Communiqué du ministère délégué à l'industrie, en date du 19 janvier 2004, sur les conclusions des premières rencontres franco-allemandes pour la compétitivité de l'industrie.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Auteur(s) moral(aux) : Ministère de l'Industrie

Texte intégral


Nicole Fontaine, ministre déléguée à l'Industrie et Georg-Wilhelm Adamowitsch, secrétaire d'Etat auprès du ministre Fédéral de l'Economie et du Travail, ont décidé de donner des suites très opérationnelles à ces premières rencontres : " Cette journée témoigne d'une prise de conscience nouvelle, forte : dans la situation économique actuelle, il est aujourd'hui nécessaire en Europe de remettre la compétitivité au centre des préoccupations. Avec les représentants des acteurs économiques, français et allemands, ensemble, nous voulons bâtir des propositions concrètes en faveur de la compétitivité, que nous porterons à Bruxelles ".
Cette journée de concertation, qui a réuni un grand nombre de chefs d'entreprises, les représentants des organisations patronales, fédérations professionnelles et organismes consulaires des deux rives du Rhin et les administrations concernées, se tiendra désormais chaque année, alternativement en France et en Allemagne. Georg-Wilhelm Adamowitsch a ainsi annoncé qu'il organiserait la prochaine à Berlin début 2005.
Les deux ministres ont confirmé leur souhait de voir se créer des structures permanentes de concertation entre acteurs économiques et publics, français et allemands dans un premier temps, afin qu'elles puissent devenir une source de propositions communes à plusieurs Etats membres pouvant contribuer aux travaux du Conseil des ministres européens de la compétitivité.
" Nos propositions communes, issues de la concertation avec les acteurs économiques franco-allemands, et qui ont vocation à rassembler d'autres partenaires, auront ainsi plus de force a déclaré Nicole Fontaine.
Nicole Fontaine et Georg-Wilhelm Adamowitsch ont annoncé la constitution dans les meilleurs délais de groupes de travail mixtes, franco-allemands, pour explorer, selon un calendrier à définir, les pistes de progrès identifiées lors de cette journée.
Ces propositions formeront un plan d'action avec les objectifs suivants :
- donner son plein effet au marché intérieur, notamment pour l'accès des PME aux marchés publics de nos deux pays. Pour les moyennes et petites entreprises en effet, la taille du marché accessible a un effet de levier déterminant pour leur développement ;
- soutenir dans le domaine de l'enseignement supérieur le développement de formations binationales (mais aussi multinationales en Europe), en appuyant la constitution de Groupements Universitaires Européens ;
- intensifier la coopération entre Régions et Länder autour de leurs pôles de compétences industriels, en s'appuyant par exemple sur l'une des premières réalisations concrètes du processus de Poitiers : le rapprochement en cours des réseaux français (DATAR) et allemand (" Kompetenznetze ") de pôles industriels spécialisés locaux.
- forger un modèle d'entreprise binationale franco-allemande, en s'inspirant d'exemples de réussites (Aventis, EADS...). Il ne s'agit pas de créer un statut juridique supplémentaire, mais d'inventer un modèle de bonnes pratiques fondé sur l'expérience pour favoriser la capacité réelle d'intégration de nos entreprises.
- établir en Europe, notamment au Conseil Compétitivité, la méthode permettant de déterminer le meilleur équilibre entre protection de l'environnement et compétitivité, dans le cadre d'une évaluation contradictoire de l'impact de la législation européenne. Ceci doit être l'une des priorités d'un débat sur la lutte contre " le dumping environnemental " au niveau mondial.
- établir un ensemble de mesures européennes cohérentes en faveur de l'attractivité et l'innovation qui doivent constituer des priorités pour l'UE : mesures favorables aux jeunes entreprises innovantes ; notion plus large de l'innovation (création, design) ; assouplissement de l'encadrement des aides à la R D dans l'esprit des pratiques japonaises et américaines ; incitations en faveur de l'investissement ; améliorer le financement des PME (par exemple comme l'accord entre Kfw, BDPME, BEI).
- alimenter en propositions concrètes la politique industrielle européenne, de manière transversale afin de mieux accompagner nos entreprises dans la compétition mondiale, et de façon sectorielle pour définir les mesures les mieux adaptées aux spécificités de chaque filière.
- soutenir l'initiative de croissance : au côté des infrastructures, l'investissement industriel ainsi que les projets de recherche et développement doivent être une priorité. Il doit être facilité, en liaison avec la BEI notamment et le secteur privé, afin de trouver les mécanismes pertinents pour assurer le financement (comme par exemple les partenariats public/privé).
Nicole Fontaine et Georg-Wilhelm Adamowitsch suivront avec la plus grande attention la mise en oeuvre de ces groupes de travail : " Le prochain conseil des ministres franco-allemands sera l'occasion de faire un point sur l'avancement de ces propositions ", ont-ils enfin précisé.