Texte intégral
Fabrice Lundy : Le samedi de toutes les grognes... Finalement, l'ensemble des organisations syndicales appelle à manifester demain à Paris contre le projet de réforme de l'assurance maladie du gouvernement. Parmi les appels et les signataires donc, la CGC, je vous le disais. Jean-Luc Cazettes, vous êtes le président de la CGC. Dites-moi, ce front syndical uni, personne n'y songeait encore il y a une semaine, même si vous n'êtes pas tous d'accord entre vous sur la réforme à mener.
Jean-Luc Cazettes : C'est-à-dire que nous manifestons tous ensemble le même jour, pas forcément avec les mêmes objectifs et pas forcément avec les mêmes perspectives, mais c'est vrai que nous avons tous estimé que, devant le texte, dans l'état où il était, il était important d'essayer de construire un autre rapport de forces pour obliger le gouvernement à renégocier un certain nombre d'éléments de ce texte.
Fabrice Lundy : Le texte peut bouger très largement jusqu'au 7 juin, expliquait Philippe Douste-Blazy. Le 8 juin, c'est-à-dire mardi prochain, le texte sera transmis donc au Conseil d'Etat, le projet de loi. Vous y croyez à la volonté de Philippe Douste-Blazy, à ses promesses de faire bouger le texte ?
Jean-Luc Cazettes : On a déjà été échaudé par des promesses qui n'étaient pas tenues, mais là, j'ai quand même rencontré à plusieurs reprises Philippe Douste-Blazy et Xavier Bertrand dans la préparation de ce dossier. Je pense qu'il y a réellement une volonté d'essayer de parvenir à un consensus minimum, et donc à changer un certain nombre de curseurs, mais pour cela, bien évidemment, il faut que les salariés et les assurés sociaux se fassent entendre parce que, sans ça, la solution de facilité, bien évidemment, ça sera de ne rien changer au texte.
Fabrice Lundy : Alors, il y a une unité retrouvée, une unité syndicale donc sur le fond, on va en parler dans un instant ; sur la forme : comment jugez-vous la méthode ? Parce que la méthode a été critiquée, quand même.
Jean-Luc Cazettes : La méthode est critiquable dans la mesure où on a imposé, j'ai l'impression, au ministre un calendrier extrêmement chargé, extrêmement restreint, et qui ne permettait pas, bien évidemment, d'aller au bout de toutes les explications possibles dans des délais raisonnables.
Fabrice Lundy : Vous pensez que lui-même n'a pas de marges de manuvre, de marges de négociations ?
Jean-Luc Cazettes : Ça dépend des thèmes. J'ai l'impression qu'il y a un certain nombre de points sur lesquels, effectivement, le ministre a des marges de manuvre ; il y a un certain nombre de points où, manifestement, il est contraint de se plier aux arbitrages rendus par Matignon, ne serait-ce que le 1 euro par consultation. On sait très bien que Philippe Douste-Blazy n'y était pas favorable, mais que, là, il s'incline devant une décision qui vient purement et uniquement de Matignon.
Fabrice Lundy : Alors, justement quelle est votre revendication prioritaire ?
Jean-Luc Cazettes : On a déjà réussi à faire passer un certain nombre de revendications sur le fait que la CSG ne devienne pas progressive, que les remboursements ne soient pas en fonction des revenus, etc, et il nous reste à avoir l'amorce d'un changement d'assiette des cotisations de l'assurance maladie parce que, moi, je suis persuadé que si on continue à surcharger le travail de cette façon-là, on va continuer à créer des délocalisations, des désindustrialisations. Et puis sur la gouvernance, c'est-à-dire sur qui fait quoi à la tête de l'assurance maladie, les choses ne sont pas encore claires ; moi, je n'ai pas du tout l'intention que l'on fasse supporter aux organisations syndicales le poids de décisions qu'elles n'auraient pas prises et qui auraient été prises directement par les pouvoirs publics.
(source http://www.cfecgc.org, le 7 juin 2004)
Jean-Luc Cazettes : C'est-à-dire que nous manifestons tous ensemble le même jour, pas forcément avec les mêmes objectifs et pas forcément avec les mêmes perspectives, mais c'est vrai que nous avons tous estimé que, devant le texte, dans l'état où il était, il était important d'essayer de construire un autre rapport de forces pour obliger le gouvernement à renégocier un certain nombre d'éléments de ce texte.
Fabrice Lundy : Le texte peut bouger très largement jusqu'au 7 juin, expliquait Philippe Douste-Blazy. Le 8 juin, c'est-à-dire mardi prochain, le texte sera transmis donc au Conseil d'Etat, le projet de loi. Vous y croyez à la volonté de Philippe Douste-Blazy, à ses promesses de faire bouger le texte ?
Jean-Luc Cazettes : On a déjà été échaudé par des promesses qui n'étaient pas tenues, mais là, j'ai quand même rencontré à plusieurs reprises Philippe Douste-Blazy et Xavier Bertrand dans la préparation de ce dossier. Je pense qu'il y a réellement une volonté d'essayer de parvenir à un consensus minimum, et donc à changer un certain nombre de curseurs, mais pour cela, bien évidemment, il faut que les salariés et les assurés sociaux se fassent entendre parce que, sans ça, la solution de facilité, bien évidemment, ça sera de ne rien changer au texte.
Fabrice Lundy : Alors, il y a une unité retrouvée, une unité syndicale donc sur le fond, on va en parler dans un instant ; sur la forme : comment jugez-vous la méthode ? Parce que la méthode a été critiquée, quand même.
Jean-Luc Cazettes : La méthode est critiquable dans la mesure où on a imposé, j'ai l'impression, au ministre un calendrier extrêmement chargé, extrêmement restreint, et qui ne permettait pas, bien évidemment, d'aller au bout de toutes les explications possibles dans des délais raisonnables.
Fabrice Lundy : Vous pensez que lui-même n'a pas de marges de manuvre, de marges de négociations ?
Jean-Luc Cazettes : Ça dépend des thèmes. J'ai l'impression qu'il y a un certain nombre de points sur lesquels, effectivement, le ministre a des marges de manuvre ; il y a un certain nombre de points où, manifestement, il est contraint de se plier aux arbitrages rendus par Matignon, ne serait-ce que le 1 euro par consultation. On sait très bien que Philippe Douste-Blazy n'y était pas favorable, mais que, là, il s'incline devant une décision qui vient purement et uniquement de Matignon.
Fabrice Lundy : Alors, justement quelle est votre revendication prioritaire ?
Jean-Luc Cazettes : On a déjà réussi à faire passer un certain nombre de revendications sur le fait que la CSG ne devienne pas progressive, que les remboursements ne soient pas en fonction des revenus, etc, et il nous reste à avoir l'amorce d'un changement d'assiette des cotisations de l'assurance maladie parce que, moi, je suis persuadé que si on continue à surcharger le travail de cette façon-là, on va continuer à créer des délocalisations, des désindustrialisations. Et puis sur la gouvernance, c'est-à-dire sur qui fait quoi à la tête de l'assurance maladie, les choses ne sont pas encore claires ; moi, je n'ai pas du tout l'intention que l'on fasse supporter aux organisations syndicales le poids de décisions qu'elles n'auraient pas prises et qui auraient été prises directement par les pouvoirs publics.
(source http://www.cfecgc.org, le 7 juin 2004)