Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député Bernard Debré,
Permettez-moi, en premier lieu, d'excuser Michel Barnier, en visite aujourd'hui dans les Territoires palestiniens.
La situation dans le Darfour est effectivement très préoccupante. Il s'y déroule une crise humanitaire majeure dont sont victimes, une fois de plus, les plus vulnérables, les femmes et les enfants. Selon les estimations qui nous sont fournies par les autorités soudanaises elles-mêmes, 1,4 millions de personnes ont été déplacées. Si aucune aide ne leur est apportée avant la saison des pluies, qui va arriver rapidement, cette crise va devenir une catastrophe humanitaire. Conjuguée aux violations des Droits de l'Homme et aux atteintes au droit international humanitaire, qui sont perpétrées quotidiennement, elle menace non seulement le processus de paix en cours entre le Nord et le Sud, mais aussi la stabilité de l'ensemble de la région, et notamment du Tchad et de la République centrafricaine.
Depuis plusieurs mois déjà, la France s'est pleinement mobilisée aussi bien du point de vue politique qu'humanitaire. En février 2004, Dominique de Villepin, lorsqu'il était ministre des Affaires étrangères, s'est rendu sur place au Tchad et au Soudan.
Nous avons fortement soutenu, avec nos partenaires européens, la médiation du président Déby lors des pourparlers de Ndjamena qui a abouti le 8 avril à la conclusion d'un accord de cessez-le-feu humanitaire entre le gouvernement soudanais et les rebelles. L'Union européenne soutient, financièrement et par l'envoi d'observateurs, ce mécanisme de cessez-le-feu dirigé par l'Union africaine. Un colonel français, vice-président de la Commission de cessez-le-feu, est sur place.
Il y a moins d'un mois, je me suis moi-même rendu à Ndjamena où j'ai rencontré le président Déby.
Entre le 20 et le 23 juin, Renaud Muselier a pour sa part visité récemment les camps de déplacés du Darfour et a rencontré à Khartoum le président Béchir. Il a insisté sur la nécessité de désarmer instamment les milices notamment les "janjawid", qui continuent à semer la terreur dans le Darfour et il a également demandé au gouvernement soudanais d'assurer rapidement, et de manière visible, le libre accès des personnels humanitaires, ainsi que leur sécurité.
Enfin, au total, l'effort humanitaire de la France dans le Darfour, atteint déjà plus de 10 millions d'euros, ce qui est significatif. Comme vous le constatez, il n'y a pas d'indifférence du gouvernement face à ce dossier. Loin de là. La France est mobilisée et nous agissons !
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er juillet 2004)