Texte intégral
J'avais eu l'occasion de longues conversations très cordiales et chaleureuses à Gaza, c'était une autre époque et j'ai tenu à venir ici pour voir au plus près de la réalité des hommes et des femmes qui vivent dans ces Territoires palestiniens.
S'agissant de ce conflit, nous sommes, Mesdames et Messieurs, à un moment de vérité, dans lequel chacun doit dire ce qu'il veut et dans lequel chacun doit prendre ses responsabilités.
Peut-on, doit-on sauver le processus de paix ? Peut-on, doit-on sauver la Feuille de route ? Ce que je suis venu dire ici, ce que je dirai plus tard à Tel Aviv, ce que j'ai dit en Jordanie ou en Égypte la semaine dernière, c'est que la France, et avec elle les pays européens, pense que l'on doit et que l'on peut sauver ce processus de paix, le relancer maintenant en s'attachant à mettre en oeuvre la Feuille de route sur laquelle nous étions tous d'accord.
Je viens de rencontrer longuement le président Arafat et nous allons poursuivre notre dialogue dans un instant. Je lui ai apporté, c'était mon premier message, un témoignage d'amitié et d'estime du président de la République M. Jacques Chirac avec lequel je me trouvais à Istanbul pendant ces deux jours ; c'était un message très sincère, très fidèle, en même temps un message de solidarité au peuple palestinien dans les moments difficiles qu'il traverse, et là il ne s'agit pas seulement de mots, il s'agit aussi d'actes et d'actions concrètes comme celles que nous avons mises en oeuvre et que nous allons continuer à mettre en oeuvre à travers notre accord de coopération entre la France et l'Autorité palestinienne.
J'ai parlé de moments de vérité. Le troisième point de mon message, c'était un message de vérité. Chacun, je l'ai dit, doit prendre ses responsabilités, chacun doit prendre les risques de la paix. Il y a cette Feuille de route pour aller vers la paix, et nous pensons qu'il n'y a pas d'alternative, sauf la violence qui continuerait. Il faut donc mettre en oeuvre ce qu'elle contient pour chacune des parties. Beaucoup a été fait ici, je veux en témoigner, notamment la réforme institutionnelle, et la mise en place du poste de Premier ministre, l'action de tous les ministres, de ceux qui sont ici, et en particulier l'action que nous avons remarquée du ministre des Finances. Et il reste encore beaucoup à faire pour poursuivre cet effort.
Le président Arafat, à l'instant, a parlé d'un sujet qui pour nous tous est un sujet clé, et je le remercie sincèrement de tout ce qu'il a dit à propos du domaine de la sécurité dans lequel le gouvernement égyptien a fait non seulement des efforts et est prêt à en faire d'autres, mais des propositions qui bénéficient, nous le savons, d'un très large consensus, notamment du soutien de la France et des pays européens.
Voilà les efforts qu'il faut maintenant intensifier, en particulier dans la perspective du retrait israélien de Gaza pour que les Palestiniens mettent toutes les chances de leur côté au moment de ce retrait. C'est un effort qui implique l'arrêt des violences, de toutes les violences, l'action résolue contre les auteurs de ces violences.
Bien sûr, Mesdames et Messieurs, la paix se construit ensemble et à deux, et elle exige des efforts parallèles et réciproques. Il faudra donc aussi des gestes israéliens consistant à lever les bouclages, à cesser la répression ou la construction du mur de séparation, les dépossessions et un certain nombre de destructions.
Mais il faut sortir de cette logique des préalables, qui est la garantie du blocage. Adhérer aux idées de l'Égypte peut et doit aider à sortir de cette logique qui serait sans issue. Voilà ce que pense la France en ayant à l'esprit l'urgence d'une solution qui change concrètement et progressivement la vie des Palestiniens.
Toutes les violences doivent cesser et la négociation doit reprendre de bonne foi en respectant la Feuille de route. Je suis donc, Mesdames et Messieurs, venu porter au président Arafat et à son peuple à travers votre intermédiaire un message de confiance, de volontarisme, car nous voulons aider les Palestiniens à faire preuve eux-mêmes aujourd'hui de volontarisme, d'initiative. La France, l'Europe aident beaucoup les Palestiniens. L'Europe veut aussi être le moteur du Quartet, le seul cadre international dans lequel nous devons ensemble mettre en oeuvre concrètement, étape par étape, cette Feuille de route.
J'ai été très heureux, Monsieur le Président, de vous retrouver, de la qualité, de la franchise, de la sincérité de notre dialogue, à l'image de celui que vous entretenez depuis longtemps avec le président de la République française. J'ai été très heureux de vous dire, au nom de mon pays, ce message de confiance et de volontarisme, ce souci que nous avons que toutes les occasions actuelles soient saisies, les efforts égyptiens, la perspective du retrait de Gaza pour reprendre, avec cette Feuille de route, le chemin de la paix et pour conduire à ce qui est notre objectif et que vous avez rappelé tout à l'heure : deux États vivant côte à côte dans la paix et dans la sécurité. Un État d'Israël dans la sécurité et un État palestinien viable et lui aussi dans la sécurité, voilà l'objectif auquel nous travaillons et c'est aussi cela le message du gouvernement français.
Q - (A propos de la prochaine visite du ministre en Israël)
R - Il est tout à fait clair que, lorsque je vais me rendre dans quelques semaines en visite officielle bilatérale en Israël, j'ai l'intention de rencontrer les responsables du gouvernement israélien.
Nous entretenons avec le gouvernement israélien, avec le peuple israélien des relations très anciennes, très intenses, en témoigne notre coopération et donc j'ai le souci de parler amicalement et franchement lorsque je ferai cette visite.
Q - Monsieur le Ministre, vous avez parlé au Caire de la possibilité d'envoyer des observateurs internationaux dans les Territoires palestiniens après le retrait d'Israël de Gaza. Israël s'est empressé de refuser cette idée. Est-ce que vous tenez encore à cette idée ?
R - Il faut réussir cette étape, cet élément de la Feuille de route qui a été promis par le Premier ministre, M. Sharon, et cette perspective du retrait de Gaza. Voilà pourquoi les efforts que font les Égyptiens, notamment sur cette question de sécurité, peuvent aider à cette réussite. Et il y aura d'autres éléments pour contribuer à cette réussite et à cette première étape.
Les Européens, j'en suis sûr, le moment venu, accompagneront, quand ils ne le font pas déjà, les efforts égyptiens, notamment pour cette question de sécurité. Et puis il y a la reconstruction, la viabilité économique. Je me souviens, Monsieur le Président, de ce que vous m'avez dit lorsque vous m'avez reçu à Gaza en 1996. Vous m'avez dit : "il faut que les jeunes Palestiniens aient un espoir et un futur". On trouve un espoir et un futur dans la paix, mais aussi en ayant du travail, dans l'éducation, dans la culture. C'est de tout cela dont il s'agit et ce que l'Europe, au-delà de ce qu'elle fait déjà, en étant le principal bailleur de fonds de l'Autorité palestinienne, voudra faire pour la reconstruction et la réussite du retrait de Gaza, et au-delà, avec les autres étapes de la Feuille de route. Alors oui, et je ne peux pas en décider tout seul, s'il faut, comme nous l'avions suggéré, des missions, des observateurs, une présence internationale, oui, je pense que les Européens et les Français seront prêts le moment venu à assurer cette présence internationale.
Q - (A propos du retrait de Gaza)
R - C'est une étape et un élément utile dans un plan global. Ce n'est pas le retrait de Gaza seulement, ce n'est pas pour solde de tout compte. Il y a un plan global auquel nous restons très attachés et je le dis tous les Européens sont attachés, les 25 gouvernements de l'Union européenne. Nous l'avons réaffirmé, comme nous sommes attachés au cadre de travail que constitue le Quartet avec les Russes, les Américains, les Nations unies et les Européens. Donc oui, la promesse de retrait de Gaza, d'un retrait total, est une promesse, est un engagement, est une perspective utile et nous devons réussir cette première étape.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juillet 2004)
S'agissant de ce conflit, nous sommes, Mesdames et Messieurs, à un moment de vérité, dans lequel chacun doit dire ce qu'il veut et dans lequel chacun doit prendre ses responsabilités.
Peut-on, doit-on sauver le processus de paix ? Peut-on, doit-on sauver la Feuille de route ? Ce que je suis venu dire ici, ce que je dirai plus tard à Tel Aviv, ce que j'ai dit en Jordanie ou en Égypte la semaine dernière, c'est que la France, et avec elle les pays européens, pense que l'on doit et que l'on peut sauver ce processus de paix, le relancer maintenant en s'attachant à mettre en oeuvre la Feuille de route sur laquelle nous étions tous d'accord.
Je viens de rencontrer longuement le président Arafat et nous allons poursuivre notre dialogue dans un instant. Je lui ai apporté, c'était mon premier message, un témoignage d'amitié et d'estime du président de la République M. Jacques Chirac avec lequel je me trouvais à Istanbul pendant ces deux jours ; c'était un message très sincère, très fidèle, en même temps un message de solidarité au peuple palestinien dans les moments difficiles qu'il traverse, et là il ne s'agit pas seulement de mots, il s'agit aussi d'actes et d'actions concrètes comme celles que nous avons mises en oeuvre et que nous allons continuer à mettre en oeuvre à travers notre accord de coopération entre la France et l'Autorité palestinienne.
J'ai parlé de moments de vérité. Le troisième point de mon message, c'était un message de vérité. Chacun, je l'ai dit, doit prendre ses responsabilités, chacun doit prendre les risques de la paix. Il y a cette Feuille de route pour aller vers la paix, et nous pensons qu'il n'y a pas d'alternative, sauf la violence qui continuerait. Il faut donc mettre en oeuvre ce qu'elle contient pour chacune des parties. Beaucoup a été fait ici, je veux en témoigner, notamment la réforme institutionnelle, et la mise en place du poste de Premier ministre, l'action de tous les ministres, de ceux qui sont ici, et en particulier l'action que nous avons remarquée du ministre des Finances. Et il reste encore beaucoup à faire pour poursuivre cet effort.
Le président Arafat, à l'instant, a parlé d'un sujet qui pour nous tous est un sujet clé, et je le remercie sincèrement de tout ce qu'il a dit à propos du domaine de la sécurité dans lequel le gouvernement égyptien a fait non seulement des efforts et est prêt à en faire d'autres, mais des propositions qui bénéficient, nous le savons, d'un très large consensus, notamment du soutien de la France et des pays européens.
Voilà les efforts qu'il faut maintenant intensifier, en particulier dans la perspective du retrait israélien de Gaza pour que les Palestiniens mettent toutes les chances de leur côté au moment de ce retrait. C'est un effort qui implique l'arrêt des violences, de toutes les violences, l'action résolue contre les auteurs de ces violences.
Bien sûr, Mesdames et Messieurs, la paix se construit ensemble et à deux, et elle exige des efforts parallèles et réciproques. Il faudra donc aussi des gestes israéliens consistant à lever les bouclages, à cesser la répression ou la construction du mur de séparation, les dépossessions et un certain nombre de destructions.
Mais il faut sortir de cette logique des préalables, qui est la garantie du blocage. Adhérer aux idées de l'Égypte peut et doit aider à sortir de cette logique qui serait sans issue. Voilà ce que pense la France en ayant à l'esprit l'urgence d'une solution qui change concrètement et progressivement la vie des Palestiniens.
Toutes les violences doivent cesser et la négociation doit reprendre de bonne foi en respectant la Feuille de route. Je suis donc, Mesdames et Messieurs, venu porter au président Arafat et à son peuple à travers votre intermédiaire un message de confiance, de volontarisme, car nous voulons aider les Palestiniens à faire preuve eux-mêmes aujourd'hui de volontarisme, d'initiative. La France, l'Europe aident beaucoup les Palestiniens. L'Europe veut aussi être le moteur du Quartet, le seul cadre international dans lequel nous devons ensemble mettre en oeuvre concrètement, étape par étape, cette Feuille de route.
J'ai été très heureux, Monsieur le Président, de vous retrouver, de la qualité, de la franchise, de la sincérité de notre dialogue, à l'image de celui que vous entretenez depuis longtemps avec le président de la République française. J'ai été très heureux de vous dire, au nom de mon pays, ce message de confiance et de volontarisme, ce souci que nous avons que toutes les occasions actuelles soient saisies, les efforts égyptiens, la perspective du retrait de Gaza pour reprendre, avec cette Feuille de route, le chemin de la paix et pour conduire à ce qui est notre objectif et que vous avez rappelé tout à l'heure : deux États vivant côte à côte dans la paix et dans la sécurité. Un État d'Israël dans la sécurité et un État palestinien viable et lui aussi dans la sécurité, voilà l'objectif auquel nous travaillons et c'est aussi cela le message du gouvernement français.
Q - (A propos de la prochaine visite du ministre en Israël)
R - Il est tout à fait clair que, lorsque je vais me rendre dans quelques semaines en visite officielle bilatérale en Israël, j'ai l'intention de rencontrer les responsables du gouvernement israélien.
Nous entretenons avec le gouvernement israélien, avec le peuple israélien des relations très anciennes, très intenses, en témoigne notre coopération et donc j'ai le souci de parler amicalement et franchement lorsque je ferai cette visite.
Q - Monsieur le Ministre, vous avez parlé au Caire de la possibilité d'envoyer des observateurs internationaux dans les Territoires palestiniens après le retrait d'Israël de Gaza. Israël s'est empressé de refuser cette idée. Est-ce que vous tenez encore à cette idée ?
R - Il faut réussir cette étape, cet élément de la Feuille de route qui a été promis par le Premier ministre, M. Sharon, et cette perspective du retrait de Gaza. Voilà pourquoi les efforts que font les Égyptiens, notamment sur cette question de sécurité, peuvent aider à cette réussite. Et il y aura d'autres éléments pour contribuer à cette réussite et à cette première étape.
Les Européens, j'en suis sûr, le moment venu, accompagneront, quand ils ne le font pas déjà, les efforts égyptiens, notamment pour cette question de sécurité. Et puis il y a la reconstruction, la viabilité économique. Je me souviens, Monsieur le Président, de ce que vous m'avez dit lorsque vous m'avez reçu à Gaza en 1996. Vous m'avez dit : "il faut que les jeunes Palestiniens aient un espoir et un futur". On trouve un espoir et un futur dans la paix, mais aussi en ayant du travail, dans l'éducation, dans la culture. C'est de tout cela dont il s'agit et ce que l'Europe, au-delà de ce qu'elle fait déjà, en étant le principal bailleur de fonds de l'Autorité palestinienne, voudra faire pour la reconstruction et la réussite du retrait de Gaza, et au-delà, avec les autres étapes de la Feuille de route. Alors oui, et je ne peux pas en décider tout seul, s'il faut, comme nous l'avions suggéré, des missions, des observateurs, une présence internationale, oui, je pense que les Européens et les Français seront prêts le moment venu à assurer cette présence internationale.
Q - (A propos du retrait de Gaza)
R - C'est une étape et un élément utile dans un plan global. Ce n'est pas le retrait de Gaza seulement, ce n'est pas pour solde de tout compte. Il y a un plan global auquel nous restons très attachés et je le dis tous les Européens sont attachés, les 25 gouvernements de l'Union européenne. Nous l'avons réaffirmé, comme nous sommes attachés au cadre de travail que constitue le Quartet avec les Russes, les Américains, les Nations unies et les Européens. Donc oui, la promesse de retrait de Gaza, d'un retrait total, est une promesse, est un engagement, est une perspective utile et nous devons réussir cette première étape.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juillet 2004)