Texte intégral
Valérie Hacot : Quelle est votre perception du climat social ?
Jean-Luc Cazettes : Ce qui prévaut à l'heure actuelle, c'est un sentiment diffus d'inquiétude et d'insécurité sociale. Pour autant, on n'a pas, non plus, l'impression qu'un conflit de grande ampleur se profile à l'horizon. Cette grogne se cristallise essentiellement sur la question des rémunérations. La plupart des salariés estiment ne pas être justement récompensés pour leur travail : il y a là un vrai problème. Je pense donc que les salaires seront une des thématiques principales de la rentrée, au même titre que les 35 heures.
VH : Mais les revendications salariales ne sont-elles pas un classique de chaque rentrée ?
JLC : C'est wai, mais cela s'accroît d'année en année. Les salariés estiment que leur charge de travail est de plus en plus importante, d'autant qu'avec les 35 heures, ils ont également dû taire des sacrifices en acceptant des gels de salaire pendant trois ans. De surcroît, les écarts n'ont jamais été aussi importants entre ceux qui sont bien rémunérés et les autres. Une infime minorité voit son pouvoir d'achat progresser. L'écrasante masse de la classe moyenne fait du surplace. Et il y a de plus en plus de personnes qui ne subsistent que grâce aux systèmes d'assistance, la redistribution ne fonctionne pas bien et, cela, les gens le ressentent fortement.
VH : Vous, que proposez-vous ?
JLC : Il faudrait engager de véritables négociations dans les branches professionnelles pour relever les salaires. Nous sommes évidemment prêts à le faire. Reste à savoir si le patronat est partant...
VH : Vous avez évoqué les 35 heures qui ont obligé beaucoup de salariés, dites-vous, à "trois ans de sacrifices". Faut-il les remettre carrément en cause ?
JLC : Nous ne sommes pas hostiles à certains aménagements, mais nous ne voulons pas d'un marché de dupes pour les salariés. 11 faut qu'il y ait un encadrement dans les négociations, et que ces dernières se déroulent au niveau des branches professionnelles. Et il faut, à l'arrivée, que les salariés soient gagnants : non seulement ils devront pouvoir être en mesure de prendre eux-mêmes la décision de revenir, s'ils le souhaitent, sur les 35 heures, mais on doit aussi leur garantir des contreparties.
Propos recueillis par Valérie Hacot
(source http://www.cfecgc.org, le 31 août 2004)
Jean-Luc Cazettes : Ce qui prévaut à l'heure actuelle, c'est un sentiment diffus d'inquiétude et d'insécurité sociale. Pour autant, on n'a pas, non plus, l'impression qu'un conflit de grande ampleur se profile à l'horizon. Cette grogne se cristallise essentiellement sur la question des rémunérations. La plupart des salariés estiment ne pas être justement récompensés pour leur travail : il y a là un vrai problème. Je pense donc que les salaires seront une des thématiques principales de la rentrée, au même titre que les 35 heures.
VH : Mais les revendications salariales ne sont-elles pas un classique de chaque rentrée ?
JLC : C'est wai, mais cela s'accroît d'année en année. Les salariés estiment que leur charge de travail est de plus en plus importante, d'autant qu'avec les 35 heures, ils ont également dû taire des sacrifices en acceptant des gels de salaire pendant trois ans. De surcroît, les écarts n'ont jamais été aussi importants entre ceux qui sont bien rémunérés et les autres. Une infime minorité voit son pouvoir d'achat progresser. L'écrasante masse de la classe moyenne fait du surplace. Et il y a de plus en plus de personnes qui ne subsistent que grâce aux systèmes d'assistance, la redistribution ne fonctionne pas bien et, cela, les gens le ressentent fortement.
VH : Vous, que proposez-vous ?
JLC : Il faudrait engager de véritables négociations dans les branches professionnelles pour relever les salaires. Nous sommes évidemment prêts à le faire. Reste à savoir si le patronat est partant...
VH : Vous avez évoqué les 35 heures qui ont obligé beaucoup de salariés, dites-vous, à "trois ans de sacrifices". Faut-il les remettre carrément en cause ?
JLC : Nous ne sommes pas hostiles à certains aménagements, mais nous ne voulons pas d'un marché de dupes pour les salariés. 11 faut qu'il y ait un encadrement dans les négociations, et que ces dernières se déroulent au niveau des branches professionnelles. Et il faut, à l'arrivée, que les salariés soient gagnants : non seulement ils devront pouvoir être en mesure de prendre eux-mêmes la décision de revenir, s'ils le souhaitent, sur les 35 heures, mais on doit aussi leur garantir des contreparties.
Propos recueillis par Valérie Hacot
(source http://www.cfecgc.org, le 31 août 2004)