Discours de M. François Hollande, premier secrétaire du PS, sur la mise en place d'une solidarité durable et coordonnée envers les victimes du raz de marée dans l'Océan indien, Paris le 6 janvier 2005.

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Le monde entier est en deuil. 145 000 morts à ce jour, et ce décompte macabre ne cesse de progresser depuis que le raz de marée a dévasté les côtes de l'Océan indien. Cette tragédie a suscité un formidable mouvement de solidarité. Les socialistes y ont pris leur part.
Notre parti avait décidé, lors du congrès de Dijon, de créer un fonds de solidarité internationale, financé par un prélèvement d'un euro sur chaque cotisation. Nous avons pu ainsi, dès l'annonce du drame, verser 50 000 euros à la Croix-Rouge française.
Partout les collectivités dont nous avons la charge, régions, départements, communes, ont financé et organisé concrètement l'aide, en lien avec les organisations humanitaires. Elles ont mobilisé leur savoir-faire et leurs réseaux pour imaginer les meilleures réponses face à l'immensité des besoins.
Ensuite, plus que d'autres, nous devons avoir le souci de la durée. Lorsque les premiers secours auront été prodigués, lorsque sera passé le temps de la légitime compassion, lorsque les feux médiatiques s'éteindront, il faudra continuer d'agir.
C'est pourquoi, il convient, d'ores et déjà, de faire appel à l'expertise accumulée par nos collectivités en matière de coopération décentralisée. Qu'il s'agisse d'assainissement de l'eau, d'éducation ou de transports, de développement économique ou touristique, les élus sont les plus à même de relever les défis de la reconstruction et du développement. Le Parti socialiste, via sa maison des élus et la FNESR, donnera toutes les informations nécessaires sur les actions menées par les acteurs locaux dans le Sud-est asiatique, et contribuera à la coordination des initiatives.
Enfin, cette solidarité devra trouver ses prolongements dans notre projet, qu'il s'agisse de l'aide au développement, de la dette des pays pauvres ou de la création d'un fonds d'aide internationale. Dès à présent, nous devons plaider sans relâche pour la création d'une taxe sur les mouvements de capitaux qui permette d'assurer le financement de la reconstruction des pays victimes du tsunami. La générosité des particuliers ne saurait être sollicitée chaque fois que la situation l'exige, sans que les revenus du capital ne soient eux aussi mis à contribution. Il n'y a pas de vraie solidarité sans justice.
Pour une coordination nationale
Lors du "grand journal" sur Canal Plus, François Hollande est revenu sur le séisme qui a touché l'Asie et a plaidé notamment pour une "coordination nationale" de l'aide
"Il y a un élan de solidarité considérable et il faut que cette solidarité aille au organisations qui sont les plus à même de répondre aux besoins
Nous, on apportera notre propre contribution à l'organisation qu'on nous dira être la plus utile, nous demanderons un "effort de cotisation" à nos adhérents.
C'est dans un tel cas que l'on peut demander qu'il y ait une coordination à l'échelle nationale, à l'échelle européenne et à l'échelle mondiale en plaidant en priorité pour une coordination nationale qui permette de savoir là où il faut donner.
(..)Nous avons 20 régions sur 22. On a demandé à toutes les régions de se mobiliser par des jumelages, par rapport à des territoires qui ont été touchés"
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 11 janvier 2005)