Texte intégral
Mesdames et Messieurs les professeurs,
Mesdames, Messieurs,
Je me réjouis profondément de me trouver cet après-midi parmi vous à l'occasion de ce Conseil National de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire.
Cette réunion solennelle prend aujourd'hui une importance toute particulière : elle me permet de vous présenter la nouvelle politique que nous souhaitons mettre en place pour l'enseignement agricole et notamment l'enseignement supérieur et la recherche. Cette réforme, vous le savez, constitue une des priorités de mon action. Dès mon arrivée à ce Ministère, voilà tout juste deux ans, j'ai pris la mesure des enjeux liés à la recherche et à l'enseignement supérieur agronomique. Aussi, le 3 janvier 2003, j'ai présenté en Conseil des Ministres une communication sur l'enseignement agricole dans son ensemble. Sous l'impulsion du Président de la République, en accord avec le Premier Ministre, nous avons défini quatre axes majeurs pour cette réorganisation :
- ajuster l'enseignement agricole aux demandes de la société ;
- développer les liens entre l'enseignement technique et l'enseignement supérieur ;
- adapter nos cycles de formation supérieure aux normes internationales en vigueur : licence - master -doctorat ;
- mettre en oeuvre une politique contractuelle entre l'Etat et les établissements d'enseignement supérieur agricole.
J'ai aussi tenu à me rendre dès que possible sur le terrain, à la rencontre des acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche, enseignants, chercheurs, étudiants, personnels administratifs et de soutien.
[Richesse de l'enseignement agricole]
Et j'ai acquis au fil de ces rencontres une conviction forte : nous pouvons être fiers de notre système d'enseignement supérieur et de recherche agricole.
Système éducatif souple et innovant, il couvre tout le champ des sciences du vivant et compte parmi les plus performants en Europe et dans le monde.
Il suffit de penser à la diversité des enseignements et des parcours proposés aux étudiants.
Pensons aussi à la souplesse de ce dispositif déployé sur l'ensemble du territoire qui tire le meilleur parti de la richesse des différents terroirs.
Songeons enfin à la culture de partenariat entre acteurs publics et privés, entre chercheurs, industriels et collectivités locales.
Ce sont autant de points forts sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour permettre à notre pays de faire face aux défis qui s'offrent à lui dans ce domaine vital de la recherche.
[L'avenir de la recherche]
A l'heure où se met en place l'espace européen de l'enseignement supérieur et de la recherche, je suis convaincu que notre système éducatif peut encore gagner en notoriété afin de favoriser la mobilité des chercheurs et des étudiants.
Le débat sur l'avenir de la recherche qui s'est engagé ces dernières semaines nous rappelle, s'il en était besoin, l'urgence de mettre notre pays en mesure de répondre aux défis de ce 21ème siècle fondé sur la connaissance.
Ces défis, vous les connaissez comme moi : rayonnement de l'enseignement supérieur ; excellence de la recherche ; soutien à l'innovation ; rapprochement entre la science et la société.
Des mesures fortes en faveur de l'emploi scientifique ont déjà été annoncées par le Ministre de l'Education nationale et de la recherche.
Ma conviction est que l'enseignement supérieur agricole doit absolument participer à cet effort dont dépend l'avenir de notre pays. Il est donc indispensable de doter notre enseignement supérieur et notre recherche d'une véritable stratégie.
[Deux schémas de réorganisation]
Malgré de nombreux atouts, à commencer par l'excellente insertion professionnelle de ses diplômés, notre système manque encore de cohésion : le regroupement des moyens et des compétences s'impose comme une nécessité.
Aussi ai-je demandé au directeur général de l'enseignement et de la recherche de préparer, en concertation avec l'ensemble de la communauté de l'enseignement supérieur, un plan de réorganisation.
J'ai bien sûr veillé de près à ce que les solutions institutionnelles adoptées au cas par cas respectent, autant que possible, la diversité des situations locales.
C'est pourquoi je propose que l'enseignement supérieur agricole se réorganise selon deux schémas différents :
- d'une part, la constitution de pôles de compétences en sciences et technologies du vivant ;
- d'autre part, l'insertion de certains établissements dans la politique de site locale.
Sans entrer dans les détails de cette réorganisation, que le secrétaire d'Etat, Nicolas Forissier, pourra développer devant vous, je souhaite vous dire quels en sont les principes directeurs.
Trois principes ont guidé cette réforme :
- la recherche d'une synergie étroite entre l'enseignement supérieur, la recherche et le transfert et la valorisation des connaissances ;
- la logique de proximité géographique ;
- l'accent mis sur la pluridisciplinarité.
[Six pôles de compétence]
Chaque pôle regroupera à terme trois composantes : enseignement supérieur (sous tutelle du ministère de l'agriculture ou d'autres ministères) ; recherche (INRA, CEMAGREF, AFSSA, IFREMER, INSERM, CNRS, CIRAD, etc.) ; transfert et valorisation des connaissances. La constitution du pôle reposera sur le volontariat des établissements, indispensable à une bonne dynamique.
La politique scientifique de chaque pôle fera émerger deux ou trois thématiques d'excellence, gage de reconnaissance et de visibilité internationales.
C'est seulement ainsi que la France pourra offrir, dans le domaine des sciences et technologies du vivant, des campus de dimension européenne susceptibles d'accueillir des équipements de pointe et suffisamment attractifs pour les chercheurs et les investissements étrangers.
Je laisse à Nicolas Forissier le soin de vous présenter en détail les six projets de pôles (francilien, montpelliérain, Ouest, clermontois-lyonnais, toulousain et dijonnais). Vous le savez, le lancement de ce grand projet intervient dans un contexte difficile. Je tiens à rappeler devant vous que cette réorganisation ne se traduira ni par des délocalisations ni par des réductions de personnels. Les moyens humains des écoles seront simplement mis en synergie au bénéfice des pôles de compétences.
Par ailleurs, nous nous attacherons, à travers les contrats d'établissements, à favoriser et accompagner la mise en oeuvre de ces pôles de compétences.
[Conclusion]
Mesdames, Messieurs,
J'ai souhaité faire de cette réforme un temps fort de mon action.
Nous voyons aujourd'hui les fruits de la concertation entre les différents partenaires qui nous a permis d'aboutir à ce projet de réorganisation grâce auquel notre enseignement agricole pourra gagner à la fois en clarté et en efficacité. Reste maintenant, portés par une ambition commune, à mettre en uvre cette réorganisation.
Le secrétaire d'Etat, à qui j'ai souhaité délégué cette responsabilité, se tiendra aux côtés de l'ensemble des acteurs et partenaires pour la conduite de ce projet exigeant.
Je lui laisse maintenant le soin d'évoquer plus en détail cette réforme.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.agriculture.gouv.fr, le 22 juin 2004)
Mesdames, Messieurs,
Je me réjouis profondément de me trouver cet après-midi parmi vous à l'occasion de ce Conseil National de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche agricole, agroalimentaire et vétérinaire.
Cette réunion solennelle prend aujourd'hui une importance toute particulière : elle me permet de vous présenter la nouvelle politique que nous souhaitons mettre en place pour l'enseignement agricole et notamment l'enseignement supérieur et la recherche. Cette réforme, vous le savez, constitue une des priorités de mon action. Dès mon arrivée à ce Ministère, voilà tout juste deux ans, j'ai pris la mesure des enjeux liés à la recherche et à l'enseignement supérieur agronomique. Aussi, le 3 janvier 2003, j'ai présenté en Conseil des Ministres une communication sur l'enseignement agricole dans son ensemble. Sous l'impulsion du Président de la République, en accord avec le Premier Ministre, nous avons défini quatre axes majeurs pour cette réorganisation :
- ajuster l'enseignement agricole aux demandes de la société ;
- développer les liens entre l'enseignement technique et l'enseignement supérieur ;
- adapter nos cycles de formation supérieure aux normes internationales en vigueur : licence - master -doctorat ;
- mettre en oeuvre une politique contractuelle entre l'Etat et les établissements d'enseignement supérieur agricole.
J'ai aussi tenu à me rendre dès que possible sur le terrain, à la rencontre des acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche, enseignants, chercheurs, étudiants, personnels administratifs et de soutien.
[Richesse de l'enseignement agricole]
Et j'ai acquis au fil de ces rencontres une conviction forte : nous pouvons être fiers de notre système d'enseignement supérieur et de recherche agricole.
Système éducatif souple et innovant, il couvre tout le champ des sciences du vivant et compte parmi les plus performants en Europe et dans le monde.
Il suffit de penser à la diversité des enseignements et des parcours proposés aux étudiants.
Pensons aussi à la souplesse de ce dispositif déployé sur l'ensemble du territoire qui tire le meilleur parti de la richesse des différents terroirs.
Songeons enfin à la culture de partenariat entre acteurs publics et privés, entre chercheurs, industriels et collectivités locales.
Ce sont autant de points forts sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour permettre à notre pays de faire face aux défis qui s'offrent à lui dans ce domaine vital de la recherche.
[L'avenir de la recherche]
A l'heure où se met en place l'espace européen de l'enseignement supérieur et de la recherche, je suis convaincu que notre système éducatif peut encore gagner en notoriété afin de favoriser la mobilité des chercheurs et des étudiants.
Le débat sur l'avenir de la recherche qui s'est engagé ces dernières semaines nous rappelle, s'il en était besoin, l'urgence de mettre notre pays en mesure de répondre aux défis de ce 21ème siècle fondé sur la connaissance.
Ces défis, vous les connaissez comme moi : rayonnement de l'enseignement supérieur ; excellence de la recherche ; soutien à l'innovation ; rapprochement entre la science et la société.
Des mesures fortes en faveur de l'emploi scientifique ont déjà été annoncées par le Ministre de l'Education nationale et de la recherche.
Ma conviction est que l'enseignement supérieur agricole doit absolument participer à cet effort dont dépend l'avenir de notre pays. Il est donc indispensable de doter notre enseignement supérieur et notre recherche d'une véritable stratégie.
[Deux schémas de réorganisation]
Malgré de nombreux atouts, à commencer par l'excellente insertion professionnelle de ses diplômés, notre système manque encore de cohésion : le regroupement des moyens et des compétences s'impose comme une nécessité.
Aussi ai-je demandé au directeur général de l'enseignement et de la recherche de préparer, en concertation avec l'ensemble de la communauté de l'enseignement supérieur, un plan de réorganisation.
J'ai bien sûr veillé de près à ce que les solutions institutionnelles adoptées au cas par cas respectent, autant que possible, la diversité des situations locales.
C'est pourquoi je propose que l'enseignement supérieur agricole se réorganise selon deux schémas différents :
- d'une part, la constitution de pôles de compétences en sciences et technologies du vivant ;
- d'autre part, l'insertion de certains établissements dans la politique de site locale.
Sans entrer dans les détails de cette réorganisation, que le secrétaire d'Etat, Nicolas Forissier, pourra développer devant vous, je souhaite vous dire quels en sont les principes directeurs.
Trois principes ont guidé cette réforme :
- la recherche d'une synergie étroite entre l'enseignement supérieur, la recherche et le transfert et la valorisation des connaissances ;
- la logique de proximité géographique ;
- l'accent mis sur la pluridisciplinarité.
[Six pôles de compétence]
Chaque pôle regroupera à terme trois composantes : enseignement supérieur (sous tutelle du ministère de l'agriculture ou d'autres ministères) ; recherche (INRA, CEMAGREF, AFSSA, IFREMER, INSERM, CNRS, CIRAD, etc.) ; transfert et valorisation des connaissances. La constitution du pôle reposera sur le volontariat des établissements, indispensable à une bonne dynamique.
La politique scientifique de chaque pôle fera émerger deux ou trois thématiques d'excellence, gage de reconnaissance et de visibilité internationales.
C'est seulement ainsi que la France pourra offrir, dans le domaine des sciences et technologies du vivant, des campus de dimension européenne susceptibles d'accueillir des équipements de pointe et suffisamment attractifs pour les chercheurs et les investissements étrangers.
Je laisse à Nicolas Forissier le soin de vous présenter en détail les six projets de pôles (francilien, montpelliérain, Ouest, clermontois-lyonnais, toulousain et dijonnais). Vous le savez, le lancement de ce grand projet intervient dans un contexte difficile. Je tiens à rappeler devant vous que cette réorganisation ne se traduira ni par des délocalisations ni par des réductions de personnels. Les moyens humains des écoles seront simplement mis en synergie au bénéfice des pôles de compétences.
Par ailleurs, nous nous attacherons, à travers les contrats d'établissements, à favoriser et accompagner la mise en oeuvre de ces pôles de compétences.
[Conclusion]
Mesdames, Messieurs,
J'ai souhaité faire de cette réforme un temps fort de mon action.
Nous voyons aujourd'hui les fruits de la concertation entre les différents partenaires qui nous a permis d'aboutir à ce projet de réorganisation grâce auquel notre enseignement agricole pourra gagner à la fois en clarté et en efficacité. Reste maintenant, portés par une ambition commune, à mettre en uvre cette réorganisation.
Le secrétaire d'Etat, à qui j'ai souhaité délégué cette responsabilité, se tiendra aux côtés de l'ensemble des acteurs et partenaires pour la conduite de ce projet exigeant.
Je lui laisse maintenant le soin d'évoquer plus en détail cette réforme.
Je vous remercie de votre attention.
(source http://www.agriculture.gouv.fr, le 22 juin 2004)