Texte intégral
Q - Nicolas Sarkozy réclame une baisse des prix de 5 % d'ici 2005. Concrètement, qui va la financer ?
R - Nous voulons que ce soit à la fois les distributeurs et les fabricants de grandes marques. La grande distribution en acceptant de réduire ses marges arrières et les industriels en acceptant de baisser leurs prix de vente aux grandes surfaces. Ce partage des coûts apparaît d'autant plus justifié qu'il s'adresse aux deux catégories professionnelles qui ont bénéficié de l'augmentation des prix constatée depuis le passage à l'euro et qui atteint parfois 15 % sur certaines familles de produits. En organisant la table ronde, nous avons voulu proposer un cadre général de réflexion. Maintenant, c'est à eux de parvenir à un accord sur la répartition exacte de cette baisse des prix aux consommateurs. Si cette concertation aboutit, ce que nous espérons, nous nous orienterons vers une solution contractuelle. Si toutefois elle échouait, il faudrait envisager de légiférer. Mais si chacun joue le jeu, il deviendra alors possible de compenser par les volumes ce que l'un et l'autre perdront en marges.
Q - Industriels et distributeurs ont jusqu'au 17 juin pour parvenir à un accord. Croyez-vous cela possible ?
R - Oui, car je pense que chacun est aujourd'hui conscient de l'intérêt de relancer la consommation. Pour y parvenir, il est impératif de redonner confiance au consommateur en clarifiant les prix. Cela implique pour les distributeurs de basculer les marges arrières vers l'avant, c'est à dire, de renoncer au système actuel de double facturation : une première facture pour l'achat du produit, une seconde pour des frais de " coopération commerciale " que le distributeur fait payer au fournisseur. Il faut revenir à une facturation plus simple intégrant le montant des marges arrières dans le prix du produit. Bien sûr, certains services commerciaux facturés sont justifiés. D'ailleurs, les industriels ne contestent pas leur utilité. Mais ces pratiques doivent redevenir ponctuelles. Le système a pris trop d'ampleur : il fausse la donne. Il en va de même avec les coupons de réduction, les remises sur lots etc, qui sont souvent re-facturés aux fournisseurs en tant qu'encouragements à la vente... Tout cela n'est pas sain et contribue à opacifier les relations commerciales. Il faut revenir à plus de transparence. C'est ainsi que le consommateur reprendra confiance. Pas en se voyant proposer un troisième baril de lessive gratuit pour deux achetés, comme c'est le cas aujourd'hui.
Q - Ne peut-on craindre de voir les distributeurs chercher, à terme, à répercuter le coût de cette baisse sur leurs salariés ou petits fournisseurs ?
R - Je ne pense pas, mais nous serons néanmoins extrêmement vigilants sur ce point. Il est évident que le pire scénario consisterait à voir la baisse des prix, pensée pour relancer la consommation, aboutir à des suppressions d'emplois dans les PME et chez les producteurs agricoles. Il est essentiel de préserver ces secteurs et de veiller non seulement à ce que ces nouvelles mesures ne le déstabilisent pas, mais aussi à ce que les grandes surfaces ne fassent pas pression sur eux. C'est d'ailleurs dans cette logique de vigilance que plusieurs propositions de Nicolas Sarkozy visent expressément à favoriser les PME, les producteurs agricoles et le commerce de proximité.
Quant au volet social, il faudra là aussi être vigilant mais je ne pense pas que les salariés des entreprises de distribution puissent pâtir d'une légère baisse de prix. Les grandes enseignes n'y ont aucun intérêt ; elles doivent avant tout miser sur la qualité du service au client.
(Source http://www.pme.gouv.fr, le 11 octobre 2004)
R - Nous voulons que ce soit à la fois les distributeurs et les fabricants de grandes marques. La grande distribution en acceptant de réduire ses marges arrières et les industriels en acceptant de baisser leurs prix de vente aux grandes surfaces. Ce partage des coûts apparaît d'autant plus justifié qu'il s'adresse aux deux catégories professionnelles qui ont bénéficié de l'augmentation des prix constatée depuis le passage à l'euro et qui atteint parfois 15 % sur certaines familles de produits. En organisant la table ronde, nous avons voulu proposer un cadre général de réflexion. Maintenant, c'est à eux de parvenir à un accord sur la répartition exacte de cette baisse des prix aux consommateurs. Si cette concertation aboutit, ce que nous espérons, nous nous orienterons vers une solution contractuelle. Si toutefois elle échouait, il faudrait envisager de légiférer. Mais si chacun joue le jeu, il deviendra alors possible de compenser par les volumes ce que l'un et l'autre perdront en marges.
Q - Industriels et distributeurs ont jusqu'au 17 juin pour parvenir à un accord. Croyez-vous cela possible ?
R - Oui, car je pense que chacun est aujourd'hui conscient de l'intérêt de relancer la consommation. Pour y parvenir, il est impératif de redonner confiance au consommateur en clarifiant les prix. Cela implique pour les distributeurs de basculer les marges arrières vers l'avant, c'est à dire, de renoncer au système actuel de double facturation : une première facture pour l'achat du produit, une seconde pour des frais de " coopération commerciale " que le distributeur fait payer au fournisseur. Il faut revenir à une facturation plus simple intégrant le montant des marges arrières dans le prix du produit. Bien sûr, certains services commerciaux facturés sont justifiés. D'ailleurs, les industriels ne contestent pas leur utilité. Mais ces pratiques doivent redevenir ponctuelles. Le système a pris trop d'ampleur : il fausse la donne. Il en va de même avec les coupons de réduction, les remises sur lots etc, qui sont souvent re-facturés aux fournisseurs en tant qu'encouragements à la vente... Tout cela n'est pas sain et contribue à opacifier les relations commerciales. Il faut revenir à plus de transparence. C'est ainsi que le consommateur reprendra confiance. Pas en se voyant proposer un troisième baril de lessive gratuit pour deux achetés, comme c'est le cas aujourd'hui.
Q - Ne peut-on craindre de voir les distributeurs chercher, à terme, à répercuter le coût de cette baisse sur leurs salariés ou petits fournisseurs ?
R - Je ne pense pas, mais nous serons néanmoins extrêmement vigilants sur ce point. Il est évident que le pire scénario consisterait à voir la baisse des prix, pensée pour relancer la consommation, aboutir à des suppressions d'emplois dans les PME et chez les producteurs agricoles. Il est essentiel de préserver ces secteurs et de veiller non seulement à ce que ces nouvelles mesures ne le déstabilisent pas, mais aussi à ce que les grandes surfaces ne fassent pas pression sur eux. C'est d'ailleurs dans cette logique de vigilance que plusieurs propositions de Nicolas Sarkozy visent expressément à favoriser les PME, les producteurs agricoles et le commerce de proximité.
Quant au volet social, il faudra là aussi être vigilant mais je ne pense pas que les salariés des entreprises de distribution puissent pâtir d'une légère baisse de prix. Les grandes enseignes n'y ont aucun intérêt ; elles doivent avant tout miser sur la qualité du service au client.
(Source http://www.pme.gouv.fr, le 11 octobre 2004)