Déclaration de Mme Noëlle Lenoir, ministre déléguée aux affaires européennes, sur les activités du Centre culturel et de coopération linguistique français de Helsinki, Helsinki, le 23 octobre 2003.

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Circonstance : Inauguration du Centre culturel français lors d'un voyage en Finlande, Helsinki, le 23 octobre 2003

Texte intégral


Monsieur le Ministre,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
J'ai le plaisir d'être parmi vous aujourd'hui pour inaugurer les nouveaux locaux du Centre culturel et de coopération linguistique français de Helsinki. Par un heureux concours de circonstances, cette installation dans de nouveaux locaux coïncide avec le 35ème anniversaire de l'ouverture du Centre culturel français à Helsinki.
Monsieur le Ministre, je sais la part que vous avez prise, dans des fonctions antérieures, pour la réhabilitation des sites industriels. La transformation de cette ancienne usine en espace culturel témoigne de la réussite de vos projets. En s'installant ici à Kaapeli, le Centre culturel a émis un signal clair à l'adresse des acteurs culturels de ce pays, en manifestant sa volonté d'être implanté là où la culture vit et crée des formes nouvelles. Comme vous pouvez le constater, le parti pris architectural de ces nouveaux locaux est celui de la transparence, symbole de la main tendue vers l'autre, de l'invitation à la coopération et à la compréhension mutuelle.
En outre, si ce Centre est investi d'une mission de promotion de la culture française et francophone, il est tout autant un lieu d'accueil, une maison de la France imprégnée de l'esprit français. J'entends par là une certaine manière d'interroger le monde et de discuter librement. La bibliothèque du Centre, avec ses 13 000 titres, en est l'illustration. On y trouve aussi bien des ouvrages de sociologie sur le système américain que des réflexions sur l'islam et sa "part d'universel". Les étudiants de tous âges qui fréquentent les cours de français ne peuvent qu'être sensibles à cette dimension profondément culturelle de l'apprentissage de notre langue. En effet, il ne s'agit pas tant de trouver dans ce Centre un enseignement savant de la langue, mais bien plutôt un apprentissage dynamique de la culture française et des cultures francophones.
Cependant, cette dimension francophone, le Centre cherche à la mettre en oeuvre de manière européenne. A cet égard, je tiens à saluer le travail qui se fait ici à Helsinki avec nos amis du Goethe Institut et du british Council sans oublier l'Institut culturel italien. Je me réjouis ainsi du fait que pour l'année à venir les opérateurs culturels que je viens de mentionner unissent leur effort pour permettre de voir le jour à une initiative locale d'émissions télévisées sur l'histoire européenne du théâtre. Je sais que, lors de la Convention sur l'avenir de l'Europe, nous avons pu compter sur le soutien déterminé et fort de la Finlande pour défendre la diversité culturelle dans l'Europe élargie, sujet qui nous tient, à vous Finlandais comme à nous Français, très à coeur. "Unie dans la diversité", comme le dit la devise de l'Union européenne, ou encore "notre diversité est notre richesse", telle pourrait être la devise de notre grande Europe élargie.
Je vous invite donc à faire usage de cette maison de la France dans laquelle vous serez accueilli comme chez vous. Ce qui caractérise une institution comme le Centre culturel et de coopération linguistique français de Helsinki, c'est sa capacité à servir de lieu d'échanges, de passeur entre les cultures. Nul doute qu'à Kaapeli, où se pressent environ 4.000 personnes par jour pour participer à des activités aussi diverses que la danse, la peinture, la musique, l'étude de l'architecture ou la pratique des arts martiaux, le Centre ne soit en situation de remplir cette mission.
Cette mission, le Centre s'en acquitte en contribuant, par exemple, en 2004, en collaboration avec le Musée d'Art de la ville d'Helsinki, à l'organisation d'une exposition sur le peintre français du XIXème siècle Ernest Meissonier, lequel fût le premier maître du grand peintre finlandais Albert Edelfeldt. Je pense également à la rétrospective des uvres de Denise Bellon, photographe proche du mouvement surréaliste, qui en 1939 s'est rendue en Finlande pour réaliser un reportage sur le mobilisation du pays dans la perspective de la guerre. Ce témoignage d'une femme française vous pourrez l'admirer prochainement en février 2004 à Jugendsali.
Je souhaite longue vie à notre Centre, longue vie au service du dialogue entre nos cultures, lesquelles contribuent à fournir au citoyen européen d'aujourd'hui et de demain, les "nourritures spirituelles" dont il a besoin, pour reprendre ici l'expression particulièrement pertinente d'André Gide, l'un des grands passeurs français entre les cultures. Toivotan onnea ! Kiitos !
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 octobre 2003)