Texte intégral
Q. Quel jugement portez vous sur le budget 2005 de la Défense ?
Michèle Alliot-Marie :
Ce budget nous permettra de remplir nos missions opérationnelles et notre rôle économique. Les chiffres correspondent à ce que j'avais demandé en termes d'équipement pour respecter totalement la loi de programmation militaire (LPM). Ils sont un peu inférieurs à mes souhaits en fonctionnement, seul poste où les économies sont envisageables.
Q. Ces moyens sont mobilisés au service de quelle politique ?
R. La première ambition, c'est de répondre aux attentes des Français en matière de sécurité, dans un contexte stratégique de terrorisme et de crises. C'est la finalité de la LPM voulue par le président de la République avec l'objectif d'atteindre le modèle d'armée fixé pour 2015. Les programmes d'équipement confirment cet objectif. Ils confortent la Défense comme premier investisseur public et privé de France. En 2004-2005, cela se traduira par les livraisons prévues de 8 hélicoptères Tigre, de 10 Rafale, du premier hélicoptère de transport NH90 et du premier bâtiment de projection et de commandement. Syracuse 3 va être mis sur orbite.
Tous ces matériels doivent être servis par des personnels. En 2005, la Défense restera le premier recruteur du pays, avec de l'ordre de 35 000 embauches, qui équilibreront les départs. Les créations de postes concernent principalement la gendarmerie, le service de santé et la DGSE.
S'agissant enfin du fonctionnement, l'entraînement des armées, condition de leur efficacité et de leur sécurité, bénéficie d'un nouvel effort. Le ministère se rapproche de l'objectif de 20 % fixé par la LPM. Une provision de 20 millions d'euros est inscrite pour tenir compte des aléas du prix des carburants.
Q. Quelle est la dimension européenne de ce budget ?
R. Elle se traduit d'abord en termes opérationnels. Les pays européens viennent de s'engager pour constituer, d'ici à 2007, neuf groupes tactiques de 1 500 hommes permettant de réagir en urgence à l'intérieur ou hors du territoire européen. La France s'est engagée sur deux groupes, dont l'un va être constitué à partir de la brigade franco-allemande. Nous n'excluons pas de constituer un troisième groupe d'ici à 2007. A mon initiative, nous venons de créer avec l'Espagne, l'Italie, le Portugal et les Pays-Bas, la Force de gendarmerie européenne.
Le volet industriel de l'Europe de la Défense a beaucoup avancé. L'Agence européenne de l'armement a tenu son premier comité directeur. Elle permettra de coordonner les efforts de recherche et de déterminer les besoins capacitaires et leur satisfaction. Les grands programmes attestent combien l'Europe constitue la base nécessaire pour permettre d'exister et d'avoir des chances à l'export, comme le prouve l'intérêt suscité par l'A400M, par le Tigre, auquel j'ai rallié l'Espagne, ou par le NH90 que vient de commander l'Australie. Nous faisons de l'avion de combat sans pilote (UCAV) un programme européen lancé par la France et fédérant aujourd'hui sept pays.
Q. Quels efforts consent la défense en échange de la préservation de ses crédits?
R. Je souhaite poursuivre la rationalisation et la clarification de la gestion de nos crédits. La mutualisation des achats, le regroupement des services informatiques du ministère, des services d'archives, amorcés dès l'année dernière, les premières externalisations nous procurent des synergies de l'ordre de 25 millions d'euros. Certes, les 1 100 emplois supprimés à la Défense en 2004 représentent 10 % de la diminution globale du nombre de fonctionnaires, alors que notre masse représente, elle, 20 % de ceux-ci. Il arrive un moment où les économies mettent en cause la bonne exécution des missions du ministère. En 2003, nous avons remplacé 40 % des départs à la retraite, cette année, nous allons atteindre 50 % et en 2005, nous serons aux alentours de 30 %.
La clarification de la gestion des crédits est une autre de mes priorités. Il n'était pas normal de devoir attendre la fin de l'année pour obtenir le remboursement des opérations extérieures (Opex). C'est pourquoi, comme je l'avais promis au Parlement, j'ai obtenu l'inscription en loi de Finances initiale un montant de 100 millions d'euros pour ce poste, sorte d'à-valoir sur les quelque 500 millions que représente ce titre. J'aurais souhaité obtenir plus. C'est cependant un début significatif qui devrait faciliter la gestion de notre trésorerie.
Enfin fidéliser et reconnaître la qualité du personnel civil et militaire est ma préoccupation première. Je consacre, dans le cadre de la modernisation, 90 millions d'euros à la valorisation professionnelle des personnels, dont 43 millions pour la condition militaire et 12 millions pour la reconnaissance et la qualification des personnels civils, bien plus que cela n'a jamais été le cas auparavant.
Q. Où en est la commande des 59 Rafale ?
R. Les négociations sont achevées. Ce contrat a donné lieu à des discussions "professionnelles". Je me félicite de sa signature prochaine. C'est une décision importante qui conforte le programme en France et à l'export.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 27 septembre 2004)
Michèle Alliot-Marie :
Ce budget nous permettra de remplir nos missions opérationnelles et notre rôle économique. Les chiffres correspondent à ce que j'avais demandé en termes d'équipement pour respecter totalement la loi de programmation militaire (LPM). Ils sont un peu inférieurs à mes souhaits en fonctionnement, seul poste où les économies sont envisageables.
Q. Ces moyens sont mobilisés au service de quelle politique ?
R. La première ambition, c'est de répondre aux attentes des Français en matière de sécurité, dans un contexte stratégique de terrorisme et de crises. C'est la finalité de la LPM voulue par le président de la République avec l'objectif d'atteindre le modèle d'armée fixé pour 2015. Les programmes d'équipement confirment cet objectif. Ils confortent la Défense comme premier investisseur public et privé de France. En 2004-2005, cela se traduira par les livraisons prévues de 8 hélicoptères Tigre, de 10 Rafale, du premier hélicoptère de transport NH90 et du premier bâtiment de projection et de commandement. Syracuse 3 va être mis sur orbite.
Tous ces matériels doivent être servis par des personnels. En 2005, la Défense restera le premier recruteur du pays, avec de l'ordre de 35 000 embauches, qui équilibreront les départs. Les créations de postes concernent principalement la gendarmerie, le service de santé et la DGSE.
S'agissant enfin du fonctionnement, l'entraînement des armées, condition de leur efficacité et de leur sécurité, bénéficie d'un nouvel effort. Le ministère se rapproche de l'objectif de 20 % fixé par la LPM. Une provision de 20 millions d'euros est inscrite pour tenir compte des aléas du prix des carburants.
Q. Quelle est la dimension européenne de ce budget ?
R. Elle se traduit d'abord en termes opérationnels. Les pays européens viennent de s'engager pour constituer, d'ici à 2007, neuf groupes tactiques de 1 500 hommes permettant de réagir en urgence à l'intérieur ou hors du territoire européen. La France s'est engagée sur deux groupes, dont l'un va être constitué à partir de la brigade franco-allemande. Nous n'excluons pas de constituer un troisième groupe d'ici à 2007. A mon initiative, nous venons de créer avec l'Espagne, l'Italie, le Portugal et les Pays-Bas, la Force de gendarmerie européenne.
Le volet industriel de l'Europe de la Défense a beaucoup avancé. L'Agence européenne de l'armement a tenu son premier comité directeur. Elle permettra de coordonner les efforts de recherche et de déterminer les besoins capacitaires et leur satisfaction. Les grands programmes attestent combien l'Europe constitue la base nécessaire pour permettre d'exister et d'avoir des chances à l'export, comme le prouve l'intérêt suscité par l'A400M, par le Tigre, auquel j'ai rallié l'Espagne, ou par le NH90 que vient de commander l'Australie. Nous faisons de l'avion de combat sans pilote (UCAV) un programme européen lancé par la France et fédérant aujourd'hui sept pays.
Q. Quels efforts consent la défense en échange de la préservation de ses crédits?
R. Je souhaite poursuivre la rationalisation et la clarification de la gestion de nos crédits. La mutualisation des achats, le regroupement des services informatiques du ministère, des services d'archives, amorcés dès l'année dernière, les premières externalisations nous procurent des synergies de l'ordre de 25 millions d'euros. Certes, les 1 100 emplois supprimés à la Défense en 2004 représentent 10 % de la diminution globale du nombre de fonctionnaires, alors que notre masse représente, elle, 20 % de ceux-ci. Il arrive un moment où les économies mettent en cause la bonne exécution des missions du ministère. En 2003, nous avons remplacé 40 % des départs à la retraite, cette année, nous allons atteindre 50 % et en 2005, nous serons aux alentours de 30 %.
La clarification de la gestion des crédits est une autre de mes priorités. Il n'était pas normal de devoir attendre la fin de l'année pour obtenir le remboursement des opérations extérieures (Opex). C'est pourquoi, comme je l'avais promis au Parlement, j'ai obtenu l'inscription en loi de Finances initiale un montant de 100 millions d'euros pour ce poste, sorte d'à-valoir sur les quelque 500 millions que représente ce titre. J'aurais souhaité obtenir plus. C'est cependant un début significatif qui devrait faciliter la gestion de notre trésorerie.
Enfin fidéliser et reconnaître la qualité du personnel civil et militaire est ma préoccupation première. Je consacre, dans le cadre de la modernisation, 90 millions d'euros à la valorisation professionnelle des personnels, dont 43 millions pour la condition militaire et 12 millions pour la reconnaissance et la qualification des personnels civils, bien plus que cela n'a jamais été le cas auparavant.
Q. Où en est la commande des 59 Rafale ?
R. Les négociations sont achevées. Ce contrat a donné lieu à des discussions "professionnelles". Je me félicite de sa signature prochaine. C'est une décision importante qui conforte le programme en France et à l'export.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 27 septembre 2004)