Texte intégral
Mes Chers Amis,
Voilà donc que la campagne se termine avant même d'avoir commencé.
Le premier et dernier grand débat télévisé a ce lieu ce soir même, à quarante-huit heures du scrutin.
Les Français vont aller voter sans rien savoir des enjeux du scrutin, sans avoir été informés des bouleversements considérables qui sont en train de se produire et de ceux que, déjà, on nous annonce pour les jours qui suivront : l'adoption de cette Constitution européenne qui nous dépossèdera du peu qu'il nous reste de souveraineté.
Les ténors de l'établissement sont aux abonnés absents.
Le gouvernement fait le dos rond en espérant que la raclée électorale qu'il va subir sera minimisée par un succès de l'équipe de France de football qui, par un heureux hasard, disputera son premier match à l'heure où les résultats électoraux seront diffusés.
Et les médias, qui ont su bouleverser tous leurs programmes pour commémorer le Jour J - pardon, le D Day, puisqu'il nous faut en tous domaines nous mettre à l'heure américaine -, n'ont pas jugé utile de faire le moindre travail explicatif sur les véritables enjeux de ces élections.
Votez d'abord, on vous expliquera ensuite pour quoi vous avez voté !
.../...
Ne vous y trompez pas : si le débat n'a pas eu lieu, c'est parce qu'il ne fallait surtout pas qu'il ait lieu. Il ne fallait surtout pas que les Français prennent conscience du " Grand Secret " !
Je vois déjà les commentateurs qui frémissent : ça y est, Le Pen nous refait le coup du complot ! Eh bien non.
Le " Grand Secret ", c'est le titre d'une tribune libre que Michel Barnier, qui était alors commissaire européen, a publié dans le quotidien " Libération " quelques semaines avant la dernière élection présidentielle.
" Ce grand secret, écrivait-il, c'est d'abord et avant tout que la plupart des décisions que les candidats vont s'engager à prendre avec la confiance du peuple ne relèvent plus d'eux seuls. En 1988, Jacques Delors avait annoncé que "dans dix ans, 80 % de la législation économique, peut-être même fiscale et sociale, applicable dans les Etats-membres seront d'origine communautaires". La proportion n'est pas exactement celle-là, poursuivait Barnier, mais les ministres de tous les gouvernements, les parlementaires assis sur tous les bancs le savent bien : transports, énergie, environnement, agriculture, industrie, protection des consommateurs, sécurité alimentaire, immigration, tout cela - et bien davantage - relève d'un pouvoir partagé avec l'Union européenne. "
" Selon la formule prêtée à Jonathan Swift, ajoutait-il, le "mensonge politique est l'art de faire accroire au peuple des faussetés salutaires pour quelque bonne fin". Après 50 ans de vie politique, j'avoue mon ignorance: je ne vois pas la "bonne fin" de ce grand secret, de cet incroyable mensonge par omission. "
Et Michel Barnier de conclure : " Au moment d'élire celle ou celui qui présidera la République pendant les cinq prochaines années, les citoyens doivent savoir que diriger l'Etat dans une Europe de plus en plus intégrée implique au moins autant l'art de négocier que l'art de commander, celui de convaincre que celui d'imposer. "
Quel aveu ! Quel accès de franchise, qui correspond très exactement à ce que nous cessons de dire depuis des décennies : la construction européenne, c'est la destruction de la France.
La construction européenne, c'est la perte de notre indépendance, la perte de notre souveraineté, le renoncement à notre existence d'hommes et de femmes libres et maîtres de leur destin.
Chaque jour qui passe nous en apporte une démonstration supplémentaire, en forme d'humiliation.
Chaque difficulté nouvelle nous montre que nous n'avons plus le choix qu'entre la soumission aux diktats de la Commission européenne, mais il nous faut alors accepter l'asphyxie de notre économie, et la révolte.
Voyez le dossier Alstom où, pour sauver 110 000 emplois, dont 10 000 en France, nous avons dû, l'année dernière, retirer le plan d'urgence conçu par le ministère des Finances pour en accepter un autre, qui faisait la part belle aux grandes banques d'affaires, sur l'injonction de Bruxelles, puis, cette année, reprendre notre bâton de pèlerin pour repartir négocier avec un commissaire européen à la concurrence tout puissant en l'implorant de nous permettre de ne pas démanteler l'un des plus beaux fleurons de notre industrie. Il paraît que nous y sommes parvenus en partie. En partie seulement, car Alstom va tout de même devoir céder une partie de ses activités. Au profit de qui ? On ne sait...
Voyez la réforme du statut d'EDF. La gauche mobilise les employés d'EDF à travers les syndicats qu'elle contrôle sans dire que cette réforme a été décidée et acceptée conjointement, lors du sommet de Barcelone, par MM. Chirac et Jospin. Et, une fois de plus, ce sont les citoyens, tous, usagers des services publics qui sont pris en otages dans le bras de fer engagé par la CGT et les syndicats révolutionnaires.
Le pauvre Sarkozy, dans cette affaire-là, peut donner toutes les assurances qu'il veut aux salariés d'EDF comme à l'ensemble des Français : il ne peut rien faire d'autre que de parler et d'appliquer les décisions qui ont été prises ailleurs et qui s'imposent à lui comme à nous tous.
Evidemment, cela, il le tait. Le reconnaître, ce serait avouer qu'il n'a, de fait, aucun pouvoir...
La construction européenne est un cancer qui ronge peu à peu le service public à la française. Les transports, l'électricité, le courrier... que restera-t-il demain, de tout cela ?
Ce que nous avions prédit se réalise : l'Europe se construit contre les peuples qui la composent.
Voir le gouvernement français se prosterner devant le président de la Commission européenne est une humiliation pour la France et pour tous les Français.
.../...
La construction européenne fut sans doute une idée belle et généreuse, mais nul ne sait plus où elle va, ni quels intérêts elle sert. Nous savons, en tout cas, qu'elle ne sert pas les intérêts des peuples, et singulièrement ceux du peuple français.
L'Europe n'est peut-être pas responsable de tous nos maux, mais la liste des ravages qu'a entraînés la construction d'une Europe indifférente au sort des peuples qui la composent est effrayante.
On a fait l'Europe du charbon : il n'y a plus de charbon, plus de houillères, et plus de mineurs.
On a fait l'Europe de l'acier : il n'y a quasiment plus d'acier, plus de sidérurgie, et plus de métallurgistes.
La liste des activités industrielles qui ont disparu s'allonge chaque jour au rythme des faillites et des délocalisations.
On a fait l'Europe de la pêche : la France a perdu plus de la moitié de ses bateaux, et plus de la moitié de ses marins.
On a fait l'Europe de l'agriculture : de 2,7 millions d'agriculteurs en 1972, la France n'en compte plus que 600 000. Et selon l'Insee, ils ne seront plus que 300 000 en 2010.
Ce ne sont plus des étapes sur la voie de la construction européenne, ce sont des avis d'obsèques !
Depuis 1995, la France a perdu 450 000 emplois industriels, soit en raison des délocalisations, soit par la disparition pure et simple de compagnies industrielles.
A qui le tour ?
Qui, demain, va mourir, parce que l'Union européenne en aura décidé ainsi ?
Loin d'être un moyen de démultiplier les énergies de ses membres, cette Europe-là devient le catafalque des illusions perdues.
Pour une utopie en vogue, on sacrifie les hommes, on sacrifie les peuples, on sacrifie les nations, on sacrifie les âmes.
.../...
L'Union européenne, telle qu'elle est actuellement bâtie, mène à la ruine, à la faillite, à la décadence. Elle n'est qu'une vue de l'esprit, artificielle et retardataire, totalement déconnectée du réel, sans ancrage aucun dans la réalité de la vie quotidienne de notre peuple. Qui plus est, elle est dépourvue de ce ciment culturel et spirituel qui seul peut fonder l'entente entre les peuples.
Par idéologie européiste, c'est un crime contre la nation qui est en train de se commettre. Ce ne sont pas les clauses de sauvegarde, ni les périodes transitoires, pour l'entrée en vigueur de telle ou telle mesure, qui feront longtemps illusion. Elles ne sont là que pour donner à l'opinion publique l'impression qu'on a tout prévu et qu'on maîtrise la situation.
La France, dans une Europe à 25 aujourd'hui, à 27 dans trois ans, puis pourquoi pas à 30, ou 35, ou 40, avec la Turquie ! avec le Kosovo ! n'aura plus aucun pouvoir, plus aucune influence, vassalisée par les Allemands ou les Américains.
Michel Barnier, encore lui, pense même déjà à instaurer un " partenariat d'exception ", c'est son expression, avec le Maroc !
Ce statut abscons placerait le Maroc, a expliqué le Quai d'Orsay que je cite, " à mi chemin entre l'association et l'adhésion " à l'Union européenne !
Mais pourquoi s'arrêter à mi-chemin ! Quand la moitié du chemin est parcourue, généralement, on ne revient pas en arrière, on pousse jusqu'à la ligne d'arrivée, et la ligne d'arrivée, c'est l'entrée du Maroc dans l'Union européenne, ce qui aurait au moins le mérite de la logique eu égard au nombre de Marocains qui résident déjà dans l'Union, ou qui possèdent la double nationalité, celle de leur pays d'accueil, la France, et celle de leur véritable patrie, le Maroc !
Cette fuite en avant, conduite par MM. Chirac et Raffarin, se double d'une irresponsabilité gravissime.
Comment la France, incapable de respecter le pacte de stabilité budgétaire, régulièrement tancée à ce titre par la Commission européenne, pourra-t-elle financer l'élargissement ?
La contribution française au budget communautaire est déjà de plus de 15 milliards d'euros par an, soit le quatrième poste français derrière l'Education, la Défense et l'Equipement, et notre solde est négatif de plus de deux milliards d'euros.
L'élargissement, ce sera le tonneau des Danaïdes, et c'est déjà un scandale comparable à celui des affaires Enron et Parmalat.
Son coût a été volontairement sous-estimé comme les bilans d'Enron et de Parmalat avaient été maquillés, et les problèmes sont sciemment minorés par la Commission comme les cabinets comptables avaient dissimulé les difficultés des entreprises.
Pour ne pas désespérer Varsovie ou Budapest, ou préfère sacrifier Saint-Nazaire ou Mulhouse.
Pour augmenter les pouvoirs des eurocrates bruxellois, on préfère sacrifier la souveraineté et l'identité françaises.
Pour étendre l'espace Schengen jusqu'aux confins de la Russie ou de l'Ukraine, on sacrifie la protection de nos frontières et notre propre sécurité.
Pour la commémoration du débarquement en Normandie, la France a rétabli quelques jours ses contrôles aux frontières.
Soit dit en passant, il ne me semble pas très logique de craindre l'arrivée de terroristes en provenance de l'étranger pour trucider M. Bush alors qu'il n'y a qu'à passer une petite annonce dans n'importe quelle banlieue un peu sensible pour recruter tous les volontaires dont on a besoin !
Pour le mariage du prince héritier espagnol, l'Espagne a elle aussi rétabli un temps ses contrôles aux frontières afin que les festivités ne soient pas troublées.
Et le Portugal fait actuellement de même, surveillant personnellement ses frontières terrestres, maritimes et aéroportuaires pendant toute la durée du championnat d'Europe de football.
Ces mesures temporaires, les accords de Schengen les autorisent. Ils stipulent qu'un Etat membre de l'Union européenne peut rétablir les contrôles à ses frontières si l'ordre public ou la sécurité nationale l'exigent.
Eh bien si l'ordre public ou la sécurité nationale risquent d'être troublés à l'occasion de parties de balle au pied ou de festivités princières, permettez-moi de penser qu'ils le sont encore plus par l'arrivée continue de centaines de milliers d'étranger que rien, ni la culture, ni les valeurs, ni les moeurs, ne prédisposent à s'intégrer dans notre société.
Rétablir les frontières de notre pays ne consiste évidemment pas à empêcher quiconque de pénétrer sur notre territoire.
Rétablir les frontières, c'est nous donner la possibilité de choisir qui nous voulons bien accueillir.
C'est, tout simplement, nous faire respecter chez nous.
Et l'histoire montre que lorsqu'on est respecté chez soi, on l'est aussi de par le monde.
.../...
La France, comme l'Europe, n'en prennent hélas pas le chemin.
Ce qui est en train de se mettre en place, c'est un super Etat européen, avec Bruxelles comme capitale, avec les eurocrates comme grands prêtres et avec la Constitution européenne comme Bible.
Une Bible au demeurant fort peu catholique puisque, pour ne pas fâcher les cercles philosophiques, la France continue de refuser qu'y soit fait référence, non pas même à l'identité chrétienne de la France, mais simplement à ses origines chrétiennes.
" France, fille aînée de l'Eglise, qu'as-tu fait des promesses de ton baptême ? "...
Il est temps de rappeler cette phrase essentielle aux hommes qui nous gouvernent.
Ce qui est en train de se passer, c'est très exactement ce que Jacques Chirac lui-même avait annoncé, de manière prophétique, à la veille des élections européennes en 1979. Du moins est-ce ce que Pierre Juillet et Marie-France Garaud avaient réussi à lui faire dire, dans son fameux appel de Cochin.
Ecoutez, écoutez bien ce que disait alors Jacques Chirac. Je l'ai suffisamment combattu pour pouvoir affirmer que, de ce texte-là, je n'ai pas une ligne, pas un mot à retrancher :
" Il est des heures graves dans l'histoire d'un peuple, disait Jacques Chirac, où sa sauvegarde tient toute dans sa capacité de discerner les menaces qu'on lui cache [...]. Tout nous conduit à penser que derrière le masque des mots et le jargon des technocrates, on prépare l'inféodation de la France, on consent à l'idée de son abaissement. En ce qui nous concerne, nous devons dire non [...].
" Comme toujours lorsqu'il s'agit du rabaissement de la France, poursuivait-il, le Parti de l'étranger est à l'uvre avec sa voix paisible et rassurante. Français ne l'écoutez pas. C'est l'engourdissement qui précède la paix et la mort ".
Ce parti de l'étranger, que dénonçait le futur chef de l'Etat, c'était celui de " l'empire des marchands ", de " l'asservissement économique ", celui, pour être tout à fait clair, de l'idéologie matérialiste des lobbies anti-nationaux.
Un quart de siècle plus tard, ce parti de l'étranger est en train de gagner.
Le parti de l'étranger s'empare de tous les leviers de commande, avec la bienveillance de celui qui, fondant le RPR en 1976, expliquait à juste titre que, je le cite, " l'indépendance n'est qu'un mot si la politique étrangère est conduite dans le consentement à une allégeance extérieure ".
L'Europe, écrivait déjà Paul Valéry au début des années 1930, " n'aspire à être gouvernée que par une commission américaine ".
Nous y sommes.
Des traîtres à la nation sont en train de vendre la France à une eurocratie mondialiste et aux intérêts des financiers supranationaux.
Les Etats-Unis d'Amérique, qui entendent imposer leur hégémonie sur le monde et particulièrement sur l'Europe, se servent pour cela d'un cheval de Troie : l'Europe de Bruxelles.
On savait déjà que cette Europe de Bruxelles était oligarchique, c'est-à-dire entre les mains d'une minorité de technocrates cooptés et arrogants, ne disposant d'aucune légitimité démocratique et soumis aux influences des lobbies industriels et commerciaux dont les moyens de persuasion sont considérables.
On sait maintenant qu'elle est totalement mondialiste et n'a de cesse que de vouloir abattre les protections naturelles que constituent les Etats-nations pour avancer vers l'utopie d'un gouvernement mondial.
.../...
A travers vous, ce soir, c'est à tous les Français que je m'adresse. A tous ceux qui, par-delà leurs opinions politiques, partagent le même amour de leur pays.
A tous les Français, je demande de se souvenir de ce qu'ils ont été, car il n'appartient qu'à eux qu'ils le redeviennent : un peuple grand, libre, fier, indépendant, puissant et prospère.
J'irai même plus loin.
Pour que puissions nous disputer, nous affronter, nous livrer à ces joutes électorales que nous affectionnons tant, pour que des Français puissent être lepénistes et d'autres anti-lepénistes, pour que certains soient socialistes, d'autres libéraux, d'aucuns écologistes, que sais-je encore, il faut, d'abord, que tous soient français.
Pour que les débats nationaux aient lieu, il faut que la nation vive.
Pour que l'histoire nationale s'écrive, il faut qu'il y ait une nation.
Et il n'y aura plus de nation si nous sommes soumis.
Voter pour les listes du Front national, dimanche, ce n'est pas voter pour un parti. C'est voter pour la France.
Pour que la France vive !
Pour que les Français redeviennent maîtres de leur destin !
Notre survie est en jeu : mobilisez-vous !
Faites entendre le cri de la révolte !
Notre hymne national nous l'ordonne : nous vivants, jamais les cohortes étrangères ne feront la loi dans notre pays !
Vive le Front National !
Vive la France
(source http://www.front-national.fr, le 14 juin 2004)
Voilà donc que la campagne se termine avant même d'avoir commencé.
Le premier et dernier grand débat télévisé a ce lieu ce soir même, à quarante-huit heures du scrutin.
Les Français vont aller voter sans rien savoir des enjeux du scrutin, sans avoir été informés des bouleversements considérables qui sont en train de se produire et de ceux que, déjà, on nous annonce pour les jours qui suivront : l'adoption de cette Constitution européenne qui nous dépossèdera du peu qu'il nous reste de souveraineté.
Les ténors de l'établissement sont aux abonnés absents.
Le gouvernement fait le dos rond en espérant que la raclée électorale qu'il va subir sera minimisée par un succès de l'équipe de France de football qui, par un heureux hasard, disputera son premier match à l'heure où les résultats électoraux seront diffusés.
Et les médias, qui ont su bouleverser tous leurs programmes pour commémorer le Jour J - pardon, le D Day, puisqu'il nous faut en tous domaines nous mettre à l'heure américaine -, n'ont pas jugé utile de faire le moindre travail explicatif sur les véritables enjeux de ces élections.
Votez d'abord, on vous expliquera ensuite pour quoi vous avez voté !
.../...
Ne vous y trompez pas : si le débat n'a pas eu lieu, c'est parce qu'il ne fallait surtout pas qu'il ait lieu. Il ne fallait surtout pas que les Français prennent conscience du " Grand Secret " !
Je vois déjà les commentateurs qui frémissent : ça y est, Le Pen nous refait le coup du complot ! Eh bien non.
Le " Grand Secret ", c'est le titre d'une tribune libre que Michel Barnier, qui était alors commissaire européen, a publié dans le quotidien " Libération " quelques semaines avant la dernière élection présidentielle.
" Ce grand secret, écrivait-il, c'est d'abord et avant tout que la plupart des décisions que les candidats vont s'engager à prendre avec la confiance du peuple ne relèvent plus d'eux seuls. En 1988, Jacques Delors avait annoncé que "dans dix ans, 80 % de la législation économique, peut-être même fiscale et sociale, applicable dans les Etats-membres seront d'origine communautaires". La proportion n'est pas exactement celle-là, poursuivait Barnier, mais les ministres de tous les gouvernements, les parlementaires assis sur tous les bancs le savent bien : transports, énergie, environnement, agriculture, industrie, protection des consommateurs, sécurité alimentaire, immigration, tout cela - et bien davantage - relève d'un pouvoir partagé avec l'Union européenne. "
" Selon la formule prêtée à Jonathan Swift, ajoutait-il, le "mensonge politique est l'art de faire accroire au peuple des faussetés salutaires pour quelque bonne fin". Après 50 ans de vie politique, j'avoue mon ignorance: je ne vois pas la "bonne fin" de ce grand secret, de cet incroyable mensonge par omission. "
Et Michel Barnier de conclure : " Au moment d'élire celle ou celui qui présidera la République pendant les cinq prochaines années, les citoyens doivent savoir que diriger l'Etat dans une Europe de plus en plus intégrée implique au moins autant l'art de négocier que l'art de commander, celui de convaincre que celui d'imposer. "
Quel aveu ! Quel accès de franchise, qui correspond très exactement à ce que nous cessons de dire depuis des décennies : la construction européenne, c'est la destruction de la France.
La construction européenne, c'est la perte de notre indépendance, la perte de notre souveraineté, le renoncement à notre existence d'hommes et de femmes libres et maîtres de leur destin.
Chaque jour qui passe nous en apporte une démonstration supplémentaire, en forme d'humiliation.
Chaque difficulté nouvelle nous montre que nous n'avons plus le choix qu'entre la soumission aux diktats de la Commission européenne, mais il nous faut alors accepter l'asphyxie de notre économie, et la révolte.
Voyez le dossier Alstom où, pour sauver 110 000 emplois, dont 10 000 en France, nous avons dû, l'année dernière, retirer le plan d'urgence conçu par le ministère des Finances pour en accepter un autre, qui faisait la part belle aux grandes banques d'affaires, sur l'injonction de Bruxelles, puis, cette année, reprendre notre bâton de pèlerin pour repartir négocier avec un commissaire européen à la concurrence tout puissant en l'implorant de nous permettre de ne pas démanteler l'un des plus beaux fleurons de notre industrie. Il paraît que nous y sommes parvenus en partie. En partie seulement, car Alstom va tout de même devoir céder une partie de ses activités. Au profit de qui ? On ne sait...
Voyez la réforme du statut d'EDF. La gauche mobilise les employés d'EDF à travers les syndicats qu'elle contrôle sans dire que cette réforme a été décidée et acceptée conjointement, lors du sommet de Barcelone, par MM. Chirac et Jospin. Et, une fois de plus, ce sont les citoyens, tous, usagers des services publics qui sont pris en otages dans le bras de fer engagé par la CGT et les syndicats révolutionnaires.
Le pauvre Sarkozy, dans cette affaire-là, peut donner toutes les assurances qu'il veut aux salariés d'EDF comme à l'ensemble des Français : il ne peut rien faire d'autre que de parler et d'appliquer les décisions qui ont été prises ailleurs et qui s'imposent à lui comme à nous tous.
Evidemment, cela, il le tait. Le reconnaître, ce serait avouer qu'il n'a, de fait, aucun pouvoir...
La construction européenne est un cancer qui ronge peu à peu le service public à la française. Les transports, l'électricité, le courrier... que restera-t-il demain, de tout cela ?
Ce que nous avions prédit se réalise : l'Europe se construit contre les peuples qui la composent.
Voir le gouvernement français se prosterner devant le président de la Commission européenne est une humiliation pour la France et pour tous les Français.
.../...
La construction européenne fut sans doute une idée belle et généreuse, mais nul ne sait plus où elle va, ni quels intérêts elle sert. Nous savons, en tout cas, qu'elle ne sert pas les intérêts des peuples, et singulièrement ceux du peuple français.
L'Europe n'est peut-être pas responsable de tous nos maux, mais la liste des ravages qu'a entraînés la construction d'une Europe indifférente au sort des peuples qui la composent est effrayante.
On a fait l'Europe du charbon : il n'y a plus de charbon, plus de houillères, et plus de mineurs.
On a fait l'Europe de l'acier : il n'y a quasiment plus d'acier, plus de sidérurgie, et plus de métallurgistes.
La liste des activités industrielles qui ont disparu s'allonge chaque jour au rythme des faillites et des délocalisations.
On a fait l'Europe de la pêche : la France a perdu plus de la moitié de ses bateaux, et plus de la moitié de ses marins.
On a fait l'Europe de l'agriculture : de 2,7 millions d'agriculteurs en 1972, la France n'en compte plus que 600 000. Et selon l'Insee, ils ne seront plus que 300 000 en 2010.
Ce ne sont plus des étapes sur la voie de la construction européenne, ce sont des avis d'obsèques !
Depuis 1995, la France a perdu 450 000 emplois industriels, soit en raison des délocalisations, soit par la disparition pure et simple de compagnies industrielles.
A qui le tour ?
Qui, demain, va mourir, parce que l'Union européenne en aura décidé ainsi ?
Loin d'être un moyen de démultiplier les énergies de ses membres, cette Europe-là devient le catafalque des illusions perdues.
Pour une utopie en vogue, on sacrifie les hommes, on sacrifie les peuples, on sacrifie les nations, on sacrifie les âmes.
.../...
L'Union européenne, telle qu'elle est actuellement bâtie, mène à la ruine, à la faillite, à la décadence. Elle n'est qu'une vue de l'esprit, artificielle et retardataire, totalement déconnectée du réel, sans ancrage aucun dans la réalité de la vie quotidienne de notre peuple. Qui plus est, elle est dépourvue de ce ciment culturel et spirituel qui seul peut fonder l'entente entre les peuples.
Par idéologie européiste, c'est un crime contre la nation qui est en train de se commettre. Ce ne sont pas les clauses de sauvegarde, ni les périodes transitoires, pour l'entrée en vigueur de telle ou telle mesure, qui feront longtemps illusion. Elles ne sont là que pour donner à l'opinion publique l'impression qu'on a tout prévu et qu'on maîtrise la situation.
La France, dans une Europe à 25 aujourd'hui, à 27 dans trois ans, puis pourquoi pas à 30, ou 35, ou 40, avec la Turquie ! avec le Kosovo ! n'aura plus aucun pouvoir, plus aucune influence, vassalisée par les Allemands ou les Américains.
Michel Barnier, encore lui, pense même déjà à instaurer un " partenariat d'exception ", c'est son expression, avec le Maroc !
Ce statut abscons placerait le Maroc, a expliqué le Quai d'Orsay que je cite, " à mi chemin entre l'association et l'adhésion " à l'Union européenne !
Mais pourquoi s'arrêter à mi-chemin ! Quand la moitié du chemin est parcourue, généralement, on ne revient pas en arrière, on pousse jusqu'à la ligne d'arrivée, et la ligne d'arrivée, c'est l'entrée du Maroc dans l'Union européenne, ce qui aurait au moins le mérite de la logique eu égard au nombre de Marocains qui résident déjà dans l'Union, ou qui possèdent la double nationalité, celle de leur pays d'accueil, la France, et celle de leur véritable patrie, le Maroc !
Cette fuite en avant, conduite par MM. Chirac et Raffarin, se double d'une irresponsabilité gravissime.
Comment la France, incapable de respecter le pacte de stabilité budgétaire, régulièrement tancée à ce titre par la Commission européenne, pourra-t-elle financer l'élargissement ?
La contribution française au budget communautaire est déjà de plus de 15 milliards d'euros par an, soit le quatrième poste français derrière l'Education, la Défense et l'Equipement, et notre solde est négatif de plus de deux milliards d'euros.
L'élargissement, ce sera le tonneau des Danaïdes, et c'est déjà un scandale comparable à celui des affaires Enron et Parmalat.
Son coût a été volontairement sous-estimé comme les bilans d'Enron et de Parmalat avaient été maquillés, et les problèmes sont sciemment minorés par la Commission comme les cabinets comptables avaient dissimulé les difficultés des entreprises.
Pour ne pas désespérer Varsovie ou Budapest, ou préfère sacrifier Saint-Nazaire ou Mulhouse.
Pour augmenter les pouvoirs des eurocrates bruxellois, on préfère sacrifier la souveraineté et l'identité françaises.
Pour étendre l'espace Schengen jusqu'aux confins de la Russie ou de l'Ukraine, on sacrifie la protection de nos frontières et notre propre sécurité.
Pour la commémoration du débarquement en Normandie, la France a rétabli quelques jours ses contrôles aux frontières.
Soit dit en passant, il ne me semble pas très logique de craindre l'arrivée de terroristes en provenance de l'étranger pour trucider M. Bush alors qu'il n'y a qu'à passer une petite annonce dans n'importe quelle banlieue un peu sensible pour recruter tous les volontaires dont on a besoin !
Pour le mariage du prince héritier espagnol, l'Espagne a elle aussi rétabli un temps ses contrôles aux frontières afin que les festivités ne soient pas troublées.
Et le Portugal fait actuellement de même, surveillant personnellement ses frontières terrestres, maritimes et aéroportuaires pendant toute la durée du championnat d'Europe de football.
Ces mesures temporaires, les accords de Schengen les autorisent. Ils stipulent qu'un Etat membre de l'Union européenne peut rétablir les contrôles à ses frontières si l'ordre public ou la sécurité nationale l'exigent.
Eh bien si l'ordre public ou la sécurité nationale risquent d'être troublés à l'occasion de parties de balle au pied ou de festivités princières, permettez-moi de penser qu'ils le sont encore plus par l'arrivée continue de centaines de milliers d'étranger que rien, ni la culture, ni les valeurs, ni les moeurs, ne prédisposent à s'intégrer dans notre société.
Rétablir les frontières de notre pays ne consiste évidemment pas à empêcher quiconque de pénétrer sur notre territoire.
Rétablir les frontières, c'est nous donner la possibilité de choisir qui nous voulons bien accueillir.
C'est, tout simplement, nous faire respecter chez nous.
Et l'histoire montre que lorsqu'on est respecté chez soi, on l'est aussi de par le monde.
.../...
La France, comme l'Europe, n'en prennent hélas pas le chemin.
Ce qui est en train de se mettre en place, c'est un super Etat européen, avec Bruxelles comme capitale, avec les eurocrates comme grands prêtres et avec la Constitution européenne comme Bible.
Une Bible au demeurant fort peu catholique puisque, pour ne pas fâcher les cercles philosophiques, la France continue de refuser qu'y soit fait référence, non pas même à l'identité chrétienne de la France, mais simplement à ses origines chrétiennes.
" France, fille aînée de l'Eglise, qu'as-tu fait des promesses de ton baptême ? "...
Il est temps de rappeler cette phrase essentielle aux hommes qui nous gouvernent.
Ce qui est en train de se passer, c'est très exactement ce que Jacques Chirac lui-même avait annoncé, de manière prophétique, à la veille des élections européennes en 1979. Du moins est-ce ce que Pierre Juillet et Marie-France Garaud avaient réussi à lui faire dire, dans son fameux appel de Cochin.
Ecoutez, écoutez bien ce que disait alors Jacques Chirac. Je l'ai suffisamment combattu pour pouvoir affirmer que, de ce texte-là, je n'ai pas une ligne, pas un mot à retrancher :
" Il est des heures graves dans l'histoire d'un peuple, disait Jacques Chirac, où sa sauvegarde tient toute dans sa capacité de discerner les menaces qu'on lui cache [...]. Tout nous conduit à penser que derrière le masque des mots et le jargon des technocrates, on prépare l'inféodation de la France, on consent à l'idée de son abaissement. En ce qui nous concerne, nous devons dire non [...].
" Comme toujours lorsqu'il s'agit du rabaissement de la France, poursuivait-il, le Parti de l'étranger est à l'uvre avec sa voix paisible et rassurante. Français ne l'écoutez pas. C'est l'engourdissement qui précède la paix et la mort ".
Ce parti de l'étranger, que dénonçait le futur chef de l'Etat, c'était celui de " l'empire des marchands ", de " l'asservissement économique ", celui, pour être tout à fait clair, de l'idéologie matérialiste des lobbies anti-nationaux.
Un quart de siècle plus tard, ce parti de l'étranger est en train de gagner.
Le parti de l'étranger s'empare de tous les leviers de commande, avec la bienveillance de celui qui, fondant le RPR en 1976, expliquait à juste titre que, je le cite, " l'indépendance n'est qu'un mot si la politique étrangère est conduite dans le consentement à une allégeance extérieure ".
L'Europe, écrivait déjà Paul Valéry au début des années 1930, " n'aspire à être gouvernée que par une commission américaine ".
Nous y sommes.
Des traîtres à la nation sont en train de vendre la France à une eurocratie mondialiste et aux intérêts des financiers supranationaux.
Les Etats-Unis d'Amérique, qui entendent imposer leur hégémonie sur le monde et particulièrement sur l'Europe, se servent pour cela d'un cheval de Troie : l'Europe de Bruxelles.
On savait déjà que cette Europe de Bruxelles était oligarchique, c'est-à-dire entre les mains d'une minorité de technocrates cooptés et arrogants, ne disposant d'aucune légitimité démocratique et soumis aux influences des lobbies industriels et commerciaux dont les moyens de persuasion sont considérables.
On sait maintenant qu'elle est totalement mondialiste et n'a de cesse que de vouloir abattre les protections naturelles que constituent les Etats-nations pour avancer vers l'utopie d'un gouvernement mondial.
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A travers vous, ce soir, c'est à tous les Français que je m'adresse. A tous ceux qui, par-delà leurs opinions politiques, partagent le même amour de leur pays.
A tous les Français, je demande de se souvenir de ce qu'ils ont été, car il n'appartient qu'à eux qu'ils le redeviennent : un peuple grand, libre, fier, indépendant, puissant et prospère.
J'irai même plus loin.
Pour que puissions nous disputer, nous affronter, nous livrer à ces joutes électorales que nous affectionnons tant, pour que des Français puissent être lepénistes et d'autres anti-lepénistes, pour que certains soient socialistes, d'autres libéraux, d'aucuns écologistes, que sais-je encore, il faut, d'abord, que tous soient français.
Pour que les débats nationaux aient lieu, il faut que la nation vive.
Pour que l'histoire nationale s'écrive, il faut qu'il y ait une nation.
Et il n'y aura plus de nation si nous sommes soumis.
Voter pour les listes du Front national, dimanche, ce n'est pas voter pour un parti. C'est voter pour la France.
Pour que la France vive !
Pour que les Français redeviennent maîtres de leur destin !
Notre survie est en jeu : mobilisez-vous !
Faites entendre le cri de la révolte !
Notre hymne national nous l'ordonne : nous vivants, jamais les cohortes étrangères ne feront la loi dans notre pays !
Vive le Front National !
Vive la France
(source http://www.front-national.fr, le 14 juin 2004)