Texte intégral
QUESTION : L'écologie, notre environnement, la préservation de notre environnement... Vous avez plein de questions à poser, et elles arrivent déjà. Il y a une tradition à RMC : vous posez la première question et vous la posez aux Français, aux auditeurs de RMC.
Quelle est votre question ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : J'ai envie de dire à vos auditeurs : l'écologie a besoin de vous, donc, quel serait votre geste quotidien pour lutter contre le changement climatique ?
QUESTION : Vous avez jusqu'à 8h55, je donnerai tout à l'heure la réponse des Français. Je commence tout de suite dans le vif du sujet. Votre fameux bonus/malus, où en êtes-vous ? Renoncez-vous à cette idée ? Je rappelle votre projet : vous vouliez instaurer un bonus malus pour les voitures neuves, en fonction de leur degré de pollution, et ce bonus/malus ne sera pas mis en uvre ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : La réflexion avance comme prévu. Une discussion avec les parlementaires aura lieu en septembre. Je monte un groupe de travail, à la fois, au Sénat à l'Assemblée. Et je constate d'ailleurs que les constructeurs français sont pour le bonus/malus et qu'aujourd'hui...
QUESTION : Pas les parlementaires UMP.
Serge LEPELTIER (Réponse) : ...et qu'aujourd'hui, dans leur publicité, les constructeurs proposent "une prime écolo". Ils m'ont donc un peu devancé, suite à l'idée que j'avais émise. Donc, nous avançons, et nous avançons de manière tout à fait ouverte, en concertation en France, et nos alliés européens.
QUESTION : Vous allez réunir les parlementaires, notamment UMP, et les parlementaires UMP sont contre cette idée, ils l'ont dit et répété. Comment allez-vous les convaincre ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : Nous en avons déjà discuté, j'en ai beaucoup rencontrés individuellement, c'est tout à fait normal que cette discussion soit ouverte. Et au-delà du bonus/malus, nous devons parler de ce qui serait une fiscalité écologique, c'est-à-dire, une fiscalité qui incite à aller vers des produits propres, des produits moins polluants. Ce qui m'importe, c'est que lorsqu'on achète des produits moins polluants, cela coûte moins cher que d'acheter des produits polluants. Et nous avons vraiment ce problème aujourd'hui dans notre pays et dans d'autres pays. Quand nous achetons des produits polluants, cela coûte moins cher que d'acheter des produits moins polluants. Inversons la donne.
QUESTION : Je reste encore sur ce bonus/malus : cela existera-t-il un jour oui ou non ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : Je le crois, parce que je travaille à cela, et je vous disais que la discussion est aujourd'hui ouverte.
QUESTION : Plus de date donc ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : La discussion est aujourd'hui ouverte.
QUESTION : Oui, d'accord. Donc, plus de date, la discussion est ouverte, elle peut durer la discussion...
Serge LEPELTIER (Réponse) : Sachez que c'est un sujet, écologie et transport, qui est un sujet extrêmement important, et nous devons inciter nos concitoyens à acheter des voitures propres, à aller vers des voitures propres.
QUESTION : Y a-t-il d'autres idées pour inciter précisément le citoyen à acheter des voitures propres ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : Oui, bien sûr. Nous avons déjà la simple communication, une émission comme la vôtre, pour faire comprendre à nos concitoyens que l'enjeu est tout à fait considérable et nous avons aujourd'hui, je constate, à la veille du Salon de l'auto, qu'il sort et que les constructeurs français sortent des voitures de moins en moins polluantes. Je dis simplement aux Français : allez vers ces voitures, demandez aux constructeurs, et en particulier aux constructeurs français, ce type de voiture.
QUESTION : Ce qu'il y a de terrible quand on est ministre de l'Ecologie, c'est que l'on ne fait qu'accompagner les initiatives prises par les entreprises privées, les constructeurs en l'occurrence...
Serge LEPELTIER (Réponse) : Vous me permettrez de dire que ça n'est pas le cas puisque, au 1er janvier 2005, va être en mis en uvre une norme qui s'appelle la norme "euro 4" où nous obligeons les constructeurs à diminuer par deux les particules émises par les moteurs, et en particulier les moteur diesel. Et nous travaillons aujourd'hui au niveau européen à la norme que l'on appelle "euro 5" à l'horizon 2010. Donc, c'est ce travail qui fait que les constructeurs sont obligés d'avancer. Mais ce que je souhaite c'est qu'ils anticipent les mesures que nous demandons.
QUESTION : Et la semaine prochaine, le 22 septembre, aura lieu l'Opération "Bien dans ma ville sans voiture". Etes-vous favorable à la taxation des 4x4 dans les principales villes, dans les grandes villes comme cela peut exister à Londres, ça va exister à Londres, et comme c'est envisagé à Paris ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : Je crois qu'il ne faut pas prendre en bouc émissaire un type de véhicule. Il y a des 4x4 qui polluent et des 4x4 qui ne polluent pas. Donc, ça n'a pas de sens de prendre en soi un type de véhicule. Ce qui est important, c'est de pénaliser les voitures les plus polluantes - il peut y avoir des 4X4 mais il peut ne pas y en avoir - et d'inciter, de favoriser les véhicules les moins polluants.
QUESTION : Donc, vous êtes "contre" cette idée, si je comprends bien ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : Il ne s'agit pas d'être "contre" ou pas. Il s'agit...
QUESTION : Il s'agit de s'engager quand même !
Serge LEPELTIER (Réponse) : Ce sont les maires qui ont cette décision et qui en ont parlé. Ils ne le peuvent pas aujourd'hui légalement. Mais ce que je dis, c'est qu'il faut, aujourd'hui, inciter à l'achat de voitures propres, c'est-à-dire de voitures moins polluantes, et pénaliser les voitures polluantes. Et ce n'est pas la (inaudible ??), ce qui compte, c'est ce que la voiture consomme ou ne consomme pas, et les particules qu'elle émet ou les particules qu'elle n'émet pas.
QUESTION : Là, vous me dites que c'est une idée qui n'est pas une très bonne idée. Bon. Le Plan véhicule propre, annoncé le 15 septembre 2003, il y a un an, prévoyait d'accroître les crédits de recherche de 38 millions d'euros sur cinq ans en faveur des véhicules propres - gaz de pétrole liquéfié, gaz naturel de ville, électrique.
Où en êtes-vous ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : Oui, nous faisons même mieux, puisque nous avons débloqué 40 millions d'euros supplémentaires pour permettre aux constructeurs d'étudier des véhicules, et en particulier des moteurs propres en général. Nous avons l'exemple aujourd'hui, de l'entreprise Dassault qui est en train de travailler sur une voiture électrique avec une autonomie beaucoup plus importante que les voitures actuelles, puisqu'elle ferait 200 km en autonomie, alors que les voitures électriques actuelles sont à 50 km. Et là, nous débloquons des fonds pour la recherche dans ce domaine. Et je constate d'ailleurs que des pays comme les Etats-Unis, que l'on dit "très frileux" en matière d'environnement, actuellement, mettent des sommes considérables dans l'étude du moteur de demain.
QUESTION : Vous allez aller au Mondial de l'automobile au volant de cette voiture électrique de Dassault.
Serge LEPELTIER (Réponse) : Oui absolument, pour l'essayer, pour constater, et puis pour sensibiliser nos concitoyens sur toutes ces questions.
QUESTION : La voiture à hydrogène, ça existe. Les Américains et les Japonais investissent des sommes considérables dans la recherche.
Serge LEPELTIER (Réponse) : Oui, c'est ce que je viens de dire ; les Etats-Unis investissent, le président Bush a décidé d'investir 1,4 milliard de dollars sur le moteur à hydrogène. Et je dis : faisons attention, ne nous laissons pas dépasser. Je viens de débloquer en France 40 millions. Mais naturellement au niveau européen, les sommes sont beaucoup plus importantes.
QUESTION : La France est quand même un peu à la traîne, on a du retard sur
les directives européennes, sur l'environnement.
Serge LEPELTIER (Réponse) : Si vous me permettez, ne nous auto-flagellons pas en permanence. Et en particulier, sur l'automobile, nos constructeurs ont fait beaucoup et aujourd'hui, ont compris, c'est l'essentiel, que l'environnement était un enjeu vital, et tout cela parce que le Gouvernement mais également la population, est sensibilisé, et les sensibilisent à cette question. Et nous avons pris une décision la semaine dernière, le Premier ministre a pris la décision, de développer les biocarburants de façon extrêmement forte puisqu'il s'agit en trois ans de tripler la production de biocarburants. Et sachez que les biocarburants, c'est d'abord plus d'environnement puisque avec une tonne de biocarburants nous économisons trois tonnes de gaz à effet de serre. C'est plus d'emplois, puisque c'est dans notre pays à ce moment-là que nous produisons, et puis c'est surtout plus d'autonomie énergétique, et au moment, on le voit bien, la question du pétrole est centrale et pose des problèmes internationaux majeurs, il est essentiel que nous retrouvions en matière d'énergie une autonomie.
QUESTION : Les biocarburants pour les auditeurs ce sont deux filières : le diester et l'éthanol. Mais ils sont trois fois plus chers à fabriquer que l'essence ou le gasoil !
Serge LEPELTIER (Réponse) : Oui, c'est bien le problème posé, et c'est la raison pour laquelle il fallait une décision gouvernementale, il fallait une impulsion, et le président de la République et le Premier ministre ont donné cette impulsion.
QUESTION : Un mot encore et on va changer de sujet. On va parler du littoral, de la pollution atmosphérique, des incinérateurs, des sacs plastiques, la chasse au loup, il y a plein de sujets qui vous concernent.
Serge LEPELTIER (Réponse) : Vous savez, nous sommes au milieu de l'écologie et l'écologie est au milieu de nous.
QUESTION : Je suis totalement d'accord. Sauf que, vous allez de déconvenue en déconvenue. Vous n'avez pas obtenu la taxation que vous souhaitiez des agriculteurs qui utilisent des engrais polluants ! Le dossier des OGM n'est pas de votre compétence mais de celle de l'Agriculture ! Vous n'avez pas voix au chapitre dans le dossier de l'énergie nucléaire gérée par le ministre de l'Industrie ! C'est vrai tout ça ?!
Serge LEPELTIER (Réponse) : Cela a toujours été le cas.
QUESTION : D'accord, mais vous et vos prédécesseurs...
Serge LEPELTIER (Réponse) : Il y a une organisation dans notre pays qui fait que des sujets sont "répartis" comme on dit, et de la compétence de tel ou tel. Et pour ce qui concerne l'énergie, il y a un ministre de l'Energie dans notre pays, il est quand même normal que ce soit lui qui soit responsable de l'énergie, en particulier de l'énergie nucléaire. Donc, je crois que tout cela est un faux débat, si vous me le permettez. Mais ce que je crois, c'est que, en tant que ministre de l'Ecologie, je n'occulterai pas les vrais débats. Et lorsqu'il y a un vrai débat, je le mène, parce que ce débat, ces débats servent l'écologie à long terme. Cela fait comprendre, à la fois, à la population, mais aussi aux décideurs, aux élus, aux responsables que l'écologie est importante et qu'il faut avancer. Alors peut-être que sur tel ou tel sujet, nous n'avons pas la décision dans la semaine, mais le débat aide à ce que, dans les mois qui suivent, nous ayons la bonne décision.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 15 septembre 2004)
Quelle est votre question ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : J'ai envie de dire à vos auditeurs : l'écologie a besoin de vous, donc, quel serait votre geste quotidien pour lutter contre le changement climatique ?
QUESTION : Vous avez jusqu'à 8h55, je donnerai tout à l'heure la réponse des Français. Je commence tout de suite dans le vif du sujet. Votre fameux bonus/malus, où en êtes-vous ? Renoncez-vous à cette idée ? Je rappelle votre projet : vous vouliez instaurer un bonus malus pour les voitures neuves, en fonction de leur degré de pollution, et ce bonus/malus ne sera pas mis en uvre ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : La réflexion avance comme prévu. Une discussion avec les parlementaires aura lieu en septembre. Je monte un groupe de travail, à la fois, au Sénat à l'Assemblée. Et je constate d'ailleurs que les constructeurs français sont pour le bonus/malus et qu'aujourd'hui...
QUESTION : Pas les parlementaires UMP.
Serge LEPELTIER (Réponse) : ...et qu'aujourd'hui, dans leur publicité, les constructeurs proposent "une prime écolo". Ils m'ont donc un peu devancé, suite à l'idée que j'avais émise. Donc, nous avançons, et nous avançons de manière tout à fait ouverte, en concertation en France, et nos alliés européens.
QUESTION : Vous allez réunir les parlementaires, notamment UMP, et les parlementaires UMP sont contre cette idée, ils l'ont dit et répété. Comment allez-vous les convaincre ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : Nous en avons déjà discuté, j'en ai beaucoup rencontrés individuellement, c'est tout à fait normal que cette discussion soit ouverte. Et au-delà du bonus/malus, nous devons parler de ce qui serait une fiscalité écologique, c'est-à-dire, une fiscalité qui incite à aller vers des produits propres, des produits moins polluants. Ce qui m'importe, c'est que lorsqu'on achète des produits moins polluants, cela coûte moins cher que d'acheter des produits polluants. Et nous avons vraiment ce problème aujourd'hui dans notre pays et dans d'autres pays. Quand nous achetons des produits polluants, cela coûte moins cher que d'acheter des produits moins polluants. Inversons la donne.
QUESTION : Je reste encore sur ce bonus/malus : cela existera-t-il un jour oui ou non ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : Je le crois, parce que je travaille à cela, et je vous disais que la discussion est aujourd'hui ouverte.
QUESTION : Plus de date donc ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : La discussion est aujourd'hui ouverte.
QUESTION : Oui, d'accord. Donc, plus de date, la discussion est ouverte, elle peut durer la discussion...
Serge LEPELTIER (Réponse) : Sachez que c'est un sujet, écologie et transport, qui est un sujet extrêmement important, et nous devons inciter nos concitoyens à acheter des voitures propres, à aller vers des voitures propres.
QUESTION : Y a-t-il d'autres idées pour inciter précisément le citoyen à acheter des voitures propres ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : Oui, bien sûr. Nous avons déjà la simple communication, une émission comme la vôtre, pour faire comprendre à nos concitoyens que l'enjeu est tout à fait considérable et nous avons aujourd'hui, je constate, à la veille du Salon de l'auto, qu'il sort et que les constructeurs français sortent des voitures de moins en moins polluantes. Je dis simplement aux Français : allez vers ces voitures, demandez aux constructeurs, et en particulier aux constructeurs français, ce type de voiture.
QUESTION : Ce qu'il y a de terrible quand on est ministre de l'Ecologie, c'est que l'on ne fait qu'accompagner les initiatives prises par les entreprises privées, les constructeurs en l'occurrence...
Serge LEPELTIER (Réponse) : Vous me permettrez de dire que ça n'est pas le cas puisque, au 1er janvier 2005, va être en mis en uvre une norme qui s'appelle la norme "euro 4" où nous obligeons les constructeurs à diminuer par deux les particules émises par les moteurs, et en particulier les moteur diesel. Et nous travaillons aujourd'hui au niveau européen à la norme que l'on appelle "euro 5" à l'horizon 2010. Donc, c'est ce travail qui fait que les constructeurs sont obligés d'avancer. Mais ce que je souhaite c'est qu'ils anticipent les mesures que nous demandons.
QUESTION : Et la semaine prochaine, le 22 septembre, aura lieu l'Opération "Bien dans ma ville sans voiture". Etes-vous favorable à la taxation des 4x4 dans les principales villes, dans les grandes villes comme cela peut exister à Londres, ça va exister à Londres, et comme c'est envisagé à Paris ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : Je crois qu'il ne faut pas prendre en bouc émissaire un type de véhicule. Il y a des 4x4 qui polluent et des 4x4 qui ne polluent pas. Donc, ça n'a pas de sens de prendre en soi un type de véhicule. Ce qui est important, c'est de pénaliser les voitures les plus polluantes - il peut y avoir des 4X4 mais il peut ne pas y en avoir - et d'inciter, de favoriser les véhicules les moins polluants.
QUESTION : Donc, vous êtes "contre" cette idée, si je comprends bien ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : Il ne s'agit pas d'être "contre" ou pas. Il s'agit...
QUESTION : Il s'agit de s'engager quand même !
Serge LEPELTIER (Réponse) : Ce sont les maires qui ont cette décision et qui en ont parlé. Ils ne le peuvent pas aujourd'hui légalement. Mais ce que je dis, c'est qu'il faut, aujourd'hui, inciter à l'achat de voitures propres, c'est-à-dire de voitures moins polluantes, et pénaliser les voitures polluantes. Et ce n'est pas la (inaudible ??), ce qui compte, c'est ce que la voiture consomme ou ne consomme pas, et les particules qu'elle émet ou les particules qu'elle n'émet pas.
QUESTION : Là, vous me dites que c'est une idée qui n'est pas une très bonne idée. Bon. Le Plan véhicule propre, annoncé le 15 septembre 2003, il y a un an, prévoyait d'accroître les crédits de recherche de 38 millions d'euros sur cinq ans en faveur des véhicules propres - gaz de pétrole liquéfié, gaz naturel de ville, électrique.
Où en êtes-vous ?
Serge LEPELTIER (Réponse) : Oui, nous faisons même mieux, puisque nous avons débloqué 40 millions d'euros supplémentaires pour permettre aux constructeurs d'étudier des véhicules, et en particulier des moteurs propres en général. Nous avons l'exemple aujourd'hui, de l'entreprise Dassault qui est en train de travailler sur une voiture électrique avec une autonomie beaucoup plus importante que les voitures actuelles, puisqu'elle ferait 200 km en autonomie, alors que les voitures électriques actuelles sont à 50 km. Et là, nous débloquons des fonds pour la recherche dans ce domaine. Et je constate d'ailleurs que des pays comme les Etats-Unis, que l'on dit "très frileux" en matière d'environnement, actuellement, mettent des sommes considérables dans l'étude du moteur de demain.
QUESTION : Vous allez aller au Mondial de l'automobile au volant de cette voiture électrique de Dassault.
Serge LEPELTIER (Réponse) : Oui absolument, pour l'essayer, pour constater, et puis pour sensibiliser nos concitoyens sur toutes ces questions.
QUESTION : La voiture à hydrogène, ça existe. Les Américains et les Japonais investissent des sommes considérables dans la recherche.
Serge LEPELTIER (Réponse) : Oui, c'est ce que je viens de dire ; les Etats-Unis investissent, le président Bush a décidé d'investir 1,4 milliard de dollars sur le moteur à hydrogène. Et je dis : faisons attention, ne nous laissons pas dépasser. Je viens de débloquer en France 40 millions. Mais naturellement au niveau européen, les sommes sont beaucoup plus importantes.
QUESTION : La France est quand même un peu à la traîne, on a du retard sur
les directives européennes, sur l'environnement.
Serge LEPELTIER (Réponse) : Si vous me permettez, ne nous auto-flagellons pas en permanence. Et en particulier, sur l'automobile, nos constructeurs ont fait beaucoup et aujourd'hui, ont compris, c'est l'essentiel, que l'environnement était un enjeu vital, et tout cela parce que le Gouvernement mais également la population, est sensibilisé, et les sensibilisent à cette question. Et nous avons pris une décision la semaine dernière, le Premier ministre a pris la décision, de développer les biocarburants de façon extrêmement forte puisqu'il s'agit en trois ans de tripler la production de biocarburants. Et sachez que les biocarburants, c'est d'abord plus d'environnement puisque avec une tonne de biocarburants nous économisons trois tonnes de gaz à effet de serre. C'est plus d'emplois, puisque c'est dans notre pays à ce moment-là que nous produisons, et puis c'est surtout plus d'autonomie énergétique, et au moment, on le voit bien, la question du pétrole est centrale et pose des problèmes internationaux majeurs, il est essentiel que nous retrouvions en matière d'énergie une autonomie.
QUESTION : Les biocarburants pour les auditeurs ce sont deux filières : le diester et l'éthanol. Mais ils sont trois fois plus chers à fabriquer que l'essence ou le gasoil !
Serge LEPELTIER (Réponse) : Oui, c'est bien le problème posé, et c'est la raison pour laquelle il fallait une décision gouvernementale, il fallait une impulsion, et le président de la République et le Premier ministre ont donné cette impulsion.
QUESTION : Un mot encore et on va changer de sujet. On va parler du littoral, de la pollution atmosphérique, des incinérateurs, des sacs plastiques, la chasse au loup, il y a plein de sujets qui vous concernent.
Serge LEPELTIER (Réponse) : Vous savez, nous sommes au milieu de l'écologie et l'écologie est au milieu de nous.
QUESTION : Je suis totalement d'accord. Sauf que, vous allez de déconvenue en déconvenue. Vous n'avez pas obtenu la taxation que vous souhaitiez des agriculteurs qui utilisent des engrais polluants ! Le dossier des OGM n'est pas de votre compétence mais de celle de l'Agriculture ! Vous n'avez pas voix au chapitre dans le dossier de l'énergie nucléaire gérée par le ministre de l'Industrie ! C'est vrai tout ça ?!
Serge LEPELTIER (Réponse) : Cela a toujours été le cas.
QUESTION : D'accord, mais vous et vos prédécesseurs...
Serge LEPELTIER (Réponse) : Il y a une organisation dans notre pays qui fait que des sujets sont "répartis" comme on dit, et de la compétence de tel ou tel. Et pour ce qui concerne l'énergie, il y a un ministre de l'Energie dans notre pays, il est quand même normal que ce soit lui qui soit responsable de l'énergie, en particulier de l'énergie nucléaire. Donc, je crois que tout cela est un faux débat, si vous me le permettez. Mais ce que je crois, c'est que, en tant que ministre de l'Ecologie, je n'occulterai pas les vrais débats. Et lorsqu'il y a un vrai débat, je le mène, parce que ce débat, ces débats servent l'écologie à long terme. Cela fait comprendre, à la fois, à la population, mais aussi aux décideurs, aux élus, aux responsables que l'écologie est importante et qu'il faut avancer. Alors peut-être que sur tel ou tel sujet, nous n'avons pas la décision dans la semaine, mais le débat aide à ce que, dans les mois qui suivent, nous ayons la bonne décision.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 15 septembre 2004)