Interview de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, dans "01 Informatique" du 31 octobre 2003, sur le système d'information du ministère de la Défense, notamment sa gestion et sa modernisation.

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Q - Pensez-vous créer, à terme, une véritable direction des systèmes d'information, comme dans les autres ministères - celui de l'Economie et des Finances, par exemple -, chargée de piloter la stratégie et la mise en oeuvre des systèmes d'information de l'ensemble du ministère ?
R - Le ministère de la Défense n'est pas un ministère banal. Je ne suis donc pas sûre que l'exemple des ministères civils soit applicable en l'état. En revanche, je suis convaincue de la nécessité de renforcer la mutualisation de nos moyens. De ce point de vue, je viens de confier la responsabilité de tous les projets informatiques concernant l'administration et la gestion au secrétaire général pour l'Administration. Et cela afin de mieux vérifier la cohérence et l'efficacité de ces projets. Je viens également de créer une direction unique des réseaux d'infrastructure en matière d'information pour renforcer les synergies entre les armées.
Q - Considérez-vous l'évolution et la modernisation des systèmes d'information comme l'une des priorités stratégiques du ministère de la Défense ? Dans ce cas, quels sont actuellement les projets considérés comme prioritaires dans les différentes parties du ministère ?
R - Plus que n'importe quel ministère, la Défense a besoin d'un système d'information efficace et sûr. Il y va de notre capacité à conduire nos missions dans leur diversité : celles des armées en opérations extérieures, celles de la gendarmerie nationale dans ses différentes interventions, et celles d'autres services obligatoirement plus discrets. Il y va également de la sécurité du personnel de la Défense. Dans ce contexte, les projets que je pourrais qualifier de stratégiques pour le ministère correspondent autant à des préoccupations opérationnelles qu'à des enjeux gestionnaires et " managériaux ". La loi de programmation militaire prend en compte les projets de la première catégorie. La mise en oeuvre prochaine de la LOLF(1) renforce l'actualité de la seconde. Deux exemples illustrent cette dernière priorité : d'une part, la gestion des ressources humaines et, de l'autre, les systèmes d'information comptable et gestionnaire.
Q - Quelle est l'évolution passée et à venir des budgets alloués à la fonction " informatique et télécommunications " dans le budget général de la Défense ?
R - Ma vision politique ne met pas en avant l'importance des enveloppes budgétaires réservées à telle ou telle fonction. Je préfère définir une mission et apprécier les moyens correspondants. Aujourd'hui, je ne constate pas un manque de moyens. Sauf en ce qui concerne certaines qualifications du personnel, pour lesquelles les armées, comme l'ensemble de la Défense, sont en concurrence avec d'autres employeurs - notamment les entreprises, en mesure de proposer à des salariés des rémunérations supérieures. Dans cet esprit, j'ai prévu un fonds de consolidation de la professionnalisation, créé par la LPM(2), et l'inscription de primes réversibles en fonction de la conjoncture. Un second commentaire sur mon constat : du fait de la multiplicité de ses missions, la Défense doit favoriser une mutualisation de ses moyens. Je m'y suis engagée.
(1) LOLF : Loi organique relative aux lois de finances. (2) LPM : Loi de programmation militaire.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 2 janvier 2004)