Déclaration de M. Gilles de Robien, ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer, sur l'accessibilité des territoires touristiques, la sécurité des transports, la veille économique du tourisme, Deauville le 30 septembre 2004.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Salon TOP RESA à Deauville du 30 septembre au 2 octobre 2004

Texte intégral

Monsieur le Préfet,
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
C'est un très grand plaisir pour moi d'être ici aujourd'hui, à l'occasion de l'inauguration de la 26ème édition du Salon TOP RESA.
Je salue particulièrement mes très nombreux collègues, ministres des Transports ou du Tourisme qui ont tenu à participer à cette manifestation.
Je salue aussi mon ami Philippe AUGIER, maire de Deauville.
La fréquentation touristique de l'année 2004 semble mitigée en France, après une année 2003 marquée par les évènements géopolitiques, les pollutions, les incendies et la canicule.
Si la France demeure la première destination mondiale avec 75 millions de touristes, elle en tire un bénéfice économique limité. J'ai entendu l'inquiétude des professionnels qui doivent faire face à de nouveaux défis, baisse de la durée des séjours, concurrence accrue de nouvelles destinations et tourisme international.
Le tourisme fait partie des priorités du gouvernement. Le Premier Ministre, Jean-Pierre RAFFARIN a présidé le 23 juillet 2004 un nouveau Comité interministériel du Tourisme.
Dans la mise en uvre de cette priorité pour le tourisme, le ministère de l'Équipement, des Transports, de l'Aménagement du Territoire, du tourisme et de la Mer, dont j'ai la charge prendra toute sa place aux côtés du ministère délégué au tourisme.
Il est effectivement de ma responsabilité de favoriser ce secteur essentiel de l'économie de notre pays.
Cela se traduit par 3 actions essentielles de mon département ministériel :
Accessibilité des territoires, sécurité dans les transports, veille économique.
I - Accessibilité des territoires touristiques
L'objectif du Gouvernement est de conforter la place de nos régions au coeur d'une Europe élargie et de construire une politique de transport durable. L'agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) dotée dés 2005 de 635 millions d'euros mobilisera 7.5 milliards d'euros d'ici 2012. Pour construire des lignes ferroviaires à grande vitesse desservant les grandes métropoles, parachever le réseau autoroutier, les liaisons fluviales et maritimes.
II - Sécurité des transports
La sécurité, comme j'ai coutume de le dire, est une priorité permanente, qu'il s'agisse de la lutte contre l'insécurité routière, de la sécurité des transports ferroviaires, de la sécurité de la navigation maritime ou encore de la sécurité aérienne.
En matière de sécurité routière, un des grands chantiers lancés par le Président de la République, les progrès réalisés sont importants mais ils doivent nous inciter à faire encore plus. S'il n'y a qu'une seule vie à gagner, cela justifie toutes les mesures.
Mais les enjeux d'avenir pour les activités de voyage reposent largement sur le transport aérien.
Le devoir du Gouvernement est d'améliorer la sécurité aérienne. J'ai présenté le 7 juin 2004 avec Messieurs Léon BERTRAND et François GOULARD, secrétaire d'État aux Transports et à la Mer, les conclusions du groupe de travail relatif à la sécurité aérienne des voyages, mis en place à la suite de la catastrophe de Charm-el-Cheick. Elles comportent un volet sécurité et qualité ainsi qu'un volet transparence vis à vis du voyageur.
J'ai décidé, sur la base de ces conclusions, la création, d'ici la fin de l'année, d'un label des compagnies aériennes.
Ainsi, le 6 octobre prochain, se réunira le premier Comité pour la Sécurité, la Qualité et la Transparence dans le transport lié au tourisme.
Celui-ci, composé des professionnels du secteur du transport aérien et des voyages, des directions des administrations concernées (direction générale de l'aviation civile et direction du tourisme), des représentants du secteur de l'assurance et des consommateurs, examinera les conditions de mise en oeuvre de ce label avec pour objectif, la délivrance des premières certifications dès le premier semestre 2005.
Ce Comité devra définir le cahier des charges permettant de choisir, en décembre prochain, l'organisme de certification qui sera chargé d'établir le référentiel du label et des audits de certification.
Les compagnies aériennes, souhaitant se voir délivrer le label pourront ainsi obtenir, dès le premier trimestre 2005, sur Internet, la liste des sociétés accréditées pour effectuer les audits.
Au fur et à mesure des labellisations, l'organisme ainsi retenu établira une "liste bleue" des compagnies labellisées qui sera publiée sur Internet et promue auprès des opérateurs touristiques comme du grand public.
Je tiens à saluer la mobilisation des professionnels du tourisme et des transports qui nous ont accompagnés dans cette démarche et en particulier celles des voyagistes qui se sont engagé à recourir désormais prioritairement aux compagnies labellisées et à publier, dès cet automne, dans leurs catalogues, par grandes destinations, le nom des compagnies aériennes avec lesquelles ils travailleront.
Je souhaite d'ailleurs que cette règle devienne obligatoire dans deux ans.
Afin de ne pas isoler la position française en la matière et d'éviter toute distorsion de concurrence, j'ai engagé auprès de mes collègues européens un dialogue pour étendre le label au territoire de l'union européenne et faire en sorte que cette démarche volontaire de certification, puisse aboutir à une norme européenne.
III - Veille économique du tourisme
La France ne doit pas oublier que le tourisme est son premier secteur d'activité économique devant l'automobile. Comme toute autre activité, ce secteur nécessite une attention particulière en matière de veille socio-économique.
Si aujourd'hui, l'Europe accueille 400 des 670 millions de touristes dans le monde, l'organisation mondiale du tourisme prévoit dans les 20 ans à venir un doublement des flux touristiques en Europe et un triplement dans le monde.
Vos attentes d'information en la matière sont, je le sais fortes, tant au niveau des professions du réceptif que du voyage.
Plus que jamais il nous faut investir dans la prospective, la veille et l'intelligence économique touristique si nous voulons résister à la concurrence anticiper les crises ou contribuer à l'avènement de nouveaux modèles économiques plus performants, plus innovants, plus solides et surtout plus porteurs de développement et d'emplois.
Un important travail a dores et déjà été réalisé par notre ministère en matière de production de données statistiques, d'études économiques qui permettent notamment l'élaboration annuelle des comptes satellites du tourisme.
J'ai souhaité, en lien avec mon collègue Léon BERTRAND, qu'il soit complété par un dispositif national de veille économique et stratégique qui permette l'élaboration de véritables tableaux de bord d'aide à la décision, à destination de l'ensemble des acteurs économiques et politiques du secteur.
Ce dispositif se traduira, dès cet automne, par l'édition, au sein de la Direction du Tourisme, d'un bulletin électronique de veille intitulé "Veille-Info-Tourisme".
A l'issue de la phase expérimentale en cours il devrait s'enrichir des contributions d'experts venant des secteurs de la recherche, du transport et des industries touristiques.
Un tel dispositif ne peut se concevoir sans l'implication forte des professions qui en seront les premières utilisatrices. Aussi je sais pouvoir compter sur vous, pour nous aider à bâtir cet outil indispensable à la définition de nos politiques de développement et de promotion du tourisme français à venir.
En conclusion, les dimensions éthique et solidaire du tourisme qui sont les nôtres, nous imposent, dans un esprit de justice sociale, à travailler au quotidien à l'élargissement de l'accès aux vacances des jeunes, des personnes en situation d'isolement, qu'il s'agisse des familles démunies, des personnes handicapées ou encore des seniors.
Ainsi, afin d'encourager le départ en vacances des personnes âgées décidé au Comité interministériel du Tourisme du 23 juillet dernier, un dispositif expérimental d'aide au départ en vacances des seniors est créé en partenariat avec les acteurs sociaux concernés. Tout en permettant de rompre avec l'isolement que ces personnes peuvent connaître, il aboutira à une augmentation de la durée d'occupation des équipements de tourisme.
Par ailleurs, en vue d'optimiser l'action de l'État en matière d'accès aux vacances et donner un nouvel élan à la diffusion des chèques-vacances une réflexion sera engagée afin de rendre l'action de l'État en matière d'accès aux vacances plus lisible et plus homogène. Elle inclura des propositions visant à favoriser une meilleure diffusion des chèques-vacances en particulier dans les PME/PMI.
Je souhaite plein succès aux organisateurs de TOP RESA et redis aux professionnels du tourisme, aux élus locaux tout le plaisir que j'ai d'être avec vous aujourd'hui.
Je vous remercie.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 1er octobre 2004)