Texte intégral
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires et les élus,
Mesdames et Messieurs les Présidents d'associations,
Mesdames et Messieurs,
Le 4 août 1944, Le Vigeant était le lieu d'une terrible tragédie. Soixante ans après, nous ne l'avons pas oubliée.
Aujourd'hui, nous sommes rassemblés, avec beaucoup de gravité et une grande émotion, pour nous souvenir de chacun et de chacune des victimes de cette sinistre journée.
Le Premier ministre - qui souhaitait être des vôtres - m'a personnellement demandé de vous apporter le salut de la Nation.
Au nom du Gouvernement, je m'incline devant la mémoire des hommes, des femmes et des enfants tués le 4 août 1944.
Maquisards et Résistants tombés au combat, otages innocents victimes de la barbarie des nazis et de leurs complices, les 42 martyrs du Vigeant méritent notre respect le plus profond.
Mesdames et Messieurs, en ces jours décisifs où se jouait le destin de notre Patrie, les combats faisaient rage sur tout le territoire.
Ils étaient le fait des armées alliées et françaises qui venaient de percer le front en Normandie et qui entamaient leur route libératrice et victorieuse.
Les combats étaient aussi le fait des Résistants. Partout, avec audace et fougue, ils étaient à l'oeuvre. Partout, les combattants de l'ombre sortaient de la clandestinité pour harceler l'ennemi. Ils lui infligeaient pertes et retards.
Dans votre région, terre de nombreux maquis, je veux renouveler l'hommage solennel que le Premier ministre a rendu, depuis le Vercors, à tous les maquisards pour leur patriotisme, pour leur courage et pour leur rôle historique dans notre libération.
Cette reconnaissance de la Nation, les maquisards l'ont conquise au prix de maints sacrifices. Beaucoup sont tombés au champ d'honneur. Nous nous souvenons de chacun d'eux et, plus spécialement aujourd'hui, des héros des maquis " Adolphe " et " Joël " qui tombèrent au Vigeant.
Cette lutte héroïque n'a pas épargné les populations civiles, victimes de représailles criminelles et sauvages. Comme Tulle, Oradour-sur-Glane, Vassieux-en-Vercors, Maillé, et tant d'autres villes et villages de France, Le Vigeant a subi l'indicible cruauté d'un occupant dont la barbarie ne connaissait pas de limites.
En ce 4 août 1944, assassinats, pillages et viols se succédèrent jusqu'à la fin de la journée. Ici-même, sur ce lieu apparemment si paisible, dans des conditions particulièrement odieuses, 11 otages furent fusillés.
Le souvenir de ces heures de terreur qui brisèrent tant de vies, tant de familles et qui provoquèrent tant de deuils et de destructions, ne s'efface pas. Il ne s'effacera jamais. Je ressens et je partage intensément votre douleur et votre émotion.
Mesdames et Messieurs, l'hommage qui nous réunit en cet instant est légitime. Il est aussi nécessaire.
Il est, bien sûr, légitime, au regard du terrible prix payé par votre commune et votre région pour rendre à la France sa liberté et son honneur.
Cet hommage est également nécessaire si nous voulons préserver les nouvelles générations de telles tragédies. Pour ceux qui connaissent, comme vous, le coût de la guerre et de la barbarie, conserver, témoigner, transmettre les valeurs portées par les Résistants sont des devoirs essentiels.
Je sais que votre commune assume cette responsabilité avec une grande conscience. Mais, au-delà de l'action des pouvoirs publics, c'est bien à chacun que le devoir de mémoire s'impose. Car, face à ceux qui réécrivent l'Histoire ou qui bafouent nos valeurs, nous ne devons jamais relâcher nos efforts.
Sans cesse, nous devons rappeler la force et la modernité de nos principes républicains et des valeurs démocratiques qui nous rassemblent. Sans cesse, nous devons souligner l'importance historique fondamentale de la réconciliation avec l'Allemagne et de la construction européenne.
Mesdames et Messieurs, rester vigilants pour défendre la liberté, bâtir une société respectueuse du droit, oeuvrer pour la paix en Europe et dans le monde, c'est le plus bel hommage que nous puissions rendre aux martyrs que nous honorons aujourd'hui.
Je vous remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 13 septembre 2004)
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires et les élus,
Mesdames et Messieurs les Présidents d'associations,
Mesdames et Messieurs,
Le 4 août 1944, Le Vigeant était le lieu d'une terrible tragédie. Soixante ans après, nous ne l'avons pas oubliée.
Aujourd'hui, nous sommes rassemblés, avec beaucoup de gravité et une grande émotion, pour nous souvenir de chacun et de chacune des victimes de cette sinistre journée.
Le Premier ministre - qui souhaitait être des vôtres - m'a personnellement demandé de vous apporter le salut de la Nation.
Au nom du Gouvernement, je m'incline devant la mémoire des hommes, des femmes et des enfants tués le 4 août 1944.
Maquisards et Résistants tombés au combat, otages innocents victimes de la barbarie des nazis et de leurs complices, les 42 martyrs du Vigeant méritent notre respect le plus profond.
Mesdames et Messieurs, en ces jours décisifs où se jouait le destin de notre Patrie, les combats faisaient rage sur tout le territoire.
Ils étaient le fait des armées alliées et françaises qui venaient de percer le front en Normandie et qui entamaient leur route libératrice et victorieuse.
Les combats étaient aussi le fait des Résistants. Partout, avec audace et fougue, ils étaient à l'oeuvre. Partout, les combattants de l'ombre sortaient de la clandestinité pour harceler l'ennemi. Ils lui infligeaient pertes et retards.
Dans votre région, terre de nombreux maquis, je veux renouveler l'hommage solennel que le Premier ministre a rendu, depuis le Vercors, à tous les maquisards pour leur patriotisme, pour leur courage et pour leur rôle historique dans notre libération.
Cette reconnaissance de la Nation, les maquisards l'ont conquise au prix de maints sacrifices. Beaucoup sont tombés au champ d'honneur. Nous nous souvenons de chacun d'eux et, plus spécialement aujourd'hui, des héros des maquis " Adolphe " et " Joël " qui tombèrent au Vigeant.
Cette lutte héroïque n'a pas épargné les populations civiles, victimes de représailles criminelles et sauvages. Comme Tulle, Oradour-sur-Glane, Vassieux-en-Vercors, Maillé, et tant d'autres villes et villages de France, Le Vigeant a subi l'indicible cruauté d'un occupant dont la barbarie ne connaissait pas de limites.
En ce 4 août 1944, assassinats, pillages et viols se succédèrent jusqu'à la fin de la journée. Ici-même, sur ce lieu apparemment si paisible, dans des conditions particulièrement odieuses, 11 otages furent fusillés.
Le souvenir de ces heures de terreur qui brisèrent tant de vies, tant de familles et qui provoquèrent tant de deuils et de destructions, ne s'efface pas. Il ne s'effacera jamais. Je ressens et je partage intensément votre douleur et votre émotion.
Mesdames et Messieurs, l'hommage qui nous réunit en cet instant est légitime. Il est aussi nécessaire.
Il est, bien sûr, légitime, au regard du terrible prix payé par votre commune et votre région pour rendre à la France sa liberté et son honneur.
Cet hommage est également nécessaire si nous voulons préserver les nouvelles générations de telles tragédies. Pour ceux qui connaissent, comme vous, le coût de la guerre et de la barbarie, conserver, témoigner, transmettre les valeurs portées par les Résistants sont des devoirs essentiels.
Je sais que votre commune assume cette responsabilité avec une grande conscience. Mais, au-delà de l'action des pouvoirs publics, c'est bien à chacun que le devoir de mémoire s'impose. Car, face à ceux qui réécrivent l'Histoire ou qui bafouent nos valeurs, nous ne devons jamais relâcher nos efforts.
Sans cesse, nous devons rappeler la force et la modernité de nos principes républicains et des valeurs démocratiques qui nous rassemblent. Sans cesse, nous devons souligner l'importance historique fondamentale de la réconciliation avec l'Allemagne et de la construction européenne.
Mesdames et Messieurs, rester vigilants pour défendre la liberté, bâtir une société respectueuse du droit, oeuvrer pour la paix en Europe et dans le monde, c'est le plus bel hommage que nous puissions rendre aux martyrs que nous honorons aujourd'hui.
Je vous remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 13 septembre 2004)