Texte intégral
Enjeux Les Echos :
Comment la France conçoit-elle son rôle au sein de l'Europe de la défense et vis-à-vis de l'Otan ?
Michèle Alliot-Marie :
Le développement de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) est un objectif prioritaire pour notre pays. La France a ainsi fortement contribué aux progrès spectaculaires enregistrés depuis dix-huit mois dans les domaines des opérations, de l'armement et des institutions. L'Union a lancé ses premières opérations autonomes : dans les Balkans avec Concordia en Macédoine, et surtout en Afrique avec Artémis au Congo. Dans les deux cas, la France était " nation-cadre ". Nous avons lancé des coopérations européennes majeures dont l'avion de transport A400M est l'exemple le plus visible. La CIG, enfin, devrait confirmer la création d'une agence européenne des capacités et de l'armement et la possibilité de coopérations plus étroites. S'agissant de l'Otan et tout en conservant sa spécificité historique, la France est pleinement engagée dans la réforme de l'Alliance qui doit s'adapter à ses nouvelles missions, en bonne intelligence et sans concurrence avec l'Union européenne. Je rappelle que la France est un contributeur majeur à plusieurs opérations de l'Otan dans les Balkans et en Afghanistan.
La construction de l'Europe de la Défense a fait apparaître des divergences entre les positions franco-allemande et britannique. Peut-elle se réaliser sans les Britanniques ?
Nos cultures stratégiques différentes conduisent parfois à des priorités différentes. La récente réunion de MM. Chirac, Schröder et Blair à Berlin a cependant permis de constater la grande convergence de vue entre nos trois pays sur le dossier de la défense européenne. L'Europe de la défense a autant besoin des avancées pragmatiques et très concrètes que permet la relation franco-britannique depuis le sommet de Saint-Malo, que du cadre conceptuel et institutionnel dessiné par le couple franco-allemand. L'engagement de nos trois pays est en tout cas indispensable au succès de cette entreprise.
A quel point l'Europe de la défense entraîne-t-elle un abandon de souveraineté ?
La construction de l'Europe de la défense relève d'un processus intergouvernemental qui ne conduit pas à des abandons de souveraineté au sens strict. Elle suppose cependant un effort constant de convergence de nos politiques de défense, par exemple dans le domaine de la définition des capacités et des acquisitions d'armement. La décision politique d'intervenir relèvera cependant encore des gouvernements nationaux, même si les opérations décidées et menées en commun devaient se multiplier.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 7 novembre 2003)
Comment la France conçoit-elle son rôle au sein de l'Europe de la défense et vis-à-vis de l'Otan ?
Michèle Alliot-Marie :
Le développement de la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD) est un objectif prioritaire pour notre pays. La France a ainsi fortement contribué aux progrès spectaculaires enregistrés depuis dix-huit mois dans les domaines des opérations, de l'armement et des institutions. L'Union a lancé ses premières opérations autonomes : dans les Balkans avec Concordia en Macédoine, et surtout en Afrique avec Artémis au Congo. Dans les deux cas, la France était " nation-cadre ". Nous avons lancé des coopérations européennes majeures dont l'avion de transport A400M est l'exemple le plus visible. La CIG, enfin, devrait confirmer la création d'une agence européenne des capacités et de l'armement et la possibilité de coopérations plus étroites. S'agissant de l'Otan et tout en conservant sa spécificité historique, la France est pleinement engagée dans la réforme de l'Alliance qui doit s'adapter à ses nouvelles missions, en bonne intelligence et sans concurrence avec l'Union européenne. Je rappelle que la France est un contributeur majeur à plusieurs opérations de l'Otan dans les Balkans et en Afghanistan.
La construction de l'Europe de la Défense a fait apparaître des divergences entre les positions franco-allemande et britannique. Peut-elle se réaliser sans les Britanniques ?
Nos cultures stratégiques différentes conduisent parfois à des priorités différentes. La récente réunion de MM. Chirac, Schröder et Blair à Berlin a cependant permis de constater la grande convergence de vue entre nos trois pays sur le dossier de la défense européenne. L'Europe de la défense a autant besoin des avancées pragmatiques et très concrètes que permet la relation franco-britannique depuis le sommet de Saint-Malo, que du cadre conceptuel et institutionnel dessiné par le couple franco-allemand. L'engagement de nos trois pays est en tout cas indispensable au succès de cette entreprise.
A quel point l'Europe de la défense entraîne-t-elle un abandon de souveraineté ?
La construction de l'Europe de la défense relève d'un processus intergouvernemental qui ne conduit pas à des abandons de souveraineté au sens strict. Elle suppose cependant un effort constant de convergence de nos politiques de défense, par exemple dans le domaine de la définition des capacités et des acquisitions d'armement. La décision politique d'intervenir relèvera cependant encore des gouvernements nationaux, même si les opérations décidées et menées en commun devaient se multiplier.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 7 novembre 2003)