Texte intégral
JDD - Pourquoi êtes-vous le premier à vous lancer dans la campagne des européennes ? Précipitation ?
Philippe de Villiers - Non, détermination .Les Français n'ont droit à un débat sur l'Europe que pendant quinze jours tous les cinq ans ! Est-il abusif de vouloir allonger un peu ce délai et de nourrir le débat quand il s'agit de l'avenir de l'Europe et du destin de la France ? Je suis déterminé à permettre aux Français de débattre de l'Europe.
JDD - Vous vous dites souverainiste, n'est -ce pas une manière déguisée d'être anti-européen ?
Philippe de Villiers - Au contraire .Il y a deux " Europe " " possibles " devant nous .D'un côté, l'Europe centralisée de Bruxelles et des commissaires, technocratique et anti-démocratique. De l'autre, l'Europe que tenants de la souveraineté nationale et populaire appellent de leurs vux : l'Europe d'Ariane, d'Airbus et de l'accord de Malaga sur la sécurité maritime, une Europe souple, moderne, fondée sur la coopération interétatique, respectueuse des identités et des singularités.
JDD - Votre slogan " Changeons d'Europe pour protéger les français " n'est-il pas un peu démagogique ?
Philippe de Villiers - Non il est de salut public ; car il faut changer d'Europe afin de protéger les Français contre les délocalisations et le libre-échangisme de Bruxelles protéger la sécurité en rétablissant les contrôles aux frontières, protéger la souveraineté contre les nouveaux empiétements proposés par la convention de Giscard, le Jefferson de l'Auvergne, et protéger nos qualités de vie quotidiennes pour pouvoir continuer à produite du roquefort.
JDD - Pensez-vous que le 13 juin sera un référendum pour ou contre Raffarin et son gouvernement ?
Philippe de Villiers - Je ne le crois pas. Mais, si c'était le cas, cela ne changerait pas grand-chose aux résultats puisque c'est Jacques Chirac qui, deux heures après l'avoir nommé, a décapité lui-même son Premier ministre, en direct à la télévision .Ce gouvernement s'accommode de la politique bruxelloise de délocalisation, il prépare l'adoption de la future Constitution européenne pour le 18 juin, l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.
JDD - Pourquoi êtes-vous opposé au projet de Constitution ?
Philippe de Villiers - C'est très simple :avec cette Constitution , l'influence de la France sera trois fois minorée .Au Parlement européen ,avec 72 députés contre 99 à l'Allemagne et plus de 100 à la Turquie .Au Conseil des ministres ,avec un poids infime par rapport à l'Allemagne et à la Turquie. A la commission, avec un commissaire sur 30 dans la meilleure des hypothèses. Cette Constitution assurera la primauté du droit européen sur toutes nos lois et fera de la France une simple région, un land de Bruxelles.
JDD - Votre opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, dont la date n'est même pas fixée, n'est-ce pas électoraliste ?
Philippe de Villiers - Absolument pas ! La Turquie n'est européenne ni par son territoire ni par son univers culturel .Il est déjà très difficile de faire une Europe à 25, il me paraît absurde de passer de l'Europe à l'Eurasie. La Turquie est la plate-forme eurasiatique du crime, de la drogue et du terrorisme. Enfin , avec le nouveau système de vote prévu par la Constitution , indexé sur le poids démographique, la Turquie-70 millions d'habitants et 300 millions de turcophones- aurait un poids prépondérant dans les décisions. Sur ce sujet essentiel, les Français doivent pouvoir se prononcer.
JDD - Comment expliquez-vous le changement de position de l'UMP sur la Turquie dans l'UE ?
Philippe de Villiers - La position de l'UMP est très simple. Avant le 13 juin, date des élections, c'est " non " à la Turquie. Et le 14 juin au matin, ce sera " oui " à la Turquie puisque la position de Jacques Chirac a été réitérée de manière solennelle le lendemain de la volte-face d'Alain Jupée. C'est une gesticulation selon l'usage des années 1960, à partir du précepte suivant : prendre les électeurs pour des neu-neu !
JDD - En 1999, vous étiez allié à Charles Pasqua, n'êtes vous pas un peu seul aujourd'hui ?
Philippe de Villiers - Oh, que non ! J'ai créé un pôle de résistance et d'attraction avec toutes les sensibilités qui veulent une Europe de la souveraineté populaire : souverainistes, gaullistes, chasseurs, défenseurs de la ruralité
JDD - Pourtant, Nicolas Dupont Aignan ne semble pas vouloir vous rejoindre
Philippe de Villiers - Soyez patient pour l'instant, Nicolas Dupont-Aignan fait un travail courageux et talentueux de pédagogie décapante au sein même de l'UMP. J'ai confié à notre ami commun, Paul-Marie Couteaux, coauteur avec Nicolas de " Ne laissons pas mourir la France ", le soin d'entretenir les liens avec lui et tous ses amis. Il y a beaucoup de gaullistes à l'UMP .Je n'ai pas de doute sur leurs convictions.
JDD - Dans le Grand Ouest, vous aurez sans doute en face de vous l'ancienne ministre de l'Environnement Roselyne Bachelot. Ne craignez-vous pas sa popularité ?
Philippe de Villiers - En 1999, à la suite des législatives de 1997, les listes du RPR étaient établies sur le principe chabadabada : battu, une femme,un battu, une femme .L'UMP montre qu'elle a franchi un cran supplémentaire dans le progrès démocratique .Ce sera donc avec Roselyne Bachelot , Nicolas Fontaine, Noëlle Lenoir, mais aussi Luc Ferry et Jean-Jacques Aillagon, le principe chabadabada sophistiqué, respectueux de la parité : un battu , une virée, un battu, une virée. C'est propre à créer une dynamique, la dynamique du souvenir des régionales !
Propos recuillis par Florence Muracciole
(source http://www.villiers2004.com, le 3 mai 2004)
Philippe de Villiers - Non, détermination .Les Français n'ont droit à un débat sur l'Europe que pendant quinze jours tous les cinq ans ! Est-il abusif de vouloir allonger un peu ce délai et de nourrir le débat quand il s'agit de l'avenir de l'Europe et du destin de la France ? Je suis déterminé à permettre aux Français de débattre de l'Europe.
JDD - Vous vous dites souverainiste, n'est -ce pas une manière déguisée d'être anti-européen ?
Philippe de Villiers - Au contraire .Il y a deux " Europe " " possibles " devant nous .D'un côté, l'Europe centralisée de Bruxelles et des commissaires, technocratique et anti-démocratique. De l'autre, l'Europe que tenants de la souveraineté nationale et populaire appellent de leurs vux : l'Europe d'Ariane, d'Airbus et de l'accord de Malaga sur la sécurité maritime, une Europe souple, moderne, fondée sur la coopération interétatique, respectueuse des identités et des singularités.
JDD - Votre slogan " Changeons d'Europe pour protéger les français " n'est-il pas un peu démagogique ?
Philippe de Villiers - Non il est de salut public ; car il faut changer d'Europe afin de protéger les Français contre les délocalisations et le libre-échangisme de Bruxelles protéger la sécurité en rétablissant les contrôles aux frontières, protéger la souveraineté contre les nouveaux empiétements proposés par la convention de Giscard, le Jefferson de l'Auvergne, et protéger nos qualités de vie quotidiennes pour pouvoir continuer à produite du roquefort.
JDD - Pensez-vous que le 13 juin sera un référendum pour ou contre Raffarin et son gouvernement ?
Philippe de Villiers - Je ne le crois pas. Mais, si c'était le cas, cela ne changerait pas grand-chose aux résultats puisque c'est Jacques Chirac qui, deux heures après l'avoir nommé, a décapité lui-même son Premier ministre, en direct à la télévision .Ce gouvernement s'accommode de la politique bruxelloise de délocalisation, il prépare l'adoption de la future Constitution européenne pour le 18 juin, l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.
JDD - Pourquoi êtes-vous opposé au projet de Constitution ?
Philippe de Villiers - C'est très simple :avec cette Constitution , l'influence de la France sera trois fois minorée .Au Parlement européen ,avec 72 députés contre 99 à l'Allemagne et plus de 100 à la Turquie .Au Conseil des ministres ,avec un poids infime par rapport à l'Allemagne et à la Turquie. A la commission, avec un commissaire sur 30 dans la meilleure des hypothèses. Cette Constitution assurera la primauté du droit européen sur toutes nos lois et fera de la France une simple région, un land de Bruxelles.
JDD - Votre opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, dont la date n'est même pas fixée, n'est-ce pas électoraliste ?
Philippe de Villiers - Absolument pas ! La Turquie n'est européenne ni par son territoire ni par son univers culturel .Il est déjà très difficile de faire une Europe à 25, il me paraît absurde de passer de l'Europe à l'Eurasie. La Turquie est la plate-forme eurasiatique du crime, de la drogue et du terrorisme. Enfin , avec le nouveau système de vote prévu par la Constitution , indexé sur le poids démographique, la Turquie-70 millions d'habitants et 300 millions de turcophones- aurait un poids prépondérant dans les décisions. Sur ce sujet essentiel, les Français doivent pouvoir se prononcer.
JDD - Comment expliquez-vous le changement de position de l'UMP sur la Turquie dans l'UE ?
Philippe de Villiers - La position de l'UMP est très simple. Avant le 13 juin, date des élections, c'est " non " à la Turquie. Et le 14 juin au matin, ce sera " oui " à la Turquie puisque la position de Jacques Chirac a été réitérée de manière solennelle le lendemain de la volte-face d'Alain Jupée. C'est une gesticulation selon l'usage des années 1960, à partir du précepte suivant : prendre les électeurs pour des neu-neu !
JDD - En 1999, vous étiez allié à Charles Pasqua, n'êtes vous pas un peu seul aujourd'hui ?
Philippe de Villiers - Oh, que non ! J'ai créé un pôle de résistance et d'attraction avec toutes les sensibilités qui veulent une Europe de la souveraineté populaire : souverainistes, gaullistes, chasseurs, défenseurs de la ruralité
JDD - Pourtant, Nicolas Dupont Aignan ne semble pas vouloir vous rejoindre
Philippe de Villiers - Soyez patient pour l'instant, Nicolas Dupont-Aignan fait un travail courageux et talentueux de pédagogie décapante au sein même de l'UMP. J'ai confié à notre ami commun, Paul-Marie Couteaux, coauteur avec Nicolas de " Ne laissons pas mourir la France ", le soin d'entretenir les liens avec lui et tous ses amis. Il y a beaucoup de gaullistes à l'UMP .Je n'ai pas de doute sur leurs convictions.
JDD - Dans le Grand Ouest, vous aurez sans doute en face de vous l'ancienne ministre de l'Environnement Roselyne Bachelot. Ne craignez-vous pas sa popularité ?
Philippe de Villiers - En 1999, à la suite des législatives de 1997, les listes du RPR étaient établies sur le principe chabadabada : battu, une femme,un battu, une femme .L'UMP montre qu'elle a franchi un cran supplémentaire dans le progrès démocratique .Ce sera donc avec Roselyne Bachelot , Nicolas Fontaine, Noëlle Lenoir, mais aussi Luc Ferry et Jean-Jacques Aillagon, le principe chabadabada sophistiqué, respectueux de la parité : un battu , une virée, un battu, une virée. C'est propre à créer une dynamique, la dynamique du souvenir des régionales !
Propos recuillis par Florence Muracciole
(source http://www.villiers2004.com, le 3 mai 2004)