Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Sénateurs, américains et français,
Monsieur le Représentant,
Monsieur l'Ambassadeur de France aux Etats-Unis,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
C'est avec beaucoup de joie et de fierté que je vous accueille aujourd'hui dans ces lieux majestueux, mis à notre disposition par le maire de Bayeux, que je remercie pour son hospitalité.
Bayeux est un lieu important pour l'histoire de France.
Ce fut en effet la première ville française libérée, le 7 juin 1944, qui reçut le Général de GAULLE, chef du gouvernement provisoire, dès le 14 juin et fut la capitale administrative de la France libérée jusqu'à la libération de Paris, le 25 août 1944.
C'est à Bayeux que le Général de GAULLE fit ses premiers pas sur le sol français, après des années de combat et d'exil.
Ce furent ses retrouvailles physiques, je dirai presque charnelles, avec le peuple de France. Ce furent aussi les prémices du rétablissement de la légalité républicaine.
C'est sans doute parce que Bayeux revêtait une haute dimension symbolique que le Général de Gaulle y a prononcé l'un de ses plus fameux discours, le 16 juin 1946, où il précise sa conception de l'Etat et de la France et pose les jalons, avec 12 ans d'avance, de la Cinquième République. Le gaulliste que je suis ne pouvait l'oublier.
Je vous reçois avec beaucoup de joie et beaucoup de fierté mais aussi avec beaucoup d'émotion.
Beaucoup d'émotion, car qui a eu 18 ans -et on n'est pas plus sérieux quand on a 18 ans que quand on a 17 ans, pour reprendre ce vers célèbre d'Arthur RIMBAUD- est forcément ému à l'évocation de la mémoire de ces milliers de jeunes hommes, souvent américains, emportés à l'orée de leur vie, alors que tout leur était encore promis et que beaucoup n'avaient pas 20 ans.
Tous ceux qui ont visité les cimetières américains de Normandie ne peuvent oublier que derrière ces alignements parfaits de croix blanches, il y avait des vies, des vies brisées, des vies ruinées, mais des vies offertes.
On n'est pas sérieux quand on a 17 ans et pourtant, pourtant, tant de jeunes Américains, qui ne connaissaient ni l'Europe ni la France, sont morts pour elles.
Pour elles, et pour que leurs contemporains européens et français retrouvent la liberté, cette liberté chérie pour laquelle ils ont sacrifié leur vie, sans compter, sans hésiter, sans vaciller.
Ce sacrifice suprême, auquel nous rendons une nouvelle fois hommage, en vous saluant respectueusement aujourd'hui, n'a pas été vain.
Il a permis de restaurer la liberté, la démocratie et l'Etat de droit, en même temps que l'espoir, l'honneur et la prospérité.
Pour tout cela, merci. Merci du fond du coeur.
[UNE MINUTE DE SILENCE]
A vous les héritiers de ces combattants de la liberté, de ces preux chevaliers des temps modernes, la France rend l'hommage qui leur est dû.
Cet hommage, ce salut, la France vous le rend de bon coeur, sans arrière-pensée et sans penser, notamment, aux récents aléas des relations franco-américaines, marquées davantage par des divergences de forme que de fond.
Mesdames et Messieurs,
Sur le débarquement de Normandie, tout a été dit. Je n'en rajouterai pas.
En revanche, je suis frappé de voir que le 60ème anniversaire du débarquement suscite plus d'intérêt et de passion que le 50ème anniversaire ou que tous les anniversaires qui l'ont précédé.
On peut s'en étonner mais j'y vois pour ma part un message clair.
A un moment charnière, en ce début de siècle qui est aussi un début de millénaire, en ces temps troublés, où le monde est de plus en plus complexe et de plus en plus incertain, où les menaces sont à la fois de plus en plus nombreuses et de plus en plus diffuses, les hommes ont besoin de repères, de sens.
Or, la liberté, la démocratie, héritées de la Renaissance et des Lumières, sont des réponses à cette quête de sens, à cette aspiration à transcender le quotidien.
Ces valeurs, qui sont nos valeurs, à nous, Américains et Français, Français et Américains, ont été héroïquement portées et incarnées par les soldats américains, morts pour elles sur le sol de Normandie, cette Normandie lointaine, heureuse de leur témoigner aujourd'hui sa reconnaissance éternelle.
Ces valeurs communes, qui font notre fierté et qui sont notre honneur, qui fondent notre société et engagent notre avenir, nous rapprochent à jamais.
Cette communauté de valeurs, scellée par le tribut du sang, nourrie par une histoire commune, l'emportera toujours sur les discussions ou les divergences d'un moment.
Qu'on le veuille ou non, qu'on s'en réjouisse ou qu'on le regrette, la France et les Etats-Unis font partie de la même grande famille, celle de la démocratie et du progrès.
Pour ma part, je m'en réjouis.
Vive les Etats-Unis !
Vive la France !
Vive l'amitié franco-américaine !
Et gloire à ceux qui sont morts en son nom.
Qu'ils reposent en paix.
(Source http://www.senat.fr, le 10 juin 2004)
Monsieur le Représentant,
Monsieur l'Ambassadeur de France aux Etats-Unis,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
C'est avec beaucoup de joie et de fierté que je vous accueille aujourd'hui dans ces lieux majestueux, mis à notre disposition par le maire de Bayeux, que je remercie pour son hospitalité.
Bayeux est un lieu important pour l'histoire de France.
Ce fut en effet la première ville française libérée, le 7 juin 1944, qui reçut le Général de GAULLE, chef du gouvernement provisoire, dès le 14 juin et fut la capitale administrative de la France libérée jusqu'à la libération de Paris, le 25 août 1944.
C'est à Bayeux que le Général de GAULLE fit ses premiers pas sur le sol français, après des années de combat et d'exil.
Ce furent ses retrouvailles physiques, je dirai presque charnelles, avec le peuple de France. Ce furent aussi les prémices du rétablissement de la légalité républicaine.
C'est sans doute parce que Bayeux revêtait une haute dimension symbolique que le Général de Gaulle y a prononcé l'un de ses plus fameux discours, le 16 juin 1946, où il précise sa conception de l'Etat et de la France et pose les jalons, avec 12 ans d'avance, de la Cinquième République. Le gaulliste que je suis ne pouvait l'oublier.
Je vous reçois avec beaucoup de joie et beaucoup de fierté mais aussi avec beaucoup d'émotion.
Beaucoup d'émotion, car qui a eu 18 ans -et on n'est pas plus sérieux quand on a 18 ans que quand on a 17 ans, pour reprendre ce vers célèbre d'Arthur RIMBAUD- est forcément ému à l'évocation de la mémoire de ces milliers de jeunes hommes, souvent américains, emportés à l'orée de leur vie, alors que tout leur était encore promis et que beaucoup n'avaient pas 20 ans.
Tous ceux qui ont visité les cimetières américains de Normandie ne peuvent oublier que derrière ces alignements parfaits de croix blanches, il y avait des vies, des vies brisées, des vies ruinées, mais des vies offertes.
On n'est pas sérieux quand on a 17 ans et pourtant, pourtant, tant de jeunes Américains, qui ne connaissaient ni l'Europe ni la France, sont morts pour elles.
Pour elles, et pour que leurs contemporains européens et français retrouvent la liberté, cette liberté chérie pour laquelle ils ont sacrifié leur vie, sans compter, sans hésiter, sans vaciller.
Ce sacrifice suprême, auquel nous rendons une nouvelle fois hommage, en vous saluant respectueusement aujourd'hui, n'a pas été vain.
Il a permis de restaurer la liberté, la démocratie et l'Etat de droit, en même temps que l'espoir, l'honneur et la prospérité.
Pour tout cela, merci. Merci du fond du coeur.
[UNE MINUTE DE SILENCE]
A vous les héritiers de ces combattants de la liberté, de ces preux chevaliers des temps modernes, la France rend l'hommage qui leur est dû.
Cet hommage, ce salut, la France vous le rend de bon coeur, sans arrière-pensée et sans penser, notamment, aux récents aléas des relations franco-américaines, marquées davantage par des divergences de forme que de fond.
Mesdames et Messieurs,
Sur le débarquement de Normandie, tout a été dit. Je n'en rajouterai pas.
En revanche, je suis frappé de voir que le 60ème anniversaire du débarquement suscite plus d'intérêt et de passion que le 50ème anniversaire ou que tous les anniversaires qui l'ont précédé.
On peut s'en étonner mais j'y vois pour ma part un message clair.
A un moment charnière, en ce début de siècle qui est aussi un début de millénaire, en ces temps troublés, où le monde est de plus en plus complexe et de plus en plus incertain, où les menaces sont à la fois de plus en plus nombreuses et de plus en plus diffuses, les hommes ont besoin de repères, de sens.
Or, la liberté, la démocratie, héritées de la Renaissance et des Lumières, sont des réponses à cette quête de sens, à cette aspiration à transcender le quotidien.
Ces valeurs, qui sont nos valeurs, à nous, Américains et Français, Français et Américains, ont été héroïquement portées et incarnées par les soldats américains, morts pour elles sur le sol de Normandie, cette Normandie lointaine, heureuse de leur témoigner aujourd'hui sa reconnaissance éternelle.
Ces valeurs communes, qui font notre fierté et qui sont notre honneur, qui fondent notre société et engagent notre avenir, nous rapprochent à jamais.
Cette communauté de valeurs, scellée par le tribut du sang, nourrie par une histoire commune, l'emportera toujours sur les discussions ou les divergences d'un moment.
Qu'on le veuille ou non, qu'on s'en réjouisse ou qu'on le regrette, la France et les Etats-Unis font partie de la même grande famille, celle de la démocratie et du progrès.
Pour ma part, je m'en réjouis.
Vive les Etats-Unis !
Vive la France !
Vive l'amitié franco-américaine !
Et gloire à ceux qui sont morts en son nom.
Qu'ils reposent en paix.
(Source http://www.senat.fr, le 10 juin 2004)