Texte intégral
Aujourd'hui, c'est la rentrée des classes. C'est aussi, un peu, celle du gouvernement, même s'il est mobilisé, depuis dimanche dernier, pour faire face aux conséquences du raz-de-marée en Asie du Sud. Je suis très heureux, pour mon premier déplacement de l'année 2005, de vous souhaiter mes voeux les plus sincères certes, mais surtout de marquer avec vous l'importance que le gouvernement attache à l'éducation artistique et culturelle, qui a fait l'objet de la communication que nous avons présentée ce matin, avec François Fillon, au conseil des ministres. Ici, au coeur de ce Val d'Oise, où, de Pontoise à Auvers, les plus grands artistes épanouirent leur talent et leur génie, en révolutionnant la peinture, de Daubigny à Vlaminck, de Pissaro à Cézanne, sans oublier Van Gogh, naturellement, celui qui a fait de l'église d'Auvers-sur-Oise l'un des monuments les plus connus du monde, et qui a donné son nom à la cité d'artistes où se perpétue aujourd'hui cet esprit créatif.
Les Impressionnistes et ceux qui les aidèrent, comme Daubigny, étaient fascinés par la photographie, cette toute jeune invention, considérée à l'époque plus comme une technique que comme un art, qui permettait de fixer non seulement une image, mais aussi les variations de la lumière. Daubigny fut non seulement peintre ; dans sa péniche, sur l'Oise toute proche, il fut aussi l'un des tout premiers à réaliser des clichés sur verre. Il pressentait sans doute que la photographie serait destinée à devenir plus qu'un moyen au service d'un art, un art à part entière.
Nous venons, dans l'atelier de Monsieur Bonhour, professeur d'arts plastiques, et de Monsieur Verley, photographe, de réaliser des photogrammes avec les élèves de 6e et de 5e. Bien que le principe en fut inventé dès le XIXe siècle, en même temps que la photographie elle-même, il fallut attendre le lendemain de la première guerre mondiale pour que des artistes comme Man Ray s'emparent du potentiel de création permis par la découverte de ce procédé. Un procédé simple, universel, qui permet non seulement de représenter des objets, mais aussi de créer, sans appareil photographique, en jouant avec l'ombre et la lumière, de nouveaux objets. Des objets d'art. Des objets qui interrogent notre regard, notre perception, notre sensibilité.
L'art et la culture à l'école, au collège, au lycée, pendant le temps scolaire comme en dehors, c'est cela : faire prendre conscience à chaque élève de ses capacités créatrices, en suscitant de nouveaux regards, des échanges, des rencontres, avec l'histoire de l'art, avec les créations, dans le cadre des enseignements artistiques dispensés par les professeurs de l'éducation nationale, mais aussi avec des artistes, qu'ils soient photographes, plasticiens, musiciens, comédiens, cinéastes. Tous ces artistes, en intervenant dans les classes et les ateliers, en contribuant aux projets portés par la communauté éducative, créent ces rencontres fécondes avec les uvres, ouvrent de nouveaux horizons de savoir, de savoir-faire et de vie, en participant à cette mission fondamentale de l'école, qui est de donner à chaque élève ce bagage, ce socle de culture humaniste, fait de l'héritage commun du patrimoine et de la création, cette culture commune qui est indispensable à la réussite et à l'épanouissement de chacun.
C'est dire l'importance de l'éducation artistique et culturelle. J'insiste sur cette très belle notion d'éducation, à la fois plus large, plus profonde et en même temps complémentaire de celle d'enseignement. Elle fait partie des fondamentaux de l'école de la réussite, que la loi d'orientation préparée par François Fillon nous donne l'occasion historique de construire, tous ensemble, dans la richesse des expériences et des formes permise par notre plan de relance. Les ateliers, comme ici au collège Daubigny, permettent aux élèves volontaires de mener sur l'année avec un enseignant et un artiste un véritable projet culturel qui prend ici tout son sens ; il s'agit bien d'un travail de création en commun, où conception et réalisation se confrontent au réel, évoluent devant les difficultés et s'adaptent en permanence, comme dans la conduite de tout projet artistique. Les classes culturelles, classes à projet artistique et culturel et classes à horaires aménagés, dans les options, facultatives et obligatoires, proposées aux lycéens, permettent aussi un épanouissement culturel. De même, des programmes de sensibilisation y contribuent, notamment au patrimoine et à l'architecture ou encore au cinéma et à l'audiovisuel, avec " Ecole et cinéma ", " Collège au cinéma " et " Lycéens au cinéma ", qui s'adressent, grâce au centre national de la cinématographie, à près d'un million d'élèves par an. De très nombreux projets artistiques mobilisent aussi les communautés éducatives, je pense aux quelque 14 000 écoles dotées d'une chorale.
La clé de la réussite de tous ces projets, de toutes ces initiatives, c'est d'abord, bien sûr, l'engagement des communautés éducatives, des enseignants, des artistes, des responsables des établissements, des responsables de l'éducation nationale et de la culture, et nous réunirons demain, avec François Fillon, les recteurs et les directeurs régionaux des affaires culturelles.
Permettez-moi d'insister sur l'engagement des artistes. Olivier Verley a coutume de dire qu'il ne prend pas de photographies, parce qu'il préfère les recevoir. Sa démarche est exemplaire de ce que l'intervention des artistes à l'école apporte non seulement aux élèves et aux enseignants, mais aussi aux artistes eux-mêmes, car elle crée des passerelles avec leur propre travail artistique.
Et nous touchons là à l'autre clé de la réussite : le partenariat, entre la communauté éducative et les artistes, entre les établissements scolaires et les structures culturelles de proximité, entre le ministère de la culture et de la communication et celui de l'éducation nationale, entre l'Etat, dont nous avons rappelé ce matin en conseil des ministres le rôle fondateur, et les collectivités territoriales, qui s'impliquent de plus en plus dans ces projets. Partenariat enfin à l'échelle de l'Union européenne, par les échanges, les jumelages, les projets communs avec nos voisins, proches ou lointains, de notre continent, car l'art et la culture scellent assurément non seulement notre héritage, mais aussi notre avenir communs.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 5 janvier 2005)
Les Impressionnistes et ceux qui les aidèrent, comme Daubigny, étaient fascinés par la photographie, cette toute jeune invention, considérée à l'époque plus comme une technique que comme un art, qui permettait de fixer non seulement une image, mais aussi les variations de la lumière. Daubigny fut non seulement peintre ; dans sa péniche, sur l'Oise toute proche, il fut aussi l'un des tout premiers à réaliser des clichés sur verre. Il pressentait sans doute que la photographie serait destinée à devenir plus qu'un moyen au service d'un art, un art à part entière.
Nous venons, dans l'atelier de Monsieur Bonhour, professeur d'arts plastiques, et de Monsieur Verley, photographe, de réaliser des photogrammes avec les élèves de 6e et de 5e. Bien que le principe en fut inventé dès le XIXe siècle, en même temps que la photographie elle-même, il fallut attendre le lendemain de la première guerre mondiale pour que des artistes comme Man Ray s'emparent du potentiel de création permis par la découverte de ce procédé. Un procédé simple, universel, qui permet non seulement de représenter des objets, mais aussi de créer, sans appareil photographique, en jouant avec l'ombre et la lumière, de nouveaux objets. Des objets d'art. Des objets qui interrogent notre regard, notre perception, notre sensibilité.
L'art et la culture à l'école, au collège, au lycée, pendant le temps scolaire comme en dehors, c'est cela : faire prendre conscience à chaque élève de ses capacités créatrices, en suscitant de nouveaux regards, des échanges, des rencontres, avec l'histoire de l'art, avec les créations, dans le cadre des enseignements artistiques dispensés par les professeurs de l'éducation nationale, mais aussi avec des artistes, qu'ils soient photographes, plasticiens, musiciens, comédiens, cinéastes. Tous ces artistes, en intervenant dans les classes et les ateliers, en contribuant aux projets portés par la communauté éducative, créent ces rencontres fécondes avec les uvres, ouvrent de nouveaux horizons de savoir, de savoir-faire et de vie, en participant à cette mission fondamentale de l'école, qui est de donner à chaque élève ce bagage, ce socle de culture humaniste, fait de l'héritage commun du patrimoine et de la création, cette culture commune qui est indispensable à la réussite et à l'épanouissement de chacun.
C'est dire l'importance de l'éducation artistique et culturelle. J'insiste sur cette très belle notion d'éducation, à la fois plus large, plus profonde et en même temps complémentaire de celle d'enseignement. Elle fait partie des fondamentaux de l'école de la réussite, que la loi d'orientation préparée par François Fillon nous donne l'occasion historique de construire, tous ensemble, dans la richesse des expériences et des formes permise par notre plan de relance. Les ateliers, comme ici au collège Daubigny, permettent aux élèves volontaires de mener sur l'année avec un enseignant et un artiste un véritable projet culturel qui prend ici tout son sens ; il s'agit bien d'un travail de création en commun, où conception et réalisation se confrontent au réel, évoluent devant les difficultés et s'adaptent en permanence, comme dans la conduite de tout projet artistique. Les classes culturelles, classes à projet artistique et culturel et classes à horaires aménagés, dans les options, facultatives et obligatoires, proposées aux lycéens, permettent aussi un épanouissement culturel. De même, des programmes de sensibilisation y contribuent, notamment au patrimoine et à l'architecture ou encore au cinéma et à l'audiovisuel, avec " Ecole et cinéma ", " Collège au cinéma " et " Lycéens au cinéma ", qui s'adressent, grâce au centre national de la cinématographie, à près d'un million d'élèves par an. De très nombreux projets artistiques mobilisent aussi les communautés éducatives, je pense aux quelque 14 000 écoles dotées d'une chorale.
La clé de la réussite de tous ces projets, de toutes ces initiatives, c'est d'abord, bien sûr, l'engagement des communautés éducatives, des enseignants, des artistes, des responsables des établissements, des responsables de l'éducation nationale et de la culture, et nous réunirons demain, avec François Fillon, les recteurs et les directeurs régionaux des affaires culturelles.
Permettez-moi d'insister sur l'engagement des artistes. Olivier Verley a coutume de dire qu'il ne prend pas de photographies, parce qu'il préfère les recevoir. Sa démarche est exemplaire de ce que l'intervention des artistes à l'école apporte non seulement aux élèves et aux enseignants, mais aussi aux artistes eux-mêmes, car elle crée des passerelles avec leur propre travail artistique.
Et nous touchons là à l'autre clé de la réussite : le partenariat, entre la communauté éducative et les artistes, entre les établissements scolaires et les structures culturelles de proximité, entre le ministère de la culture et de la communication et celui de l'éducation nationale, entre l'Etat, dont nous avons rappelé ce matin en conseil des ministres le rôle fondateur, et les collectivités territoriales, qui s'impliquent de plus en plus dans ces projets. Partenariat enfin à l'échelle de l'Union européenne, par les échanges, les jumelages, les projets communs avec nos voisins, proches ou lointains, de notre continent, car l'art et la culture scellent assurément non seulement notre héritage, mais aussi notre avenir communs.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 5 janvier 2005)