Texte intégral
Monsieur le président de l'Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Je ne suis pas sûr que ce soit dans l'opposition pays réel, renvoyant donc à un pays légal - dont l'inspiration, pardonnez-moi, est plus maurassienne que républicaine - qu'il faille trouver des arguments dans cette enceinte. Je ne suis pas sûr non plus qu'il soit nécessaire que je m'interroge publiquement devant vous sur l'origine professionnelle des membres du Gouvernement, même si je pourrais aisément, me tournant vers elles et vers eux, désigner un certain nombre de femmes et d'hommes qui n'appartiennent pas à la fonction publique. Mais seraient-ils, selon vous - MM. Juppé, M. Debré et quelques autres - indignes d'appartenir à la fonction publique ?
Je ne pense pas non plus que les membres de mon gouvernement - pas plus d'ailleurs que vous-mêmes sur les bancs de cette Assemblée, et sur tous les bancs - vous teniez à être définis par un déterminisme professionnel ou sociologique. Nous sommes, les uns et les autres, bien davantage le fruit d'engagements militants, d'engagements citoyens, d'engagements politiques, d'engagements au service de la Nation, et c'est cela qui me détermine dans le choix de mes ministres.
Vous serez, en tout cas j'imagine, rassuré par la confirmation que la quasi totalité des femmes et hommes qui composent ce gouvernement sont venus de vos rangs ou des rangs de la seconde assemblée et ont donc reçu la légitimité et l'onction du suffrage universel. [...]
Moi, ce qui m'importe, c'est que chaque femme et chaque homme qui compose ce gouvernement soit compétent dans le champ de son administration et de sa responsabilité. C'est que ce gouvernement compose une équipe travaillant collectivement et animée par un esprit de solidarité ; c'est que dans ce gouvernement, il y ait un équilibre digne de la société moderne, entre les femmes et les hommes et il y a des femmes nombreuses dans ce gouvernement. C'est que ce gouvernement soit effectivement capable de régler les problèmes. Quand je vois la croissance, quand je vois l'évolution du chômage, quand je vois les grandes réformes sociales, quand je vois la modernisation de notre appareil productif, je n'ai pas spécialement l'impression, monsieur le député, que nous ayons besoin d'un second souffle, et en tout cas, dans le débat public, je trouve peu d'oxygène qui vienne de l'opposition, si j'en juge par la raréfaction de ses propositions.
Je me suis donc demandé si cette interrogation subite qui vous avait saisi, à propos de la composition du Gouvernement, ne venait pas du fait que vous aviez du mal de façon pertinente et convaincante à en critiquer l'action. Or, soyez sûrs que pour le Gouvernement, mais aussi comme pour l'opposition, ce n'est pas sur la composition de telle ou telle instance que, le moment venu, et dès aujourd'hui, nous sommes ou nous serons jugés ; c'est sur notre capacité d'action, c'est sur notre capacité de proposition. Vous n'êtes pas, aujourd'hui, parce que le peuple a voulu, en situation d'agir. Alors, au moins, je vous en prie, proposez. Cela nous aidera à faire vivre la démocratie."
(Source : http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 27 avril 2000)
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Je ne suis pas sûr que ce soit dans l'opposition pays réel, renvoyant donc à un pays légal - dont l'inspiration, pardonnez-moi, est plus maurassienne que républicaine - qu'il faille trouver des arguments dans cette enceinte. Je ne suis pas sûr non plus qu'il soit nécessaire que je m'interroge publiquement devant vous sur l'origine professionnelle des membres du Gouvernement, même si je pourrais aisément, me tournant vers elles et vers eux, désigner un certain nombre de femmes et d'hommes qui n'appartiennent pas à la fonction publique. Mais seraient-ils, selon vous - MM. Juppé, M. Debré et quelques autres - indignes d'appartenir à la fonction publique ?
Je ne pense pas non plus que les membres de mon gouvernement - pas plus d'ailleurs que vous-mêmes sur les bancs de cette Assemblée, et sur tous les bancs - vous teniez à être définis par un déterminisme professionnel ou sociologique. Nous sommes, les uns et les autres, bien davantage le fruit d'engagements militants, d'engagements citoyens, d'engagements politiques, d'engagements au service de la Nation, et c'est cela qui me détermine dans le choix de mes ministres.
Vous serez, en tout cas j'imagine, rassuré par la confirmation que la quasi totalité des femmes et hommes qui composent ce gouvernement sont venus de vos rangs ou des rangs de la seconde assemblée et ont donc reçu la légitimité et l'onction du suffrage universel. [...]
Moi, ce qui m'importe, c'est que chaque femme et chaque homme qui compose ce gouvernement soit compétent dans le champ de son administration et de sa responsabilité. C'est que ce gouvernement compose une équipe travaillant collectivement et animée par un esprit de solidarité ; c'est que dans ce gouvernement, il y ait un équilibre digne de la société moderne, entre les femmes et les hommes et il y a des femmes nombreuses dans ce gouvernement. C'est que ce gouvernement soit effectivement capable de régler les problèmes. Quand je vois la croissance, quand je vois l'évolution du chômage, quand je vois les grandes réformes sociales, quand je vois la modernisation de notre appareil productif, je n'ai pas spécialement l'impression, monsieur le député, que nous ayons besoin d'un second souffle, et en tout cas, dans le débat public, je trouve peu d'oxygène qui vienne de l'opposition, si j'en juge par la raréfaction de ses propositions.
Je me suis donc demandé si cette interrogation subite qui vous avait saisi, à propos de la composition du Gouvernement, ne venait pas du fait que vous aviez du mal de façon pertinente et convaincante à en critiquer l'action. Or, soyez sûrs que pour le Gouvernement, mais aussi comme pour l'opposition, ce n'est pas sur la composition de telle ou telle instance que, le moment venu, et dès aujourd'hui, nous sommes ou nous serons jugés ; c'est sur notre capacité d'action, c'est sur notre capacité de proposition. Vous n'êtes pas, aujourd'hui, parce que le peuple a voulu, en situation d'agir. Alors, au moins, je vous en prie, proposez. Cela nous aidera à faire vivre la démocratie."
(Source : http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 27 avril 2000)