Texte intégral
Q - Pourquoi se préoccuper aujourd'hui du réseau des établissements français à l'étranger ?
R - Parce que la compétition internationale autour de l'éducation est réelle. Or les établissements français jouent un rôle déterminant pour notre pays.
Q - Lequel ?
R - D'abord offrir un prolongement du service public de l'Education nationale aux Français qui vivent à l'étranger. Mais aussi contribuer au rayonnement de la France. 57 % des élèves ne sont pas français. Parmi lesquels beaucoup d'enfants des élites locales, ainsi que des élèves brillants, quel que soit leur milieu d'origine. Nombre d'anciens élèves de notre réseau sont devenues des personnalités de premier plan : le chef d'orchestre Claudio Abbado, le cinéaste Ingmar Bergman, l'architecte Ricardo Bofill, la comédienne Sigourney Weaver Lorsque j'étais encore ministre délégué à l'Enseignement scolaire, j'avais assisté au centenaire du lycée français de Lisbonne. Une partie du gouvernement et des hauts fonctionnaires portugais était présente. Tous anciens du lycée ! Cela contribue à l'attractivité de la France.
Q - Ce faisant, n'empêchez-vous pas certains pays de développer leurs propres systèmes ?
R - C'est tout le contraire ! Dans de nombreux pays, notre présence est doublée d'une politique de coopération qui vise à conforter les systèmes nationaux - je pense par exemple aux pays du Maghreb.
Q - Vous parlez d'attractivité de la France, mais ne s'agit-il pas aussi d'influence diplomatique ?
R - Il est évident que lorsque d'anciens élèves accèdent à des fonctions éminentes dans leur pays, la discussion en est facilitée. Nous partageons une langue, une culture, une conception du droit, un rapport aux Droits de l'Homme... C'est, effectivement, un outil d'influence.
Q - D'où la concurrence avec d'autres réseaux ?
R - De fait, dans ce contexte, le British Council anglais ou le Goethe Institut allemand sont autant des partenaires que des concurrents. Toutefois, le sens de l'histoire nous oriente vers toujours plus de partenariats : l'avenir de notre réseau est désormais européen et nous multiplions les initiatives en ce sens : bacs binationaux, reconnaissance mutuelle des diplômes, doubles certifications...
Q - Tout cela a un prix. Les études coûtent excessivement cher...
R - Au regard des critères du service public français, oui. Cependant, je vous garantis qu'aucun élève français n'est empêché de suivre ses études dans le réseau pour raisons financières. Et nous aidons des élèves étrangers à accéder à nos établissements. Au total, 25 % des élèves scolarisés dans le réseau sont boursiers. Cela nous aide à faire de ces établissements un outil d'aide au développement. Nous offrons une excellence qui est très recherchée : depuis dix ans, les effectifs de ces établissements augmentent de mille élèves par an.
Q - Les Français doutent de la qualité de leur école, sauf à l'étranger ?
R - On peut le dire ainsi. Le modèle français est efficace et s'adapte à une grande diversité de contextes. Le lycée français de Londres n'a rien à voir avec celui d'Addis Abeba, et pourtant nous mettons en oeuvre le même modèle pédagogique.
(Source http://www.diplomatie.fr, le 8 novembre 2004)
R - Parce que la compétition internationale autour de l'éducation est réelle. Or les établissements français jouent un rôle déterminant pour notre pays.
Q - Lequel ?
R - D'abord offrir un prolongement du service public de l'Education nationale aux Français qui vivent à l'étranger. Mais aussi contribuer au rayonnement de la France. 57 % des élèves ne sont pas français. Parmi lesquels beaucoup d'enfants des élites locales, ainsi que des élèves brillants, quel que soit leur milieu d'origine. Nombre d'anciens élèves de notre réseau sont devenues des personnalités de premier plan : le chef d'orchestre Claudio Abbado, le cinéaste Ingmar Bergman, l'architecte Ricardo Bofill, la comédienne Sigourney Weaver Lorsque j'étais encore ministre délégué à l'Enseignement scolaire, j'avais assisté au centenaire du lycée français de Lisbonne. Une partie du gouvernement et des hauts fonctionnaires portugais était présente. Tous anciens du lycée ! Cela contribue à l'attractivité de la France.
Q - Ce faisant, n'empêchez-vous pas certains pays de développer leurs propres systèmes ?
R - C'est tout le contraire ! Dans de nombreux pays, notre présence est doublée d'une politique de coopération qui vise à conforter les systèmes nationaux - je pense par exemple aux pays du Maghreb.
Q - Vous parlez d'attractivité de la France, mais ne s'agit-il pas aussi d'influence diplomatique ?
R - Il est évident que lorsque d'anciens élèves accèdent à des fonctions éminentes dans leur pays, la discussion en est facilitée. Nous partageons une langue, une culture, une conception du droit, un rapport aux Droits de l'Homme... C'est, effectivement, un outil d'influence.
Q - D'où la concurrence avec d'autres réseaux ?
R - De fait, dans ce contexte, le British Council anglais ou le Goethe Institut allemand sont autant des partenaires que des concurrents. Toutefois, le sens de l'histoire nous oriente vers toujours plus de partenariats : l'avenir de notre réseau est désormais européen et nous multiplions les initiatives en ce sens : bacs binationaux, reconnaissance mutuelle des diplômes, doubles certifications...
Q - Tout cela a un prix. Les études coûtent excessivement cher...
R - Au regard des critères du service public français, oui. Cependant, je vous garantis qu'aucun élève français n'est empêché de suivre ses études dans le réseau pour raisons financières. Et nous aidons des élèves étrangers à accéder à nos établissements. Au total, 25 % des élèves scolarisés dans le réseau sont boursiers. Cela nous aide à faire de ces établissements un outil d'aide au développement. Nous offrons une excellence qui est très recherchée : depuis dix ans, les effectifs de ces établissements augmentent de mille élèves par an.
Q - Les Français doutent de la qualité de leur école, sauf à l'étranger ?
R - On peut le dire ainsi. Le modèle français est efficace et s'adapte à une grande diversité de contextes. Le lycée français de Londres n'a rien à voir avec celui d'Addis Abeba, et pourtant nous mettons en oeuvre le même modèle pédagogique.
(Source http://www.diplomatie.fr, le 8 novembre 2004)