Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Messieurs les ambassadeurs,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Retenu par des obligations contractées de longue date et auxquelles il m'a été impossible de me soustraire, je tenais à m'associer à vos travaux par ce message. Connaissant la qualité des intervenants, et compte tenu de l'intérêt du thème que vous avez retenu, je ne doute pas que vos débats seront fructueux, féconds et de haute tenue.
Avant d'évoquer le sujet de votre conférence, je souhaiterais profiter de l'occasion qui m'est offerte pour saluer l'action inlassable de l'Association France-Union indienne (AFUI), dont je suis Président d'honneur.
Réunissant des profils riches et variés -experts, chercheurs, écrivains et, d'une façon générale, amoureux de l'Inde-, cette association constitue un trait d'union privilégié entre l'Inde et la France, au service du dialogue franco-indien et d'une meilleure connaissance réciproque de nos deux grands et beaux pays.
Mesdames et Messieurs,
En retenant le thème de l'Inde et la mondialisation, vous vous êtes fixé un objectif ambitieux mais fertile.
Par les progrès spectaculaires de son économie, sa forte croissance, sa parfaite maîtrise des technologies les plus modernes et des industries de pointe, l'Inde semble avoir bénéficié au premier chef de la mondialisation.
De fait, les classes moyennes se sont développées et ont désormais accès à un niveau de vie quasi occidental. Point n'est besoin d'ailleurs d'insister sur les nombreux succès de l'Inde du Sud, où tout est allé très vite
Mais cette accélération de l'histoire ne doit pas faire oublier que des secteurs entiers de l'économie indienne souffrent encore de lourds handicaps. Ainsi de l'énergie, des transports, de l'eau, des BTP ou encore, dans une acception plus large, de la santé et de l'éducation. Sans omettre le secteur agricole, qui emploie encore plus de la moitié des actifs mais n'est pas en mesure d'assurer une vie décente à ses paysans.
Ce déséquilibre entre grands secteurs économiques se double d'un déséquilibre géographique, les Etats du Centre et du Nord-Est accusant un retard par rapport au reste du pays.
En outre, je n'apprendrai à personne ici que le problème des Dalits - en général des Intouchables mais aussi des femmes - est loin d'être réglé, même s'il me paraît excessif de considérer comme certains observateurs que le maintien des castes constitue un obstacle durable au développement de l'Inde.
Enfin, il faut bien reconnaître que l'essor de l'économie indienne doit beaucoup à une ouverture somme toute encore assez limitée. Les droits de douane ont certes baissé ces trois dernières années mais restent élevés, tandis que les barrières non tarifaires se sont multipliées, avec parfois des normes inextricables... Dans ce domaine, beaucoup de progrès sont encore à faire.
Si plusieurs aspects de la tradition indienne (démocratie, esprit d'entreprise, pratique de l'anglais, primat de la règle de droit) ont facilité l'insertion rapide de l'Inde dans la nouvelle économie internationale, il faut espérer que d'autres n'auront pas à pâtir de la mondialisation.
Je pense en particulier à cette aptitude particulière des Indiens aux choses de l'esprit, qu'il s'agisse de culture, de religion ou de spiritualité.
Autant d'éléments qui ne favorisent pas toujours les affaires mais qui sont pourtant consubstantiels de la grandeur de l'Homme.
Avec, j'en suis sûr, beaucoup d'entre vous présents aujourd'hui, je forme le vu que l'Inde puisse conserver ce patrimoine précieux et confirmer ainsi sa pleine insertion dans l'économie mondiale sans renier le brillant héritage du Mahatma Gandhi.
L'attention que le grand homme a toujours portée à la recherche de la paix sociale et au respect de l'environnement doit, en effet, nous faire réfléchir aux limites d'une mondialisation, insuffisamment maîtrisée, et aux moyens à mettre en oeuvre pour que ce mouvement irrémédiable et irréversible constitue bien un progrès pour l'humanité.
Avant que vous n'abordiez ces différentes questions, je souhaiterais conclure mon propos sur l'absolue nécessité de renforcer les liens entre la France et l'Inde, qui ne me semblent, dans aucun domaine, au niveau où ils devraient être.
Je regrette que les Français -et en particulier les responsables politiques ou économiques- ne s'intéressent pas davantage à l'Inde et à l'extraordinaire potentiel qu'elle recèle, notamment comme deuxième puissance démographique après la Chine.
A cet égard, je suis sûr que les intellectuels et les hommes de culture, qui ont en France un intérêt sincère pour ce pays fascinant, peuvent contribuer à faire prendre conscience à leurs concitoyens de leur retard dans ce domaine.
Vous avez, de ce point de vue, Mesdames et Messieurs, Chers Amis, un rôle à jouer. Je compte sur vous pour le jouer comme vous pouvez compter sur le Sénat pour vous y aider.
Je vous souhaite de bons et fructueux travaux.
Longue vie à l'Association France-Union indienne !
(Source http://www.senat.fr, le 26 novembre 2004)
Messieurs les ambassadeurs,
Chers collègues,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Retenu par des obligations contractées de longue date et auxquelles il m'a été impossible de me soustraire, je tenais à m'associer à vos travaux par ce message. Connaissant la qualité des intervenants, et compte tenu de l'intérêt du thème que vous avez retenu, je ne doute pas que vos débats seront fructueux, féconds et de haute tenue.
Avant d'évoquer le sujet de votre conférence, je souhaiterais profiter de l'occasion qui m'est offerte pour saluer l'action inlassable de l'Association France-Union indienne (AFUI), dont je suis Président d'honneur.
Réunissant des profils riches et variés -experts, chercheurs, écrivains et, d'une façon générale, amoureux de l'Inde-, cette association constitue un trait d'union privilégié entre l'Inde et la France, au service du dialogue franco-indien et d'une meilleure connaissance réciproque de nos deux grands et beaux pays.
Mesdames et Messieurs,
En retenant le thème de l'Inde et la mondialisation, vous vous êtes fixé un objectif ambitieux mais fertile.
Par les progrès spectaculaires de son économie, sa forte croissance, sa parfaite maîtrise des technologies les plus modernes et des industries de pointe, l'Inde semble avoir bénéficié au premier chef de la mondialisation.
De fait, les classes moyennes se sont développées et ont désormais accès à un niveau de vie quasi occidental. Point n'est besoin d'ailleurs d'insister sur les nombreux succès de l'Inde du Sud, où tout est allé très vite
Mais cette accélération de l'histoire ne doit pas faire oublier que des secteurs entiers de l'économie indienne souffrent encore de lourds handicaps. Ainsi de l'énergie, des transports, de l'eau, des BTP ou encore, dans une acception plus large, de la santé et de l'éducation. Sans omettre le secteur agricole, qui emploie encore plus de la moitié des actifs mais n'est pas en mesure d'assurer une vie décente à ses paysans.
Ce déséquilibre entre grands secteurs économiques se double d'un déséquilibre géographique, les Etats du Centre et du Nord-Est accusant un retard par rapport au reste du pays.
En outre, je n'apprendrai à personne ici que le problème des Dalits - en général des Intouchables mais aussi des femmes - est loin d'être réglé, même s'il me paraît excessif de considérer comme certains observateurs que le maintien des castes constitue un obstacle durable au développement de l'Inde.
Enfin, il faut bien reconnaître que l'essor de l'économie indienne doit beaucoup à une ouverture somme toute encore assez limitée. Les droits de douane ont certes baissé ces trois dernières années mais restent élevés, tandis que les barrières non tarifaires se sont multipliées, avec parfois des normes inextricables... Dans ce domaine, beaucoup de progrès sont encore à faire.
Si plusieurs aspects de la tradition indienne (démocratie, esprit d'entreprise, pratique de l'anglais, primat de la règle de droit) ont facilité l'insertion rapide de l'Inde dans la nouvelle économie internationale, il faut espérer que d'autres n'auront pas à pâtir de la mondialisation.
Je pense en particulier à cette aptitude particulière des Indiens aux choses de l'esprit, qu'il s'agisse de culture, de religion ou de spiritualité.
Autant d'éléments qui ne favorisent pas toujours les affaires mais qui sont pourtant consubstantiels de la grandeur de l'Homme.
Avec, j'en suis sûr, beaucoup d'entre vous présents aujourd'hui, je forme le vu que l'Inde puisse conserver ce patrimoine précieux et confirmer ainsi sa pleine insertion dans l'économie mondiale sans renier le brillant héritage du Mahatma Gandhi.
L'attention que le grand homme a toujours portée à la recherche de la paix sociale et au respect de l'environnement doit, en effet, nous faire réfléchir aux limites d'une mondialisation, insuffisamment maîtrisée, et aux moyens à mettre en oeuvre pour que ce mouvement irrémédiable et irréversible constitue bien un progrès pour l'humanité.
Avant que vous n'abordiez ces différentes questions, je souhaiterais conclure mon propos sur l'absolue nécessité de renforcer les liens entre la France et l'Inde, qui ne me semblent, dans aucun domaine, au niveau où ils devraient être.
Je regrette que les Français -et en particulier les responsables politiques ou économiques- ne s'intéressent pas davantage à l'Inde et à l'extraordinaire potentiel qu'elle recèle, notamment comme deuxième puissance démographique après la Chine.
A cet égard, je suis sûr que les intellectuels et les hommes de culture, qui ont en France un intérêt sincère pour ce pays fascinant, peuvent contribuer à faire prendre conscience à leurs concitoyens de leur retard dans ce domaine.
Vous avez, de ce point de vue, Mesdames et Messieurs, Chers Amis, un rôle à jouer. Je compte sur vous pour le jouer comme vous pouvez compter sur le Sénat pour vous y aider.
Je vous souhaite de bons et fructueux travaux.
Longue vie à l'Association France-Union indienne !
(Source http://www.senat.fr, le 26 novembre 2004)