Texte intégral
Q - Que peut-on attendre de cette rencontre ministérielle ?
R - Il y a quelques jours, Jacques Chirac s'est réuni à Madrid en Espagne, avec M. Zapatero et M. Schröder. Et en décembre, le chef d'Etat français et le président du gouvernement espagnol se réuniront à nouveau à l'occasion d'un sommet bilatéral. Aujourd'hui, je retrouve Miguel Angel Moratinos pour évoquer les questions européennes et bilatérales. C'est donc une séquence d'intense travail franco-espagnol qui se dessine, ce qui montre le renforcement continu de notre coopération et l'importance de l'apport de l'Espagne sur la scène européenne et internationale. A Madrid, certains domaines d'action sur lesquels nous allons travailler aujourd'hui ont été identifiés : la défense, la stratégie économique, la lutte contre le terrorisme ou encore la coopération judiciaire.
Q - (Sur les connexions transfrontalières) ?
R - Les Pyrénées sont évidemment une frontière naturelle entre nos deux pays. Mais elles ne doivent pas constituer une barrière. Je voudrais vous assurer de la volonté claire de la France d'améliorer les interconnexions avec l'Espagne. Nous avions d'ailleurs engagé dans ce domaine une coopération avec le gouvernement de José-Maria Aznar et nous allons la poursuivre de manière volontariste avec le gouvernement de José-Luis Rodriguez Zapatero.
Parmi les projets d'interconnexions, nous avons débuté les travaux du TGV Perpignan-Figueras en respectant le calendrier fixé. Ce tronçon a d'ailleurs été déclaré d'intérêt européen, et l'Union européenne participe à son financement. Outre les transports, nous travaillons aussi aux interconnexions dans le domaine de l'énergie par exemple.
Q - Comment voyez-vous l'idée de création d'une grande Eurorégion telle qu'elle est proposée par le président de la Generalitat de Catalogne Pasqual Maragall ?
R - Je suis moi-même issu d'une région frontalière française, la Savoie, et j'ai toujours accordé énormément d'importance à la coopération entre les régions des deux côtés de la frontière. Du reste, la politique régionale, dont j'avais la responsabilité au sein de la Commission avant d'être nommé ministre des Affaires étrangères, favorise financièrement cette coopération.
En France nous avons par ailleurs des instruments juridiques spécifiques pour faciliter la coopération entre régions transfrontières et plusieurs réalisations concrètes, comme par exemple l'Eurodistrict Kehl-Strasbourg. Je crois à l'utilité de ces coopérations : elles permettent un dialogue entre les citoyens et contribuent par conséquent à cette union des peuples.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2004)