Texte intégral
Ce soir, le peuple de gauche remporte une grande victoire. Pour y avoir pleinement contribué, les communistes s'en réjouissent profondément.
Cette victoire a une très importante signification politique. Les françaises et les français ont confirmé et considérablement amplifié leur vote de mécontentement et de colère. Une majorité d'entre eux avaient soutenu les luttes des chômeurs, des enseignants, des chercheurs, des intermittents, des infirmières, de celles et ceux qui, depuis le printemps derniers, se mobilisent pour défendre l'emploi, les retraites, les services publics, les acquis sociaux et démocratiques auxquels la droite s'en prend avec une violence systématique. Aujourd'hui, ce soutien s'est exprimé dans les urnes.
La politique Raffarin est désavouée. Non seulement le gouvernement doit l'entendre ; mais la démocratie implique qu'il en tire les conséquences. Le Président de la République et le Premier ministre doivent remettre en question la convention UNEDIC qui réduit scandaleusement l'indemnisation des chômeurs et des intermittents du spectacle, renoncer à présenter le 8 avril au Conseil d'Etat leur projet de privatisation d'EDF-GDF, ouvrir de véritables négociations sur l'assurance maladie, donner satisfaction aux revendications légitimes des chercheurs, rouvrir enfin un dialogue sérieux avec les partenaires sociaux sur la réforme du système des retraites.
Si la droite n'entendait pas cet appel et persistait dans ses orientations, si elle faisait le choix irresponsable de gouverner contre l'expression du suffrage universel, elle prendrait une immense responsabilité dont il est impossible aujourd'hui de mesurer les conséquences.
Dans tous les cas, les régions et les départements conservées ou conquises contre la droite doivent devenir autant de pôles de résistance contre son entreprise de régression sociale et démocratique qu nous ferait revenir des décennies en arrière.
Les élu-e-s communistes s'y emploieront sans relâche et tiendront leur engagement de porter dans les assemblées départementales et régionales les exigences qu'elles et ils ont soutenu dans la rue. Elles et ils tiendront leur engagement d'accomplir tout leur mandat en lien permanent avec celles et ceux qui les ont élus, et de faire progresser ainsi une pratique moderne, participative, de la démocratie.
A l'occasion de ces élections, les communistes ont mené une campagne enthousiaste qui a contribué dans tout le pays au succès de la gauche contre la droite. Certes, le résultat des cantonales, qui est comparé au dernier scrutin, de 1998, montre que le recul enregistré depuis lors n'est pas totalement rattrapé. Mais dans l'ensemble, les élections des 21 et 28 mars indiquent un réel début de redressement du Parti communiste, reconnu par tous. C'est pour moi un encouragement à poursuivre dans cette voie nouvelle qui vise à rassembler politiquement, dans la diversité de leurs opinions et engagements, les femmes et les hommes qui veulent mieux résister à la politique de la droite et Medef et ouvrir une alternative à gauche. Plus que jamais, il faut pour cela que la gauche ait le courage d'affronter les diktats de la finance et du Medef, et de répondre enfin aux attentes populaires.
Ce soir à nouveau, au nom de toutes et tous les communistes, des militantes et des militants syndicalistes, associatifs, féministes, écologistes, altermondialistes qui se sont engagées ensemble dans cette démarche politique nouvelle, je veux remercier les électrices et les électeurs qui ont choisi de soutenir nos efforts, et leur dire que nous les poursuivrons et amplifierons. Dans les luttes et dans les urnes, dans l'action et les propositions concrètes, le Parti communiste français continuera à construire à gauche une dynamique sociale et politique capable d'ouvrir un nouvel espoir pour notre peuple.
(Source http://www.pcf.fr, le 29 mars 2004)|N|N|N|N|Texte Intégral24790|Monsieur le Premier Ministre,
Jamais comme depuis le dimanche 28 mars un Président de la Ve République déterminé, comme l'a déclaré Jacques Chirac, à garder le cap ", n'avait autant réduit la vie politique française, la démocratie citoyenne et les dispositions constitutionnelles, au seul fait du prince.
On savait depuis longtemps que le gaullisme avait perdu ses lettres de noblesse. Aujourd'hui, c'est plus patent que jamais. En effet, on est loin du retrait du Général De Gaulle suite à l'échec de son référendum de 1969 ; et loin de cette phrase de Georges Pompidou : " le gouvernement ne peut dépendre pour sa vie et pour son autorité que du peuple. "
Une enquête d'opinion indiquait la semaine dernière que 62 % de nos concitoyens contestent votre reconduction à la tête du gouvernement, qui plus est pour y faire la même politique.
Et l'avis critique du mouvement syndical est unanime car la fin de non-recevoir signifiée aux attentes de nos concitoyens et du monde du travail est scandaleuse et porteuse de tous les dangers pour la démocratie, pour l'essor de la France et de son peuple, venant d'un pouvoir par ailleurs soumis aux quatre volontés du MEDEF.
Un pouvoir plein de suffisance et de cynisme, qui ne répond que par le mépris aux exigences sorties des urnes. Exigences de justice sociale et de progrès partagé, d'essor de l'économie, d'élargissement des droits et d'enrichissement de la démocratie.
Un pouvoir mobilisé par l'objectif de remporter cette " guerre aux pauvres " que dénonçaient dès 2002 le tissu associatif et le mouvement social, tandis que les catégories nanties s'enrichissent de baisses d'imposition et d'allègements de l'impôt solidarité fortune que le Président de la République se garde bien de remettre en cause.
Mais toutes les limites sont franchies lorsque vous prétendez balayer d'un revers de main une débâcle électorale, et en détourner le sens en y voyant un prétexte à pousser les feux dits de la réforme. Ce qui fait penser à cette réplique du chef-d'uvre cinématographique de Visconti, " Le Guépard " :
" Comment changer pour que ça reste toujours la même chose ? ".
A preuve, vous et votre majorité venez de refuser de suspendre le vote sur le texte remettant en cause le code du travail et les négociations au sein de l'entreprise, condamné par l'ensemble des organisations syndicales.
Vous n'êtes pas la France de l'avenir. Et les Français qui vous l'ont dit dans les urnes, vous ont donc répondu d'avance.
Vous êtes la France de la casse des acquis sociaux et démocratiques ; la France du bradage de nos atouts économiques industriels et de nos potentiels de recherche. La France de la liquidation de l'outil de service public. La France des privatisations des grandes entreprises nationales. La France des dividendes et des profits boursiers. La France de la soumission à l'ultralibéralisme et aux dérives sécuritaires de la Commission de Bruxelles et de la Banque centrale européenne.
La campagne des élections européennes nous conduira d'ailleurs à dénoncer avec détermination la thatchérisation de notre société et de l'Europe. Une Europe que vous entendez contribuer à formater davantage encore à la logique des marchés financiers. On le voit avec votre volonté de constitutionnaliser le libéralisme, et avec les conditions mises à l'élargissement de l'Union, en détruisant tout ce qui est aujourd'hui porteur de solidarité, de progrès partagé et de développement social et démocratique au bénéfice des peuples qui la constituent.
La satisfaction affichée par le baron Seillière est là pour le confirmer : vous persistez dans cette volonté délibérée de défendre les intérêts égoïstes du MEDEF. Mais au nom de quoi un groupement patronal de 170 000 adhérents devrait-t-il encore longtemps dicter la loi et régler le sort de 60 millions de Français ?
Les Françaises et les Français n'en peuvent plus de cette insuffisance de moyens de vivre qui hypothèque leur avenir, celui de leur famille, de leurs enfants et petits enfants.
Dans un pays qui dispose d'une des économies les plus riches de la planète et d'un des niveaux de développement les plus élevés, mais où un million d'enfants doivent vivre sous le seuil de pauvreté, nos concitoyens se sont saisis des élections pour lancer un appel de détresse, témoigner de leur colère, affirmer leur soif de justice, de respect, de dignité.
Ils sont une large majorité à vous avoir sanctionné et à s'être rassemblés dans l'exigence d'une réorientation de fond des décisions jusqu'ici mises en uvre. C'est pourquoi ils doivent être entendus. Et c'est pourquoi aussi il n'est pas d'autre choix pour vous, que de répondre à leurs attentes.
Cela concerne le démantèlement du système solidaire des retraites, les remises en cause des trente cinq heures, de la loi de modernisation sociale et des lois anti-licenciements. L'ensemble de ces décisions doit être à présent revu d'urgence.
Il faut revenir ici même à l'Assemblée nationale, sur ces textes adoptés comme un seul homme, par votre majorité UMP (Union pour une Minorité de Privilégiés) et UDF (Union de Défense de la Finance) ; mais rejetés massivement par le mouvement social et les électeurs dans les urnes. Et ce pourrait être d'ailleurs l'occasion de prendre en compte, les nombreuses propositions progressistes des députés communistes et républicains.
Répondre aux attentes des Français, cela concerne aussi l'iniquité de la réforme des allocations-chômage. Cette convention Unedic qui fait basculer dans le RMI des centaines de milliers de foyers, et dont vous avez renforcé les effets par la modification de l'allocation de solidarité spécifique (ASS), tandis que le chômage et la précarité s'accroissent sous l'accumulation de plans de licenciements boursiers de plus en plus nombreux.
Il faut sans attendre annuler vos décisions, rétablir la durée d'attribution de l'ASS et imposer la réouverture de négociations pour un vrai système solidaire d'indemnisation du chômage constituant y compris un outil social au service du retour vers l'emploi.
Revoir les politiques conduites, cela concerne aussi de revenir sur la suppression des emplois-jeunes qui offraient une chance d'insertion professionnelle à des centaines de milliers de jeunes. Ces jeunes que vous renvoyez dans le mur des agences pour l'emploi et que vous entendez soumettre à des contrats de surprécarité sans lendemain.
Cela concerne le RMA et les désengagements de l'Etat pour le RMI et l'Allocation Personnalisée d'Autonomie due à des centaines de milliers de personnes âgées dont le travail de ces cinquante dernières années a fait la richesse de la France. C'est votre responsabilité que justice sociale leur soit rendue.
Cela concerne l'ensemble des dispositifs sécuritaires ; la loi dite Perben II qui réunit contre elle le monde du droit et de la justice, et que le Conseil constitutionnel vient de censurer. C'est pourquoi les députés communistes et républicains s'associent à l'appel exigeant un moratoire sur ce texte.
Cela concerne encore la décentralisation dévoyée que vous entendez faire aboutir.
Ce projet d'une république balkanisée, qui vise le transfert aux collectivités territoriales de 100 000 fonctionnaires d'Etat, la déstabilisation des fonctions publiques, ne produira par ailleurs que des inégalités supplémentaires entre les Régions. Nous serons donc à l'initiative pour proposer que les conseils régionaux nouvellement élus et leurs majorités de gauche refusent le transfert des personnels techniciens et ouvriers de service (TOS) qui eux-mêmes y sont fermement hostiles.
Le respect de la démocratie et de la volonté populaire doit conduire au retrait de votre texte de loi tel qu'il a été conçu par votre majorité ; et à la remise en chantier d'un projet plus conforme aux exigences des électeurs et des Régions. Régions que la situation de nos concitoyens et les menaces que font courir vos choix de décentralisation ne peuvent conduire qu'à se situer en pôles de résistance à ces dérives et à ces dangers.
Répondre aux attentes des Français, cela concerne enfin, pour m'en tenir à l'essentiel, le projet de casse de la Sécurité sociale. Elle est l'émanation du Conseil national de la Résistance dont nous venons de commémorer le 60ème anniversaire.
Le Président de la République vient de concéder un premier recul en renonçant à la procédure des ordonnances dont nous avions dénoncé l'arbitraire. La Sécurité sociale est désormais sous la protection des électeurs des 21 et 28 mars, sous la protection de notre peuple.
Nous sommes fermement à leur côté pour nous opposer à sa liquidation, pour constituer partout dans notre pays, des comités d'alerte et d'action " Touche pas à ma Sécu ! ". Nous contribuerons à mobiliser les Françaises et les Français pour exiger l'abandon d'un projet funeste de privatisation de la protection sociale, et de casse de l'hôpital public, privé des moyens humains et financiers de se développer.
Le déficit affiché a bon dos. " Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage. " En 2000 et 2001, les comptes de la Sécurité sociale étaient excédentaires. Le déficit aujourd'hui, c'est 0,24 % du budget total de la Sécurité sociale qui, rappelons-le, équivaut à une fois et demi le budget de l'Etat. Les grands groupes d'assurances privés convoitent cette manne financière colossale pour faire des profits et renforcer en France une santé à deux vitesses : une pour les riches et une pour les pauvres. Déjà 14 % de la population renoncent à se soigner pour des raisons financières et ce chiffre monte à 30 % pour les chômeurs. Qu'en sera-t-il demain ?
Oui, il faut une réforme de grande ampleur de la Sécurité sociale. Mais pas celle que vous concoctez en douce avec le MEDEF. Il faut une réforme qui permette de lui conserver son socle solidaire ; de faire face aux besoins en matière de remboursements de soins, de développement de la prévention, de modernisation et de développement de l'hôpital public.
Quant au financement de la vraie réforme que nous proposons de mettre en oeuvre ? Pourquoi les 160 milliards d'euros de profits boursiers échappent-ils à toute cotisation et restent-ils intouchables ? Ils permettraient de renflouer les caisses de l'assurance maladie de 20 milliards d'euros ! Le recouvrement de seulement 40 % des dettes sociales patronales produirait 13 milliards d'euros de recettes pour la Sécurité sociale. Enfin une vraie politique de l'emploi contribuerait au sauvetage de notre système français de solidarité devant la santé : 100 000 chômeurs en moins, c'est 1 milliard d'euros de cotisations en plus ! Voilà quelques-unes des réponses qu'il est possible d'apporter à cet enjeu.
L'emploi précisément, constitue la priorité des priorités pour plus de 70 % de nos concitoyens. C'est dire le bilan de faillite qui est le vôtre en ce domaine. Mais ce sont aujourd'hui le grand patronat et la haute finance, l'actionnariat boursier et les fonds de pensions qui vous dictent la marche à suivre.
L'économie française au bord de la récession, la désindustrialisation qui ravage nos régions, l'étranglement des PME et PMI, de l'artisanat, des exploitations agricoles sous la pression des banques, le bradage de nos potentiels de recherche, la fuite en avant dans les privatisations, la mise en pièce du code du travail, la poursuite d'une politique d'exonération fiscale patronale - 20 milliards d'euros gaspillés en pure perte - voilà quels sont les principaux aspects de la politique économique que vous vous apprêtez à poursuivre malgré les hausses du chômage et de la précarité qui en résultent. Malgré également l'appauvrissement général de la société, les conséquences sur la consommation et sur la croissance des pertes de pouvoir d'achat dues à l'absence de revalorisation des salaires, et à votre refus d'ouverture de négociations salariales dans les fonctions publiques.
En vingt ans, les cadeaux fiscaux au patronat ont été multipliés par vingt sans que la situation de l'emploi en soit le moins du monde améliorée. Nous vous demandons, Monsieur le Premier ministre, d'en finir avec ces orientations. Nous vous demandons d'exiger la traçabilité des capitaux privés placés et déplacés par les entreprises, et le rétablissement du contrôle de l'utilisation des aides et crédits publics qui leur sont consentis.
Votre politique économique est dans le droit fil des récentes 44 injonctions du MEDEF, à commencer par celle, je cite le texte " de mettre le droit du travail en conformité avec le droit boursier ".
On hallucine, comme disent les jeunes !
Monsieur le Premier Ministre, vous êtes on le sait, un ardent défenseur de cette société capitaliste libérale qui fait passer les valeurs boursières avant les valeurs humaines. Société qui fait obstacle à un développement économique harmonieux et durable de notre pays, de l'Europe et du Monde. Société qui bloque les progrès humains et de civilisation.
Il est temps d'arrêter ce massacre et de construire une société où l'homme sera au centre de tous les choix. Tout comme il est temps de dire stop à vos tentatives d'accélération de la liquidation d'entreprises nationales comme la Poste ou la SNCF. Nous sommes au côté de leurs salariés, de leurs cadres et de leurs usagers, pour combattre ces décisions. Et de même nous sommes solidaires des personnels d'EDF et GDF dont vous préparez la privatisation, pour grossir les portefeuilles de la Bourse au détriment de l'intérêt général.
Et c'est pourquoi aussi nous soutiendrons l'action du monde du travail, la mobilisation du mouvement syndical pour s'opposer à une nouvelle étape de privatisations qui finirait de jeter dans la tourmente, des entreprises aussi essentielles au développement de l'économie française que France Télécom ou Air France, par exemple.
Nous sommes partisans et nous avons fait des propositions réalistes et chiffrées à ce sujet, de la mise en place d'un système sécurité emploi-formation qui offrirait à chaque salarié de ce pays la garantie d'un statut et d'une rémunération tout au long de sa vie professionnelle, qu'il soit en phase de travail ou en phase de formation et de requalification. Il en serait fini des angoissantes lettres de licenciements !
Nous avons défendu devant cette Assemblée, sans que vous - même et votre majorité en permettiez seulement l'examen et la discussion, d'importantes propositions de lois contre les délocalisations d'entreprises et contre la précarité de l'emploi.
Nous maintenons l'ensemble de ces propositions et demandons que le gouvernement s'en saisisse pour en permettre l'examen sérieux, urgent, et l'aboutissement. Voilà qui constituerait un signe fort et d'encouragement au monde du travail ! Les députés communistes et républicains sont disponibles pour s'y impliquer.
Les intermittents rassemblés pour la défense de leur statut et de leurs métiers, les chercheurs en lutte pour le renouvellement et l'extension des moyens de la recherche, les étudiants des STAPS, mobilisés pour l'annulation de la réduction de 42% des postes mis au concours sont là pour témoigner des attaques répétées contre le monde de l'éducation, de la création, de la recherche et de la culture. Le Président de la République a fait semble-t-il, quelques ouvertures, mais qui restent partielles et floues. Croyez-moi les intéressés ne se laisseront pas abuser par de nouvelles promesses, et cela d'autant que votre volonté de maintenir le cap de l'austérité menace d'ajouter de nouvelles coupes de crédits à l'ensemble des budgets sociaux de la Nation !
Leurs attentes sont aussi celles du monde enseignant et des parents d'élèves qui redoutent un déficit avoisinant les 10.000 postes pour les deux rentrées prochaines.
Ce sont des milliers d'heures de cours, l'enseignement de matières optionnelles, la mise en place de dédoublements de classes et autres aides individuelles qui vont être rayés de la carte scolaire, notamment dans les ZEP où les enseignements obligatoires, tels que les mathématiques, devraient eux - même être rognés.
La copie rendue par votre précédent gouvernement est à revoir d'urgence, Monsieur le Premier ministre, et la décision d'un vrai collectif budgétaire s'impose pour la réussite scolaire de tous.
Pris dans leur globalité, votre bilan d'action et vos projets de reformatage de la société française sont porteurs de tous les dangers.
Dangers pour l'essor et l'efficacité de l'économie jusqu'à voir demain la France elle-même cotée en Bourse. Dangers pour les solidarités sociales, l'essentiel des acquis du Front Populaire, de la Libération, de Mai 68 ou Mai 81 Dangers pour la démocratie et la citoyenneté auxquels votre lecture partisane, autoritaire et cynique des élections du 21 et 28 mars, donne un relief supplémentaire.
Nos concitoyens ne vous laisseront pas transformer notre pays en Medefland, quels que soient y compris, les liens fraternels attachant Bercy au MEDEF !
Les Français n'attendront pas 2007 pour être entendus. Car les élections ont livré un verdict : celui du divorce consommé entre vos choix ultralibéraux et l'aspiration du peuple de France à vivre autrement, à vivre mieux.
La cohésion sociale est rendue impossible par la politique au service des riches et du capital, que vous représentez. Il ne vous sera par conséquent plus possible d'évacuer du débat national, la question d'une transformation de fond de la société française.
Plus que jamais les députés communistes et républicains s'affirmeront dans cet hémicycle face à une majorité disposant de tous les pouvoirs d'Etat, et dans la participation aux mobilisations du mouvement social, citoyen et altermondialiste, comme des défenseurs au service de la justice sociale, du progrès, de la démocratie, de l'amitié des peuples et de la paix dont notre pays et le monde éprouvent le plus incontournable et légitime besoin.
Monsieur le Premier ministre, vous l'aurez compris, cela va de soi, nous vous refusons la confiance.
(source http://www.groupe-communiste.assemblee-nationale.fr, le 7 avril 2004)
Cette victoire a une très importante signification politique. Les françaises et les français ont confirmé et considérablement amplifié leur vote de mécontentement et de colère. Une majorité d'entre eux avaient soutenu les luttes des chômeurs, des enseignants, des chercheurs, des intermittents, des infirmières, de celles et ceux qui, depuis le printemps derniers, se mobilisent pour défendre l'emploi, les retraites, les services publics, les acquis sociaux et démocratiques auxquels la droite s'en prend avec une violence systématique. Aujourd'hui, ce soutien s'est exprimé dans les urnes.
La politique Raffarin est désavouée. Non seulement le gouvernement doit l'entendre ; mais la démocratie implique qu'il en tire les conséquences. Le Président de la République et le Premier ministre doivent remettre en question la convention UNEDIC qui réduit scandaleusement l'indemnisation des chômeurs et des intermittents du spectacle, renoncer à présenter le 8 avril au Conseil d'Etat leur projet de privatisation d'EDF-GDF, ouvrir de véritables négociations sur l'assurance maladie, donner satisfaction aux revendications légitimes des chercheurs, rouvrir enfin un dialogue sérieux avec les partenaires sociaux sur la réforme du système des retraites.
Si la droite n'entendait pas cet appel et persistait dans ses orientations, si elle faisait le choix irresponsable de gouverner contre l'expression du suffrage universel, elle prendrait une immense responsabilité dont il est impossible aujourd'hui de mesurer les conséquences.
Dans tous les cas, les régions et les départements conservées ou conquises contre la droite doivent devenir autant de pôles de résistance contre son entreprise de régression sociale et démocratique qu nous ferait revenir des décennies en arrière.
Les élu-e-s communistes s'y emploieront sans relâche et tiendront leur engagement de porter dans les assemblées départementales et régionales les exigences qu'elles et ils ont soutenu dans la rue. Elles et ils tiendront leur engagement d'accomplir tout leur mandat en lien permanent avec celles et ceux qui les ont élus, et de faire progresser ainsi une pratique moderne, participative, de la démocratie.
A l'occasion de ces élections, les communistes ont mené une campagne enthousiaste qui a contribué dans tout le pays au succès de la gauche contre la droite. Certes, le résultat des cantonales, qui est comparé au dernier scrutin, de 1998, montre que le recul enregistré depuis lors n'est pas totalement rattrapé. Mais dans l'ensemble, les élections des 21 et 28 mars indiquent un réel début de redressement du Parti communiste, reconnu par tous. C'est pour moi un encouragement à poursuivre dans cette voie nouvelle qui vise à rassembler politiquement, dans la diversité de leurs opinions et engagements, les femmes et les hommes qui veulent mieux résister à la politique de la droite et Medef et ouvrir une alternative à gauche. Plus que jamais, il faut pour cela que la gauche ait le courage d'affronter les diktats de la finance et du Medef, et de répondre enfin aux attentes populaires.
Ce soir à nouveau, au nom de toutes et tous les communistes, des militantes et des militants syndicalistes, associatifs, féministes, écologistes, altermondialistes qui se sont engagées ensemble dans cette démarche politique nouvelle, je veux remercier les électrices et les électeurs qui ont choisi de soutenir nos efforts, et leur dire que nous les poursuivrons et amplifierons. Dans les luttes et dans les urnes, dans l'action et les propositions concrètes, le Parti communiste français continuera à construire à gauche une dynamique sociale et politique capable d'ouvrir un nouvel espoir pour notre peuple.
(Source http://www.pcf.fr, le 29 mars 2004)|N|N|N|N|Texte Intégral24790|Monsieur le Premier Ministre,
Jamais comme depuis le dimanche 28 mars un Président de la Ve République déterminé, comme l'a déclaré Jacques Chirac, à garder le cap ", n'avait autant réduit la vie politique française, la démocratie citoyenne et les dispositions constitutionnelles, au seul fait du prince.
On savait depuis longtemps que le gaullisme avait perdu ses lettres de noblesse. Aujourd'hui, c'est plus patent que jamais. En effet, on est loin du retrait du Général De Gaulle suite à l'échec de son référendum de 1969 ; et loin de cette phrase de Georges Pompidou : " le gouvernement ne peut dépendre pour sa vie et pour son autorité que du peuple. "
Une enquête d'opinion indiquait la semaine dernière que 62 % de nos concitoyens contestent votre reconduction à la tête du gouvernement, qui plus est pour y faire la même politique.
Et l'avis critique du mouvement syndical est unanime car la fin de non-recevoir signifiée aux attentes de nos concitoyens et du monde du travail est scandaleuse et porteuse de tous les dangers pour la démocratie, pour l'essor de la France et de son peuple, venant d'un pouvoir par ailleurs soumis aux quatre volontés du MEDEF.
Un pouvoir plein de suffisance et de cynisme, qui ne répond que par le mépris aux exigences sorties des urnes. Exigences de justice sociale et de progrès partagé, d'essor de l'économie, d'élargissement des droits et d'enrichissement de la démocratie.
Un pouvoir mobilisé par l'objectif de remporter cette " guerre aux pauvres " que dénonçaient dès 2002 le tissu associatif et le mouvement social, tandis que les catégories nanties s'enrichissent de baisses d'imposition et d'allègements de l'impôt solidarité fortune que le Président de la République se garde bien de remettre en cause.
Mais toutes les limites sont franchies lorsque vous prétendez balayer d'un revers de main une débâcle électorale, et en détourner le sens en y voyant un prétexte à pousser les feux dits de la réforme. Ce qui fait penser à cette réplique du chef-d'uvre cinématographique de Visconti, " Le Guépard " :
" Comment changer pour que ça reste toujours la même chose ? ".
A preuve, vous et votre majorité venez de refuser de suspendre le vote sur le texte remettant en cause le code du travail et les négociations au sein de l'entreprise, condamné par l'ensemble des organisations syndicales.
Vous n'êtes pas la France de l'avenir. Et les Français qui vous l'ont dit dans les urnes, vous ont donc répondu d'avance.
Vous êtes la France de la casse des acquis sociaux et démocratiques ; la France du bradage de nos atouts économiques industriels et de nos potentiels de recherche. La France de la liquidation de l'outil de service public. La France des privatisations des grandes entreprises nationales. La France des dividendes et des profits boursiers. La France de la soumission à l'ultralibéralisme et aux dérives sécuritaires de la Commission de Bruxelles et de la Banque centrale européenne.
La campagne des élections européennes nous conduira d'ailleurs à dénoncer avec détermination la thatchérisation de notre société et de l'Europe. Une Europe que vous entendez contribuer à formater davantage encore à la logique des marchés financiers. On le voit avec votre volonté de constitutionnaliser le libéralisme, et avec les conditions mises à l'élargissement de l'Union, en détruisant tout ce qui est aujourd'hui porteur de solidarité, de progrès partagé et de développement social et démocratique au bénéfice des peuples qui la constituent.
La satisfaction affichée par le baron Seillière est là pour le confirmer : vous persistez dans cette volonté délibérée de défendre les intérêts égoïstes du MEDEF. Mais au nom de quoi un groupement patronal de 170 000 adhérents devrait-t-il encore longtemps dicter la loi et régler le sort de 60 millions de Français ?
Les Françaises et les Français n'en peuvent plus de cette insuffisance de moyens de vivre qui hypothèque leur avenir, celui de leur famille, de leurs enfants et petits enfants.
Dans un pays qui dispose d'une des économies les plus riches de la planète et d'un des niveaux de développement les plus élevés, mais où un million d'enfants doivent vivre sous le seuil de pauvreté, nos concitoyens se sont saisis des élections pour lancer un appel de détresse, témoigner de leur colère, affirmer leur soif de justice, de respect, de dignité.
Ils sont une large majorité à vous avoir sanctionné et à s'être rassemblés dans l'exigence d'une réorientation de fond des décisions jusqu'ici mises en uvre. C'est pourquoi ils doivent être entendus. Et c'est pourquoi aussi il n'est pas d'autre choix pour vous, que de répondre à leurs attentes.
Cela concerne le démantèlement du système solidaire des retraites, les remises en cause des trente cinq heures, de la loi de modernisation sociale et des lois anti-licenciements. L'ensemble de ces décisions doit être à présent revu d'urgence.
Il faut revenir ici même à l'Assemblée nationale, sur ces textes adoptés comme un seul homme, par votre majorité UMP (Union pour une Minorité de Privilégiés) et UDF (Union de Défense de la Finance) ; mais rejetés massivement par le mouvement social et les électeurs dans les urnes. Et ce pourrait être d'ailleurs l'occasion de prendre en compte, les nombreuses propositions progressistes des députés communistes et républicains.
Répondre aux attentes des Français, cela concerne aussi l'iniquité de la réforme des allocations-chômage. Cette convention Unedic qui fait basculer dans le RMI des centaines de milliers de foyers, et dont vous avez renforcé les effets par la modification de l'allocation de solidarité spécifique (ASS), tandis que le chômage et la précarité s'accroissent sous l'accumulation de plans de licenciements boursiers de plus en plus nombreux.
Il faut sans attendre annuler vos décisions, rétablir la durée d'attribution de l'ASS et imposer la réouverture de négociations pour un vrai système solidaire d'indemnisation du chômage constituant y compris un outil social au service du retour vers l'emploi.
Revoir les politiques conduites, cela concerne aussi de revenir sur la suppression des emplois-jeunes qui offraient une chance d'insertion professionnelle à des centaines de milliers de jeunes. Ces jeunes que vous renvoyez dans le mur des agences pour l'emploi et que vous entendez soumettre à des contrats de surprécarité sans lendemain.
Cela concerne le RMA et les désengagements de l'Etat pour le RMI et l'Allocation Personnalisée d'Autonomie due à des centaines de milliers de personnes âgées dont le travail de ces cinquante dernières années a fait la richesse de la France. C'est votre responsabilité que justice sociale leur soit rendue.
Cela concerne l'ensemble des dispositifs sécuritaires ; la loi dite Perben II qui réunit contre elle le monde du droit et de la justice, et que le Conseil constitutionnel vient de censurer. C'est pourquoi les députés communistes et républicains s'associent à l'appel exigeant un moratoire sur ce texte.
Cela concerne encore la décentralisation dévoyée que vous entendez faire aboutir.
Ce projet d'une république balkanisée, qui vise le transfert aux collectivités territoriales de 100 000 fonctionnaires d'Etat, la déstabilisation des fonctions publiques, ne produira par ailleurs que des inégalités supplémentaires entre les Régions. Nous serons donc à l'initiative pour proposer que les conseils régionaux nouvellement élus et leurs majorités de gauche refusent le transfert des personnels techniciens et ouvriers de service (TOS) qui eux-mêmes y sont fermement hostiles.
Le respect de la démocratie et de la volonté populaire doit conduire au retrait de votre texte de loi tel qu'il a été conçu par votre majorité ; et à la remise en chantier d'un projet plus conforme aux exigences des électeurs et des Régions. Régions que la situation de nos concitoyens et les menaces que font courir vos choix de décentralisation ne peuvent conduire qu'à se situer en pôles de résistance à ces dérives et à ces dangers.
Répondre aux attentes des Français, cela concerne enfin, pour m'en tenir à l'essentiel, le projet de casse de la Sécurité sociale. Elle est l'émanation du Conseil national de la Résistance dont nous venons de commémorer le 60ème anniversaire.
Le Président de la République vient de concéder un premier recul en renonçant à la procédure des ordonnances dont nous avions dénoncé l'arbitraire. La Sécurité sociale est désormais sous la protection des électeurs des 21 et 28 mars, sous la protection de notre peuple.
Nous sommes fermement à leur côté pour nous opposer à sa liquidation, pour constituer partout dans notre pays, des comités d'alerte et d'action " Touche pas à ma Sécu ! ". Nous contribuerons à mobiliser les Françaises et les Français pour exiger l'abandon d'un projet funeste de privatisation de la protection sociale, et de casse de l'hôpital public, privé des moyens humains et financiers de se développer.
Le déficit affiché a bon dos. " Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage. " En 2000 et 2001, les comptes de la Sécurité sociale étaient excédentaires. Le déficit aujourd'hui, c'est 0,24 % du budget total de la Sécurité sociale qui, rappelons-le, équivaut à une fois et demi le budget de l'Etat. Les grands groupes d'assurances privés convoitent cette manne financière colossale pour faire des profits et renforcer en France une santé à deux vitesses : une pour les riches et une pour les pauvres. Déjà 14 % de la population renoncent à se soigner pour des raisons financières et ce chiffre monte à 30 % pour les chômeurs. Qu'en sera-t-il demain ?
Oui, il faut une réforme de grande ampleur de la Sécurité sociale. Mais pas celle que vous concoctez en douce avec le MEDEF. Il faut une réforme qui permette de lui conserver son socle solidaire ; de faire face aux besoins en matière de remboursements de soins, de développement de la prévention, de modernisation et de développement de l'hôpital public.
Quant au financement de la vraie réforme que nous proposons de mettre en oeuvre ? Pourquoi les 160 milliards d'euros de profits boursiers échappent-ils à toute cotisation et restent-ils intouchables ? Ils permettraient de renflouer les caisses de l'assurance maladie de 20 milliards d'euros ! Le recouvrement de seulement 40 % des dettes sociales patronales produirait 13 milliards d'euros de recettes pour la Sécurité sociale. Enfin une vraie politique de l'emploi contribuerait au sauvetage de notre système français de solidarité devant la santé : 100 000 chômeurs en moins, c'est 1 milliard d'euros de cotisations en plus ! Voilà quelques-unes des réponses qu'il est possible d'apporter à cet enjeu.
L'emploi précisément, constitue la priorité des priorités pour plus de 70 % de nos concitoyens. C'est dire le bilan de faillite qui est le vôtre en ce domaine. Mais ce sont aujourd'hui le grand patronat et la haute finance, l'actionnariat boursier et les fonds de pensions qui vous dictent la marche à suivre.
L'économie française au bord de la récession, la désindustrialisation qui ravage nos régions, l'étranglement des PME et PMI, de l'artisanat, des exploitations agricoles sous la pression des banques, le bradage de nos potentiels de recherche, la fuite en avant dans les privatisations, la mise en pièce du code du travail, la poursuite d'une politique d'exonération fiscale patronale - 20 milliards d'euros gaspillés en pure perte - voilà quels sont les principaux aspects de la politique économique que vous vous apprêtez à poursuivre malgré les hausses du chômage et de la précarité qui en résultent. Malgré également l'appauvrissement général de la société, les conséquences sur la consommation et sur la croissance des pertes de pouvoir d'achat dues à l'absence de revalorisation des salaires, et à votre refus d'ouverture de négociations salariales dans les fonctions publiques.
En vingt ans, les cadeaux fiscaux au patronat ont été multipliés par vingt sans que la situation de l'emploi en soit le moins du monde améliorée. Nous vous demandons, Monsieur le Premier ministre, d'en finir avec ces orientations. Nous vous demandons d'exiger la traçabilité des capitaux privés placés et déplacés par les entreprises, et le rétablissement du contrôle de l'utilisation des aides et crédits publics qui leur sont consentis.
Votre politique économique est dans le droit fil des récentes 44 injonctions du MEDEF, à commencer par celle, je cite le texte " de mettre le droit du travail en conformité avec le droit boursier ".
On hallucine, comme disent les jeunes !
Monsieur le Premier Ministre, vous êtes on le sait, un ardent défenseur de cette société capitaliste libérale qui fait passer les valeurs boursières avant les valeurs humaines. Société qui fait obstacle à un développement économique harmonieux et durable de notre pays, de l'Europe et du Monde. Société qui bloque les progrès humains et de civilisation.
Il est temps d'arrêter ce massacre et de construire une société où l'homme sera au centre de tous les choix. Tout comme il est temps de dire stop à vos tentatives d'accélération de la liquidation d'entreprises nationales comme la Poste ou la SNCF. Nous sommes au côté de leurs salariés, de leurs cadres et de leurs usagers, pour combattre ces décisions. Et de même nous sommes solidaires des personnels d'EDF et GDF dont vous préparez la privatisation, pour grossir les portefeuilles de la Bourse au détriment de l'intérêt général.
Et c'est pourquoi aussi nous soutiendrons l'action du monde du travail, la mobilisation du mouvement syndical pour s'opposer à une nouvelle étape de privatisations qui finirait de jeter dans la tourmente, des entreprises aussi essentielles au développement de l'économie française que France Télécom ou Air France, par exemple.
Nous sommes partisans et nous avons fait des propositions réalistes et chiffrées à ce sujet, de la mise en place d'un système sécurité emploi-formation qui offrirait à chaque salarié de ce pays la garantie d'un statut et d'une rémunération tout au long de sa vie professionnelle, qu'il soit en phase de travail ou en phase de formation et de requalification. Il en serait fini des angoissantes lettres de licenciements !
Nous avons défendu devant cette Assemblée, sans que vous - même et votre majorité en permettiez seulement l'examen et la discussion, d'importantes propositions de lois contre les délocalisations d'entreprises et contre la précarité de l'emploi.
Nous maintenons l'ensemble de ces propositions et demandons que le gouvernement s'en saisisse pour en permettre l'examen sérieux, urgent, et l'aboutissement. Voilà qui constituerait un signe fort et d'encouragement au monde du travail ! Les députés communistes et républicains sont disponibles pour s'y impliquer.
Les intermittents rassemblés pour la défense de leur statut et de leurs métiers, les chercheurs en lutte pour le renouvellement et l'extension des moyens de la recherche, les étudiants des STAPS, mobilisés pour l'annulation de la réduction de 42% des postes mis au concours sont là pour témoigner des attaques répétées contre le monde de l'éducation, de la création, de la recherche et de la culture. Le Président de la République a fait semble-t-il, quelques ouvertures, mais qui restent partielles et floues. Croyez-moi les intéressés ne se laisseront pas abuser par de nouvelles promesses, et cela d'autant que votre volonté de maintenir le cap de l'austérité menace d'ajouter de nouvelles coupes de crédits à l'ensemble des budgets sociaux de la Nation !
Leurs attentes sont aussi celles du monde enseignant et des parents d'élèves qui redoutent un déficit avoisinant les 10.000 postes pour les deux rentrées prochaines.
Ce sont des milliers d'heures de cours, l'enseignement de matières optionnelles, la mise en place de dédoublements de classes et autres aides individuelles qui vont être rayés de la carte scolaire, notamment dans les ZEP où les enseignements obligatoires, tels que les mathématiques, devraient eux - même être rognés.
La copie rendue par votre précédent gouvernement est à revoir d'urgence, Monsieur le Premier ministre, et la décision d'un vrai collectif budgétaire s'impose pour la réussite scolaire de tous.
Pris dans leur globalité, votre bilan d'action et vos projets de reformatage de la société française sont porteurs de tous les dangers.
Dangers pour l'essor et l'efficacité de l'économie jusqu'à voir demain la France elle-même cotée en Bourse. Dangers pour les solidarités sociales, l'essentiel des acquis du Front Populaire, de la Libération, de Mai 68 ou Mai 81 Dangers pour la démocratie et la citoyenneté auxquels votre lecture partisane, autoritaire et cynique des élections du 21 et 28 mars, donne un relief supplémentaire.
Nos concitoyens ne vous laisseront pas transformer notre pays en Medefland, quels que soient y compris, les liens fraternels attachant Bercy au MEDEF !
Les Français n'attendront pas 2007 pour être entendus. Car les élections ont livré un verdict : celui du divorce consommé entre vos choix ultralibéraux et l'aspiration du peuple de France à vivre autrement, à vivre mieux.
La cohésion sociale est rendue impossible par la politique au service des riches et du capital, que vous représentez. Il ne vous sera par conséquent plus possible d'évacuer du débat national, la question d'une transformation de fond de la société française.
Plus que jamais les députés communistes et républicains s'affirmeront dans cet hémicycle face à une majorité disposant de tous les pouvoirs d'Etat, et dans la participation aux mobilisations du mouvement social, citoyen et altermondialiste, comme des défenseurs au service de la justice sociale, du progrès, de la démocratie, de l'amitié des peuples et de la paix dont notre pays et le monde éprouvent le plus incontournable et légitime besoin.
Monsieur le Premier ministre, vous l'aurez compris, cela va de soi, nous vous refusons la confiance.
(source http://www.groupe-communiste.assemblee-nationale.fr, le 7 avril 2004)