Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Messieurs les Gouverneurs
Mesdames, Messieurs,
J'aimerais d'abord vous souhaiter la bienvenue dans cette attachante demeure et je remercie vivement l'ambassadeur de France de bien avoir voulu nous y accueillir avec toute son hospitalité. Dominique Strauss-Kahn n'a pas pu malheureusement se joindre à nous, compte tenu d'un calendrier chargé à Paris, mais il m'a demandé de vous saluer chaleureusement.
Le ministre des Finances et moi-même souhaitions organiser cette réception et convier les autorités financières africaines à un moment où les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale qui nous réunissent à Washington s'ouvrent dans une atmosphère d'incertitude, voire de morosité.
La crise financière asiatique, qu'on pensait encore il y a quelques mois circonscrite à quelques pays s'approfondit et s'étend. La demande mondiale se ralentit et le cours de la plupart des matières premières a baissé. De surcroît, des phénomènes météorologiques de grande ampleur viennent modifier le cycle habituel des climats et perturber l'activité agricole un peu partout. On a déjà beaucoup écrit sur les conséquences de ces événements sur la dynamique de l'économie mondiale et la croissance de l'Afrique devra elle aussi être revue à la baisse pour les mois à venir. En outre, le continent africain a été sans doute plus qu'ailleurs récemment affecté par des crises politiques et des conflits internes, qui ont un impact sur le fonctionnement des administrations.
Pourtant, et c'est le message que je souhaitais vous transmettre aujourd'hui, nous ne devons pas céder à ces signes d'inquiétude. Car, non seulement, les effets de cette crise devraient toucher plus légèrement l'Afrique que d'autres continents - l'Afrique devrait être avec l'Europe en 1999 la zone de croissance la plus forte au monde -, mais elle a, pour l'affronter, plusieurs atouts dont elle peut bénéficier. Je citerai :
- la diversification nécessaire dorénavant des investissements financiers mondiaux ;
- le renforcement de l'unité économique et monétaire européenne qui doit créer une zone de stabilité plus résistante aux aléas du système monétaire international et donc sécuriser une part importante du commerce international de l'Afrique ;
- enfin, l'appui de la communauté internationale. Il n'est qu'à voir le nombre croissant de programmes signés entre vos pays et le F.M.I. (26 à ce jour).
Ces atouts une fois dénombrés, il faut en jouer de la façon la plus appropriée.
Cela passe à l'évidence par une poursuite et un approfondissement des réformes structurelles engagées. Cela passe aussi par une politique encore plus claire et une action déterminée pour assurer la convergence des politiques économiques et monétaires entre vos pays au moins au niveau sous-régional.
Parallèlement à ces actions, la France, vous le savez tous, appuiera l'Afrique dans ces circonstances instables, sans exclusive de la place géographique de la langue qu'on parle dans vos pays respectifs, et tant au niveau bilatéral qu'en jouant de son influence au sein des instances internationales.
La France oriente plus de la moitié de son aide bilatérale vers l'Afrique sub-saharienne. Elle est également le second pays donateur au sein de l'OCDE et le niveau de son aide publique au développement est de loin le premier en pourcentage des pays du G8. Sur le plan européen, la France suivra avec beaucoup d'attention les négociations sur le renouvellement de la Convention de Lomé. Le mandat des négociateurs a tenu compte en grande partie des acquis de Lomé que nous souhaitions maintenir. Faut-il rappeler en outre que le quart des ressources du Fonds européen de développement provient du budget français ?
Nous resterons également très attentifs à la question de l'endettement extérieur de vos pays. Comme vous le savez, nous assurons la présidence du secrétariat du Club de Paris. Depuis l'initiative du Sommet de Lyon en 1995, le France a soutenu dans les instances concernées, le FMI, la Banque mondiale et le Club de Paris, l'initiative d'allégement de la dette des pays pauvres (PPTE) qui profite particulièrement à certains de vos pays et dont les dispositions ont été encore consolidées aujourd'hui. Dans le cadre des négociations sur l'AID 12, la France insiste sur la nécessité de marquer une priorité africaine dans l'allocation des fonds. Enfin, nous sommes favorables à la mise en place de dispositions particulières pour les pays sortant d'un conflit. Une situation que malheureusement, je le disais précédemment, plusieurs pays africains doivent confronter.
Oui, la fin de ce siècle sera difficile. Mais nous souhaitons que le continent africain puisse bénéficier des meilleures conditions pour mettre en valeur ses atouts et les efforts importants que vous avez consentis ces dernières années. Ces atouts, il vous faut les promouvoir et nous sommes prêts à le faire avec vous.
Je vous remercie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 octobre 2001)
Messieurs les Gouverneurs
Mesdames, Messieurs,
J'aimerais d'abord vous souhaiter la bienvenue dans cette attachante demeure et je remercie vivement l'ambassadeur de France de bien avoir voulu nous y accueillir avec toute son hospitalité. Dominique Strauss-Kahn n'a pas pu malheureusement se joindre à nous, compte tenu d'un calendrier chargé à Paris, mais il m'a demandé de vous saluer chaleureusement.
Le ministre des Finances et moi-même souhaitions organiser cette réception et convier les autorités financières africaines à un moment où les assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale qui nous réunissent à Washington s'ouvrent dans une atmosphère d'incertitude, voire de morosité.
La crise financière asiatique, qu'on pensait encore il y a quelques mois circonscrite à quelques pays s'approfondit et s'étend. La demande mondiale se ralentit et le cours de la plupart des matières premières a baissé. De surcroît, des phénomènes météorologiques de grande ampleur viennent modifier le cycle habituel des climats et perturber l'activité agricole un peu partout. On a déjà beaucoup écrit sur les conséquences de ces événements sur la dynamique de l'économie mondiale et la croissance de l'Afrique devra elle aussi être revue à la baisse pour les mois à venir. En outre, le continent africain a été sans doute plus qu'ailleurs récemment affecté par des crises politiques et des conflits internes, qui ont un impact sur le fonctionnement des administrations.
Pourtant, et c'est le message que je souhaitais vous transmettre aujourd'hui, nous ne devons pas céder à ces signes d'inquiétude. Car, non seulement, les effets de cette crise devraient toucher plus légèrement l'Afrique que d'autres continents - l'Afrique devrait être avec l'Europe en 1999 la zone de croissance la plus forte au monde -, mais elle a, pour l'affronter, plusieurs atouts dont elle peut bénéficier. Je citerai :
- la diversification nécessaire dorénavant des investissements financiers mondiaux ;
- le renforcement de l'unité économique et monétaire européenne qui doit créer une zone de stabilité plus résistante aux aléas du système monétaire international et donc sécuriser une part importante du commerce international de l'Afrique ;
- enfin, l'appui de la communauté internationale. Il n'est qu'à voir le nombre croissant de programmes signés entre vos pays et le F.M.I. (26 à ce jour).
Ces atouts une fois dénombrés, il faut en jouer de la façon la plus appropriée.
Cela passe à l'évidence par une poursuite et un approfondissement des réformes structurelles engagées. Cela passe aussi par une politique encore plus claire et une action déterminée pour assurer la convergence des politiques économiques et monétaires entre vos pays au moins au niveau sous-régional.
Parallèlement à ces actions, la France, vous le savez tous, appuiera l'Afrique dans ces circonstances instables, sans exclusive de la place géographique de la langue qu'on parle dans vos pays respectifs, et tant au niveau bilatéral qu'en jouant de son influence au sein des instances internationales.
La France oriente plus de la moitié de son aide bilatérale vers l'Afrique sub-saharienne. Elle est également le second pays donateur au sein de l'OCDE et le niveau de son aide publique au développement est de loin le premier en pourcentage des pays du G8. Sur le plan européen, la France suivra avec beaucoup d'attention les négociations sur le renouvellement de la Convention de Lomé. Le mandat des négociateurs a tenu compte en grande partie des acquis de Lomé que nous souhaitions maintenir. Faut-il rappeler en outre que le quart des ressources du Fonds européen de développement provient du budget français ?
Nous resterons également très attentifs à la question de l'endettement extérieur de vos pays. Comme vous le savez, nous assurons la présidence du secrétariat du Club de Paris. Depuis l'initiative du Sommet de Lyon en 1995, le France a soutenu dans les instances concernées, le FMI, la Banque mondiale et le Club de Paris, l'initiative d'allégement de la dette des pays pauvres (PPTE) qui profite particulièrement à certains de vos pays et dont les dispositions ont été encore consolidées aujourd'hui. Dans le cadre des négociations sur l'AID 12, la France insiste sur la nécessité de marquer une priorité africaine dans l'allocation des fonds. Enfin, nous sommes favorables à la mise en place de dispositions particulières pour les pays sortant d'un conflit. Une situation que malheureusement, je le disais précédemment, plusieurs pays africains doivent confronter.
Oui, la fin de ce siècle sera difficile. Mais nous souhaitons que le continent africain puisse bénéficier des meilleures conditions pour mettre en valeur ses atouts et les efforts importants que vous avez consentis ces dernières années. Ces atouts, il vous faut les promouvoir et nous sommes prêts à le faire avec vous.
Je vous remercie.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 octobre 2001)