Déclaration de M. Léon Bertrand, ministre délégué au tourisme, sur la politique de promotion de Maison de la France et les prévisions budgétaires pour 2005, Paris le 27 septembre 2004.

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Circonstance : Présentation de la stratégie marketing de Maison de la France à Paris le 27 septembre 2004.

Texte intégral

Monsieur le Président de Maison de la France,
Mesdames et Messieurs,
Le tourisme constitue l'un des fleurons de notre économie nationale, le premier secteur économique même, puisqu'il représente près de 7% du PIB. Un secteur dont on a, à tort, longtemps considéré qu'il fonctionnait seul et ne nécessitait pas réellement de soutien, car la France était " naturellement " l'un des pays les plus visités du monde.
Mais les choses évoluent : la concurrence internationale s'amplifie, de nouvelles destinations apparaissent, les déplacements interrégionaux se multiplient, les modes de consommation changent et le touriste devient, de plus en plus, acteur de ses choix. Le monde vient à lui, il va donc vers le monde Il veut multiplier les découvertes et les sensations, traque l'information et cherche les meilleures opportunités.
Pendant longtemps, la France s'est quelque peu " endormie sur ses lauriers ". Pays du romantisme, du bien vivre et du bon goût, notre pays s'est laissé vivre sur sa position de 1er récepteur mondial, sans s'apercevoir que cette position pouvait être menacée et que son image s'était peu à peu modifiée.
C'est dans ce contexte de relative torpeur, que je suis arrivé, il y plus de deux ans maintenant, avec la ferme intention de bousculer les choses avec le soutien clairement affirmé du Président de la République et du Premier ministre.
C'est grâce à cet engagement au sommet de l'Etat, que nous avons pu avancer si rapidement. Qu'on en juge : deux comités interministériels ont été réunis en moins de 2 ans sous la responsabilité de Jean-Pierre RAFFARIN.
Ils ont permis de réaffirmer la vocation transversale du tourisme et la nécessité, pour mes collègues du Gouvernement, de prendre leur part dans cet effort collectif. Les décisions de ces CIT font l'objet d'une mise en uvre accélérée et d'un suivi particulièrement attentif par l'ensemble de mes services.
Je rappelle, à cet égard, les nombreuses actions de promotion qui ont pu être lancées depuis le CIT du 9 septembre 2003, comme la campagne des 3 océans, pour valoriser le tourisme outre-mer, ou la campagne de relance de la clientèle américaine, grâce aux actions de communication à Times Square. De la même manière, la campagne en faveur de l'Aquitaine, après la catastrophe du Prestige, a permis d'éviter une baisse trop brutale de la fréquentation étrangère en 2003 et participe sans aucun doute de la bonne saison 2004.
Depuis 2 ans, nos actions gagnent en crédibilité : Le Secrétariat d'Etat est ainsi devenu Ministère délégué le 30 mars 2004, tandis que, dans un contexte d'arbitrage budgétaire très tendu, les crédits du Tourisme ont augmenté de 6,4% en 2005.
Cette progression de nos moyens budgétaires concerne d'ailleurs directement Maison de la France, dont le rôle a été confirmé et l'enveloppe augmentée d'1 M d'euros, ce qui porte la contribution de l'Etat à 30,3 M d'euros pour 2005. Entre 2002 et 2005, la dotation de l'Etat aura augmenté de 3.54% en moyenne annuelle.
Tous les acteurs du tourisme savent combien sa mission est nécessaire et utile au rayonnement de notre pays à travers le monde.
1er récepteur mondial avec 75 millions de touristes accueillis en 2003, notre pays doit affronter une concurrence très agressive : de fait, depuis 20 ans, l'offre a explosé puisque nous sommes passés de 50 à plus de 580 destinations identifiées.
Conscient de cette réalité, le Premier ministre a lui-même personnellement approuvé la stratégie marketing, qui va vous être présentée par le Président, puis par le directeur général de Maison de la France.
Cette stratégie innovante a été élaborée dans une optique de développement durable parce que nous ne voulons pas du " tout tourisme " ou d'un tourisme qui pourrait abîmer notre patrimoine ou notre environnement.
Nous voulons un tourisme respectueux de nos cultures, de notre identité, de notre cadre de vie.
Plusieurs axes de cette stratégie ont été évoqués à l'occasion du Comité interministériel le 23 juillet dernier, comme par exemple la nécessité d'anticiper les évolutions plutôt que de chercher à les contrer.
Dans cet esprit, il nous est apparu judicieux de développer une offre adaptée au format, devenu incontournable, du court-séjour. Notre objectif désormais ne sera plus d'allonger les séjours, mais d'accroître leur fréquence.
Nous devons également améliorer le rendement de notre fréquentation touristique car, si la France demeure la première destination à travers le monde, elle ne vient qu'en 3ème position derrière les Etats-Unis et l'Espagne en terme de recettes. Dans cette optique des filières prioritaires seront définies.
Notre autre préoccupation majeure est de mieux répartir la fréquentation touristique sur le territoire et de casser la logique selon laquelle 80% des touristes se concentrent sur 20% du territoire. Pour cela, il faut mettre en avant la diversité de l'offre régionale et l'organiser autour des " cultures identitaires " elles-mêmes fédérées autour de pôles d'attractivité sur le modèle des " hubs aériens ".
Cette stratégie définit la " feuille de route " de Maison de la France et de tous les acteurs, que je salue ici pour leur présence fidèle, qui participent avec elle à la promotion touristique de notre pays à travers le monde.
Le défi est de taille et, même si de grandes étapes ont été franchies, nous devons rester vigilants.
La France mérite sa première place dans le tourisme mondial.
Il nous revient, tous ensemble, de tout mettre en uvre pour qu'elle la conserve. Nous nous fixons un horizon ambitieux : celui d'atteindre des recettes touristiques de 40 milliards d'euros en 2010, contre 32 milliards aujourd'hui.
Croyez, Monsieur le Président et chers amis, qu'au poste qui m'a été confié par le Président de la République et par le Premier ministre, je suis à vos côtés pour remplir cette mission.
Je vous remercie.

(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 29 septembre 2004)