Déclaration de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, sur les principaux axes du programme politique du FN après les élections régionales et à la veille des élections européennes, Paris le 1er mai 2004.

Prononcé le 1er mai 2004

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Circonstance : Fête de Jeanne d'Arc à Paris le 1er mai 2004

Texte intégral

Chers amis, chers camarades.
Cadres et militants du Front National,
Mesdames et Messieurs, Vous tous qui êtes venus participer au grand défilé patriotique du 1er mai, je vous remercie de tout cur au nom du Front National.
Un grand merci aussi à tous ceux qui ont eu en charge l'organisation de cette journée et à notre DPS qui en assure la sécurité.
Je salue tout particulièrement les conseillers régionaux du Front National, élus il y a quelques jours venus à la tête de leurs délégations régionales et présents sur cette tribune.
La campagne électorale a été, comme d'habitude hélas, semée de pièges et de chausse-trappes par le gouvernement dont le but avoué était d'ailleurs d'éliminer le Front National.
Et d'abord, une loi électorale qui, avec l'institution de la prime des 25% en faveur de la liste arrivée en tête, devait assurer aux exécutifs régionaux, un pouvoir sans partage et sans contrôle pendant six ans, au bénéfice des listes gouvernementales.
Pas de chance pour Monsieur Raffarin. Comme cela arrive généralement, par un effet de la justice immanente, le boomerang qui devait nous briser les jambes, lui est revenu en pleine figure.
Toutes les régions, sauf une, sont passées à gauche, achevant ainsi le processus délirant engagé par Chirac en 1998 qui vit déjà, par haine et exclusion du Front National, de nombreuses régions délibérément abandonnées aux socialo-communistes : l'Ile de France, la PACA, le Nord - Pas de Calais, Rhône Alpes, Midi-Pyrénées.
L'espoir raisonnable, mais exaltant, que nous avions de conquérir, au moins une région, s'est évanoui quand par une manoeuvre infâme, j'ai été privé du droit de me présenter à la tête de la liste en Provence Alpes Cote d'Azur, privant ainsi la campagne du Front National de son leader national. Nous avons néanmoins bien résisté et même gagné 300.000 voix par rapport à 1998 et fait élire 152 conseillers régionaux.
Une bataille électorale est derrière nous, une autre devant qui culminera le 13 juin.
Entre les deux, fêtons sans complexe le 1er mai.
1er mai, Fête de Jeanne, la Fête de la Patrie, de la Nation et donc des Français, Fête des Combattants dont je salue les drapeaux du Cercle National des Combattants et son Président Roger HOLEINDRE.
1ER mai, Fête aussi du muguet, du printemps et de l'espoir.
1er mai, Fête du Travail et des travailleurs, de tous ceux qui oeuvrent quelque soit leur métier et leur rang mais aussi Fête des travailleurs retraités, des chômeurs et des exclus.
Mais, A tout seigneur, tout honneur.
Amis, camarades, compagnons, français, européens et étrangers, merci d'être, une fois encore, fidèles au rendez-vous de Jeanne d'Arc.
Vous le savez, vous le sentez, il ne s'agit pas seulement d'une commémoration historique, froide et compassée mais d'une rencontre annuelle pleine de chaleur, d'amour et de piété avec celle à qui l'héroïsme et le martyre ont donné une éternelle jeunesse.
Personnage français mais qui par son exceptionnelle dimension appartient à l'Europe et au monde.
Nous sommes fiers d'être ses compatriotes, fiers aussi d'être ses fidèles d'au-delà des siècles.
Jeanne, humble pastourelle des marches lorraines mais née en Pays de France, messagère des voix du Ciel, vierge et soldat, sainte et martyre, traverse l'azur de notre Histoire comme une éblouissante comète, puisque sa courte vie publique se déroulera en deux années, du départ de Vaucouleurs, le 23 février 1429, à sa mort sur le bûcher de Rouen, le 30 mai 1431.
Chef naturel, cavalier hors pair, elle ne savait ni lire ni écrire mais parlait dans une langue admirable dont Alain Fournier a dit que c'était un " français du Christ ". Elle fut à son procès un avocat prestigieux de sa propre cause, hélas perdue d'avance.
Missionnée par ses voix, elle quitte Donremy pour un incroyable dessein : Rencontrer le Dauphin CHARLES. Elle a 17 ans quand elle part pour Chinon. Trois mois après, elle délivre Orléans et y entre comme général victorieux à la tête des troupes royales. Le 18 juin, elle écrase les anglais à Patay et le 17 juillet, elle est à Reims pour y faire sacrer roi de France le Dauphin CHARLES. Le 6 septembre, elle donne l'assaut à PARIS et, à la porte Saint- Honoré, est blessée pour la troisième fois d'un trait d'arbalète à la cuisse. Ses deux pages ont 14 ans et l'un d'eux, Raymond, est tué à ses côtés.
Rappelons qu'alors, le roi a 26 ans, le Duc d'Alençon, 23, Dunois, le Bâtard d'Orléans, 26, et que l'un de ses compagnons d'armes, Gilles de Rais, est alors fait Maréchal de France à 25ans.
Mais il en est de plus jeunes encore, jouvenceaux échappés à la tutelle familiale pour participer à son épopée. En ces temps, la valeur n'attendait pas le nombre d'années.
En 15 mois et en 5 campagnes, elle a livré 17 batailles, parcouru à cheval 5.335 kilomètres.
Jeanne va aller plus loin, car sa mission n'est pas seulement de la Terre mais du Ciel et il lui faut la couronne du martyre après la gloire mais aussi les humiliations et les souffrances les plus terribles parce qu'infligées à l'innocence.
Faite prisonnière à Compiègne le 23 mai 1430, vendue aux Anglais pour 20.000 livres d'or par le Comte Jean de Luxembourg, elle va passer la dernière année de sa vie dans les geôles de l'ennemi. Une fois encore, elle sera blessée en tentant de s'évader de prison.
Le roi l'a oubliée, circonvenu par les intrigants de la Cour, l'Eglise dont elle est une fidèle servante va essayer de briser sa volonté et de justifier sa mort et le nom de l'évêque Cauchon, masquant celui des infâmes complices, restera jusqu'à la fin des siècles comme le symbole de la pire iniquité, ses compagnons sont impuissants ou dispersés. Elle est désormais seule. Comme Jésus, elle va vivre sa passion et elle aussi monter vers son Golgotha. Le 30 mai 1431, condamnée à mort, Jeanne est livrée au bourreau et brûlée vive sur le bûcher, offrant sa jeune vie en holocauste à Dieu et à la France. Son dernier mot sera Jésus. Elle avait 19 ans.
Détail abject : On dit que Bedford fit jeter dans la Seine son cur qu'on avait retiré intact du bûcher.
Jeanne avait proclamé que les Anglais seraient chassés de France.
Le connétable breton Richemont va se charger de réaliser sa prophétie. 22 ans plus tard, l'Anglais est bouté hors de France.
Figure historique incomparable de notre patrimoine national et de l'Histoire du Monde, elle fut à la fois Sainte et Martyre en même temps qu'un grand chef de guerre au service de son Dieu et de sa Patrie. Jeanne, femme de guerre est aussi femme de cur et aucun patriote ne peut oublier cette phrase sublime " Ah je n'ai jamais vu sang de Français que les cheveux ne me soient levés sur la tête ". Gageons qu'aujourd'hui, elle serait poursuivie par le MRAP pour discrimination raciale.
Rien ne lui fut épargné, en échange de sa gloire immortelle, ni les abandons, ni les trahisons, ni les plus basses insultes, ni les plus ignobles calomnies. Elle fut déjà victime de la désinformation et, bien sûr, de la diabolisation puisqu'on lui fit un procès en sorcellerie.
Jeanne serait, en notre temps, accusée, elle aussi, de racisme et de xénophobie, tant il est vrai que ces accusations ne visent que les patriotes.
Le tribunal de Rouen lui tenait à grief de combattre les Anglais, catholiques comme elle, comme on nous reproche aujourd'hui devant les tribunaux d'être hostiles à la politique d'immigration, bien que je répète inlassablement depuis 30 ans " Nous ne devons pas en vouloir aux immigrés, même clandestins, il n'y a qu'une seule catégorie de coupables : Les politiciens de gauche et de droite qui, depuis 30 ans, ont toléré ou encouragé la folle politique d'immigration de masse qui menace la France de submersion.
A Rouen, on tenta de faire " déraper " Jeanne, comme on dirait aujourd'hui. L'un des juges, ecclésiastiques, rappelons le, lui dit : " Jeanne, Dieu nous fait devoir d'aimer notre prochain, aimez-vous les anglais ? " Répondre négativement la faisait considérer comme hérétique.
Miracle de finesse, d'intelligence et d'humour français, Jeanne répondit : " J'aime les anglais... chez eux ! "
Foi en la France éternelle, amour de la Patrie, défense du Peuple, indépendance, autorité, identité, courage, honneur et sacrifice, tels furent ses principes d'action qui sont aujourd'hui aussi les nôtres.
500 ans avant que le droit de vote soit accordé aux femmes de France, notre plus grand homme fut une femme, une toute jeune fille.
Pour cette raison, elle est évidemment la patronne de la jeunesse.
C'est cette jeunesse de Jeanne que nous devons invoquer ici et maintenant, car dans une France vieillissante minée par le doute et le scepticisme, c'est à la jeunesse qu'il faut faire appel, c'est elle qu'il faut exhorter. Notre jeunesse est victime d'une formidable diffamation car, dans le but de masquer que les graves incidents qui se multiplient dans toute la France sont le fait des marges de l'immigration, la Pensée Unique les a baptisés du nom générique de " jeunes " faisant ainsi passer la responsabilité sociale des excès de l'immigration sur les épaules de la jeunesse française. Bel exemple de désinformation comme il en existe tant chez nous.
Il n'en reste pas moins qu'apparemment, au moins, les jeunes ne s'engagent plus sur le terrain politique, voire même se désintéressent de l'avenir de la Nation.
Pourtant, on le sait, il existe une jeunesse studieuse et même, quand elle a la chance de bénéficier d'un environnement social stable ou, mieux encore, d'une famille d'enseignants, qui est d'un niveau excellent.
Cette désaffection est d'ailleurs compréhensible. La politique impuissante et corrompue, ses guerres picrocholines découragent ceux qui n'ont pas l'âme trempée par l'éducation ou exaltée par l'idéal.
Dans un monde où trônent les nouveaux dieux de la finance, du spectacle ou du sport, comment leur reprocher de n'avoir d'autre objectif que la réussite matérielle.
Ceux qui le peuvent n'hésiteront pas à s'expatrier vers des cieux fiscalement plus cléments. Ils ne savent pas qu'on emporte pas la Patrie à la semelle de ses souliers ni au talon de ses chéquiers. Les autres, la grande masse, sont voués par les délires marxistes qui gouvernent l'Education Nationale depuis 50 ans à la régression intellectuelle et culturelle. Aux marges sociales, dans les banlieues, s'établit une situation qui interdirait, même si elle était souhaitée, toute intégration et toute insertion.
La Vème République a trahi la jeunesse française. Le dinosaure enseignant (1 million 400.000 fonctionnaires) toujours plus vorace, ne cesse de grossir. Le monstre se porte bien, hélas, et personne n'a réussi à le dégraisser, au contraire. On a pu même voir, dans la folle quinzaine d'avril 2002, les cohortes de lycéens, dévoyés par des maîtres indignes, faire dans les rues le triste apprentissage de la haine.
La classe politique a fait à la jeunesse un cadeau empoisonné : les 7.000 milliards de dette publique, 100.000 francs par personne qu'ils devront payer à sa place.
L'apprentissage de la vie, de ses difficultés, de ses pièges, n'est pas seulement intellectuel, le plus éloigné des réalités, il est aussi manuel, moral, affectif, social.
Naguère, la famille, l'école, l'armée, la religion, enseignaient les bases de la vie en société et ses règles dans le cadre de la morale, de la loi, de la discipline et du travail.
Mais aujourd'hui, n'ont-ils pas des raisons de penser comme l'Impératrice Eugénie, contrainte en 1870 à l'exil, que " quand l'enthousiasme n'existe plus, l'idée de se sacrifier perd du terrain et les rédempteurs dans une société sceptique sont des victimes ".
Qu'ils soient maudits ceux qui trompent, mentent et trahissent la jeunesse, qui la dépouillent de sa Patrie et de ses patrimoines, qui la force à renier le passé d'où elle vient et sans lequel elle ne serait pas, qui lui font croire qu'on peut affronter le siècle qui vient, les lèvres peintes et la tête couronnée de violettes comme ces jeunes athéniens venus souriants au devant des rudes guerriers de Philippe de Macédoine, qui, sans coup férir, et sans comprendre, les égorgèrent.
Qu'ils soient maudits, ceux qui " du passé font table rase " et prétendent que " l'internationale sera le genre humain ".
Pour l'heure, le temps n'est pas encore aux désordres généralisés, encore qu'ils s'approchent, mais qu'au moins les jeunes ouvrent les yeux et regardent au-delà des heures présentes les évènements qui vont forcer leur destin, s'ils n'y prennent garde. La place de la jeunesse est en première ligne et ils sont, même s'ils ne le savent pas, en première ligne.
Il n'est que temps que la jeunesse de France et celle des Nations européennes se lèvent et prennent en main leur destin car c'est d'elles qu'il dépend s'il sera de liberté ou de servitude. L'espoir les soutiendra mais elles ne conquerront la victoire qu'en étant lucides et courageuses.
Lucides et courageux, nous l'avons été et nous le sommes encre, nous qui n'avons jamais craint d'affronter à visage découvert l'adversité, qu'elle vienne de face ou de dos.
Ni les trahisons de l'intérieur, ni les provocations les plus basses, ni les violences injustes ni les persécutions ne nous ont abattus ou découragés.
L'objectif était de faire sauter la résistance que représente le Front National à l'européisme et au mondialisme pour leur livrer la France, pieds et poings liés.
Les élections régionales devaient, croyaient-ils, sonner notre glas, elles sonnèrent celui de la majorité félonne.
La réforme électorale régionale avait pour but de nous éliminer, elle a balayé les apprentis-sorciers de l'UMP.
C'est clair, une fois de plus, la tentative d'assassinat du FN a échoué. Et ceux qui pensent qu'ils pourront continuer à traiter les patriotes français comme des colonisés ou des citoyens de second rang, s'exposent à quelques déconvenues cuisantes.
Je me dois de mettre en garde mes concitoyens, hommes ou femmes, contre la tentation suicidaire de l'abstention. Certes, le système pseudo démocratique de la 5ème décadente est perverti, truqué, vicié mais il l'est encore bien plus si les citoyens s'en désintéressent et laissent les mains libres aux truands et aux faussaires de la politique politicienne.
En outre, nous avons pu voir dans les bureaux de vote que, si de nouveaux électeurs souvent issus de l'immigration, et depuis la réforme Sarkozy automatiquement inscrits dès l'âge de 18 ans, viennent voter, beaucoup des nôtres non seulement ne votent pas mais ne sont même pas inscrits sur les listes électorales.
Dites-vous bien que les politiciens, même s'il y avait 90% d'abstention s'en contenteraient pour être élus.
Pendant ce mois de campagne électorale décisive, chacun d'entre nous doit se faire le militant de la lutte contre l'abstention et expliquer que l'abstention est, en la circonstance, un suicide, et dire qu'il n'est qu'en seul vote utile : Le vote Front National.
Nous sommes entrés déjà dans la campagne électorale européenne et ce scrutin peut nous donner une occasion de revanche éclatante puisque c'est une proportionnelle à un seul tour. Faites vous respecter et faites respecter la France. Tel est le mot d'ordre.
La situation du pays est, malgré des apparences soigneusement mises en scène, beaucoup plus grave qu'il n'y paraît et la baraque de foire multicolore et clinquante de la république bananière craque de toute part.
Dans cette bataille de la France pour la France, nous allons lancer toutes nos forces, tant nous sommes convaincus qu'elle va être décisive.
L'objectif sera de briser le complot contre la France car il existe bien un véritable complot contre la Nation et partant contre la République qui en est le cadre institutionnel.
C'est parce que la Nation est la cible des puissants lobbies idéologiques et financiers et parce que nous sommes ses défenseurs, que nous sommes attaqués, et non pour je ne sais quels " dérapages ", dénoncés comme politiquement incorrects par les professionnels de la désinformation.
Contre le Front National, on a ressorti les inusables " intermittents du souverainisme ", les duettistes Villiers et Pasqua, cette fois en solo, pour essayer de piéger quelques gogos et les ramener dans le giron du berger de l'Elysée, alors qu'il y a quelques semaines à peine, ils faisaient liste commune avec l'UMP dont ils sont aujourd'hui les rabatteurs.
C'est la Nation française qu'on veut démanteler et c'est son peuple qu'on veut décerveler et rendre aboulique par l'usage des drogues physiques, mentales ou médiatiques.
La France, en effet, est non seulement attaquée matériellement par le démantèlement de ses institutions et l'abandon de sa souveraineté à l'Euro-fédéralisme et sa soumission aux organismes internationaux, tous plus ou moins pilotés par les Etats-Unis, mais aussi par la désintégration programmée de ses valeurs morales, culturelles, familiales, sociales, nationales.
A 6 siècles de distance, n'y a-t-il pas une résonance étrange entre la France du XVème siècle et celle du XXI ème siècle ?
Certes, " il y a alors une grande pitié au Royaume de France " au plein coeur de la Guerre de Cent Ans, les rivalités féroces des grands féodaux, les famines, les épidémies, les exactions des routiers, la trahison d'Isabeau de Bavière, l'infâme Traité de Troyes, l'occupation étrangère.
Tout concourt à l'imminence d'un désastre annoncé. Et Jeanne vient, incarnant la légitimité, la volonté et le courage pour rendre l'espoir au peuple de France.
Aujourd'hui, l'existence de la France est menacée par l'érosion de son indépendance, l'abandon de sa souveraineté, de ses lois et de sa monnaie, à des organisations étrangères par ses dirigeants politiques qui, au contraire, avaient pour mission de la défendre.
Une immigration étrangère massive passe les anciennes frontières abolies et, au nom de l'Européisme et du mondialisme, l'héritage, acquis par les générations précédentes par leurs efforts et leurs sacrifices, est dilapidé.
L'insécurité sociale gagne du terrain avec la montée constante du chômage et de la pauvreté, ou la ruine de la Sécurité Sociale et les déficits vertigineux, tandis que la violence criminelle repart elle aussi à la hausse.
Si, par malheur, les électeurs devaient par un vote de résignation, ou pis encore, en s'abstenant reconduire les chevaux de retour de la décadence, de l'impuissance et de la corruption, c'en serait fait de la France.
Comment pourraient-ils croire que ces gens là pourront faire demain dans des circonstances sociales et politiques plus dangereuses, ce qu'ils n'ont pu, ni su, faire hier et ce, depuis 30 ans.
C'est une action de salut public, de rassemblement national autour de la Nation Française et des valeurs essentielles de notre civilisation qu'il convient de proposer au peuple français en précisant bien qu'elle n'est pas celle d'un sauveur suprême. Il n'y a que le peuple français, réveillé par la proximité, l'imminence du danger mortel, qui puisse avec les meilleurs, les plus lucides et les plus courageux de ses fils, engager la Bataille et la mener jusqu'à la victoire.
Il y a beaucoup de françaises et de français patriotes qui sont isolés mais de bonne volonté. Qu'ils n'attendent pas Jeanne d'Arc. Il n'en est qu'une. Mais, qu'ils reconnaissent ceux qui défendent dans l'esprit de Jeanne d'Arc, son idéal patriotique. Qu'ils s'unissent et nous rejoignent.
On ne leur demandera, ni leur origine politique ou sociale, ni leur religion, ni leur race mais seulement s'ils aiment la France et veulent lutter pour elle, pendant qu'il est encore temps, mais le temps presse.
Le 1er mai c'est aussi la grande fête sociale et populaire, c'est la fête du travail, des travailleurs, actifs ou retraités, des chômeurs, des exclus.
Elle remonte, il y a 120 ans à la décision des Trades-Unions américains, prise à Chicago d'imposer la journée des 8 heures, dès 1886.
Pendant des décennies, le 1er mai fut à l'occasion de l'anniversaire de la répression de manifestations ouvrières, la célébration sanglante de la lutte des classes.
Aujourd'hui, intégré à la culture nationale, érigé en fête du Travail chômée, il est aussi devenu la fête, ô combien pacifique et printanière du muguet.
Il doit cependant permettre une réflexion : le travail fut chez nous et reste encore dans beaucoup de pays, une contrainte injuste de l'effort des hommes, des femmes et souvent des jeunes enfants. Mais il faut dire et proclamer aussi, contrairement à ce qui a été enseigné pendant les décennies récentes de l'enseignement marxiste de nos écoles, le moyen de la liberté individuelle et de la dignité sociale, le moyen aussi de la prospérité et de la solidarité nationale.
Le travail a pu, à cause des excès et des injustices, être considéré comme un fardeau, une obligation dont il fallait s'affranchir, un moyen d'oppression des pauvres et des faibles par les riches et les puissants.
Dans nos temps de chômage massif et institutionnalisé, on se rend compte que si la productivité et la concurrence ont l'effet bénéfique de réduire les coûts et les prix, elles peuvent aussi aboutir en supprimant les postes de travail, à faire du travailleur sans emploi une charge pour la collectivité, une charge financière et fiscale de plus en plus lourde et de plus en plus stérilisante.
Si dans le même temps que monte le chômage, on supprime les frontières et leurs justes contrôles, on laisse entrer sans droits des produits qui ne subissent pas les mêmes charges fiscales et sociales ou entrer sans frein des immigrés de plus en plus nombreux à la recherche d'un emploi ou d'une ou plusieurs assistances, on va irrésistiblement à la catastrophe.
Nos pseudo-élites syndicales fourvoyées pendant des décennies dans l'attente du paradis rouge qui n'était qu'un enfer, se sont laissées entraîner par le torrent d'un libéralisme sans freins, ni limites, aux dimensions du monde. Tout en essayant pourtant de sauver les structures marxistes qui leur garantissaient leurs privilèges et leurs prébendes.
Le réveil sera terrible quand on devra constater que les acquis sociaux ne peuvent le rester que pour autant qu'ils sont gagés par une prospérité plus grande et qu'en résumé on ne peut pas faire à la fois l'euro-mondialisme et le progrès social. Les deux objectifs sont incompatibles. C'est clair, l'Euromondialisme c'est la régression sociale.
Quand nos millions de fonctionnaires se rendront compte que le statut de la fonction publique est devenu, un carcan écrasant et ruineux, que la préférence nationale, honnie par leurs syndicats sera supprimée et qu'ils seront concurrencés par des étrangers plus nombreux, plus jeunes et moins gourmands. Oui, pour eux aussi le réveil sera terrible.
On s'est enfin rendu compte que le coût du chômage est exorbitant, que l'utopie des " 35 heures ", soi-disant " créatrices d'emplois ", a réduit leur nombre. On sait aussi que la principale responsable des millions de chômeurs français c'est l'Europe de Bruxelles qui, par l'ouverture de ses frontières extérieures, a provoqué la désindustrialisation et la désagriculturisation de la France.
Mais le chômage a aussi un coût moral écrasant, il détruit la cellule familiale et l'éducation de proximité la plus fondamentale, il jette dans les rues des enfants et des jeunes, illettrés et immoralisés, sans repères, sans espoir et réduits à la survie sociale en bandes marginales et dangereuses.
C'est le travail qui permet l'intégration des étrangers en les faisant participer à la création de la prospérité commune. Or, nous avons de moins en moins d'emplois à offrir, même à nos propres concitoyens.
Il faudra reconstruire le cadre national, la famille et sa vie sociale et éducative, l'école nationale, civique et sociale.
Il faudra remettre à l'honneur nos grandes valeurs de civilisation y compris celles que nous fêtons aujourd'hui, la Patrie et le Travail.
Notre pensée affectueuse va ce matin à nos compatriotes jeunes ou moins jeunes qui cherchent sans le trouver, un emploi de plus en plus rare, à ceux qu'angoisse l'arrivée de la retraite et qui savent que l'équilibre des cotisations et des prestations a été ignoré ou négligé par ceux qui en avaient la charge et qui n'ont pas prévu les conséquences de l'hiver démographique de notre pays et de notre continent, ni non plus celles de l'allongement de la durée de la vie.
Je pense à tous ceux que menace le déficit vertigineux de l'assurance maladie et la qualité déclinante de nos services de santé et qui s'inquiètent de devoir affronter les handicaps du grand âge.
Nous avons tous encore en mémoire la catastrophe sanitaire du mois d'août dernier et les 20 000 morts qu'elle a entraînés pendant que nos ministres étaient en vacances et nos préfets aux champs.
Déjà, les fortes chaleurs d'Andalousie déclenchent un vent de panique et les urgentistes donnent l'alarme. Mais comment faire les investissements et les recrutements nécessaires quand les caisses sont vides et que la dette se monte a plus de mille milliards d'euros, près de sept mille milliards de francs et que ce sont nos propres dirigeants qui ont passé au cou de leur pays le noeud coulant du Pacte de stabilité budgétaire.
A quand, la visite à Francfort des Bourgeois de Poitiers et de Tulle, en chemise et la corde au cou pour mendier auprès de la Banque Européenne quelques mesures récompensant leur servilité.
Un dernier salut aussi à nos derniers mineurs de charbon fermant le dernier puits de la mine de Creutzwald.
Adieu, chevalements, berlines, porions et galibots ! C'est un grand et noble métier qui disparaît, toute une saga naturellement et humblement héroïque, vécue à plusieurs centaines de mètres sous terre, dans la crainte du coup de grisou qui, comme nous l'a rappelé la tragédie récente des mineurs sibériens, jetait aux grilles du carreau, les familles angoissées. J'ai eu dans ma jeunesse, la chance de connaître la formidable camaraderie qui unissait ces hommes, fiers de leur métier. Il y a quelques années, une délégation de mineurs FN, ch'timi du Pas de Calais, gueules noires qu'éclairait un sourire éclatant, défilait dans notre cortège. Une autre année, ce furent des mineurs polonais venus de leurs puits emblématiques de Katowice pour honorer avec nous, la sainte Française, la petite paysanne de Lorraine.
Que va-t-il rester demain de ces métiers de la terre et de la mer qui façonnèrent l'âme de notre pays ?
Travailleurs de mon pays, faites vous respecter. Vous savez que vous avez été trahis par la droite et par la gauche qui sont l'une et l'autre, euromondialistes. Jaurès l'a dit : " La Patrie c'est ce qui reste aux travailleurs quand ils ont tout perdu ".
Il n'y a que la Nation qui puisse servir de cadre à la solidarité sociale parce qu'elle est à l'inverse du champ de foire européen, l'espace sûr délimité par des frontières contrôlables parce qu'elle est la forme la plus performante pour défendre la liberté, la sécurité, la prospérité de son peuple.
En ce 1er mai 2004, on peut avoir la nostalgie de nos mineurs, nos métallos, nos cheminots, nos paysans, nos pêcheurs, les artisans de nos villes, les paysans et les commerçants de nos campagnes.
Où sont-ils, vierge souveraine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?
J'ai regardé jeudi le Président de la République lors de sa conférence de Presse. Je me suis étonné qu'il préférât s'adresser à la presse, un jour de semaine à midi, plutôt qu'à la télévision à une heure de grande écoute.
J'ai mieux compris quand je l'ai vu, contraint de monter au créneau, sans doute, à cause de sondages catastrophiques et d'essayer de convaincre un auditoire non de citoyens mais d'intermédiaires blasés.
On dit que la télévision ne pardonne pas à ceux qui ne croient pas à ce qu'ils disent, à moins qu'ils ne soient, ce qui n'est pas le cas, de grands comédiens.
Mais pourquoi se donner de la peine, quand on a une solide réputation de grand menteur et que cela n'empêche pas les gens de voter pour soi. Il y a, paraît-il, une technique imparable de mensonge : Plus c'est gros, plus ça passe !
Là, c'était énorme, baleinier, pachydermique. Tout le monde ou presque aura compris, je l'espère, que le Président pensait l'inverse de ce qu'il a dit.
Sur l'Euro, dont il a vanté les mérites (qui aurait évité quelques dévaluations), il a oublié de nous dire que dans les pays de l'OCDE, ce sont ceux de la zone euro qui connaissent la croissance la plus faible.
Sur l'entrée de la Turquie dont il est partisan mais dont il sait que les français ne la veulent pas, il a botté en touche, pour ne pas être en flagrante contradiction avec l'UMP de Juppé qui vient de prendre un virage à 180 % parce qu'elle, elle a des candidats en lice qui partent dans une course qui ne leur est généralement pas favorable avec de surcroît le handicap de la formidable raclée régionale.
Mais où nous sommes en désaccord, nous qui, de loin les premiers ont dès 1986 fait connaître leur opposition non pour des raisons de forme, mais de fond, opposition qui n'a pas à tenir compte d'une évolution plus ou moins démocratique, mais basées sur des raisons fondamentales, à savoir que la Turquie est géographiquement un pays qui n'est pas européen, qui ne l'est pas historiquement sinon par ses conquêtes d'agression, qui n'appartient pas à la même culture. Ce qui n'empêche pas la Turquie d'être un grand pays et les Turcs un grand peuple qui peut être notre ami, notre allié, mais qui ne peut pas être européen, ni lui, ni aucun autre qui n'appartiendrait pas à notre continent européen.
Ce faisant, Chirac ôte le pain de la bouche à un certain nombre de candidats dont c'était l'unique raison de ne pas soutenir les européistes dont ils sont généralement les alliés. A la vérité, il n'y a qu'un seul mouvement qui soit souverainiste, mais sans avoir besoin de le dire c'est le Front National parce que sans nation, il ne saurait y avoir de souveraineté, non plus d'ailleurs de sécurité, de liberté, d'identité.
Nous, nous avons beaucoup d'autre raisons de porter contre l'Union Européenne une critique radicale, c'est que, loin de tenir les promesses de ses promoteurs, elle n'a réglé aucun des problèmes qui se posaient à nous, mais, au contraire les a tous aggravés, que ce soit l'insécurité, le chômage, l'immigration, la fiscalité, la corruption. La France sans frontières dans une Europe sous frontières, c'est la désindustrialisation galopante, la désagriculturisation, l'absence de défense nationale, la soumission aux Etats-Unis par OTAN interposée.
Cette fuite en avant, yeux bandés, finira au précipice. La grenouille de la fable voulait se faire aussi grosse que le buf, la grenouille européenne veut maintenant l'avaler. Elle en crèvera.
Tandis que notre pays est dépouillé au fur et à mesure des éléments de son indépendance, il ne peut même pas abaisser la TVA, mesure pourtant promise, comme la baisse de l'impôt sur le revenu.
Il reconnaît que les élections au Parlement Européen sont de plus en plus importantes bien sûr. C'est à Bruxelles que se prennent les décisions et que se votent 80 % des lois qui s'appliquent chez nous.
Au fait, on peut se demander à quoi servent dans ce cas, près de 600 députés français, qui de surcroît ne votent que 5 % du budget.
Pour ce qui est de la Constitution, dans l'écheveau emmêlé des sous-entendus et des prétéritions, ce que Mr Macé-Scaron appelle dans son éditorial du Fig-Mag des circonvolutions et le reste des français des circonlocutions, il n'y a que les sots qui n'auront pas compris que Chirac, qui a horreur de consulter le peuple, ne prendra pas le risque d'un référendum, que son siège est fait et qu'il confiera cette mission pleine de dangers à la plus importante majorité de babouches que la République n'ait jamais comptée.
Le Président a abordé aussi l'élargissement, dont on pourrait l'assurer que pour certains, et dans certains cas, ce n'est pas une garantie de qualité, avec l'enthousiasme d'un G.O du Club Méditerranée qui voit débarquer une brouette de clients, à ceci près, qu'ils n'ont pas attendu d'être entrés dans la maison pour lui infliger un camouflet en s'affichant plus amis de l'OTAN et des américains, que de leurs futurs associés.
Certes, on ne peut nier que ces dix pays soient européens géographiquement, historiquement, culturellement et que d'aucuns puissent avoir à leur égard quelques remords de les avoir livrés et laissés sous la botte du communisme pendant un demi-siècle, mais pour autant, était-il sage d brûler les étapes et de vouloir élever leur niveau de vie en abaissant le nôtre, alors que nous comptons 5 millions de chômeurs et 5 millions de pauvres que les faillites se multiplient, que les usines licencient et que les paysans sont chassés de leurs terres et les pêcheurs de leurs bateaux.
N'est-il pas temps de faire une pause dans cette course épuisante, de faire le bilan et de se poser la question qu'on n'a cesse d'esquiver : L'Europe, pourquoi pas ? Mais surtout pour quoi faire ?
Nous a-t-elle rendus plus forts, plus sûrs, plus riches, plus heureux ? Je crains que non et que nous ayons détruit ou dilapidé nos trésors et nos chances à la poursuite de l'impossible étoile " ou comme Jason parti chercher la Toison d'Or, n'avons-nous ramené qu'une perruque mitée !
Plus libres, plus respectés, plus puissants avec l'Europe, allons donc !
Quoiqu'il en soit, et bon gré mal gré,
1/ A partir d'aujourd'hui 1er mai 2004, en exécution du Traité d'Amsterdam, les décisions en matière d'immigration, d'asile et de visas déjà abandonnées à l'Union Européenne, seront prises désormais à la majorité qualifiée du Conseil des Ministres et non plus à l'unanimité.
2/ L'Union passe de 15 à 25 membres créant une Europe avec 3000 kilomètres de frontières passoires supplémentaires et par la péréquation des ressources, s'appauvrissant de la différence.
Alors, puisque nous sommes en campagne électorale européenne et que l'actualité commande, parlons d'Europe.
" AU DELA DE L'EUROPE... IL Y A LE MONDE ET LE MONDE A BESOIN DE LA FRANCE "
II y a eu l'Europe des 6, puis des 9, puis des 15, maintenant des 25. En attendant les 27 en 2007, les 28 en 2010 avec la Turquie. Etc... Il y a l'Europe de Rome, de l'Acte unique, de Schengen, de Maastricht, d'Amsterdam, de Nice et bientôt de la "Constitution". Tout cela mélangé, amoncelé dans un fatras juridique et politique que bien peu de personnes connaissent ou reconnaissent.
La question alors est de savoir : l'Europe c'est quoi et jusqu'où ? Mais aussi, l'Europe est-elle l'avenir ? Cette idée européenne née, en effet, à l'époque de Staline, de Tino Rossi, de la 4 CV, et des derniers tickets de rationnement, est-elle vraiment le bon flambeau pour éclairer le XXIème siècle ?
L'Europe certes. Pour ceux qui ont connu dans leur vie 1914 et 1940, on comprend qu'ils aient eu l'aspiration légitime à arrêter la mécanique tragique de l'affrontement de nos deux peuples, Allemand et Français. Mettre alors en commun le charbon et l'acier de la France et de l'Allemagne dans une institution européenne au service de la paix, on ne pouvait qu'approuver.
C'était 1951, la CECA et le projet de trois hommes politiques partageant en commun les valeurs de la chrétienté : Konrad Adenauer l'Allemand, Alcide Gasperi l'Italien et Robert Schuman le Français, tous les trois, nés au 19ème siècle.
En 1957, on est allé un peu plus loin avec le traité de Rome instituant un Marché commun. Même si jeune député nouvellement élu le 2 janvier 1956, j'avais déjà voté par pressentiment contre la ratification de ce traité, comme Roland Dumas d'ailleurs, construire une Europe économique pour échanger nos produits était un projet de raison qui pouvait s'accepter.
Depuis, chacun le voit, tout a changé. L'Europe s'est planétarisée. Nous le voyons, tous les jours, au supermarché, dans la rue, et même chez nous, par la télévision et Internet.
Le rêve dépassé
Alors même que la constitution européenne, rêvée par nos compatriotes eurofédéralistes, ne s'appliquera qu'en 2009, la mondialisation des financiers, de la criminalité, de l'information, des pandémies, de l'immigration ou du terrorisme, a donc bel et bien fait son irruption partout et tout autour de nous.
Du coup, rêvée par les partis officiels, du PS à l'UMP, en passant par l'UDF, les Verts et toute la gamme des brahamnes français, l'Europe, qui depuis 50 ans est leur unique projet, se trouve aujourd'hui dépassée. Comme le pauvre petit rêve obsolète de tous ces utopistes bornés qui n'ont pas vu que de Seattle à Cancun, et de Shanghai à Bassorah, un autre monde est en train d'accoucher.
Dès lors, construite sur des peurs successives, de l'Allemagne d'abord, de l'URSS ensuite, et de la marginalisation démographique enfin, cette Europe, soit disant audacieuse, mais en réalité frileuse, est bien un rêve que la globalisation en action est en train de rendre poignant de naïveté.
Le drapeau et le logo
Lorsque, en effet, des grandes crises sanitaires, comme le SRAS ou la grippe aviaire, aux malnutritions et au manque d'eau potable pour un milliard de terriens, sans parler des migrations massives, des changements climatiques ou du terrorisme, les grands problèmes de l'humanité gravitent sur des orbites planétaires hautes : l'Europe de Bruxelles, sur son orbite géographique basse, n'est plus au bon niveau de solution. On l'a bien vu lors de la guerre d'Irak en 2003. De Madrid à Varsovie et de Londres à Budapest, l'Europe n'a pas été à la dimension du problème.
C'est là que notre pays redevient plus que jamais une ardente nécessité pour les nations du monde en quête d'un bon modèle. La France en effet peut offrir, au choix des hommes de cette terre, son modèle harmonieux et équilibré de Cité humaine, à côté des deux autres modèles à prétention universelle : le modèle du tout économique anglo-saxon, reposant sur le marché, et le modèle du tout théologique islamique reposant sur le sacré.
Voilà pourquoi, au nom de la biodiversité politique et dans l'intérêt du libre choix des nations, la France a le devoir de ne pas s'abandonner et s'anéantir dans la construction européenne. On l'a bien vu en 2003 lorsque les armes allaient parler. Au Conseil de Sécurité de l'ONU, le monde attendait la parole de la France parce que c'est elle ce jour-là qui portait l'espérance de paix et non l'Europe qui claironne des idéaux, mais qui dans ces moments de vérité a rangé son drapeau réduit à la modeste consistance d'un logo.
C'est bien dire qu'au-delà de l'Europe le monde a besoin de la France.
Aujourd'hui, 1er mai, on nous offre l'élargissement de l'Europe et plus de 3 000 km de frontières communes avec l'Ukraine, La Russie ou le Belarus. Pour le 17 juin, on nous promet même une constitution. Mais nous, ce que nous voyons, ce n'est pas l'Europe conquérante mais la mondialisation déferlante.
Elle est partout, autour de nous, chez nous, en nous, sur nous. Sous nos yeux, avec les téléviseurs qui nous amènent le monde de Falouja à Gazza. A nos pieds, où les 220 millions de paires de chaussures que les Français achètent chaque année viennent de Corée du Sud ou de Chine. La mondialisation est au supermarché, sur les rayons où les produits viennent de Gambie, du Kenya, du Brésil, de Nouvelle-Zélande, obligeant même l'Ecureuil de la Caisse d'Epargne à manger des noisettes de Turquie.
La mondialisation traverse même à la nage le Rio Grande, du Mexique au Texas, comme elle traverse le détroit de Gibraltar sur des " pateras ". C'est la mondialisation de l'immigration. Comme le Sida, la grippe aviaire de Thaïlande ou la pneumonie atypique de Chine amènent la mondialisation de pandémies.
Même les manifestations se sont mondialisées. De Seattle en 1999 à Cancun en septembre 2003, à Götteborg, à Gênes, et contre la guerre d'Irak début 2003, de Melbourne à Tel Aviv, Rome ou Madrid.
Or là, à chaque fois, l'Europe est absente, muette, comme inadaptée. Comme dépassée. Alors qu'au contraire, au moment où, dans le désert, les chars allaient s'ébranler, la France, elle, quand le monde balançait entre la guerre et la paix, la France a parlé. Souvenez-vous, c'était au Conseil de Sécurité. Les représentants des peuples de la Terre ont écouté la France parler. Parce qu'elle leur disait la bonne solution. La voie de la raison.
Ce jour-là, une fois encore, le monde a eu besoin de la France.
Mais besoin pour quoi faire ? diront certains. (A)
Et pourquoi besoin de la France ? demanderont d'autres (B)
A - BESOIN DE LA FRANCE POUR QUOI FAIRE ?
Que veut le monde ?
Que cherche notre monde ?
Que signifient ces manifestations, ces immigrations, ces délocalisations, ces explosions ?
Que signifient Al Qaïda, le terrorisme, les flux financiers, les OPA, Alcan qui achète Péchiney, Falouja, les mafias, les trafics planétaires ?
Les dirigeants, les chefs d'Etats, les brahmanes des médias ne comprennent pas ce que leur dit le monde. De Davos au G7, les Chirac, Blair, Zappatero, Schröder ou autres grands élus ne savent pas décrypter le message caché de la planète agitée.
Pourtant, c'est simple. Comme à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, lorsque le terrorisme s'appelait attentats anarchistes, lorsque, lorsque Ben Laden s'appelait Caserio ou Sacco et Vanzetti, lorsque Seattle et Cancun s'appelaient les grandes grèves de Fourmies, lorsque José Bové s'appelait au sommet Zola ou Victor Hugo, lorsque les armées dans la plaine attendaient Sarajevo et, plus tard, Dantzig ou Prague, le monde d'aujourd'hui, dans le bruit, les soubresauts, les tensions, les élans et les errements, une fois de plus, dans la longue histoire de l'humanité, le monde veut accoucher.
Monde de déséquilibres entre le nord et le sud, les pauvres et les riches.
Monde de fractures, démographiques, économiques, sociales, religieuses, numériques.
Ce monde de démesure recherche la mesure.
Recherche un nouvel ordre et, par conséquent, une loi pour l'ordonner.
Or, qui peut fournir cette loi ? Quelle nation peut proposer aux sociétés de la Terre une loi pour ordonner les parties communes de l'immeuble planétaire ?
B- ET POURQUOI BESOIN DE LA FRANCE SPECIALEMENT ?
Dans la navette Columbia où l'humanité est embarquée, qui peut fixer le règlement intérieur de la copropriété ?
Trois nations prétendent parler aux nations de la Terre : la nation américaine d'abord. Elle prétend fournir aux peuples, pour les organiser, la loi du marché. C'est la loi du plus fort. La loi de la jungle. Mais le monde, de New York à Bali ou Nairobi, est déjà la jungle. Et il veut précisément en sortir. Ce ne sont pas les USA qui détiennent la clef de l'avenir du monde.
Une 2ème nation prétend parler au monde : l'OUMA, la nation islamique. La loi qu'elle propose, c'est la loi du sacré. La loi du Livre. Un milliard d'hommes s'organisent déjà avec cette loi. Mais d'autres n'en veulent pas. Où passe le détroit de Gibraltar pour vivre sous une autre loi. Et cette loi, d'ailleurs, a-t-elle amené l'harmonie là où elle règle tous les instants de la vie ?
Alors, il reste une 3ème nation capable de parler à toutes les autres et de leur offrir un modèle universel d'organisation des sociétés humaines à condition de retrouver ses marques, cette nation a tellement le sens de la mesure qu'elle a inventé même l'instrument de mesure : le mètre. A tous les sens du terme. Celui qui mesure et celui qui apprend aussi à être mesuré. Pour dire cette nation, héritière de la Grèce et du Temple de Delphes où il y avait écrit au fronton " Rien de trop ", les Italiens, héritiers, eux, de Rome, désignent l'harmonie, l'équilibre, l'élégance des solutions en disant : " E une cosa francesa ". L'harmonie, de Houdin à Watteau ou Montesquieu, c'est une chose française !
Si, aux nations qui se planétisent, la France peut amener le principe nouveau d'organisation que l'on cherche depuis une décennie, c'est d'abord parce qu'elle l'a déjà fait dans le passé. Et avec succès.
Lorsqu'à la Renaissance les sociétés d'Europe n'ont plus voulu s'organiser selon le modèle de la féodalité, c'est la France qui a inventé le nouvel outil d'organisation : l'Etat nation.
C'est un juriste français, Jean Bodin, qui, dans ses six livres sur la République, a offert aux sociétés de la Terre la loi qui les organise encore aujourd'hui : la souveraineté.
La France a d'ailleurs triplement en elle ce génie de pouvoir parler et légiférer pour l'universalité. D'abord géographiquement, elle est sur les trois océans. De la Nouvelle-Calédonie aux Antilles, en passant par Mayotte, la France est un pont inter-ethnique, inter-océanique, inter-national.
Par son héritage chrétien ensuite, de fille aînée de l'Eglise, elle a l'universalité du message. Et de 89, enfin, elle a hérité l'ubiquité des lumières.
Le destin de la France, ce qui la fait être ce qu'elle est, c'est ce pouvoir de parler à l'humanité. Quand Louis XVI monte sur l'échafaud, il demande à la fin : " A-t-on des nouvelles de La Pérouse ? " La Pérouse qui est allé découvrir le monde. Comme Louis XVI était allé aider l'accouchement du Nouveau Monde.
Certes, je sais bien que les voix des Ganelon, du renoncement, seront toujours là pour dire :
" La France est trop petite... Que peut-elle faire seule... Il faut qu'elle s'unisse... L'Europe est nécessaire...Il faut faire le poids... Face à la Chine, la France isolée est une illusion... Et patati et patatafafa, Mamère et Juppé, les étriqués et les moisis et les rêves petits... "
Ceux qui ne croient pas que le monde a besoin de la France, on les connaît. Ce sont les héritiers de Malthus. Ce sont les glauques. Les Mamère, Les Voynet. Les Nicolas Hulot. Ils nous annoncent la montée des eaux, la descente du pétrole ou l'extinction du soleil. Déjà, au Néolithique, les ancêtres de Cohn-Bendit et de Cochet demandaient que l'on cesse de casser des cailloux pour faire des pointes de flèches, parce que la Terre allait manquer de pierres.
Mais, pauvres sots de Greenpeace et de la tribu verte, l'âge de pierre ne s'est pas terminé faute de pierres, mais du fait d'un changement technologique qui nous a fait passer à l'âge du bronze et ainsi de suite jusqu'à l'âge du silicium d'aujourd'hui.
Eh bien ! C'est le rôle de la France que d'être ce passeur de rives et de temps pour amener au monde les nouvelles technologies, les nouveaux outils juridiques pour organiser ce que les sociétés humaines de la planète ont déjà mis ensemble dans une partie commune planétisée.
Et voilà pourquoi la France est en rivalité avec les Etats-Unis. Parce qu'elle leur dispute le monopole de l'imagination sociale. C'est parce que, nous aussi, nous voulons parler aux autres nations que nous nous opposons à Washington qui a la même prétention.
Et, depuis Israël qui a fourni aux nations de la Terre les Dix Commandements qui organisent leur soubassement, nous savons tous qu'une nation est grande par son message et non pour ses tonnages.
Vous comprenez alors, chers amis, pourquoi le Front National est persécuté. Si, depuis deux décennies, notre chemin politique est parfois une chemin de croix, une passion, sous les coups de fouets médiatiques, les couronnes d'épines politiques, c'est que nous amenons une bonne nouvelle.
Par delà les soubresauts, les manifestations, les tensions, les Rwanda, les Falouja, les délocalisations, les attentats, un nouveau monde veut arriver. Ce nouveau monde, il va falloir l'organiser. Et pour cela l'Europe sera bientôt dépassée.
Dans l'état de mondialisation où nous somme rentrés, la meilleure collectivité humaine, la plus utile, la plus efficace, reste l'Etat nation.
Voilà pourquoi, quand ce siècle s'achèvera, presque plus personne ne se souviendra de Bruxelles et des Hollande, Guigou, Bayrou et autres UMP qui se sont mis, avec l'Europe, en position foetale continentale, par peur de la planétisation du monde qui les dépasse.
Voilà pourquoi aussi, mes amis, je vous le dis, au-delà de l'Europe, la France subsistera, parce qu'il n'y a d'éternité que dans l'utilité. Or le monde a besoin de la France...
L'Union Européenne est née il y a 50 ans dans la tête d'hommes nés au 19ème siècle, elle est née au temps des 4 chevaux et de Tino Rossi.
Mais l'évolution du monde, des techniques, des échanges a été plus vite qu'elle, beaucoup de problèmes se sont planétisés.
Elle n'est plus à la dimension des problèmes. Elle est la Tour de Babel à l'ère des fusées stratosphériques et paradoxalement ce sont les Etats-Nations qui sont les plus aptes à répondre aux défis de notre siècle.
Face aux lobbies internationaux, à la mondialisation, à la marchandisation, face aux risques aggravés de pandémies ou d'épizootie face aux dangers de monopolisation des grandes ressources, l'énergie, les produits agricoles, l'eau, les nations restent les seules structures qui soient à dimension humaine, car l'homme ne vit pas seulement de pain et de vin, encore faut-il qu'il puisse en produire encore mais il est des données nécessaires au bonheur des hommes, la poésie, la musique, le théâtre, la langue, le goût d'être ensemble dans ses paysages, l'amour de la terre, la chaleur de la famille, de l'amitié, les valeurs morales et spirituelles communes et partagées, le sens de Dieu, l'amour des créatures et de la nature qui nous environne, un certain goût du bonheur. Toutes ces choses que nous avons cultivées, développées et défendues en France et qui faisaient d'elle un modèle, ont créé d'elle un véritable besoin dans le Monde.
Oui, le Monde aussi a besoin de la France !
Mais la France a besoin de françaises et de français qui voient leur avenir et celui de leurs enfants ici dans le cadre de la Nation.
Pour qu'ensemble nous ayons un avenir d'espoir, il faut que le 13 juin les électrices et les électeurs votent en masse pour le Front National, ses candidats et ses candidates pour faire entendre au Parlement Européen, au Monde la voix de la France française.
VIVE LE FRONT NATIONAL
VIVE LA FRANCE
(Source http://www.frontnational.com, le 6 mai 2004)