Texte intégral
QUESTION (Pierre-Luc Séguillon) : Hier, au sortir de la 5ème réunion de crise, à Matignon, sur la question des otages, vous avez déclaré que le Gouvernement était "confiant mais prudent". Confiant, pourquoi ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Vous le savez, c'est la démarche que nous avons adoptée depuis le début de cette crise, parce que la démarche qui est la nôtre, nous a donné le sentiment qu'un certain nombre d'éléments allaient dans le bon sens. Mais en même temps, nous sommes prudents parce que l'issue de cette crise terriblenous restons naturellement très prudents, et croyez bien que notre mobilisation est extrêmement forte, constante. Et que, de ce point de vue, aucun contact ni aucun élément n'est négligé.
QUESTION : Vous dites "aucun contact". Deux questions : d'abord, avons-nous toujours le fil indirect avec le groupe preneur d'otages ? Et quand il dit "une décision prochaine", qu'est-ce que cela veut dire ? Et deuxièmement, avez-vous la certitude et la preuve que nos otages sont vivants ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Mais là-dessus, pardon de devoir le dire, au risque de vous décevoir, la seule chose que je peux vous dire, c'est que, bien entendu, aucun élément, ni aucun indice n'est négligé. Nous travaillons, vous le savez, très activement, de manière constante. Ce matin, le Premier ministre va recevoir d'ailleurs les responsables des partis de la majorité et de l'opposition pour les tenir régulièrement au courant de tout cela. Mais je ne suis pas en situation de vous en dire plus, et je vous demande vraiment de le comprendre.
QUESTION : Deux choses : les offres de services de l'actuel gouvernement irakien vous paraissent opportunes, inopportunes, ou embarrassantes ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Là encore, je crois qu'il est difficile de faire beaucoup de commentaires. Je crois, qu'en tout état de cause, je vous l'ai dit tout à l'heure, nous ne négligeons aucun contact, et toutes les actions que nous pouvons conduire pour obtenir la libération de nos compatriotes, nous les menons, je vous l'ai dit tout à l'heure, avec l'esprit qui est celui qui nous anime : confiance et prudence.
QUESTION : La prise des deux otages italiennes ne révèle-t-elle pas un chaos qui rende de plus en plus difficile le travail des diplomates aussi bien que des Services français comme italiens ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Oui, il est vrai que la situation que connaît l'Irak aujourd'hui, effectivement, est une situation extrêmement difficile, bien sûr, chacun le constate, cela va de soi. Nous avons, nous, par rapport à cela, bien sûr, la détermination qui est la nôtre.
QUESTION : Parlons un peu de la politique française et notamment de la politique économique et sociale. Hier, ici même, Ernest-Antoine SEILLIÈRE, le patron du MEDEF, disait qu'il craignait de la part du Gouvernement, sur les 35 heures, des demi-mesures. Les mesures ne sont pas encore décidées, mais est-ce que, finalement, allez-vous vers un accord entre les partenaires sociaux ou, y renonçant, vers le projet de légiférer en matière des 35 heures ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je crois que ce sont des sujets dans lesquels il est toujours mieux de privilégier les faits que la polémique. Il y a une feuille de route qui a été tracée par le président de la République, qui a été rappelée le 14 Juillet, et nous nous inscrivons exactement dans cette feuille de route, d'ailleurs dans le cadre du calendrier qu'il a fixé. Et donc, je crois que ce n'est pas mal, de temps en temps, de voir qu'il y a des gouvernements qui font exactement ce qu'ils disent ce qu'ils vont faire. Les 35 heures, chacun en est conscient des extrêmes difficultés que pose l'application de cette loi dans notre économie. Le principe, bien sûr, est préservé, c'est un acquis, mais en même temps, tout ce que nous faisons aujourd'hui, toutes les pistes sur lesquelles nous travaillons par le dialogue social, visent à les assouplir dans l'intérêt des salariés comme dans l'intérêt des entreprises.
QUESTION : Vous avez dit "par le dialogue social", comme le Medef propose des choses que ne peuvent pas accepter, semble-t-il, les organisations syndicales, va-t-on vers un projet de loi du Gouvernement ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Pour l'instant, j'estime que nous sommes dans une phase de dialogue social qui n'est pas si mal avancée que cela. Au-delà des effets de manches, je constate que les pistes proposées qui ont été proposées de réflexion, notamment par G. Larcher, sont toutes étudiées, aucune n'est balayée d'un revers de main, qu'il s'agisse de ce qui concerne le contingent des heures supplémentaires, de la surtaxation, parce que c'est vrai que c'est un élément très important, ou bien de la réflexion qui concerne les salariés sur le compte épargne-temps, qui est d'ailleurs appliqué, par exemple, dans le milieu hospitalier. Toutes ces pistes sont des pistes intéressantes parce qu'elles permettent d'avoir l'objectif que nous voulons atteindre : la feuille de paye des salariés, la possibilité d'améliorer l'emploi, et puis de tirer les entreprises. C'est à cela que l'on travaille.
QUESTION : Confirmez-vous que, sur la restructuration et le problème des restructurations, le Gouvernement privilégie la voie législative ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Non. Aujourd'hui, nous sommes, encore une fois, pareils dans l'approche de privilégier le dialogue social. Je sais qu'ici ou là, le dialogue social donne le sentiment de ne pas aller assez vite, de ne pas aller assez fort. Je constate que toutes les grandes réformes que les gouvernements précédents n'ont pas voulu faire, c'était essentiellement parce qu'ils n'avaient pas le courage d'y passer le temps nécessaire pour aboutir à la décision que tout le monde est capable de comprendre et d'appliquer. C'est à cela que l'on travaille aujourd'hui
QUESTION : Mais quand le Medef dit que tout cela sera clos d'ici à la fin septembre, vous dites que non, vous continuerez plus longtemps ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je propose surtout de le dire autrement : avançons et nous verrons bien si nous sommes capables de dégager un consensus. Je suis convaincu que lorsque l'on met tout le monde autour de la table, cela bouge. Regardez ce que nous avons fait sur les retraites ou sur la Sécurité sociale : personne ne voulait entendre parler de rien. Et puis, in fine, nous avons fait ces deux réformes de structure. Il y a des moments où, comme on le dit dans le film "La vérité si je mens", on devrait "faire confiance au produit". Eh bien, voilà : on avance et puis on verra bien.
QUESTION : Le Medef vous embarrasse-t-il par ses exigences ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Mais pas plus que les partenaires sociaux quels qu'ils soient ! Ils sont dans leur rôle, les uns et les autres. La seule chose que je regrette, c'est quand il privilégie la polémique à l'observation des faits. Et c'est ce que nous avons eu l'occasion de dire chaque fois que tel ou tel responsable patronal ou syndical passait justement à la polémique un peu virulente. Je trouve cela toujours un peu dommage.
QUESTION : La manière dont le nouveau patron d'EDF, P. GADONNEIX, a été désigné, remplaçant François ROUSSELY, c'est un exemple de mal gouvernance du Gouvernement, qui a laissé pendant trois ou quatre mois la vacance, incapable de choisir ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je vous trouve très en forme, ce matin ! Nous sommes tout début septembre. Le mandat de M. ROUSSELY expirait au mois de juillet. Personne ne pouvait imaginer qu'au mois de juillet, alors que nous étions en pleine réforme et en plein débat parlementaire, on procède au changement du responsable de l'entreprise. Il est donc tout à fait légitime qu'il y ait eu quelques jours ou quelques semaines
QUESTION : Jean-Pierre RAFFARIN n'a-t-il pas remporté une petite victoire ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je sais que cela a été beaucoup écrit. Je crois que ce qui compte aujourd'hui, c'est que cette entreprise ait un responsable de grande qualité à sa tête. Et je crois que personne ne peut le nier pour P. Gadonneix.
QUESTION : Vous êtes allé, hier, à Bruxelles, pour proposer un transfert de TIPP aux régions pour compenser les nouvelles charges qui font être les leurs. Bruxelles va-t-il donner son aval ? Et si Bruxelles ne donne pas son aval, où allez-vous trouver l'argent pour aider les régions ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : D'abord, je voudrais vous dire que je suis raisonnablement optimiste, parce que l'échange que j'ai eu, hier, avec le commissaire Frits BOLKESTEIN montre que lorsque l'on passe tout le temps nécessaire à expliquer, à convaincre, à montrer que nous sommes bien dans l'état d'esprit européen, on peut faire des réformes de structure. Et deuxièmement, je constate qu'à Bruxelles, les responsables de la Commission sont, de manière générale, favorablement impressionnés de voir la France faire les réformes que d'autres pays ou d'autres gouvernements avant ne voulaient pas faire. Je suis donc raisonnablement optimiste, même si naturellement, il faut passer ensuite à l'accord de la Commission d'une part, puis de l'unanimité des pays membres. Mais comme c'est une réforme qui pourra peut-être inspirer d'autres pays membres, peut-être cela peut-il être un point de départ intéressant, dès lors que nous respectons bien entendu les principes européens en matière de fiscalité.
QUESTION : Si votre optimisme n'était pas vérifié, avez-vous une solution de rechange ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je pars du principe que l'on travaille une haie après l'autre et que, le moment venu, si une mauvaise nouvelle devait arriver, nous aviserons. Par contre, depuis que je suis en charge, avec Dominique de VILLEPIN, de ce dossier de la décentralisation, tous les jours, j'entends "vous n'y arriverez pas, vous ne mènerez pas à terme ce chantier". Ce que je constate, c'est qu'étape après étape, nous tenons notre parole et nous faisons notre travail.
QUESTION : Nicolas SARKOZY restera-t-il au Gouvernement jusqu'à son élection à la tête de l'UMP ou, comme semble parfois le souhaiter le Premier ministre, pourrait-il partir avant ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Non, je ne crois pas que ce soit ça qui soit prévu. Mais je pense en revanche que le week-end que nous venons de vivre à Avoriaz était un week-end qui, pour l'organisation de notre mouvement, était extrêmement positif. D'abord parce qu'il levait les interrogations que pouvaient avoir légitimement l'opinion publique pendant l'été, un petit risque de confusion. Et puis, d'autre part, parce que je crois que N. Sarkozy fera un remarquable président de l'UMP. De ce point de vue, il a toutes les qualités pour faire en sorte la deuxième étape dans ce domaine. Et je crois que c'est une très bonne chose.
QUESTION : Ce sera demain un gouvernement soutenu par l'UMP ou sous surveillance
de l'UMP ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Non, mais je crois que les choses ne peuvent pas se passer en ces termes. Il va de soi que le lien entre l'UMP et le Gouvernement a vocation à être extrêmement fort, que l'UMP doit être une force d'idées, de propositions. Et je crois très honnêtement que dans ce domaine, les perspectives qui nous sont offertes sont d'autant plus remarquables que nous avons en face un Parti socialiste qui est en train, lentement mais sûrement, de se montrer tout sauf en ordre de bataille. Et on le voit bien avec le sujet de l'Europe.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 9 septembre 2004)
Jean-François COPÉ (Réponse) : Vous le savez, c'est la démarche que nous avons adoptée depuis le début de cette crise, parce que la démarche qui est la nôtre, nous a donné le sentiment qu'un certain nombre d'éléments allaient dans le bon sens. Mais en même temps, nous sommes prudents parce que l'issue de cette crise terriblenous restons naturellement très prudents, et croyez bien que notre mobilisation est extrêmement forte, constante. Et que, de ce point de vue, aucun contact ni aucun élément n'est négligé.
QUESTION : Vous dites "aucun contact". Deux questions : d'abord, avons-nous toujours le fil indirect avec le groupe preneur d'otages ? Et quand il dit "une décision prochaine", qu'est-ce que cela veut dire ? Et deuxièmement, avez-vous la certitude et la preuve que nos otages sont vivants ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Mais là-dessus, pardon de devoir le dire, au risque de vous décevoir, la seule chose que je peux vous dire, c'est que, bien entendu, aucun élément, ni aucun indice n'est négligé. Nous travaillons, vous le savez, très activement, de manière constante. Ce matin, le Premier ministre va recevoir d'ailleurs les responsables des partis de la majorité et de l'opposition pour les tenir régulièrement au courant de tout cela. Mais je ne suis pas en situation de vous en dire plus, et je vous demande vraiment de le comprendre.
QUESTION : Deux choses : les offres de services de l'actuel gouvernement irakien vous paraissent opportunes, inopportunes, ou embarrassantes ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Là encore, je crois qu'il est difficile de faire beaucoup de commentaires. Je crois, qu'en tout état de cause, je vous l'ai dit tout à l'heure, nous ne négligeons aucun contact, et toutes les actions que nous pouvons conduire pour obtenir la libération de nos compatriotes, nous les menons, je vous l'ai dit tout à l'heure, avec l'esprit qui est celui qui nous anime : confiance et prudence.
QUESTION : La prise des deux otages italiennes ne révèle-t-elle pas un chaos qui rende de plus en plus difficile le travail des diplomates aussi bien que des Services français comme italiens ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Oui, il est vrai que la situation que connaît l'Irak aujourd'hui, effectivement, est une situation extrêmement difficile, bien sûr, chacun le constate, cela va de soi. Nous avons, nous, par rapport à cela, bien sûr, la détermination qui est la nôtre.
QUESTION : Parlons un peu de la politique française et notamment de la politique économique et sociale. Hier, ici même, Ernest-Antoine SEILLIÈRE, le patron du MEDEF, disait qu'il craignait de la part du Gouvernement, sur les 35 heures, des demi-mesures. Les mesures ne sont pas encore décidées, mais est-ce que, finalement, allez-vous vers un accord entre les partenaires sociaux ou, y renonçant, vers le projet de légiférer en matière des 35 heures ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je crois que ce sont des sujets dans lesquels il est toujours mieux de privilégier les faits que la polémique. Il y a une feuille de route qui a été tracée par le président de la République, qui a été rappelée le 14 Juillet, et nous nous inscrivons exactement dans cette feuille de route, d'ailleurs dans le cadre du calendrier qu'il a fixé. Et donc, je crois que ce n'est pas mal, de temps en temps, de voir qu'il y a des gouvernements qui font exactement ce qu'ils disent ce qu'ils vont faire. Les 35 heures, chacun en est conscient des extrêmes difficultés que pose l'application de cette loi dans notre économie. Le principe, bien sûr, est préservé, c'est un acquis, mais en même temps, tout ce que nous faisons aujourd'hui, toutes les pistes sur lesquelles nous travaillons par le dialogue social, visent à les assouplir dans l'intérêt des salariés comme dans l'intérêt des entreprises.
QUESTION : Vous avez dit "par le dialogue social", comme le Medef propose des choses que ne peuvent pas accepter, semble-t-il, les organisations syndicales, va-t-on vers un projet de loi du Gouvernement ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Pour l'instant, j'estime que nous sommes dans une phase de dialogue social qui n'est pas si mal avancée que cela. Au-delà des effets de manches, je constate que les pistes proposées qui ont été proposées de réflexion, notamment par G. Larcher, sont toutes étudiées, aucune n'est balayée d'un revers de main, qu'il s'agisse de ce qui concerne le contingent des heures supplémentaires, de la surtaxation, parce que c'est vrai que c'est un élément très important, ou bien de la réflexion qui concerne les salariés sur le compte épargne-temps, qui est d'ailleurs appliqué, par exemple, dans le milieu hospitalier. Toutes ces pistes sont des pistes intéressantes parce qu'elles permettent d'avoir l'objectif que nous voulons atteindre : la feuille de paye des salariés, la possibilité d'améliorer l'emploi, et puis de tirer les entreprises. C'est à cela que l'on travaille.
QUESTION : Confirmez-vous que, sur la restructuration et le problème des restructurations, le Gouvernement privilégie la voie législative ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Non. Aujourd'hui, nous sommes, encore une fois, pareils dans l'approche de privilégier le dialogue social. Je sais qu'ici ou là, le dialogue social donne le sentiment de ne pas aller assez vite, de ne pas aller assez fort. Je constate que toutes les grandes réformes que les gouvernements précédents n'ont pas voulu faire, c'était essentiellement parce qu'ils n'avaient pas le courage d'y passer le temps nécessaire pour aboutir à la décision que tout le monde est capable de comprendre et d'appliquer. C'est à cela que l'on travaille aujourd'hui
QUESTION : Mais quand le Medef dit que tout cela sera clos d'ici à la fin septembre, vous dites que non, vous continuerez plus longtemps ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je propose surtout de le dire autrement : avançons et nous verrons bien si nous sommes capables de dégager un consensus. Je suis convaincu que lorsque l'on met tout le monde autour de la table, cela bouge. Regardez ce que nous avons fait sur les retraites ou sur la Sécurité sociale : personne ne voulait entendre parler de rien. Et puis, in fine, nous avons fait ces deux réformes de structure. Il y a des moments où, comme on le dit dans le film "La vérité si je mens", on devrait "faire confiance au produit". Eh bien, voilà : on avance et puis on verra bien.
QUESTION : Le Medef vous embarrasse-t-il par ses exigences ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Mais pas plus que les partenaires sociaux quels qu'ils soient ! Ils sont dans leur rôle, les uns et les autres. La seule chose que je regrette, c'est quand il privilégie la polémique à l'observation des faits. Et c'est ce que nous avons eu l'occasion de dire chaque fois que tel ou tel responsable patronal ou syndical passait justement à la polémique un peu virulente. Je trouve cela toujours un peu dommage.
QUESTION : La manière dont le nouveau patron d'EDF, P. GADONNEIX, a été désigné, remplaçant François ROUSSELY, c'est un exemple de mal gouvernance du Gouvernement, qui a laissé pendant trois ou quatre mois la vacance, incapable de choisir ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je vous trouve très en forme, ce matin ! Nous sommes tout début septembre. Le mandat de M. ROUSSELY expirait au mois de juillet. Personne ne pouvait imaginer qu'au mois de juillet, alors que nous étions en pleine réforme et en plein débat parlementaire, on procède au changement du responsable de l'entreprise. Il est donc tout à fait légitime qu'il y ait eu quelques jours ou quelques semaines
QUESTION : Jean-Pierre RAFFARIN n'a-t-il pas remporté une petite victoire ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je sais que cela a été beaucoup écrit. Je crois que ce qui compte aujourd'hui, c'est que cette entreprise ait un responsable de grande qualité à sa tête. Et je crois que personne ne peut le nier pour P. Gadonneix.
QUESTION : Vous êtes allé, hier, à Bruxelles, pour proposer un transfert de TIPP aux régions pour compenser les nouvelles charges qui font être les leurs. Bruxelles va-t-il donner son aval ? Et si Bruxelles ne donne pas son aval, où allez-vous trouver l'argent pour aider les régions ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : D'abord, je voudrais vous dire que je suis raisonnablement optimiste, parce que l'échange que j'ai eu, hier, avec le commissaire Frits BOLKESTEIN montre que lorsque l'on passe tout le temps nécessaire à expliquer, à convaincre, à montrer que nous sommes bien dans l'état d'esprit européen, on peut faire des réformes de structure. Et deuxièmement, je constate qu'à Bruxelles, les responsables de la Commission sont, de manière générale, favorablement impressionnés de voir la France faire les réformes que d'autres pays ou d'autres gouvernements avant ne voulaient pas faire. Je suis donc raisonnablement optimiste, même si naturellement, il faut passer ensuite à l'accord de la Commission d'une part, puis de l'unanimité des pays membres. Mais comme c'est une réforme qui pourra peut-être inspirer d'autres pays membres, peut-être cela peut-il être un point de départ intéressant, dès lors que nous respectons bien entendu les principes européens en matière de fiscalité.
QUESTION : Si votre optimisme n'était pas vérifié, avez-vous une solution de rechange ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Je pars du principe que l'on travaille une haie après l'autre et que, le moment venu, si une mauvaise nouvelle devait arriver, nous aviserons. Par contre, depuis que je suis en charge, avec Dominique de VILLEPIN, de ce dossier de la décentralisation, tous les jours, j'entends "vous n'y arriverez pas, vous ne mènerez pas à terme ce chantier". Ce que je constate, c'est qu'étape après étape, nous tenons notre parole et nous faisons notre travail.
QUESTION : Nicolas SARKOZY restera-t-il au Gouvernement jusqu'à son élection à la tête de l'UMP ou, comme semble parfois le souhaiter le Premier ministre, pourrait-il partir avant ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Non, je ne crois pas que ce soit ça qui soit prévu. Mais je pense en revanche que le week-end que nous venons de vivre à Avoriaz était un week-end qui, pour l'organisation de notre mouvement, était extrêmement positif. D'abord parce qu'il levait les interrogations que pouvaient avoir légitimement l'opinion publique pendant l'été, un petit risque de confusion. Et puis, d'autre part, parce que je crois que N. Sarkozy fera un remarquable président de l'UMP. De ce point de vue, il a toutes les qualités pour faire en sorte la deuxième étape dans ce domaine. Et je crois que c'est une très bonne chose.
QUESTION : Ce sera demain un gouvernement soutenu par l'UMP ou sous surveillance
de l'UMP ?
Jean-François COPÉ (Réponse) : Non, mais je crois que les choses ne peuvent pas se passer en ces termes. Il va de soi que le lien entre l'UMP et le Gouvernement a vocation à être extrêmement fort, que l'UMP doit être une force d'idées, de propositions. Et je crois très honnêtement que dans ce domaine, les perspectives qui nous sont offertes sont d'autant plus remarquables que nous avons en face un Parti socialiste qui est en train, lentement mais sûrement, de se montrer tout sauf en ordre de bataille. Et on le voit bien avec le sujet de l'Europe.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 9 septembre 2004)