Déclaration de M. Pierre Méhaignerie, secrétaire général de l'UMP, sur la personnalité de Nicolas Sarkozy et les objectifs de l'UMP, Le Bourget le 28 novembre 2004.

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Merci, Jean-Claude, tu incarnes pour nous tous la chaleur, la convivialité méditerranéennes et la grande cordialité...
Vous trouverez, avec votre nouveau Secrétaire général, la même cordialité, et, à côté de la chaleur méditerranéenne, vous aurez la ténacité bretonne.
Cet après-midi, j'ai envie de vous parler des convictions qui me motivent et m'ont amené à m'engager à côté de Nicolas. Et je parlerai quelques instants de la vie du parti.
Pour une UMP entreprenante, vivante et reconnue, je fais confiance à Nicolas.
Cela n'allait pas forcément de soi. Nous avons eu des parcours différents et, parfois, des différences d'appréciation.
Mais ce que j'apprécie, c'est cette énergie pour prendre les problèmes à bras le corps, aussi bien pour Alsthom, EDF ou la sécurité que pour tenir les engagements européens de la France.
J'entendais, jeudi, sur les bancs de l'hémicycle, un de mes collègues me dire " l'énergie mise par Sarkozy sur chaque sujet, c'est comme si sa vie en dépendait ". Et cette opinion est partagée à droite comme à gauche.
Mon adhésion est aussi liée au fait qu'il a su très souvent allier fermeté et générosité :
o Fermeté pour lutter efficacement contre l'immigration clandestine
o Générosité pour mener le combat en faveur de l'égalité des chances.
J'entends dire en Europe, et c'est vrai, que notre pays a de formidables atouts, plus qu'aucun autre pays, mais ses résultats ne sont pas à la hauteur de ses atouts.
Pourquoi ?
Parce que nous ne parvenons pas à surmonter nos handicaps.
Nous sommes champions dans la production de rapports (de Fauroux à Camdessus), mais nous avons du mal à passer aux travaux pratiques, alors même que tous ces rapports proposent les mêmes diagnostics et les mêmes remèdes. Nous sommes sur administrés et sous organisés.
Il nous faut ensemble, faire bouger les choses, adapter la France au monde d'aujourd'hui, avec le souci de l'efficacité et de la justice.
Faisons attention, chers amis, de part et d'autre, à ne pas tomber dans la caricature de nos adversaires, en triant d'un côté ceux qui choisiraient la voie libérale, et de l'autre, ceux qui choisiraient la voie sociale.
Je constate que les seuls pays qui réussissent sont ceux qui concilient ces valeurs sans les opposer :
o L'efficacité mais la solidarité
o L'individu mais la communauté
o La liberté mais la responsabilité.
Sur la vie du Parti et le rôle des militants, je me limiterais à 2 objectifs.
Le premier :
Le " P " de populaire me tient particulièrement à cur, par conviction et parce qu'il n'y a pas d'élection gagnable sans le soutien en particulier des ouvriers et des employés.
En 2002, le vote ouvrier s'est porté à 11,5% pour Jospin et 3,5% pour Robert Hue.
En 2004, il s'est porté à 42% pour le PS et le PC.
L'attente est d'autant plus forte qu'ils ont été délaissés par une gauche trop idéologique et attachée à sa clientèle.
Il faut se concentrer sur quelques priorités, avec une obligation de résultats. Je pense
o à l'emploi
o à l'amélioration du pouvoir d'achat pour tous ceux qui par leur niveau de salaire ne se sentent pas appartenir à la classe moyenne,
o à la sécurité,
o à l'acquisition d'un patrimoine pour tous,
o à l'égalité des chances.
Des résultats, nous en avons déjà obtenu :
o l'effort inégalé pour l'amélioration du SMIC
o le coût d'accélérateur donné à l'accession très sociale à la propriété
o et puis la réforme des retraites (F. Fillon).
A ceux qui nous donnent des leçons, que n'ont-ils dans le passé, corrigé l'inégalité majeure de la société française, le différentiel de l'espérance de vie qui est de 7 ans ? Ce sont ceux qui ont l'espérance de vie la plus courte qui avaient la durée d'activité la plus longue et les retraites les plus petites
C'est nous qui avons changé cela, en permettant des départs à 57, 58, 59 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 14, 15 ou 16 ans.
Le second objectif.
Je ressens fortement la nécessité d'introduire une culture du débat dans le Parti. Sans aller jusqu'aux courants qui séparent et parfois excluent, acceptons sur des thèmes précis des sensibilités organisées.
Dans la vie publique, il y a un moment pour le débat et le pluralisme. Le pays le souhaite.
Il y a un moment pour l'action, qui exige, courage, unité et discipline.
Pour permettre aux militants de participer activement à ces débats, nous avons besoin d'une base doctrinale qui assurera notre durée et notre présence sur la scène politique au-delà des victoires ou des échecs. L'UMP ne peut pas être seulement le soutien à un homme. S'il fallait choisir, une priorité, une différence par rapport à nos adversaires politiques, je choisirais le mot RESPONSABILITE.
Le PS croit encore (et il est le seul en Europe) que la solution à nos problèmes, c'est un État tout-puissant - omniprésent.
Nous, nous croyons que la solution à nos problèmes, c'est dans un Etat qui rend sa responsabilité aux hommes.
La vertu d'un grand peuple, c'est l'esprit de responsabilité de ses citoyens.
Chers amis,
Face aux défis de notre époque j'ai l'intime conviction qu'il y a un chemin de l'espoir qui passe par le courage, l'esprit de justice, et l'exemplarité au sommet.



(Source http://www.u-m-p.org, le 30 novembre 2004)