Texte intégral
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Sénateur-Maire,
Madame le Député,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires et les élus,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et Messieurs les présidents d'associations,
Mesdames et Messieurs,
Voici 60 ans, pour la première fois depuis quatre longues années, Mulhouse voyait arriver des combattants français. Ils étaient l'avant-garde de la Liberté, le symbole de l'honneur national retrouvé, l'espérance du retour prochain dans la Patrie.
Le 20 novembre 1944, quand les premiers éléments s'approchent de votre ville, la reconquête de l'Alsace n'est engagée que depuis quelques jours.
Malgré un ennemi qui se bat pied à pied, malgré des conditions climatiques extrêmes, leur progression est irrésistible. Malgré les contre-offensives, malgré les replis imposés, nul ne peut plus empêcher leur avancée. Malgré les pertes, les combattants français font preuve d'une détermination sans faille. Leur courage, leur ardeur, leur valeur, forcent l'admiration.
Aujourd'hui, au nom du Gouvernement, je suis venu rendre un hommage solennel à tous ceux qui prirent part aux combats de la libération de Mulhouse. Je m'incline avec émotion devant ceux qui allèrent jusqu'au sacrifice suprême. Je salue avec respect ceux qui sont présents avec nous ce soir.
Pour libérer l'Alsace et Mulhouse, ces soldats exemplaires ont tout accepté. Après avoir libéré l'Afrique du Nord, ils ont écrit des pages inoubliables de notre histoire militaire en Italie. Le 15 août 1944, ils étaient du Débarquement en Provence. Toujours prêts au combat, ne connaissant pas l'échec, ils ont libéré, presque d'un bond, le couloir rhodanien.
Galvanisé par un chef de légende, le Général Jean de LATTRE de TASSIGNY, les hommes de la Première Armée sont entrés dans l'Histoire.
A Mulhouse, vous n'oublierez jamais ces combattants de la 1ère Division Blindée qui se sont si vaillamment battus, plusieurs jours durant, pour venir à bout de l'ennemi qui vous occupait.
Vous n'oublierez jamais le 6ème Régiment de Tirailleurs Marocains. De même que les soldats de la 2ème DB accomplissaient, à Strasbourg, le serment tenu par LECLERC à Koufra, les combattants marocains illustraient, à Mulhouse, les mots inoubliables du sultan, le futur Mohammed V. Je le cite : " Jusqu'à ce que l'étendard de la France et de ses alliés soit couronné de gloire, nous lui devons un concours sans réserve, ne lui marchander aucune de nos ressources et ne reculer devant aucun sacrifice ".
Les enfants, les petits-enfants, de ces soldats, dont certains vivent en France, peuvent être fiers de leurs aînés. Ils peuvent être assurés que les Français ne les oublieront jamais.
Cette reconnaissance indéfectible est à la mesure du martyre de l'Alsace pendant l'annexion. Ce matin, à Strasbourg, le Premier ministre a tenu à présider lui-même les cérémonies. Ils voulait ainsi, non seulement commémorer un événement à l'importance historique avérée, mais aussi exprimer le respect de la Nation pour les souffrances subies par l'Alsace et la Moselle.
En posant, en décembre 2002, la première pierre du Mémorial de Schirmeck qui évoquera cette période, j'ai rappelé les drames et les tragédies provoquées par l'annexion.
Le Gouvernement sait combien le souvenir du traumatisme de ces années est encore présent dans les esprits.
Nous savons aussi que, dès le lendemain de la guerre, avec courage et ténacité, vous vous êtes tournés vers l'avenir. Vous avez reconstruit votre région. Vous avez pris une part considérable à la reconstruction du pays. Vous vous êtes engagés résolument dans la construction européenne.
Ces commémorations mettent en lumière la portée véritablement historique de la réconciliation franco-allemande et de la réunification de notre continent. La présence, devant nous, de la brigade franco-allemande symbolise magnifiquement la profondeur du lien qui unit désormais, et pour toujours, nos Nations.
Mesdames et Messieurs, faire mémoire de notre Histoire, locale et nationale, rappeler les heures heureuses, joyeuses, de la Libération et les années si sombres de l'annexion comme nous le faisons, ensemble ce soir à Mulhouse, c'est donc bien regarder l'avenir.
C'est transmettre aux générations futures les enseignements du passé. C'est les convaincre de l'importance de défendre, en toutes circonstances, les valeurs qui nous rassemblent.
La liberté, l'égalité, la fraternité ne sont pas des principes du passé, réservés aux frontons des édifices publics.
Ce sont des repères essentiels, dont l'absence rend la vie insupportable. Vous le savez mieux que quiconque en Alsace.
Ce sont des principes qui exigent toujours des sacrifices immenses. En témoigne le drame intervenus en Côte d'Ivoire à nos soldats chargés de les défendre.
Ce sont des principes qui doivent nous rassembler, au-delà des différences légitimes.
Ce soir, je veux saluer les élus, les anciens combattants, les jeunes, et la population de Mulhouse. Par cette cérémonie, par votre présence aussi nombreuse, vous attestez de votre reconnaissance et de votre admiration pour celles et ceux qui vous ont libéré de la barbarie. Vous manifestez votre fidélité aux idéaux forts et généreux de notre Patrie.
C'est le plus bel hommage que nous puissions rendre aux libérateurs de Mulhouse.
Je vous remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 26 novembre 2004)
Monsieur le Sénateur-Maire,
Madame le Député,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires et les élus,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et Messieurs les présidents d'associations,
Mesdames et Messieurs,
Voici 60 ans, pour la première fois depuis quatre longues années, Mulhouse voyait arriver des combattants français. Ils étaient l'avant-garde de la Liberté, le symbole de l'honneur national retrouvé, l'espérance du retour prochain dans la Patrie.
Le 20 novembre 1944, quand les premiers éléments s'approchent de votre ville, la reconquête de l'Alsace n'est engagée que depuis quelques jours.
Malgré un ennemi qui se bat pied à pied, malgré des conditions climatiques extrêmes, leur progression est irrésistible. Malgré les contre-offensives, malgré les replis imposés, nul ne peut plus empêcher leur avancée. Malgré les pertes, les combattants français font preuve d'une détermination sans faille. Leur courage, leur ardeur, leur valeur, forcent l'admiration.
Aujourd'hui, au nom du Gouvernement, je suis venu rendre un hommage solennel à tous ceux qui prirent part aux combats de la libération de Mulhouse. Je m'incline avec émotion devant ceux qui allèrent jusqu'au sacrifice suprême. Je salue avec respect ceux qui sont présents avec nous ce soir.
Pour libérer l'Alsace et Mulhouse, ces soldats exemplaires ont tout accepté. Après avoir libéré l'Afrique du Nord, ils ont écrit des pages inoubliables de notre histoire militaire en Italie. Le 15 août 1944, ils étaient du Débarquement en Provence. Toujours prêts au combat, ne connaissant pas l'échec, ils ont libéré, presque d'un bond, le couloir rhodanien.
Galvanisé par un chef de légende, le Général Jean de LATTRE de TASSIGNY, les hommes de la Première Armée sont entrés dans l'Histoire.
A Mulhouse, vous n'oublierez jamais ces combattants de la 1ère Division Blindée qui se sont si vaillamment battus, plusieurs jours durant, pour venir à bout de l'ennemi qui vous occupait.
Vous n'oublierez jamais le 6ème Régiment de Tirailleurs Marocains. De même que les soldats de la 2ème DB accomplissaient, à Strasbourg, le serment tenu par LECLERC à Koufra, les combattants marocains illustraient, à Mulhouse, les mots inoubliables du sultan, le futur Mohammed V. Je le cite : " Jusqu'à ce que l'étendard de la France et de ses alliés soit couronné de gloire, nous lui devons un concours sans réserve, ne lui marchander aucune de nos ressources et ne reculer devant aucun sacrifice ".
Les enfants, les petits-enfants, de ces soldats, dont certains vivent en France, peuvent être fiers de leurs aînés. Ils peuvent être assurés que les Français ne les oublieront jamais.
Cette reconnaissance indéfectible est à la mesure du martyre de l'Alsace pendant l'annexion. Ce matin, à Strasbourg, le Premier ministre a tenu à présider lui-même les cérémonies. Ils voulait ainsi, non seulement commémorer un événement à l'importance historique avérée, mais aussi exprimer le respect de la Nation pour les souffrances subies par l'Alsace et la Moselle.
En posant, en décembre 2002, la première pierre du Mémorial de Schirmeck qui évoquera cette période, j'ai rappelé les drames et les tragédies provoquées par l'annexion.
Le Gouvernement sait combien le souvenir du traumatisme de ces années est encore présent dans les esprits.
Nous savons aussi que, dès le lendemain de la guerre, avec courage et ténacité, vous vous êtes tournés vers l'avenir. Vous avez reconstruit votre région. Vous avez pris une part considérable à la reconstruction du pays. Vous vous êtes engagés résolument dans la construction européenne.
Ces commémorations mettent en lumière la portée véritablement historique de la réconciliation franco-allemande et de la réunification de notre continent. La présence, devant nous, de la brigade franco-allemande symbolise magnifiquement la profondeur du lien qui unit désormais, et pour toujours, nos Nations.
Mesdames et Messieurs, faire mémoire de notre Histoire, locale et nationale, rappeler les heures heureuses, joyeuses, de la Libération et les années si sombres de l'annexion comme nous le faisons, ensemble ce soir à Mulhouse, c'est donc bien regarder l'avenir.
C'est transmettre aux générations futures les enseignements du passé. C'est les convaincre de l'importance de défendre, en toutes circonstances, les valeurs qui nous rassemblent.
La liberté, l'égalité, la fraternité ne sont pas des principes du passé, réservés aux frontons des édifices publics.
Ce sont des repères essentiels, dont l'absence rend la vie insupportable. Vous le savez mieux que quiconque en Alsace.
Ce sont des principes qui exigent toujours des sacrifices immenses. En témoigne le drame intervenus en Côte d'Ivoire à nos soldats chargés de les défendre.
Ce sont des principes qui doivent nous rassembler, au-delà des différences légitimes.
Ce soir, je veux saluer les élus, les anciens combattants, les jeunes, et la population de Mulhouse. Par cette cérémonie, par votre présence aussi nombreuse, vous attestez de votre reconnaissance et de votre admiration pour celles et ceux qui vous ont libéré de la barbarie. Vous manifestez votre fidélité aux idéaux forts et généreux de notre Patrie.
C'est le plus bel hommage que nous puissions rendre aux libérateurs de Mulhouse.
Je vous remercie.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 26 novembre 2004)