonne nouvelle pour l'extrême gauche parce que ça va être un risque énorme de voir l'extrême gauche monter très fort dans ces conditions, parce que ça veut dire en clair qu'à gauche, eh bien l'électeur il a le choix entre soit voter pour le candidat socialiste, soit voter pour l'extrême gauche."
C'est une bonne nouvelle pour vous ?
- "Je pense que la montée des extrêmes, ça n'est jamais une bonne nouvelle pour la démocratie."
Les trois questions express : que faites vous là en quittant le studio de BFM dans un instant ?
- "Je vais aller à Meaux pour suivre mes dossiers locaux car je n'oublie pas ma ville."
J.-F. Copé, la question perso. Combien d'heures avez-vous passé en famille ce week-end malgré la campagne ?
- "Ah ! le dimanche a été consacré à ma famille et à mes enfants."
100% ?
- "80% et à vrai dire pour soigner les grippes généralisées dans la maison."
Pronostic pour la croissance en France en 2004, un chiffre ?
- "Ah écoutez vous connaissez nos prévisions."
Eh bien vous pourriez les réaliser ?
- "Non, non, ce n'est pas l'objectif, au contraire. Les perspectives sont très encourageantes. De partout, les indicateurs s'accumulent pour montrer qu'on va maintenant dans le sens de la remontée de la croissance et ça correspond assez bien aux mesures que nous avons prises."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1er décembre 2003)
- "Bonjour."
Alors les régionales, je le disais, c'est dans moins de quatre mois. Est-ce que ce sera une combinaison de 22 scrutins régionaux - enfin un peu plus, si on compte les Dom Tom - ou bien une élection-test, une sorte de mid term's elections à la française qui pourrait permettre aux Français justement d'exprimer une sorte de mécontentement vis-à-vis du Gouvernement, sur le plan national ?
- "Je crois que ce sera un peu les deux. Il ne faut pas se masquer la réalité, ce sera un peu les deux. Il y a une connotation locale et régionale très forte, surtout que c'est la première fois que ces élections vont revêtir une telle importance puisque, avec les décentralisations, les régions vont avoir des pouvoirs très concrets demain dans le domaine des lycées, des transports en particulier ou d'autres sujets évidemment essentiels. Et puis je pense bien aussi que, dans votre métier, on sera un peu tenté de tirer les leçons nationales, et puis après..."
Peut-être pas seulement dans notre métier. Alors c'est vrai en tout cas que le Gouvernement passe un assez mauvais moment, les sondages sont mauvais, il y a pas mal de critiques, il y a même déjà des gens qui se mettent dans la perspective de l'après régionale, donc l'après remaniement, il y a même des gens qui pensent à un après-Raffarin. Tout ça, ça vous ébranle ?
- "Ah non, non, non, mais vous savez, par définition lorsque l'on conduit une action au Gouvernement, et surtout dans une période où il y a une croissance économique qui est encore ralentie, même si les perspectives commencent à devenir sérieusement encourageantes, c'est normal qu'on soit un peu sous le feu des critiques, il y en a un peu dans tous les sens. Je crois que ce qui est important, c'est que, nous, on continue notre démarche, on continue nos réformes au rythme qui correspond le mieux à ce que souhaitent les Français."
Mais peut-être les gens se demandent si vous avez encore un projet, parce que les charmes du sécuritaire sont un peu épuisés. Les retraites, certains disent que vous l'avez fait qu'à moitié. En tout cas, c'est fait. La Sécu, vous l'avez suspendue jusqu'à nouvel ordre, apparemment jusqu'à après les élections, donc à quoi on pense maintenant au gouvernement ?
- "Non, enfin, vous savez, il faut essayer - je sais que c'est difficile dans votre métier, vous faites du quotidien, mais c'est pas mal de temps en temps - de prendre un pas de recul.."
Vous allez nous y aider, j'en suis sûr.
- "Surtout un lendemain de week-end. On peut peut-être se dire qu'en regardant ça au calme, l'important dans les réformes, c'est qu'on ne peut pas en faire une par jour, il faut le temps que ça se fasse, il faut que chacun comprenne les enjeux, en mesure l'urgence, l'exigence et que l'on trouve ensemble les meilleures solutions. Une réforme comme celle des retraites, eh bien nous l'avons faite en neuf mois, il me semble que c'est une bonne unité de temps, entre six et neuf mois. Pour la santé, même chose. On a ouvert le débat il y a quelques semaines. Eh bien, il sera clôturé pour l'été. Idem sur le débat pour l'école, à l'automne 2004 etc. Tout ça, ce sont des réformes de structures. Ce qui compte, c'est que, pendant qu'on fait les réformes de structures, on gère l'Etat au quotidien et par exemple dans le domaine de la sécurité ou d'autres grands sujets, eh bien je crois que le travail qui est accompli correspond à ce que les gens attendent."
Mais tout de même, les gens qui parlent de " balladurisation " de Raffarin ont quelques arguments. Il y a eu des projets différés, suspendus, on pense par exemple au tabac, il y a eu des négociations avec les buralistes, on a l'impression qu'on a avancé et puis qu'on a beaucoup reculé. Il y a eu les universités, une réforme qui est présentée. Quinze jours après, elle est retirée. Et puis il y a aussi par exemple le service minimum. Tout le monde est pour, même la gauche en majorité, ça vient la semaine prochaine en discussion au Parlement. Il n'y a pas de projet de loi. Vous nous dites que vous n'allez pas légiférer, pourquoi ?
- "Mais ce n'est pas tout à fait comme ça que les choses se passent dans le domaine de ce qu'on appelle le service minimum ou le service garanti. Là aussi, c'est un sujet parmi tous ceux que le Gouvernement a pris à bras-le-corps que les gouvernements ont refusé d'assumer pendant des années. Les Français demandent que l'on apporte une réponse concrète pour ce qui concerne le service minimum. Donc on y travaille. Le point d'entrée, c'est l'UMP qui d'une certaine manière le lance puisque la semaine prochaine, il va y avoir une très grande discussion à l'Assemblée sur ce sujet. A l'issue de cette discussion, le gouvernement fera naturellement des propositions en la matière."
Il y aura une nouvelle possibilité de le faire au moment où C. Blanc présentera une proposition de loi dans ce domaine en février je crois. Est-ce que vous suivrez à ce moment là ? Est-ce que ce sera l'heure pour le gouvernement de légiférer ?
- "Ecoutez, encore une fois comme je viens de vous le dire, le point d'entrée, c'est mardi prochain avec le débat de l'UMP. Nous avons un député qui est J. Kossowski, qui a beaucoup travaillé sur ces questions. Nous prenons à travers ça le relais de cette réflexion. Vous savez d'ailleurs que G. de Robien, sans attendre, a commencé une tournée européenne pour voir ce qui fait ailleurs."
On le reçoit demain sur BFM, on en parlera avec lui.
- "Donc je crois que sur ces sujets, il y a derrière ça, la grande problématique des transports, et je peux vous dire qu'en Ile-de-France, la problématique des transports, c'est un sacré sujet."
Oui, mais vous dites que vous voulez tout changer en Ile-de-France. Mais la RATP, c'est national, c'est pas la région qui peut changer les choses là où vous allez être peut-être un jour président de région.
- "P. Manière, c'est un peu plus compliqué que ça parce qu'en réalité, à partir de maintenant, avec la loi de décentralisation, le président de la région a en charge la politique des transports en Ile-de-France, en partenariat avec la RATP, la SNCF et les grandes entreprises, mais il l'a en charge. Donc moi j'ai pris un certain nombre d'engagements. Parmi ces engagements, il y a tout ce qui touche au service minimum qui est un point très important parce que les habitants d'Ile-de-France le demandent, et on peut le comprendre, tout en respectant le droit de grève, mais on peut tout à fait discuter de tout cela et arriver à une vraie solution. Et puis il y a aussi le problème des tarifs."
Alors le prix de la carte orange. Vous voulez faire une carte orange unique pour toute l'Ile de France, ça veut dire que les Parisiens vont payer plus cher, puisqu'ils payent moins cher pour le moment.
- "Non, non ils payeront même moins cher parce qu'aujourd'hui, la carte orange est à 48 euros pour Paris, enfin dans les deux premières zones. Mon engagement est de le mettre au tarif le plus bas, qui est à 45 euros pour tous les habitants de l'Ile-de-France."
C'est à dire que tout le monde paiera ce que payent les gens qui prennent le plus petit..
- "Vous avez tout compris, c'est un engagement que je prends. Pourquoi la carte orange à 45 euros, dans toute l'Ile de France ? Eh bien tout simplement parce que j'ai découvert qu'il y avait huit zones où il y avait 25 tarifs différents."
Ils le savent ça, malheureusement ils payent.
- " Moi je suis élu de grande couronne en Seine-et-Marne, et donc moi, mes habitants payent 130 euros par mois, par personne. Il y a un moment où il faut que ça s'arrête. On veut parler de continuité territoriale et on en parle et on en a bien raison, par exemple avec nos amis d'Outremer, il serait bon quand même de le faire aussi en Ile-de-France. Donc la carte orange à 45 euros, ça veut dire une vraie révolution dans les transports parce que, derrière ça, il faut travailler la sécurité, il faut travailler la régularité, il faut travailler une qualité d'équipement qui aujourd'hui n'existe pas dans les trains."
C'est possible qu'il y ait des parkings sécurisés au départ des RER, là où les gens mettent leur voiture ?
- "Je trouve que vous vous approchez de plus en plus de la qualité de mon programme, j'en suis ravi parce que je m'engage à faire de la vidéosurveillance aussi pour tous les parkings concernés en partenariat avec les mairies."
C'est pour ça que vous avez rendu hommage - un hommage qui a été remarqué - à Balkany, il n'y a pas longtemps à l'un de vos meetings, personnage assez polémique qu'on pense de lui.
- "D'abord, que les choses soient tout à fait claires. Moi, ce qui m'intéresse dans cette campagne, c'est l'action concrète. Or l'action concrète, ça veut dire que je me fais l'image d'un président de région qui soit un super maire au quotidien, concret et qui regarde ce qu'il fait de bien. La vidéosurveillance, ça a été expérimenté à Levallois par P. Balkany, comme par d'autres villes et ça marche remarquablement bien. Je l'ai moi-même expérimenté dans ma ville de Meaux et donc je crois que, dans la vie, il faut être efficace de façon concrète, c'est ce que les gens demandent."
Vous aurez qui en face de vous, Santini ou pas Santini ?
- "Ah mais moi, j'aurai sans doute plein de candidats. Vous savez, c'est le principe de la démocratie. Moi, pour ce qui me concerne, j'ai fait campagne depuis déjà maintenant le mois de septembre. Ca fait deux mois que tout ça est engagé et surtout avec l'idée d'avoir une grande ambition pour l'Ile-de-France, ce qui est indispensable parce qu'aujourd'hui personne n'a vraiment conscience d'habiter dans une très grande région qui a besoin d'être le moteur de la croissance économique nationale."
Alors on sait depuis ce week-end que les Verts et le PS iront ensemble à la bataille. C'est une mauvaise nouvelle pour vous ?
- "Je crois que c'est surtout une bonne nouvelle pour l'extrême gauche parce que ça va être un risque énorme de voir l'extrême gauche monter très fort dans ces conditions, parce que ça veut dire en clair qu'à gauche, eh bien l'électeur il a le choix entre soit voter pour le candidat socialiste, soit voter pour l'extrême gauche."
C'est une bonne nouvelle pour vous ?
- "Je pense que la montée des extrêmes, ça n'est jamais une bonne nouvelle pour la démocratie."
Les trois questions express : que faites vous là en quittant le studio de BFM dans un instant ?
- "Je vais aller à Meaux pour suivre mes dossiers locaux car je n'oublie pas ma ville."
J.-F. Copé, la question perso. Combien d'heures avez-vous passé en famille ce week-end malgré la campagne ?
- "Ah ! le dimanche a été consacré à ma famille et à mes enfants."
100% ?
- "80% et à vrai dire pour soigner les grippes généralisées dans la maison."
Pronostic pour la croissance en France en 2004, un chiffre ?
- "Ah écoutez vous connaissez nos prévisions."
Eh bien vous pourriez les réaliser ?
- "Non, non, ce n'est pas l'objectif, au contraire. Les perspectives sont très encourageantes. De partout, les indicateurs s'accumulent pour montrer qu'on va maintenant dans le sens de la remontée de la croissance et ça correspond assez bien aux mesures que nous avons prises."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1er décembre 2003)