Déclaration de M. Michel Barnier, ministre des affaires étrangères, en réponse à une question d'actualité sur l'escalade de la crise au Proche-Orient et sur l'urgence de la mise en oeuvre de la Feuille de route (négociation de paix) entre Israéliens et Palestiniens, à l'Assemblée nationale le 2 juin 2004.

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Circonstance : Réponse de Michel Barnier à une question d'actualité à l'Assemblée nationale le 2 juin 2004

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Oui, Monsieur le Député, il faut d'urgence stopper cette spirale de sang, de terreur, de violence, qui touche là-bas, si près de nous, aussi bien les enfants d'Israël que les enfants de Palestine.
J'ai même parlé, à propos de cette région, d'un trou noir qui peut emporter le monde puisque nous savons que le terrorisme international se nourrit partout et toujours de ces humiliations et de cette désespérance.
Comment en sortir ? Il y a un objectif sur lequel nous sommes tous d'accord, celui de deux Etats vivant côte à côte : un Etat d'Israël dans la sécurité - et nous, Français, nous ne transigerons jamais avec la sécurité d'Israël - et un Etat palestinien viable. Il y a un chemin pour y parvenir, cette fameuse Feuille de route que vous avez évoquée et qui exige la négociation entre Israéliens et Palestiniens.
Monsieur le Député, puisque vous appelez l'Europe, - et j'en suis heureux en vous écoutant -, nous Français, nous ne baisserons pas les bras, ni nos collègues européens, parce qu'il n'y a pas de fatalité. Nous voulons atteindre cet objectif. Nous voulons mettre en oeuvre cette Feuille de route, étape par étape, y compris l'étape que vous avez citée du retrait de Gaza, à condition de ne pas avoir détruit Gaza avant. Et nous sommes prêts à accompagner cette étape du retrait de Gaza.
Voilà, ce que nous disons, au sein du Quartet, avec nos partenaires qui sont d'accord aujourd'hui avec nous - Américains, Russes et Nations unies - voilà ce que j'ai rappelé l'autre jour dans mon bureau en recevant MM. Beilin et Rabbo, qui ont fait un formidable travail, courageux et utile avec l'initiative de Genève. Et voilà ce que je répèterai moi-même avec beaucoup de force, dans quelques jours, en me rendant dans cette région, aussi bien en Israël qu'en Palestine.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 juin 2004)