Texte intégral
Mesdames et Messieurs, merci pour votre attention.
Je suis particulièrement heureux de l'entretien que nous avons eu avec le professeur Wangari Maathai, Prix Nobel de la Paix, ici dans ce ministère des Affaires étrangères où les enjeux écologiques ne sont pas des affaires étrangères. J'ai pu, avec beaucoup d'humilité et de respect pour le combat de Wangari Maathai, lui dire, modestement, que j'ai été moi aussi ministre de l'Environnement dans mon pays ce qui, d'ailleurs, ne conduit pas forcément à obtenir le Prix Nobel, mais que j'ai un engagement ancien, durable sur ce sujet dont j'ai fait la priorité de l'action extérieure de la France dans mon discours devant les ambassadeurs.
C'est un moment symbolique, que d'accueillir ici la première femme d'Afrique qui a été distinguée au titre du Prix Nobel et dont l'engagement pour l'environnement, pour le développement durable est connu de tous.
Mesdames et Messieurs, il y a longtemps que je pense qu'il y a un lien très étroit entre la paix, le développement, la lutte contre la pauvreté, la démocratie et, ce qui est souvent au coeur de la pauvreté, au coeur de beaucoup d'injustices, c'est-à-dire l'environnement.
Nous voulons aussi, avec toute l'équipe qui m'entoure dans ce ministère, au-delà des mots ou des discours, faire de l'environnement, de la préservation des ressources naturelles, des espaces, l'une des priorités de notre politique de développement et orienter, en amont, cette politique de coopération et de développement pour qu'elle prenne en compte le ménagement du territoire, davantage parfois que l'aménagement du territoire et la préservation des ressources naturelles et des espaces.
Comme vous le savez, comme il l'a dit hier, c'est une priorité personnelle, importante du chef de l'Etat, comme il l'a dit à Johannesburg. Voilà comment et pourquoi il faut comprendre cet engagement de la France, à travers des conférences comme celles d'aujourd'hui à Paris et d'autres, auxquelles nous participons, sur le bassin du Niger, la Conférence de Brazzaville sur les forêts, où vous serez dans quelques jours, et puis, ce combat que je mène, à la demande du président de la République, pour transformer le programme des Nations unies pour l'Environnement, qui est situé à Nairobi, en une Organisation mondiale de l'Environnement. Enfin, et par-dessus tout, il y a le combat que nous menons avec le président Lula, le président Lagos, avec le Premier ministre Zapatero, pour que, dans le cadre de cette mondialisation, l'on puisse dégager des ressources permanentes importantes pour lutter pour le développement et contre la pauvreté. C'est un combat que nous avons commencé aux Nations unies, qui rassemble près de 110 pays et dont on a vu encore l'urgence, au lendemain du tsunami et des besoins incroyables de reconstruire et de développer.
Je suis très heureux d'avoir pu échanger ces quelques convictions avec Wangari Maathai. Nous allons tout à l'heure, avant la réception, recevoir tous les participants de cette Conférence de Paris pour avoir un dialogue, auquel je tenais, avec une cinquantaine de parlementaires et quelques autres personnalités, comme Hubert Reeve qui est ici, ou Nicolas Vannier. Je crois très important aussi que ce combat ne soit pas seulement celui des ministres, ou des personnalités de la société civile, mais aussi celui des parlementaires qui votent des lois, qui votent des budgets et qui doivent être co-responsabilisés sur tous ces enjeux écologiques.
Merci infiniment d'avoir accepté cette invitation, vous êtes ici chez vous pour beaucoup de raisons et je serais heureux que vous puissiez vous adresser aux journalistes qui nous ont fait l'amitié d'être ici.
Q - En tant que lauréate du Prix Nobel de la paix, il y a des problèmes concernant l'environnement partout dans le monde mais il y a un problème spécifique, chez nous en Roumanie, il s'agit du delta du Danube où, à cause de la constitution d'un canal navigable, certaines espèces sont en train de disparaître, ce qui crée déjà des problèmes assez graves pour l'environnement. C'est seulement une question de bonne gouvernance, de volonté gouvernementale. Je vous demande un avis, quelques mots, car la voix de la lauréate du Prix Nobel de la paix, cela compte beaucoup.
R - M. Barnier - J'ajoute d'ailleurs, à propos de la Roumanie qui va bientôt être membre de l'Union européenne, que la gestion de l'ensemble du Danube sera un enjeu évidemment européen qui justifie l'engagement des crédits de la politique régionale et de l'action de protection de l'environnement de l'Union européenne en mutualisant les efforts entre tous les pays riverains du Danube, comme nous le faisons dans d'autres cas de grands fleuves européens. C'est aussi l'une des raisons d'être Européens !.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 janvier 2005)