Texte intégral
Permettez-moi tout d'abord de dire combien je suis heureux d'être à Mascate dans un pays ami, chargé à la fois d'histoire et de culture. J'ai été très sensible à l'accueil chaleureux ainsi qu'à la généreuse hospitalité des autorités omanaises.
J'ai été reçu par Sa Majesté le Sultan Qabous auquel j'ai remis un message du président de la République française ainsi que par le vice-Premier ministre, Sayyid Fahd bin Mahmoud al Saïd, ainsi que par le ministre des Affaires étrangères, Son Excellence M. Yousuf bin Alawi bin Abdallah que j'avais eu déjà le plaisir de rencontrer le 4 juillet à Paris.
Ma visite à Oman s'inscrit dans le cadre d'une tournée qui m'a déjà conduit aux Emirats arabes unis à un moment où cette région vient de traverser, l'an passé, une période agitée avec la guerre en Irak dont les soubresauts se font encore sentir ainsi qu'avec la résurgence du terrorisme. Dans ce contexte troublé, j'ai souhaité effectuer ce voyage pour resserrer les liens d'amitié qui nous unissent avec le Sultanat.
J'ai eu l'occasion tout à l'heure de visiter la Maison de France qui témoigne de la vitalité de nos relations depuis 1894 et c'est dire à quel point nous avons le souci de continuer d'avancer ensemble. La visite du secrétaire d'Etat, M. Renaud Muselier en 2002 en témoigne, comme celle du ministre de la Défense, Mme Alliot-Marie en 2003.
Le président de la République s'est fait une grande joie de recevoir Sa Majesté le Sultan Qabous à Paris le 1er juillet 2003. Pendant ces entretiens, nous avons pu remarquer la convergence de nos analyses et de nos positions sur la question irakienne, j'ai insisté sur l'approche qui était la nôtre, en rappelant la nécessité d'une très forte mobilisation jusqu'au 30 juin pour permettre le plein retour de la souveraineté irakienne, comme prévu par la résolution 1511 ainsi que par l'accord du 15 novembre entre la coalition et le Conseil de gouvernement irakien intérimaire et puis après le 30 juin, bien sûr, il y a un rôle tout à fait central qui reviendra aux Nations unies dans la conduite du processus politique devant aboutir à des élections générales à la fin de 2005. Dans ce contexte, nous pensons qu'il est important d'envisager d'étudier, de préparer une conférence internationale qui permettrait d'assurer la pleine insertion de l'Irak dans la communauté régionale et de traiter les questions de sécurité qui sont si importantes pour l'ensemble de la région.
De la même façon, en ce qui concerne le Proche-Orient, il est important de se mobiliser pour sortir de l'impasse qui ne peut servir que la violence et le terrorisme. Il faut donc relancer la Feuille de route et rechercher le plus rapidement possible un cessez-le-feu. Nous sommes prêts, nous Français, à nous mobiliser avec nos partenaires européens en vue de relancer ce processus de paix. Il est important que chacun puisse prendre ses responsabilités, les Palestiniens dans le domaine de la sécurité par l'arrêt des violences, les Israéliens en satisfaisant à leurs engagements de retrait des territoires et de fin de la colonisation.
Dans ce contexte, nous pensons qu'il est important d'insister sur un certain nombre de mécanismes qui peuvent favoriser cette mobilisation, par exemple, en élargissant le mécanisme de supervision de l'application de la Feuille de route, par exemple encore, en prévoyant la conférence internationale mentionnée par la Feuille de route et qui pourrait mobiliser là encore les énergies, ou en prévoyant également une présence internationale accrue sur le terrain.
En ce qui concerne nos relations bilatérales, nous avons fait le constat de leur excellence et nous souhaitons les approfondir. La France est prête à apporter son concours à chaque fois qu'elle sera sollicitée, qu'il s'agisse du développement du Sultanat, de répondre aux défis économiques pour s'adapter aux évolutions rapides de la conjoncture internationale, ou qu'il s'agisse du défi de sociétés qui doivent être en mesure de suivre le développement de la modernité, du défi éducatif dans l'ensemble du pays ou encore du défi de sécurité pour l'ensemble de la région. Dans ce contexte, nous nous félicitons de la qualité de nos échanges dans le domaine de l'économie, de la coopération culturelle, scientifique et technique, ou encore de la défense.
Q - Monsieur le Ministre, je voudrais en fait vous poser une question double : la France a annoncé son intention d'interdire le voile, le hijab, et d'interdire les signes religieux ostensibles dans les écoles. Certains considèrent que ceci est une violation des libertés dans le pays des libertés.
Que pensez-vous, et est-ce une décision finale, définitive ?
Ma deuxième question, est la suivante : quelle est l'opinion de la France, l'avis de la France sur les réformes qui sont actuellement en cours dans les domaines politique, économique et social dans les pays du Golfe et les pays arabes en particulier ?
R - En ce qui concerne votre première question, vous l'avez souligné, la France est le pays de la démocratie, le pays des Droits de l'Homme et nous sommes soucieux de cette tradition de tolérance et de compréhension. Cette décision de préparer une loi n'est donc pas dirigée vers une quelconque religion, pas plus vers l'islam que tout autre. C'est une décision qui est conforme à la tradition française de laïcité qui est un principe qui vise à la neutralité de l'espace public et en particulier de l'école. Dans ce contexte, nous avons donc pris la décision de préparer un projet de loi qui ne vise pas l'interdiction du foulard - et de ce point de vue il y a parfois évidemment des malentendus - mais qui vise à interdire tous les signes religieux ostensibles. En ce qui concerne le foulard en particulier, cette règle ne s'applique évidemment qu'à l'école publique. Il ne s'agit pas d'une mesure générale d'interdiction du voile, donc je crois que dans ce cadre-là et compte tenu de cette tradition française de laïcité, de neutralité qui s'applique pour l'école publique, nous avons une longue histoire qui a conduit à beaucoup de divisions en France, qui explique et justifie l'importance que nous attachons à ce principe. Vous le comprenez, ce n'est dirigé ni contre l'Islam, ni contre le foulard, c'est un principe qui s'applique pour l'école publique en France, et cela est vrai pour toutes les religions, bien sûr.
En ce qui concerne votre deuxième question, sur la position de la France vis-à-vis des réformes et des évolutions démocratiques, bien entendu, notre pays est désireux d'apporter tout son appui à ces réformes et à cette marche vers la démocratie, et le chemin qui est celui du Sultanat d'Oman est particulièrement exemplaire dans ce domaine si l'on en croit les évolutions des dernières années.
Encourager ces réformes, accompagner ces réformes, c'est, si je prends l'exemple du partenariat euro-méditerranéen, le processus de Barcelone, ce que nous faisons dans l'ensemble du Moyen-Orient. Encore faut-il que nous soyons soucieux de faire en sorte que cet appui à la réforme, que cet appui à l'évolution démocratique n'apparaisse pas comme dicté de l'extérieur, qu'il soit soucieux de la prise en compte des sociétés, de l'évolution de chaque pays. Ce sont donc des démarches difficiles, délicates et qui impliquent une concertation très forte avec chacun des Etats, donc c'est une exigence dont il faut mesurer toute l'importance en veillant bien évidemment à ce que ce choix qui est le nôtre ne conduise à des déséquilibres plus grands encore. Donc il est nécessaire d'être particulièrement vigilants dans l'application de ces réformes.
Q - (A propos des objectifs principaux du déplacement du ministre dans le Golfe et des sujets abordés par le ministre dans ses entretiens, notamment l'Irak).
R - Je l'ai expliqué dans mon propos préliminaire, cette visite est d'abord guidée par le souci du développement de nos relations avec l'ensemble des Etats du Golfe, pays avec lesquels nous entretenons des relations anciennes et d'amitié. Il est important, à un moment crucial dans l'évolution de la région, et compte tenu des problèmes stratégiques auxquels cette région est confrontée, que nous échangions, que nous nous concertions sur les solutions à rechercher aux différents problèmes.
Vous avez évoqué l'Irak. Bien sûr, nous avons évoqué l'Irak tout au long de nos conversations, de la même façon que nous avons évoqué la situation au Proche-Orient, longuement, parce que nous sommes convaincus, nous Français, que cette crise israélo-arabe est au coeur des préoccupations de l'ensemble de la région et que si nous voulons avancer dans le sens de la stabilité et de la justice dans cette région, nous devons chercher à trouver des voies de solution à cette douloureuse question.
Q - Monsieur le Ministre, le Sultanat d'Oman est un pays riche du point de vue économique et riche en ressources touristiques et il peut accueillir des investissements étrangers. Cependant, nous constatons qu'il n'y a pas assez d'investissements français au Sultanat d'Oman.
R - L'une des raisons de ma visite est, bien sûr, d'encourager ce courant d'échanges et vous savez que nous avons de nombreux domaines d'excellence en ce qui concerne notre coopération dans les domaines énergétique, industriel et beaucoup d'autres. Notre souhait c'est effectivement d'élargir notre coopération au-delà de ces secteurs. Vous avez évoqué le tourisme, l'hôtellerie, il y a là des dimensions où les relations entre nos deux pays peuvent encore considérablement s'accroître et c'est bien à cela que nous voulons nous employer. Je crois que tout l'intérêt de la multiplication des visites que nous effectuons dans un sens ou dans l'autre ici à Mascate, ou encore à Paris, sont des occasions de relancer, d'attirer, d'encourager justement ces investissements. Ces échanges sont intéressants dans les deux sens, et c'est pour cela que je serai heureux à chaque occasion et en particulier si mon collègue le ministre des Affaires étrangères peut se rendre à Paris prochainement, de le recevoir pour voir comment nous pouvons ensemble développer ces relations, c'est bien l'objectif que nous nous fixons.
Q - Vous avez dit que les points de vue entre la France et le Sultanat d'Oman étaient similaires ou proches alors que la France était contre la guerre en Irak et contre l'occupation américaine en Irak. Quelle est votre évaluation de la situation en Irak aujourd'hui, et que pensez-vous que sera cette situation en Irak après le 30 juin, surtout que la France est inquiète de cette échéance ?
R - Nous voulons bien évidemment tous que l'Irak retrouve sa souveraineté et sa stabilité. Vous avez parlé de la période qui a précédé la guerre, la communauté internationale tout entière voulait alors éviter la guerre. Cependant même les Etats-Unis, au début de la crise, avaient donné un certain rôle aux Nations unies pour chercher les armes de destruction massive. Aujourd'hui que la guerre a eu lieu, nous les Français, les pays de l'Union européenne et les pays arabes, nous voulons tous que l'Irak retrouve sa souveraineté et nous voulons mettre un terme à l'occupation de l'Irak. Nous pensons que l'accord entre la coalition et le Conseil intérimaire de gouvernement va permettre de remettre la souveraineté au peuple irakien le 30 juin et cela constitue un pas dans la bonne direction. Nous pensons que cela va permettre à l'Irak d'avoir un peu plus de stabilité et de tenir son destin entre ses mains.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 janvier 2004)
J'ai été reçu par Sa Majesté le Sultan Qabous auquel j'ai remis un message du président de la République française ainsi que par le vice-Premier ministre, Sayyid Fahd bin Mahmoud al Saïd, ainsi que par le ministre des Affaires étrangères, Son Excellence M. Yousuf bin Alawi bin Abdallah que j'avais eu déjà le plaisir de rencontrer le 4 juillet à Paris.
Ma visite à Oman s'inscrit dans le cadre d'une tournée qui m'a déjà conduit aux Emirats arabes unis à un moment où cette région vient de traverser, l'an passé, une période agitée avec la guerre en Irak dont les soubresauts se font encore sentir ainsi qu'avec la résurgence du terrorisme. Dans ce contexte troublé, j'ai souhaité effectuer ce voyage pour resserrer les liens d'amitié qui nous unissent avec le Sultanat.
J'ai eu l'occasion tout à l'heure de visiter la Maison de France qui témoigne de la vitalité de nos relations depuis 1894 et c'est dire à quel point nous avons le souci de continuer d'avancer ensemble. La visite du secrétaire d'Etat, M. Renaud Muselier en 2002 en témoigne, comme celle du ministre de la Défense, Mme Alliot-Marie en 2003.
Le président de la République s'est fait une grande joie de recevoir Sa Majesté le Sultan Qabous à Paris le 1er juillet 2003. Pendant ces entretiens, nous avons pu remarquer la convergence de nos analyses et de nos positions sur la question irakienne, j'ai insisté sur l'approche qui était la nôtre, en rappelant la nécessité d'une très forte mobilisation jusqu'au 30 juin pour permettre le plein retour de la souveraineté irakienne, comme prévu par la résolution 1511 ainsi que par l'accord du 15 novembre entre la coalition et le Conseil de gouvernement irakien intérimaire et puis après le 30 juin, bien sûr, il y a un rôle tout à fait central qui reviendra aux Nations unies dans la conduite du processus politique devant aboutir à des élections générales à la fin de 2005. Dans ce contexte, nous pensons qu'il est important d'envisager d'étudier, de préparer une conférence internationale qui permettrait d'assurer la pleine insertion de l'Irak dans la communauté régionale et de traiter les questions de sécurité qui sont si importantes pour l'ensemble de la région.
De la même façon, en ce qui concerne le Proche-Orient, il est important de se mobiliser pour sortir de l'impasse qui ne peut servir que la violence et le terrorisme. Il faut donc relancer la Feuille de route et rechercher le plus rapidement possible un cessez-le-feu. Nous sommes prêts, nous Français, à nous mobiliser avec nos partenaires européens en vue de relancer ce processus de paix. Il est important que chacun puisse prendre ses responsabilités, les Palestiniens dans le domaine de la sécurité par l'arrêt des violences, les Israéliens en satisfaisant à leurs engagements de retrait des territoires et de fin de la colonisation.
Dans ce contexte, nous pensons qu'il est important d'insister sur un certain nombre de mécanismes qui peuvent favoriser cette mobilisation, par exemple, en élargissant le mécanisme de supervision de l'application de la Feuille de route, par exemple encore, en prévoyant la conférence internationale mentionnée par la Feuille de route et qui pourrait mobiliser là encore les énergies, ou en prévoyant également une présence internationale accrue sur le terrain.
En ce qui concerne nos relations bilatérales, nous avons fait le constat de leur excellence et nous souhaitons les approfondir. La France est prête à apporter son concours à chaque fois qu'elle sera sollicitée, qu'il s'agisse du développement du Sultanat, de répondre aux défis économiques pour s'adapter aux évolutions rapides de la conjoncture internationale, ou qu'il s'agisse du défi de sociétés qui doivent être en mesure de suivre le développement de la modernité, du défi éducatif dans l'ensemble du pays ou encore du défi de sécurité pour l'ensemble de la région. Dans ce contexte, nous nous félicitons de la qualité de nos échanges dans le domaine de l'économie, de la coopération culturelle, scientifique et technique, ou encore de la défense.
Q - Monsieur le Ministre, je voudrais en fait vous poser une question double : la France a annoncé son intention d'interdire le voile, le hijab, et d'interdire les signes religieux ostensibles dans les écoles. Certains considèrent que ceci est une violation des libertés dans le pays des libertés.
Que pensez-vous, et est-ce une décision finale, définitive ?
Ma deuxième question, est la suivante : quelle est l'opinion de la France, l'avis de la France sur les réformes qui sont actuellement en cours dans les domaines politique, économique et social dans les pays du Golfe et les pays arabes en particulier ?
R - En ce qui concerne votre première question, vous l'avez souligné, la France est le pays de la démocratie, le pays des Droits de l'Homme et nous sommes soucieux de cette tradition de tolérance et de compréhension. Cette décision de préparer une loi n'est donc pas dirigée vers une quelconque religion, pas plus vers l'islam que tout autre. C'est une décision qui est conforme à la tradition française de laïcité qui est un principe qui vise à la neutralité de l'espace public et en particulier de l'école. Dans ce contexte, nous avons donc pris la décision de préparer un projet de loi qui ne vise pas l'interdiction du foulard - et de ce point de vue il y a parfois évidemment des malentendus - mais qui vise à interdire tous les signes religieux ostensibles. En ce qui concerne le foulard en particulier, cette règle ne s'applique évidemment qu'à l'école publique. Il ne s'agit pas d'une mesure générale d'interdiction du voile, donc je crois que dans ce cadre-là et compte tenu de cette tradition française de laïcité, de neutralité qui s'applique pour l'école publique, nous avons une longue histoire qui a conduit à beaucoup de divisions en France, qui explique et justifie l'importance que nous attachons à ce principe. Vous le comprenez, ce n'est dirigé ni contre l'Islam, ni contre le foulard, c'est un principe qui s'applique pour l'école publique en France, et cela est vrai pour toutes les religions, bien sûr.
En ce qui concerne votre deuxième question, sur la position de la France vis-à-vis des réformes et des évolutions démocratiques, bien entendu, notre pays est désireux d'apporter tout son appui à ces réformes et à cette marche vers la démocratie, et le chemin qui est celui du Sultanat d'Oman est particulièrement exemplaire dans ce domaine si l'on en croit les évolutions des dernières années.
Encourager ces réformes, accompagner ces réformes, c'est, si je prends l'exemple du partenariat euro-méditerranéen, le processus de Barcelone, ce que nous faisons dans l'ensemble du Moyen-Orient. Encore faut-il que nous soyons soucieux de faire en sorte que cet appui à la réforme, que cet appui à l'évolution démocratique n'apparaisse pas comme dicté de l'extérieur, qu'il soit soucieux de la prise en compte des sociétés, de l'évolution de chaque pays. Ce sont donc des démarches difficiles, délicates et qui impliquent une concertation très forte avec chacun des Etats, donc c'est une exigence dont il faut mesurer toute l'importance en veillant bien évidemment à ce que ce choix qui est le nôtre ne conduise à des déséquilibres plus grands encore. Donc il est nécessaire d'être particulièrement vigilants dans l'application de ces réformes.
Q - (A propos des objectifs principaux du déplacement du ministre dans le Golfe et des sujets abordés par le ministre dans ses entretiens, notamment l'Irak).
R - Je l'ai expliqué dans mon propos préliminaire, cette visite est d'abord guidée par le souci du développement de nos relations avec l'ensemble des Etats du Golfe, pays avec lesquels nous entretenons des relations anciennes et d'amitié. Il est important, à un moment crucial dans l'évolution de la région, et compte tenu des problèmes stratégiques auxquels cette région est confrontée, que nous échangions, que nous nous concertions sur les solutions à rechercher aux différents problèmes.
Vous avez évoqué l'Irak. Bien sûr, nous avons évoqué l'Irak tout au long de nos conversations, de la même façon que nous avons évoqué la situation au Proche-Orient, longuement, parce que nous sommes convaincus, nous Français, que cette crise israélo-arabe est au coeur des préoccupations de l'ensemble de la région et que si nous voulons avancer dans le sens de la stabilité et de la justice dans cette région, nous devons chercher à trouver des voies de solution à cette douloureuse question.
Q - Monsieur le Ministre, le Sultanat d'Oman est un pays riche du point de vue économique et riche en ressources touristiques et il peut accueillir des investissements étrangers. Cependant, nous constatons qu'il n'y a pas assez d'investissements français au Sultanat d'Oman.
R - L'une des raisons de ma visite est, bien sûr, d'encourager ce courant d'échanges et vous savez que nous avons de nombreux domaines d'excellence en ce qui concerne notre coopération dans les domaines énergétique, industriel et beaucoup d'autres. Notre souhait c'est effectivement d'élargir notre coopération au-delà de ces secteurs. Vous avez évoqué le tourisme, l'hôtellerie, il y a là des dimensions où les relations entre nos deux pays peuvent encore considérablement s'accroître et c'est bien à cela que nous voulons nous employer. Je crois que tout l'intérêt de la multiplication des visites que nous effectuons dans un sens ou dans l'autre ici à Mascate, ou encore à Paris, sont des occasions de relancer, d'attirer, d'encourager justement ces investissements. Ces échanges sont intéressants dans les deux sens, et c'est pour cela que je serai heureux à chaque occasion et en particulier si mon collègue le ministre des Affaires étrangères peut se rendre à Paris prochainement, de le recevoir pour voir comment nous pouvons ensemble développer ces relations, c'est bien l'objectif que nous nous fixons.
Q - Vous avez dit que les points de vue entre la France et le Sultanat d'Oman étaient similaires ou proches alors que la France était contre la guerre en Irak et contre l'occupation américaine en Irak. Quelle est votre évaluation de la situation en Irak aujourd'hui, et que pensez-vous que sera cette situation en Irak après le 30 juin, surtout que la France est inquiète de cette échéance ?
R - Nous voulons bien évidemment tous que l'Irak retrouve sa souveraineté et sa stabilité. Vous avez parlé de la période qui a précédé la guerre, la communauté internationale tout entière voulait alors éviter la guerre. Cependant même les Etats-Unis, au début de la crise, avaient donné un certain rôle aux Nations unies pour chercher les armes de destruction massive. Aujourd'hui que la guerre a eu lieu, nous les Français, les pays de l'Union européenne et les pays arabes, nous voulons tous que l'Irak retrouve sa souveraineté et nous voulons mettre un terme à l'occupation de l'Irak. Nous pensons que l'accord entre la coalition et le Conseil intérimaire de gouvernement va permettre de remettre la souveraineté au peuple irakien le 30 juin et cela constitue un pas dans la bonne direction. Nous pensons que cela va permettre à l'Irak d'avoir un peu plus de stabilité et de tenir son destin entre ses mains.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 janvier 2004)