Texte intégral
FRANCE SOIR.- Le gouvernement et la majorité semblent faire comme si le scrutin des européennes n'existait pas ?
B. ACCOYER.- C'est inexact. L'UMP a lancé sa campagne par une grande conférence de presse destinée à présenter nos choix et nos propositions pour une Europe de la croissance et de l'emploi.
Nous avons pris clairement position sur la constitution européenne, et notre conseil national, de façon démocratique, s'est prononcé pour une adoption de cette constitution par voie référendaire. Nous avons également la volonté de progresser dans le sens d'une Europe politique et de défense. Sans oublier l'harmonisation fiscale qui est aussi un axe important.
FRANCE SOIR.- Craignez-vous un vote-sanction le 13 juin ?
B. ACCOYER.- J'observe que l'opposition et le premier secrétaire du PS sont gênés parce qu'ils n'ont pas de véritable projet pour l'Union européenne. Quand F. Hollande est questionné sur l'Europe, il répond que pour s'opposer au projet de réforme de l'assurance maladie, il veut utiliser l'élection européenne.
C'est assez triste de voir un parti politique qui se dit d'alternance entretenir une telle ambiguïté et la confusion démocratique. Je ne sais quel sera le choix des Français, mais l'intérêt de nos compatriotes est qu'ils se prononcent sur les véritables enjeux européens.
FRANCE SOIR.- PS ou pas, les Français peuvent être tentés, à nouveau, de faire passer un message...
B. ACCOYER.- Toute élection intermédiaire peut être l'occasion d'une expression de protestation, soit par l'abstention, soit par un vote d'opposition, donc le risque existe. Mais c'est une élection européenne, ce n'est pas une élection nationale : législative ou présidentielle. L'enjeu est de faire comprendre l'importance de ce vote.
Les candidats investis par l'UMP ont pris l'engagement d'être assidus et de travailler au Parlement, ainsi que de rendre des comptes précis à leurs électeurs dans les régions. Le manque d'assiduité de certains parlementaires français au Parlement ne doit pas se reproduire. Les Députés UMP seront omniprésents.
FRANCE SOIR.- En fait, il semble que le véritable enjeu ce soit, non pas le scrutin européen, mais l'élection à la présidence de l'UMP...
B. ACCOYER.- L'UMP est devenue la formation incontournable de la droite et du centre, mais elle a besoin de mûrir, de conforter son fonctionnement démocratique. L'élection de son président au suffrage universel de tous les militants est un acquis démocratique important. Il est normal que des personnalités politiques diverses nourrissent le projet d'être candidats (NDLR Nicolas Sarkozy, François Fillon, Hervé Gaymard, Jean-Pierre Raffarin).
Mais la future campagne ne doit pas créer de nouvelles inquiétudes chez les militants de l'UMP. Il faut éviter de nouvelles divisions. Il y aura plusieurs candidats, mais je veillerai personnellement à ce qu'il n'y ait pas de déchirements au sein de notre mouvement.
FRANCE SOIR.- Jean-Pierre Raffarin peut-il être candidat ?
B. ACCOYER.- Le Premier ministre est le chef de la majorité. Jacques Chirac et Alain Juppé ont tous les deux été à la fois Premier ministre et président du RPR.
Ce sera à Jean-Pierre Raffarin de se prononcer le moment venu. Dans toutes les grandes démocraties qui nous entourent : Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne et Italie, le chef du gouvernement est aussi le chef de la majorité.
FRANCE SOIR.- Jean-Pierre Raffarin est donc le mieux placé pour faire barrage à Nicolas Sarkozy ?
B. ACCOYER.- Il ne s'agit pas de faire barrage à qui que ce soit. Cette élection doit se dérouler dans la sérénité, comme le souhaitent tous nos élus et nos militants.
FRANCE SOIR.- Cela fait un mois que vous êtes président du groupe UMP, est-ce difficile de gérer ce groupe pléthorique, où s'expriment souvent des amertumes ?
Désormais, nous essayons de travailler beaucoup plus en amont sur l'ensemble des textes avant leur examen dans l'hémicycle. Sur la Charte de l'Environnement, par exemple, la position des députés a convergé au fur et à mesure des débats internes à notre groupe.
Quelques uns continuent à s'interroger, mais le groupe UMP n'a pas vocation à faire passer tout le monde sous la même toise. Sur l'assurance-maladie, c'est la même chose, nous sommes arrivés à un consensus sur la gouvernance et le parcours du malade. Seul le volet recettes suscite encore quelques débats, mais la grande majorité est d'accord.
FRANCE SOIR.- Vous avez quand même dû accepter de relancer le débat sur les 35 heures pour amadouer les libéraux ?
B. ACCOYER.- Non, le débat sur l'assouplissement des 35 heures n'a jamais été clos.
FRANCE SOIR.- Si, par le Président de la République.
B. ACCOYER.- Jacques Chirac n'a jamais fermé le débat sur l'assouplissement. En revanche, nous ne légifèrerons pas sur la durée légale du travail. Les 35 heures ont été un choc. On ne peut pas imposer un autre choc en retour à l'économie et à nos entreprises.
FRANCE SOIR.- Craignez-vous une canicule sociale au mois de juin ?
B. ACCOYER.- La France a du mal à se moderniser. On sait tous qu'il faut réformer, mais on aime bien la réforme quand elle concerne les autres. Le devoir du gouvernement, c'est d'avoir le courage pour opérer les réformes nécessaires au pays.
FRANCE SOIR.- Philippe Douste-Blazy n'a-t-il pas froissé inutilement les partenaires sociaux en réservant ces annonces à la presse ?
B. ACCOYER.- Philippe Douste-Blazy, comme Jean-François Mattéi, a été en contact permanent avec les partenaires sociaux. C'est toujours difficile de prendre des décisions et d'assumer les choix, mais ils ont su en expliquer la nécessité face à l'ampleur des déficits.
Ce que je souhaite, c'est que nous ayons des représentants syndicaux responsables, qui ne soient pas victimes de la surenchère de certains syndicats extrémistes.
(Source http://www.u-m-p.org, le 30 juin 2004)
B. ACCOYER.- C'est inexact. L'UMP a lancé sa campagne par une grande conférence de presse destinée à présenter nos choix et nos propositions pour une Europe de la croissance et de l'emploi.
Nous avons pris clairement position sur la constitution européenne, et notre conseil national, de façon démocratique, s'est prononcé pour une adoption de cette constitution par voie référendaire. Nous avons également la volonté de progresser dans le sens d'une Europe politique et de défense. Sans oublier l'harmonisation fiscale qui est aussi un axe important.
FRANCE SOIR.- Craignez-vous un vote-sanction le 13 juin ?
B. ACCOYER.- J'observe que l'opposition et le premier secrétaire du PS sont gênés parce qu'ils n'ont pas de véritable projet pour l'Union européenne. Quand F. Hollande est questionné sur l'Europe, il répond que pour s'opposer au projet de réforme de l'assurance maladie, il veut utiliser l'élection européenne.
C'est assez triste de voir un parti politique qui se dit d'alternance entretenir une telle ambiguïté et la confusion démocratique. Je ne sais quel sera le choix des Français, mais l'intérêt de nos compatriotes est qu'ils se prononcent sur les véritables enjeux européens.
FRANCE SOIR.- PS ou pas, les Français peuvent être tentés, à nouveau, de faire passer un message...
B. ACCOYER.- Toute élection intermédiaire peut être l'occasion d'une expression de protestation, soit par l'abstention, soit par un vote d'opposition, donc le risque existe. Mais c'est une élection européenne, ce n'est pas une élection nationale : législative ou présidentielle. L'enjeu est de faire comprendre l'importance de ce vote.
Les candidats investis par l'UMP ont pris l'engagement d'être assidus et de travailler au Parlement, ainsi que de rendre des comptes précis à leurs électeurs dans les régions. Le manque d'assiduité de certains parlementaires français au Parlement ne doit pas se reproduire. Les Députés UMP seront omniprésents.
FRANCE SOIR.- En fait, il semble que le véritable enjeu ce soit, non pas le scrutin européen, mais l'élection à la présidence de l'UMP...
B. ACCOYER.- L'UMP est devenue la formation incontournable de la droite et du centre, mais elle a besoin de mûrir, de conforter son fonctionnement démocratique. L'élection de son président au suffrage universel de tous les militants est un acquis démocratique important. Il est normal que des personnalités politiques diverses nourrissent le projet d'être candidats (NDLR Nicolas Sarkozy, François Fillon, Hervé Gaymard, Jean-Pierre Raffarin).
Mais la future campagne ne doit pas créer de nouvelles inquiétudes chez les militants de l'UMP. Il faut éviter de nouvelles divisions. Il y aura plusieurs candidats, mais je veillerai personnellement à ce qu'il n'y ait pas de déchirements au sein de notre mouvement.
FRANCE SOIR.- Jean-Pierre Raffarin peut-il être candidat ?
B. ACCOYER.- Le Premier ministre est le chef de la majorité. Jacques Chirac et Alain Juppé ont tous les deux été à la fois Premier ministre et président du RPR.
Ce sera à Jean-Pierre Raffarin de se prononcer le moment venu. Dans toutes les grandes démocraties qui nous entourent : Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne et Italie, le chef du gouvernement est aussi le chef de la majorité.
FRANCE SOIR.- Jean-Pierre Raffarin est donc le mieux placé pour faire barrage à Nicolas Sarkozy ?
B. ACCOYER.- Il ne s'agit pas de faire barrage à qui que ce soit. Cette élection doit se dérouler dans la sérénité, comme le souhaitent tous nos élus et nos militants.
FRANCE SOIR.- Cela fait un mois que vous êtes président du groupe UMP, est-ce difficile de gérer ce groupe pléthorique, où s'expriment souvent des amertumes ?
Désormais, nous essayons de travailler beaucoup plus en amont sur l'ensemble des textes avant leur examen dans l'hémicycle. Sur la Charte de l'Environnement, par exemple, la position des députés a convergé au fur et à mesure des débats internes à notre groupe.
Quelques uns continuent à s'interroger, mais le groupe UMP n'a pas vocation à faire passer tout le monde sous la même toise. Sur l'assurance-maladie, c'est la même chose, nous sommes arrivés à un consensus sur la gouvernance et le parcours du malade. Seul le volet recettes suscite encore quelques débats, mais la grande majorité est d'accord.
FRANCE SOIR.- Vous avez quand même dû accepter de relancer le débat sur les 35 heures pour amadouer les libéraux ?
B. ACCOYER.- Non, le débat sur l'assouplissement des 35 heures n'a jamais été clos.
FRANCE SOIR.- Si, par le Président de la République.
B. ACCOYER.- Jacques Chirac n'a jamais fermé le débat sur l'assouplissement. En revanche, nous ne légifèrerons pas sur la durée légale du travail. Les 35 heures ont été un choc. On ne peut pas imposer un autre choc en retour à l'économie et à nos entreprises.
FRANCE SOIR.- Craignez-vous une canicule sociale au mois de juin ?
B. ACCOYER.- La France a du mal à se moderniser. On sait tous qu'il faut réformer, mais on aime bien la réforme quand elle concerne les autres. Le devoir du gouvernement, c'est d'avoir le courage pour opérer les réformes nécessaires au pays.
FRANCE SOIR.- Philippe Douste-Blazy n'a-t-il pas froissé inutilement les partenaires sociaux en réservant ces annonces à la presse ?
B. ACCOYER.- Philippe Douste-Blazy, comme Jean-François Mattéi, a été en contact permanent avec les partenaires sociaux. C'est toujours difficile de prendre des décisions et d'assumer les choix, mais ils ont su en expliquer la nécessité face à l'ampleur des déficits.
Ce que je souhaite, c'est que nous ayons des représentants syndicaux responsables, qui ne soient pas victimes de la surenchère de certains syndicats extrémistes.
(Source http://www.u-m-p.org, le 30 juin 2004)