Déclaration de Mme Claudie Haigneré, ministre déléguée aux affaires européennes, sur le rôle des relations franco-allemandes dans la construction européenne, à Paris le 8 juillet 2004.

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Circonstance : Remise des prix de la culture franco-allemand, à Paris le 8 juillet 2004

Texte intégral

Monsieur le Ministre,
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs,
En tant que ministre chargée des Questions européennes et en tant que Secrétaire générale de la Coopération franco-allemande, je suis particulièrement heureuse de vous accueillir aujourd'hui dans ce lieu emblématique de la réconciliation franco-allemande et de la construction européenne.
Permettez-moi tout d'abord de saluer l'action de la Fondation européenne de la Culture que vous présidez, M. Seidel.
L'objectif poursuivi depuis plusieurs années par le prix de la culture franco-allemand consiste à honorer des personnalités qui ont oeuvré pour la promotion de notre Europe commune. Vous apportez ainsi une précieuse contribution à la meilleure connaissance que les Européens doivent avoir les uns des autres, et, nous venons d'en parler, à cette relation entre la France et l'Allemagne où la connaissance mutuelle, même si elle est importante, doit encore être renforcée.
Nos richesses culturelles sont un élément essentiel de la force d'entraînement que l'Europe peut avoir sur le reste du monde. Et ces prix qui sont décernés récompensent des contributions individuelles, essentielles pour la progression de l'Europe. Certaines personnalités majeures doivent recevoir de nous, de vous, cette reconnaissance pour l'action qu'elles ont menée et pour les liens qu'elles ont contribué à créer.
Nous allons rendre un hommage tout particulier aux personnalités des prix qui sont récompensés aujourd'hui. Je souhaiterais dire quelques mots très brefs pour saluer leur action. Nous avons choisi de vous accueillir aujourd'hui dans ce salon, où, il y a un demi-siècle, Robert Schuman a jeté les bases de la réconciliation franco-allemande et où ont été proclamés les principes de la construction européenne.
Une symbolique particulière s'attache à l'attribution de ce prix à Wolfgang Schäuble et à Jean-Dominique Giuliani pour la Fondation Robert Schuman. Pourquoi ces deux hommes ?
Un homme politique allemand qui a toujours mis l'Europe au coeur de ses priorités, tout au long de sa carrière dans les hautes sphères de la vie publique de son pays, dans toutes ses phases et dans son interaction quotidienne sur le terrain.
Un Français qui s'est pleinement engagé à mieux faire comprendre l'Europe dans toutes les sphères de la société et de la vie publique françaises et dont nous apprécions beaucoup l'engagement, la présence et la disponibilité.
Tous les deux partagent cette même volonté de garder vivantes la vocation et la responsabilité de nos deux pays au service de l'Europe. Et cette relation privilégiée entre la France et l'Allemagne s'inscrit dans le cadre de notre destin européen commun.
Cette relation franco-allemande est aussi un défi. Elle nous oblige vis-à-vis de nous-mêmes et de nos partenaires.
Rien n'est acquis d'avance. Rien ne doit nous donner l'illusion de nous suffire à nous-mêmes. Nous avons vis-à-vis des pères fondateurs, et c'est pour cela qu'il est important que nous soyons réunis ici, une responsabilité conjointe. La réconciliation, maintenant, va de soi, et pour avoir échangé avec des partenaires allemands de tous âges et en particulier avec les plus jeunes, on sent bien que cette réconciliation n'a plus besoin de jouer le rôle central qui était le sien pour nos aînés. Il y a maintenant cette amitié solide, confiante, qu'il faut encore renforcer. Nous en sommes conscients et devons donc unir nos efforts pour préserver l'attractivité du couple franco-allemand, son dynamisme, sa volonté de progresser auprès des jeunes générations, avec de nouvelles visions de la construction européenne.
Ce n'est que si elle s'accompagne du respect mutuel des Etats membres que notre responsabilité commune pourra faire avancer l'Europe, approfondir la construction européenne.
Ceci suppose aussi que les autres Etats comprennent et apprécient la relation très spéciale qui lie nos deux pays. Il est important qu'ils mesurent combien celle-ci représente un outil au service d'une Europe politique à laquelle nous sommes tous indéfectiblement attachés.
En vous remerciant toutes et tous de votre présence, j'ai le plaisir de passer la parole au président de la Fondation européenne de la culture, M. Ernst Seidel.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 juillet 2004)