Texte intégral
Jean-François Deniau pose, à juste titre, dans Le Figaro daté du 14 juin, la question de la place de notre langue en Europe. Il évoque même la "survie" du français dans les institutions communautaires après l'élargissement, allant jusqu'à proposer une réforme radicale : en faire la seule langue de travail de l'Union.
Rappelons d'abord quelques réalités. Notre langue conserve, à bien des égards, une place à part dans les institutions européennes. Elle est l'une des trois langues de travail de la Commission et du Comité des représentants permanents, qui prépare les décisions du Conseil. Elle est l'une des deux langues de la politique étrangère et de sécurité commune. Elle est enfin la langue unique des délibérés du tribunal de première instance et de la Cour de justice des Communautés européennes.
Il nous faut défendre et renforcer la position du français, sans pour autant revendiquer un régime exorbitant, ni mettre en cause l'exigence de plurilinguisme à laquelle nos partenaires sont légitimement attachés. C'est le sens de l'action que mène le gouvernement depuis plusieurs années. Dans la perspective de l'élargissement, nous avons obtenu que tous les fonctionnaires européens recrutés à partir du 1er mai 2004 aient l'obligation de connaître une seconde langue étrangère. Cette réforme a conduit les institutions européennes à assurer une formation linguistique à tous leurs agents, en particulier en français grâce au dispositif très performant mis en place à Bruxelles avec le Centre européen de langue française (CELF).
En 2003, les actions de promotion du français en Europe ont été dotées de près de 12,2 millions d'euros. Le résultat est à la mesure de l'enjeu : en un an, 5.000 personnes appelées à travailler avec les institutions européennes ont été formées au français. 20 000 postes de travail de ces institutions ont été équipés avec un logiciel d'aide à la rédaction en français. Une campagne grand public de sensibilisation au français a été engagée, notamment en Pologne et en République tchèque.
L'effort réalisé en 2004 est au moins équivalent à celui de l'an dernier. Il se concentre davantage encore sur les nouveaux arrivants. La France a ainsi proposé une formation linguistique intensive à leurs commissaires et aux membres des cabinets de ceux-ci. La plupart d'entre eux ont accepté avec enthousiasme cette proposition. Nous devons agir en coopération avec nos partenaires de la francophonie, mais aussi avec d'autres pays, telle l'Allemagne, qui sont comme nous sommes attachés au plurilinguisme.
Nos représentants ont le devoir et la fierté de parler français lorsqu'ils siègent dans les institutions européennes. Mais ils n'ont pas pour autant le droit d'ignorer les langues étrangères. Nous ne pourrons convaincre nos partenaires d'apprendre le français que si nous faisons, nous aussi, l'effort de nous ouvrir à leur langue. L'objectif reste que tous les États membres généralisent dans leur système scolaire, l'apprentissage de deux langues étrangères. C'est une belle ambition pour la France et pour l'Europe.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 juin 2004)
Rappelons d'abord quelques réalités. Notre langue conserve, à bien des égards, une place à part dans les institutions européennes. Elle est l'une des trois langues de travail de la Commission et du Comité des représentants permanents, qui prépare les décisions du Conseil. Elle est l'une des deux langues de la politique étrangère et de sécurité commune. Elle est enfin la langue unique des délibérés du tribunal de première instance et de la Cour de justice des Communautés européennes.
Il nous faut défendre et renforcer la position du français, sans pour autant revendiquer un régime exorbitant, ni mettre en cause l'exigence de plurilinguisme à laquelle nos partenaires sont légitimement attachés. C'est le sens de l'action que mène le gouvernement depuis plusieurs années. Dans la perspective de l'élargissement, nous avons obtenu que tous les fonctionnaires européens recrutés à partir du 1er mai 2004 aient l'obligation de connaître une seconde langue étrangère. Cette réforme a conduit les institutions européennes à assurer une formation linguistique à tous leurs agents, en particulier en français grâce au dispositif très performant mis en place à Bruxelles avec le Centre européen de langue française (CELF).
En 2003, les actions de promotion du français en Europe ont été dotées de près de 12,2 millions d'euros. Le résultat est à la mesure de l'enjeu : en un an, 5.000 personnes appelées à travailler avec les institutions européennes ont été formées au français. 20 000 postes de travail de ces institutions ont été équipés avec un logiciel d'aide à la rédaction en français. Une campagne grand public de sensibilisation au français a été engagée, notamment en Pologne et en République tchèque.
L'effort réalisé en 2004 est au moins équivalent à celui de l'an dernier. Il se concentre davantage encore sur les nouveaux arrivants. La France a ainsi proposé une formation linguistique intensive à leurs commissaires et aux membres des cabinets de ceux-ci. La plupart d'entre eux ont accepté avec enthousiasme cette proposition. Nous devons agir en coopération avec nos partenaires de la francophonie, mais aussi avec d'autres pays, telle l'Allemagne, qui sont comme nous sommes attachés au plurilinguisme.
Nos représentants ont le devoir et la fierté de parler français lorsqu'ils siègent dans les institutions européennes. Mais ils n'ont pas pour autant le droit d'ignorer les langues étrangères. Nous ne pourrons convaincre nos partenaires d'apprendre le français que si nous faisons, nous aussi, l'effort de nous ouvrir à leur langue. L'objectif reste que tous les États membres généralisent dans leur système scolaire, l'apprentissage de deux langues étrangères. C'est une belle ambition pour la France et pour l'Europe.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 juin 2004)