Texte intégral
Votre présence aujourd'hui parmi nous, quelques semaines après votre élection a la tête de votre pays, marque avec éclat la volonté commune de la France et du Niger de donner à nos relations un nouveau tour.
Votre pays, Monsieur le Président, a connu ces dernières années des soubresauts qui ont malheureusement mis à mal sa stabilité politique et entravé son développement économique. Le coup d'Etat du 9 avril nous a amenés, a l'instar d'autres pays et organisations internationales, à suspendre notre coopération, a l'exclusion des projets bénéficiant directement aux populations. Cette décision ne visait aucunement, comme vous le savez, à frapper d'ostracisme votre pays. Tout au contraire, nous voulions ce faisant permettre un retour rapide de la démocratie et de l'état de droit au Niger, condition nécessaire a nos yeux à la stabilité du pays et a son développement économique.
Le recours à l'article 366 bis de la Convention de Lomé révisée a permis, à cet égard, d'instaurer un dialogue véritable et constructif avec l'Union européenne et d'appuyer le programme de transition démocratique. Le déroulement dans d'excellentes conditions de ce programme de transition démocratique, dont l'élection présidentielle aura été l'étape marquante et décisive, nous permet d'écrire ensemble une nouvelle page des relations entre le Niger et la France.
Cette nouvelle page concerne bien évidemment la coopération que nous avons décidé de reprendre pour assurer au Niger et à ses populations un développement harmonieux et efficace.
Je n'entrerai pas ici dans le détail des projets. Sachez seulement, Monsieur le Président, que la France est disposée à apporter son concours à votre pays, sur les bases d'un partenariat qui nous soit mutuellement profitable. Nous soutiendrons également vos négociations en vue d'aboutir à un nouvel accord de facilité d'ajustement structurel avec le Fonds monétaire international, accord qui devrait permettre au Niger d'être éligible au programme destiné aux pays pauvres les plus endettés (PPTE). Charles Josselin se propose d'évoquer cet aspect, et d'autres encore, lors de la visite qu'il effectuera, chez vous, à votre aimable invitation, courant mars prochain.
En dépit des difficultés qu'a traversées votre pays, le calme qui est revenu au Nord-Niger donne des raisons d'espérer. Ainsi, le rôle des "unités sahariennes de sécurité ", auxquelles la France a apporté son soutien, a été semble-t-il primordial.
Cette stabilité préservée, et qu'il conviendra de conforter avec le concours de toutes les forces politiques nigériennes, est d'autant plus appréciable que la sous-région reste traversée de tensions et de crises. Celles-ci illustrent, je le vois bien, la nécessité pour les Etats en développement de mener de front les efforts sur le terrain de la bonne gouvernance économique et l'instauration d'un système démocratique ouvert. Que l'un de ces deux piliers vienne à manquer et c'est la stabilité même du régime qui se trouve mise à mal !
A cet égard, la position permanente du Niger en faveur de l'intégration de l'Afrique occidentale, à travers l'UEMOA et la CEDEAO, doit être ici saluée. L'implication de votre pays en faveur du maintien de la paix dans la sous-region, notamment en Guinée Bissao où vous avez envoyé des troupes participer à l'ECOMOG, témoigne clairement de votre souci de renforcer la stabilité régionale.
La France, qui entend accentuer son appui aux efforts d'intégration régionale, en particulier en matière de renforcement des capacités africaines de maintien de la paix en Afrique, ne peut que s'en réjouir.
Je voudrais terminer ce bref propos sur un autre sujet de satisfaction que je partage avec Charles Josselin, le développement des relations entre les collectivités locales de nos deux pays. Au cours de notre entretien, nous avons fait de la "coopération décentralisée" un des axes majeurs de notre coopération internationale, parce qu'elle nous permet d'associer à notre action de nouveaux acteurs, élus locaux et administrations locales, compétents, enthousiastes et généreux. Je sais l'attachement des Nigériens à cette coopération de proximité et je souhaite vous assurer que nous continuerons d'y porter toute notre attention.
Je vous propose à présent de lever nos verres à l'amitié franco-nigérienne et à la coopération franco-africaine.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 février 2000)
Votre pays, Monsieur le Président, a connu ces dernières années des soubresauts qui ont malheureusement mis à mal sa stabilité politique et entravé son développement économique. Le coup d'Etat du 9 avril nous a amenés, a l'instar d'autres pays et organisations internationales, à suspendre notre coopération, a l'exclusion des projets bénéficiant directement aux populations. Cette décision ne visait aucunement, comme vous le savez, à frapper d'ostracisme votre pays. Tout au contraire, nous voulions ce faisant permettre un retour rapide de la démocratie et de l'état de droit au Niger, condition nécessaire a nos yeux à la stabilité du pays et a son développement économique.
Le recours à l'article 366 bis de la Convention de Lomé révisée a permis, à cet égard, d'instaurer un dialogue véritable et constructif avec l'Union européenne et d'appuyer le programme de transition démocratique. Le déroulement dans d'excellentes conditions de ce programme de transition démocratique, dont l'élection présidentielle aura été l'étape marquante et décisive, nous permet d'écrire ensemble une nouvelle page des relations entre le Niger et la France.
Cette nouvelle page concerne bien évidemment la coopération que nous avons décidé de reprendre pour assurer au Niger et à ses populations un développement harmonieux et efficace.
Je n'entrerai pas ici dans le détail des projets. Sachez seulement, Monsieur le Président, que la France est disposée à apporter son concours à votre pays, sur les bases d'un partenariat qui nous soit mutuellement profitable. Nous soutiendrons également vos négociations en vue d'aboutir à un nouvel accord de facilité d'ajustement structurel avec le Fonds monétaire international, accord qui devrait permettre au Niger d'être éligible au programme destiné aux pays pauvres les plus endettés (PPTE). Charles Josselin se propose d'évoquer cet aspect, et d'autres encore, lors de la visite qu'il effectuera, chez vous, à votre aimable invitation, courant mars prochain.
En dépit des difficultés qu'a traversées votre pays, le calme qui est revenu au Nord-Niger donne des raisons d'espérer. Ainsi, le rôle des "unités sahariennes de sécurité ", auxquelles la France a apporté son soutien, a été semble-t-il primordial.
Cette stabilité préservée, et qu'il conviendra de conforter avec le concours de toutes les forces politiques nigériennes, est d'autant plus appréciable que la sous-région reste traversée de tensions et de crises. Celles-ci illustrent, je le vois bien, la nécessité pour les Etats en développement de mener de front les efforts sur le terrain de la bonne gouvernance économique et l'instauration d'un système démocratique ouvert. Que l'un de ces deux piliers vienne à manquer et c'est la stabilité même du régime qui se trouve mise à mal !
A cet égard, la position permanente du Niger en faveur de l'intégration de l'Afrique occidentale, à travers l'UEMOA et la CEDEAO, doit être ici saluée. L'implication de votre pays en faveur du maintien de la paix dans la sous-region, notamment en Guinée Bissao où vous avez envoyé des troupes participer à l'ECOMOG, témoigne clairement de votre souci de renforcer la stabilité régionale.
La France, qui entend accentuer son appui aux efforts d'intégration régionale, en particulier en matière de renforcement des capacités africaines de maintien de la paix en Afrique, ne peut que s'en réjouir.
Je voudrais terminer ce bref propos sur un autre sujet de satisfaction que je partage avec Charles Josselin, le développement des relations entre les collectivités locales de nos deux pays. Au cours de notre entretien, nous avons fait de la "coopération décentralisée" un des axes majeurs de notre coopération internationale, parce qu'elle nous permet d'associer à notre action de nouveaux acteurs, élus locaux et administrations locales, compétents, enthousiastes et généreux. Je sais l'attachement des Nigériens à cette coopération de proximité et je souhaite vous assurer que nous continuerons d'y porter toute notre attention.
Je vous propose à présent de lever nos verres à l'amitié franco-nigérienne et à la coopération franco-africaine.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 février 2000)