Déclaration de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, en réponse à une question sur la rencontre entre MM. Arafat et Netanyahou aux Etats-Unis pour relancer le processus de paix au Proche-Orient, à l'Assemblée nationale le 14 octobre 1998.

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Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
La France a soutenu, depuis des mois, à la fois par ses déclarations publiques, par des initiatives constantes et par des contacts directs avec les protagonistes, la reprise du processus de paix au Proche-Orient - malheureusement quasiment à l'arrêt aujourd'hui - et a soutenu l'engagement des Etats-Unis, tout en le complétant par son action propre. Aujourd'hui, de nouvelles difficultés semblent survenir, alors que l'on pouvait commencer à espérer, avec prudence naturellement, mais espérer malgré tout, qu'à l'occasion des rencontres aux Etats-Unis avec M. Netanyahu et M. Arafat, une relance allait se produire, certes relativement modeste, puisque l'on ne parle que d'un retrait de treize pour cent, alors qu'au terme des Accords d'Oslo les retraits en question en Cisjordanie devraient être de trente à quarante pour cent. Ce serait une façon de recommencer. De nouveaux obstacles apparaissent en effet, cela ne doit pas nous étonner malheureusement : il y a, de part et d'autre, des forces qui sont tout à fait déterminées à empêcher, sous prétexte de sécurité, que ce processus de paix reprenne.

Lorsque l'on pense, - comme nous le pensons nous-mêmes -, que la sécurité au Proche-Orient ne sera durablement prise en compte et durablement garantie que par la reprise d'un processus de paix - quoi que tentent ceux qui y sont opposés -, et par la poursuite de ce processus jusqu'à ce que s'établissent et se consolident la cohabitation et la coopération entre ces deux peuples, on ne peut pas admettre que ces arguments de ce type paralysent à nouveau cette tentative de relance. Nous souhaitons que ces prétextes ou ces arguments ne soient pas suffisants pour empêcher ce redémarrage qui n'est pas aussi satisfaisant que ce que l'on pourrait souhaiter, mais dont le Proche-Orient a absolument besoin.

Je peux vous apporter l'assurance que la France sera aux côtés des protagonistes de bonne foi, là où ils sont, pour relancer ce processus, le consolider et le poursuivre. On ne peut pas encore complètement désespérer des rencontres annoncées. Il n'est pas complètement impossible que malgré tout ils arrivent à un résultat. S'ils n'y arrivent pas, nous serons toujours là pour "aiguillonner".
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 octobre 2001)