Conférence de presse de M. François Fillon, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, sur l'organisation du baccalauréat 2004, Paris le 3 juin 2004.

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Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
Je suis heureux de vous accueillir pour cette conférence de presse qui porte sur une " Institution " qui, comme tous les mois de juin, est au coeur de l'actualité nationale : le baccalauréat !
Objet de toutes les préparations et de tous les regards, le bac occupe une place toute particulière dans notre système éducatif, et dans la société française.
Signe de distinction sociale au 19e siècle, le bac remplit aujourd'hui une double fonction. Il est à la fois un diplôme sanctionnant la fin des études secondaires et le premier diplôme d'études supérieures. Instrument de l'égalité républicaine, le baccalauréat est aussi l'expression d'une forme d'excellence fondée sur le travail et le mérite.
Depuis sa création en 1808, le baccalauréat a beaucoup évolué pour s'adapter aux enjeux de son époque.
A forte empreinte universitaire au 19e et dans la première moitié du 20e siècle, il correspond désormais aux trois voies des études au lycée : général, technologique et professionnel.
Cette année, sur l'ensemble des candidats inscrits, ils sont :
Un peu plus de 51% à présenter le baccalauréat général
Près de 30% à présenter le baccalauréat technologique
Près de 19% à présenter le baccalauréat professionnel
Les effectifs sont globalement inchangés par rapport à la session 2003. Une légère diminution des inscrits -de l'ordre de 0.56%- s'expliquant par les évolutions démographiques...
On note par ailleurs une légère augmentation des candidats inscrits au baccalauréat professionnel ( 1.60%), une tendance que l'on constate depuis plusieurs années maintenant... Aujourd'hui, c'est près d'un candidat sur deux qui se présente aux baccalauréats professionnel et technologique. C'est une progression que je tiens à saluer. Elle est un signe encourageant pour le regard que porte les jeunes sur le débouché de ces formations et sur le sérieux qu'elles inspirent aux acteurs du monde professionnel.
L'organisation du baccalauréat entraîne une véritable mobilisation de l'Education nationale. Elle en illustre tout le savoir-faire et celui de ses personnels. Ceux-ci y prennent part avec beaucoup de compétences et de passion. Car le baccalauréat est pour toute la communauté pédagogique un moment particulièrement chargé en travail mais aussi dense en émotion.
A travers en effet l'évaluation qu'il représente, les professeurs voient leurs efforts porter leurs fruits. " Leurs " élèves accèdent à la réussite et au-delà au cycle supérieur qui les mènera sur la voie professionnelle. Occasion aussi pour nous tous de constater la place décisive qu'occupent les enseignants dans le parcours de la formation à l'entrée dans la vie active.
A cet égard, le bac est l'un des derniers grands rites de passage entre la vie d'adolescent et l'âge adulte
De l'administration centrale aux corps d'inspection, responsables de la qualité des sujets ; des services académiques aux chefs de centre d'examen qui sont en première ligne le " jour J " ; des personnels techniques aux enseignants qui surveillent puis corrigent l'ensemble des épreuves... chacun est le maillon indispensable d'un dispositif aux chiffres presque démesurés :
4.000 sujets
Plus de 4.300 centres d'examen auxquels s'ajoutent les 71 de l'étranger
Près de 130.000 examinateurs et correcteurs
4 millions de copies à corriger.
Les épreuves écrites se dérouleront du 10 au 18 juin pour le bac général et le bac technologique, et du 21 au 25 juin pour le bac professionnel. Les premiers résultats tomberont le vendredi 2 juillet et l'ensemble de la session se terminera le jeudi 8 juillet.
Si avec de tels chiffres, on ne peut jamais totalement exclure quelques difficultés, je sais néanmoins combien nous pouvons faire confiance aux personnels de l'Education nationale pour que cette session 2004 se déroule dans les meilleures conditions.
Cette session s'inscrit dans la continuité de la session 2003 avec toutefois quelques adaptations qui tiennent compte, notamment, de l'entrée en application de nouveaux programmes. Il s'agit essentiellement de nouvelles définitions d'épreuves, c'est à dire la mise en conformité du contenu de ces épreuves avec les nouveaux programmes.
Par ailleurs, de nouvelles modalités d'attribution de l'indication " section européenne " et " section de langue orientale " sont appliquées cette année sur le diplôme du baccalauréat. A ce sujet, les dossiers qui vous ont été distribués reprennent les éléments techniques...
Enfin, nous avons veillé à ce que les élèves qui sont victimes d'un handicap passent le baccalauréat dans les meilleures conditions possibles. Il s'agit pour nous d'une attention qui doit être le reflet d'un engagement exemplaire en la matière. Car aux difficultés physiques ou morales qui peuvent naître du handicap, ne doivent pas s'ajouter des barrières invisibles et pernicieuses.
Aussi, les conditions matérielles et l'assistance en personnel seront davantage encore améliorées au regard des années précédentes. Je pense ici plus particulièrement à l'accessibilité des locaux, à l'installation matérielle de la salle d'examen, à l'utilisation d'aides techniques ou encore à l'aménagement de la durée des épreuves...
Si le baccalauréat est l'un des grands rendez-vous de l'année, pour l'Education nationale, il est pour les candidats le rendez-vous de tout un cycle d'études...
Le bac est sans doute l'examen dont la valeur " symbolique " marque le plus de son empreinte le parcours scolaire, et au-delà la vie d'adulte...
On se surprend, en effet, toujours à constater la place qu'il occupe dans nos souvenirs : rappelez-vous de ces nuits hantées par le spectre de la copie blanche...!
Cette année, ils seront 623.387 à vivre ces émotions et avec eux leur famille -car que l'on ait 14 ans (pour les sept benjamins) ou 81 ans (pour le doyen des candidats cette année), c'est collectivement que l'on passe le bac... !
Point final du secondaire, le Bac oblige les candidats à engager un gros travail de révision et à se confronter à de longues épreuves... Au-delà d'une méthode de travail et de l'exercice des connaissances, il est pour les élèves un véritable rendez-vous avec eux-mêmes.
Cette épreuve leur permet de mesurer et d'acquérir la confiance nécessaire à la construction de leur avenir... Cette idée de confiance en soi est essentielle dans notre société qui, trop souvent, laisse entendre aux jeunes que tout est joué et que ses portes ne s'ouvrent qu'au gré du hasard ou des nécessités du moment...
Je crois strictement le contraire : la société a constamment besoin d'énergie nouvelle et de capacité d'innovation. Et qui mieux qu'un jeune bachelier porte cet espoir ? !
Mesdames, Messieurs,
Je clos ce propos introductif en adressant, par votre intermédiaire, quelques mots aux candidats du baccalauréat 2004.
Je leur souhaite à tous bon courage pour cette dernière ligne droite des révisions, et dans les épreuves à venir. Durant toute une année, ils ont fourni les efforts nécessaires et se préparent depuis plusieurs semaines à l'échéance... Le travail paie toujours !
Mais je souhaiterais également dire à ceux qui sont en difficultés et qui pourraient connaître une déception que rien n'est perdu de ce qu'ils ont fait et que l'avenir appartient aussi à ceux qui persévèrent...
L'Ecole est là pour les encourager et les aider.

(Source http://www.education.gouv.fr, le 8 juin 2004)